Ainfi parla ce dieu. L'effet fuivit de près. Par l'avis de l'himen, attacha fa défaite ; Pour le faire arriver à fon bonheur fuprême, ENVOI Aimable & jeune Iris, de votre clavecin, Obtenoit quelque jour, qu'on daignât le reprendre, Peu de chofes à vous apprendre ! G FABLE XII. La Biche & la Chevre. UN faon mourut, &, pour sa mere, La perte du faon regretté, A quoi bon joindre à ce malheur, Celui d'une inutile & mortelle douleur ? Un tel raifonnement n'étoit pas d'une bête; Et qui philofophoit, mieux qu'aucun animal. Cette philofophie, à mal interprêtée, ** Car la malignité fait peindre tout en mal, La biche, de fang froid, vit ces faux jugemens: Ai-je, dit-elle, une ame qui défie Les coups, dont le deftin fouvent nous mortifie? Non; mais je leur oppose un cœur ferme & constant. La nature, pour elle, a le premier instant ; ******** **** *********** FABLE XIII Le Criminel & Ja Mere. * *** Corde au cou, torche au poing, & dans un char funébre, Entouré du prévôt, & de fes alguažils, * Imitée de Faërne, poëte latin. De hallebardes de fufils Et de peuple; un voleur célébre, Des coquins, dont les funérailles Sans prêtres, flambeaux, ni cercueil. Son imprudente mere accourt à fa rencontre, Que vais-je devenir? Comment pourvoir ma fille?... Prenez-vous-en à vous, ma mere, & non à moi, Répond le criminel.... Dès ma tendre jeunesse, Je dérobois avec fineffe; J'étois pareffeux & menteur, Sournois, hypocrite & flatteur ; On s'en plaignoit affez: votre aveugle tendreffe Vous ne voyez, dans tout cela, Que jeux d'efprit & tours d'adreffe, Si cependant alors, vous m'euffiez corrigé Pour toutes ces belles proueffes, Et que par un fot préjugé, Vous n'euffiez point envisagé Des vices capitaux, comme des gentillesses ; Vous m'avez donné l'exiftence: Eft-ce un bien que vous m'avez fait, Quand votre amour cruel, de forfait en forfait, M'a conduit jufqu'à la potence? Mais, c'est trop arrêter l'effet de la fentence; Monfieur l'éxécuteur, faites votre devoir; Allons: adieu, ma mere, adieu, jusqu'au revoir. |