Un pinçon, qui vit qu'en déroute La cruelle mettoit les amans doucereux, Parla de fon martire, & fut adroitement Sous les brillans dehors de la galanterie. A la linotte, enfin, par des foins fi nouveaux, Qui, quelque temps avant, grace à leur peu d'adreffe, Tôt ou tard à l'amour on dit qu'il faut fe rendre ; Heureux qui peut le fuir!.... Mais ce charmant vainqueur, A cent façons de nous furprendre; Et d'ordinaire notre cœur N'en a qu'une de fe défendre. FABLE IV. Le Lierre & le Chevrefeuil. Un lierre embraffoit les rameaux, En foutenant le foible avec tant de bonté. Un chevrefeuil, d'humeur altiére, Dédaignoit d'emprunter quelque fecours d'autrui; Lorfque l'on a befoin d'appui, Il ne faut pas rougir d'en prendre. ***************** FABLE V. La Volupté & fa fuite. LA fille du plaifir, & de l'oisiveté, Qui, pour nous perdre, nous careffe ; · Pour tout dire, en un mot, l'aimable volupté S'introduifit un jour, avec la liberté, Chez la jeunesse encor novice, Qui d'abord la reçut avec fécurité.... Dont l'extérieur préte au vice Tant de graces & de gaité ?.... Mais le bonheur fut court; la trop crédule hôtelle Vit bientôt, que dans fa maifon, La volupté perfide avoit, en trahison, Introduit les dégouts, les remords, la tristesse, Et rempli le logis d'un funeste poison. Allons, dit la jeunesse, allons fortez, ma mie, Oui-dà, je fors, dit l'ennemie, Volontiers;... Mais, chez toi, je laisse garnifon. Ainfi, la volupté féduit notre raison. UN FABLE V I.. Le Poulet & la Colombe. N poulet, ce nom feul de cent pas à la ronde ̧ Des belles doit nous faire aimer, Le plus joli poulet du monde, Né pour plaire & pour s'enflammer, Avoit eu l'honneur de charmer Une colombe, jeune & fage autant qu'aimable: Notez les titres que voilà, Jeune, très-belle, & par delà On n'eft pas toujours tout cela. Notre poulet fut plaire, & fon bonheur extrême, Il le connut en temps & lieu : Par la bouche de ce qu'on aime? De tout autre on est peu flatté; C'en eft affez pour la tendreffe, Daignez fixer ma destinée, S'écria tendrement le petit fuborneur; Pour faire des heureux, eh! Quoi, vous êtes née, Et vous refuferiez de faire mon bonheur?.... |