Tous nos feux ne font qu'étincelles, Dites-vous. J'en conviens avec vous fans détour; Mais, parmi tant de fleurs, que l'on me nomme celles Qui, là-deffus, foient fans retour; Nous ne pouvons être infidéles, Que vous n'y gagniez tour à tour. A ces mots, vers la rose il dirige fes aîles : FABLE XXIV. La mauvaife Herbe. Un bon & franc bourgeois, homme de jugement, L'herbage dangereux, & même l'inutile. Ne Eh! Que fais-tu là, mon ami, Lui dit quelqu'un ? Ton foin futile, purgera jamais ton jardin qu'à demi : Méchante herbe renaît auffitôt qu'arrachée. La mienne, répond le bourgeois, D'en ôter ce qui peut lui nuire. Contre mille défauts, on écrit tous les jours; Mais un feul changement est un fort grand fervice; Tout ce que l'on dérobe au vice Tourne au profit de la vertu. *************** EPILOGUE. Aux enfans d'Apollon deux chemins font ouverts; On amufe dans l'un; dans l'autre l'on éclaire : Peu d'auteurs atteignent le vrai : Faut-il donc pour cela que Si l'on n'eût jamais eu d'essai. La crainte & la folle affurance Nuifent également aux jeunes écrivains : Mais qu'on leur laiffe l'efpérance. Je fai, grace à l'humanité, Que dans le tourbillon de la fociété, Avec mainte inutilité, Pourront fe trouver confondues: Mais je ferai payé par une vérité, Dont quelqu'un aura profité De mille que j'aurai perdues. Fin du cinquiéme & dernier Livre. J'AL 'AI lû, par l'ordre de monfeigneur le chancelier, un recueil de nouvelles Fables de M. Peffetier, j'y ai trouvé une poëfie agréable & une fage morale. Je crois que le public en verra l'impreffion avec plaifir. A Paris ce 27 feptembre 1747. Signé, DANCHET. PRIVILEGE DURO I. LOUIS, la Frame & de Navarre: A nos amés & féaux confeillers les gens tenans nos cours de parlement, maîtres des requêtes ordinaires de notre hôtel, grand confeil, prévôt de Paris, baillifs, fénéchaux, leurs lieutenans civils, & autres nos jufticiers qu'il appartiendra, SALU T. Notre bien amé le fieur PESSELIER nous a fait expofer qu'il defireroit faire imprimer & donner au public des Fables nouvelles de fa compofition, s'il nous plaifoit lui accorder nos lettres de privilége pour ce néceflaires. A CES CAUSES, voulant favorablement traiter l'Expofant, Nous lui avons permis & permettons par ces préfentes, de faire imprimer lefdites Fables en un ou plufieurs volumes, & autant de fois que bon lui femblera, & de les faire vendre & débiter par tout notre royaume pendant le temps de fix années confécutives, à compter du jour de la datte des préfentes. Faifons défenses à toutes perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangère dans aucun lieu de notre obéiffance; comme auffi à tous libraires & imprimeurs d'imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire lefdites Fables, ni d'en faire aucuns extraits, fous quelque prétexte que ce foit, d'augmentation, correction, changement, ou autres fans la permiffion expreffe & par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, & l'autre tiers audit Expofant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts: A la charge que ces préfentes feront, enregitrées tout au long fur le regiftre de la communauté des libraires & imprimeurs de Paris, dans trois mois de la datte d'icelles ; que l'impreffion defdites Fables fera faite dans notre royaume & non ailleurs, en pon papier & beaux caractères, conformément à la feuille imprimée, attachée pour modéle fous le contre-fcel des préfentes ; que l'impétrant fe conformera en tout aux reglemens de la librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725 ; qu'avant de les exposer en vente, le manufcrit qui aura |