RECIT. C'est ainfi qu'au printemps la rofe de la veille, Trifte d'être fur le retour, Parloit à la rofe du jour : Mais celle-ci, fraiche & vermeille, Vous faifiez l'ornement; je le fuis à mon tour. A I R. Quand la raison nous éclaire, Au moment que je viens d'éclore, RECIT. Mais qu'entens-je? Quel bruit? Le fier tiran des fleurs, Elle a perdu ce foir fes plus vives couleurs.. A I R.. Comme la rofe, Nouvellement éclofe Mais trop paffagére Raifon, politeffe Goût, délicateffe, Enchantez les cœurs : Charmes plus durables, Que des traits vainqueurs. Comme la rofe, Nouvellement éclofe La beauté féduit; ******** * * * * * * FABLE XII. Le Coufin A Mr. L. T, D. F. fécretaire du roi, J'Ai promis une fable, & j'y vais fatisfaire. Bonne? Digne de toi? Je n'aurois pû la faire. Un infecte, de ceux que l'on nomme cousins, Le rendit redoutable à fes plus chers voisins. Dans les bofquets & les prairies, Les foirs il voloit tour à tour,, Ni ceux des châteaux d'alentour. Que fon bruit importun n'étoit pas évité, Et Il amufoit l'oifiveté,. Ce fuccès lui donna de la témérité : Au bruit il joignit la piqure: Il divertit encor ceux qu'il ne piquoit pas; Car du mal d'autrui l'on n'a cure, Et même les malins y trouvent des appas. Ceux-là donc n'en firent que rire; Mais les gens offenfés le prirent tout de bon malheur pour notre fire, Et par Il ofa piquer un barbon. Rarement, à cet âge, on entend raillerie; Notre bonhomme prit la chofe au criminel. Je te paffois, dit-il, ton caquet éternel; C'étoit le pur effet de ton étourderie : Mais non-content, dans ta folie, D'étourdir tout le genre humain ; Tu piques: c'en eft trop, ô miférable engeance? Rédoute ma jufte vengeance, Si tu me tombes fous la main, Que l'on pardonne au petit maître, Mais que tant de fats qu'on renomme Qu'à toute la terre ils s'en prennent; |