Je prétens néanmoins l'éprouver jufqu'au bout. (haut) Eh quoi! vous n'auriez pas envie De lire toute votre vie, Dans le Livre de l'avenir ? Devant vous, notre ami, vous plaît-il que je l'ouvre ? D'un feul coup d'œil on y découvre Le paffé, le préfent, & ce qui doit venir. ARLEQUIN étonné. (après avoir rêvé) Ah! ah!... Mais, dites-moi, fi mon chapitre porte Déchirer le feuillet?... LA VERITE'. Non. ARLEQUIN. Eh bien! que m'importe Quel fort peut m'être réservé, Si dans le cas d'une infortune Elle m'offre par tout fa figure importune Ce trifte objet, du moins, ne bleffe point ma vûë, Tant que la chance est imprévuë, LA VERITE' à part. Sages raifonnemens qu'infpire la Nature! Mais, mon cher Arlequin, vous vous défendez-là Que dans l'ordre des Temps on vous découvriroit. Quelque gracieuse avanture? Un feftin, par exemple,... Hé bien ?... ARLEQUIN. Encor vit-on! Cela vaut toujours mieux que des coups de bâton. (il rêve) Dites-moi, cependant, d'une fi bonne chance Et preffer l'heure du festin › LA VERITE'. Non; cette heure dépend des ordres du Destin On attend.... ARLEQUIN. Foin de vous & de votre fcience! Il me faudra donc déformais Sécher fur pied, mourir d'impatience COMEDIE. Dans l'attente d'excellents mets, Que peut-être Arlequin ne goûtera jamais ? Qui, fur la bonne chere ardemment attenduë, Je fuis comme le chat, qui, de loin, voit au croc Qui ne peut lui devenir hoc. Faut-il vous dire tout en bloc? Je n'ai que faire du grimoire, Du paffé ni de l'avenir; Je m'embaraffe peu de ce qui doit venir; Au préfent feul je prétens m'en tenir. 47. A quoi bon, dites-moi, vos Lunettes d'approches ?.. Sur le refte cachons nos yeux avec nos mains. Grace aux Dieux immortels, que de bon cœur je prie, Gare! gare! le Pot au noir!... Ce cri-là me réveille, & m'empêche de cheoir. Que j'aime fon calotinage! Qu'avec lui la Sageffe a d'aimables façons! que chez vous Ils faffent leur cours de Morale. ARLEQUIN. Oui, qu'ils viennent ; j'ai près d'ici Bons enfans comme moi, fans foin & fans souci; LA VERITE. Volontiers. J'aurai réuffi, Si ceux que le Temps rend malades FIN. DIVERTISSEMENT. AIR. Comm Sçachons d'un murmure frivole Etouffer fagement les accens fuperflus. Pour une fleur qui meurt, mille autres vont éclore: Que le Temps à l'Amour enleve de Conquêtes! Parmi de vains plaifirs & d'inutiles Fêtes, Le petit Dieu fait couler nos inftans: Mais jaloux d'un bonheur qui nous rendoit contens, VAUDEVILLE. I.. Souvent une fausse démarche (On danfe.) D |