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point expliqué fur la maniere dont nous les voyons, cela ne peut fervir à cet Auteur, qui a même été assez fincere, pour ne fe point prévaloir de l'autorité de ce Saint, parce qu'il n'étoit pas de fon opinion. « Car nous ne difons pas, dit-il, « que nous voyons Dieu, en voyant les « veritez éternelles, comme le dit faint « Augustin, mais en voyant les idées de « ces veritez. Car l'égalité entre les idées, « qui eft la verité, n'eft qu'un rapport « qui n'eft rien de réel, «

VI. Réponse. Tout ce difcours eft faux. Car premierement, il s'agit ici des veritez de morale, auffi-bien que de toutes les autres. Mr. Arnaud répond ici à un Chapitre qui a pour titre, Qu'on voit toutes chofes en Dieu, & ce titre n'exclud rien. De plus, dans ce Chapitre & plus particulierement dans l'Eclairciffement qui y a rapport, je tâche de faire voir, que l'ordre immuable & neceffaire eft la loi divine, auffi-bien que la nôtre; que c'eft le principe de toutes les loix humaines & de toutes les regles de la yeritable Morale.

VII. En fecond lieu, Mr. Arnaud ne fçait pas trop bien fon faint Augustin, Car faint Auguftin prétend, que toutes les veritez des fciences humaines, de

P'Arithmetique, de la Géometrie, de la Métaphyfique, fe voyent en Dieu, auffibien que les veritez de Morale. Eft-ce que faint Auguftin ne parle que de la MoDe Ma rale, lors qu'il dit generalement : DB giftro. UNIVERSIS AUTEM QUÆ INTELLIGI

cap. 11.

Mus, non loquentem qui perfonat foris, fed intus ipfi menti præfidentem confuli mus veritatem, verbis fortaffe ut confulamus admoniti. Ille autem qui confulitur docet, qui in interiore homine habitare dictus eft Chriftus, id eft incommutabilis Dei virtus, atque fempiterna Sapientia. Et plus bas. Num hoc Magiftri profitentur, ut cogitata eorum ac non IPSÆ DISCIPLINA, quas loquendo se tra

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dere putant, percipiantur atque tenean*Cette tur. Nam quis tam * ftultè curiofus eft, fotte cu qui filium fuum mittat in fcholam, ut n'eft que quid Magifter cogitet, difcat! At ISTAS trop co- OMNES DISCIPLINAS quas fe docere pro

riofité

mune.

fitentur, ipfiufque virtutis atque fapien
tia cùm verbis explicaverint, tum illi qui
·Difcipuli vocantur, utrum vera dicta fint
apud femet-ipfos confiderant, INTERIO-

REM SCILICET ILLAM VERITATEM PRO
VIRIBUS INTUENTES. TUNC ERGÒ DIS-
CUNT. Eft-ce une chofe indigne de la
Raifon universelle, d'apprendre aux hom-
mes les fciences humaines? Les autres

hommes peuvent-ils en cela être nos Maítres? Saint Auguftin ne le prétend pas. Car tout ce qu'il dit dans ce livre de Magiftro, n'eft que pour nous faire bien concevoir ce que nous croyons déja par la foi, qu'il n'y a que Jefus- Chrift, que la Raifon divine & incarnée qui foit nôtre Maître, qui nous éclaire par l'évidence de fa lumiere, & qui nous inftruise par l'autorité de fa parole: Ut jam Chapitre non crederemus tantùm, fed etiam intelli- dernier. gere inciperemus, quàm verè fcriptum fit autoritate divinâ ne nobis

و

quemquam Magiftrum dicamus in terris, quòd unus omnium Magifter in cælis fit.

S. Auguftin ayant parlé un peu en Platonicien dans fes Soliloques, fait cette rétractation. Item quodam loco dixi: quòd IN DISCIPLINIS LIBERALIBUS еrudit fine dubio in fe illas oblivione obrutas eruunt difcendo, & quodammodò refodiunt. Sed hoc quoque improbo. Credibilius eft enim propterea vera refpondere de quibufdam difciplinis etiam imperitos earum, quando hene interrogantur; quia prafens est eis, quantùm id capere poffunt, Lumen Rationis æterna UBI HÆC INCOMMUTABILIA VERA refpiciunt, non quia ea noverant aliquando & obliti funt, quod Platoni & aliis vifum eft. Il eft hors de

Lib. i.

Retract.

Cap. 4.

lement

vre de Libero

doute, que S. Auguftin prétend parler des fciences humaines par ces termes in difciplinis liberalibus eruditi; & que fon fentiment eft, qu'on ne voit ces veritez que dans la lumiere de la Verité EterVoyez nelle, qui nous eft préfente, & que nous principa confultons par nôtre attention, ou par le fon 2. Li defir que nous avons de connoître la verité. Comme il foûtient en cent endroits A birrio, cette opinion; principalement dans le in Pfal. I. Volume de fes Ouvrages, où font fes grands principes de Philofophie, je ne croi pas qu'il foit neceffaire de rapporter encore ici d'autres paffages, pour convaincre Mr. Arnaud, que felon S. Auguftin, on voit en Dieu les veritez métaphyfiques, géometriques, &c. auffibien que les veritez de Morale.

75.

VIII. En troifiéme lieu, il n'eft pas vrai que faint Auguftin ne fe foit point expliqué fur la maniere dont on voit les veritez, Car n'eft-il pas vifible, qu'il rejette les modalitez eßentiellement repréfentatives de Mr. Arnaud, lors qu'il dit qu'on ne voit la verité que dans une lumiere univerfelle & commune à tous, dans la fageffe de Dieu même, dans la Verité immuable, éternelle, immenfe, qui eft la même dans l'Orient & dans Occident, aujourd'hui & avant que le

Monde

Monde fût créé, dans mon efprit & dans
celui de toutes les intelligences? Peut-on
voir un paffage plus formel contre ce que
dit Mr. Arnaud, que celui-ci du Livre
II. du Libre Arbitre, Chapitre XII.
Quapropter nullo modo negaveris effe in-
commutabilem veritatem hæc omnia quæ in-
commutabiliter vera funt continentem
quam non poffis dicere tuam vel mean
vel cujufvis hominis: SED OMNIBUS IN-

COMMUTABILIA VERA CERNENT. BUS
MIRIS MODIS SECRETUM, ET PUBLICUM
LUMEN PRESTO ESSE AC SE PREBERE

COMMUNITER. Omne autem quod omni-
bus ratiocinantibus atque intelligentibus
præfto est, ad ullius eorum propriè natu-
ram pertinere quis dixerit?

14

من :

M. Arnaud prétend, que les veritez Voyez les que l'on voit n'exiftent que dans l'efprit axes, s de celui qui les voit, que l'on fait les le chap. nombres par des abftractions, & que 14 l'idée de l'étendue eft une chimere qui n'éxifte que dans mon efprit: & faint Auguftin ne doute point, que ces objets ne foient plus réels que la nature corporelle. Car il ne juge pas des chofes par l'impreffion qu'elles font fur les fens. Quis mente tam cacus eft, dit-il, qui non Lib. zi videat iftas figuras que in Geometria do- Solil.

centur, HABITARE IN IPSA VERITATE,

Tome I.

L

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