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Vita c. 18.

& apud fe prennent quelquefois indifferemment. Dans le même tems de fon fecond exil, faint Fulgence écrivit plufieurs lettres d'édification, à des gens qui demeuroient en Sardaigne même, en Afrique, & à Rome à des Senateurs, des Veuves & des Vierges de grande réputation. Telles font les lettres à Proba, à Galla & à Theodore. Proba étoit une fille de grande naissance à Rome, qui avoit embraffé la virginité. Saint Fulgence lui écrivit deux grandes lettres, ou plûtôt deux traitez, pour la confirmer dans la vertu le premier eft de la virginité & de l'humilité, le fecond de la priere. Galla étoit fœur de Proba fille du Conful Symmaque, & veuve d'un Conful qui n'avoit pas vécu un an avec Epift.2. elle. Elle embraffa la continence; & faint FulGreg. IV. gence l'inftruifit des devoirs d'une Veuve chrédialog.c.13. tienne. Saint Gregoire a écrit depuis fes vertus & fon heureufe mort. Theodore étoit un Sena

teur, qui fut Conful en 505.; enfuite il fe don na tout à Dieu, & embraffa la continence avec Epift. 6. fa femme. Saint Fulgence le felicite de cet heureux changement; & marque combien eft important l'exemple des Grands, qui perdent ou fauvent avec eux plufieurs perfonnes.

Ce fut dans ce même tems, que les Evêques Sup.n.54, releguez en Sardaigne reçurent, comme j'ai dit, la lettre des Moines de Scythie, fur l'inEpift. 17. carnation & la grace. Saint Fulgence y répondit au nom de tous, par le traité de ce titre, qui porte les noms de quinze Evêques. Saint Fulgence y approuve la foi des Moines Scythes: toutefois il dit, qu'une perfonne de la Trinité, 10.2.18. c'est-à-dire JESUS-CHRIST, eft né de la Vierge. Ce que ne vouloient pas les Moines: car ils foûtenoient, qu'il falloit dire fimplement, un 6. 12. 13. de la Trinité, & non pas une perfonne. La feconde partie du traité, est sur la grace, contre

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les Demipelagiens c'est-à-dire, contre Fauite de Riés, que les Moines Scythes combattoient AN. 523. vigoureusement. Il y a apparence que ce furent eux qui envoierent de C. P. fes deux livres à faint Fulgence. Il y répondit par fept livres, Vitac. 28. que nous n'avons plus, où il travailloit à expliquer la doctrine catholique, plutôt qu'à con

vaincre Faufte.

XXVIII.

n.55.

Si-tôt qu'il eut fini ce travail, fon exil finit LVII. auffi. Car le Roi Trafamond mourut le vingt- Rappel des Evêques huitiéme de Mai l'an 523. fous le confulat de d'Afrique. Maxime, après avoir regné plus de vingt-fept ans. Son fucceffeur fut Hilderic fils d'Huneric Vidor.Tun. & d'Eudocie fille de l'Empereur Valentinien, Chr. Nors. hift. Pel.11. que Genferic avoit emmenée quand il pilla Ro- C. 21. me. Trafamond avoit fait jurer Hilderic, que pendant fon regne il n'ouvriroit point les Egli-Su fes aux Catholiques, & ne leur rendroit point leurs privileges. Mais Hilderic crut ne pas fauffer fon ferment, en donnant ces ordres avant que d'être Roi c'est-à-dire, apparemment avant la mort de Trafamond. Il rappella donc les Evêques catholiques, & fit ouvrir les Eglifes: mais il ne profeffa pas pour cela la Religion catholique. Il étoit d'une bonté finguliere, qui dégeneroit en foibleffe: fon regne fut de fept ans & trois mois. Aiant rendu la liberté à l'Eglife d'A- Vita fancy. frique, il permit d'ordonner par tout des Evê- Fulg. c.18. ques; & premierement à Carthage, où l'on élut Eugene, recommandable pour fa doctrine. Ainfi l'Afrique recouvra l'exercice libre de la Religion catholique, après foixante & fix ans d'interruption, à compter depuis la perfecution de Genferic en 457.

Les Evêques exilez, arrivant à Carthage, y c. 19. furent reçus comme des Confeffeurs de JESUSCHRIST particulierement faint Fulgence plus connu que les autres, par les combats qu'il

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avoit livrez contre les heretiques, quand il AN. 523. fut rappellé par Trafamond. Le peuple attentif fur le rivage, obfervoit le vaiffeau dont il defcendroit ; fi-tôt que fon vifage pårut, il s'éleva un grand cri, & on entendoit chanter les louanges de Dieu en toutes fortes de langues. Les Evêques aiant mis pied à terre, allerent d'abord à l'Eglife de faint Agilée, au milieu d'une grande foule de peuple, qui marchoit devant & après; & comme on s'empreffoit principalement autour de S. Fulgence, car c'étoit à qui recevroit le premier fa benediction : les plus difcrets l'environnerent, pour le foulager dans la chaleur. & lui faire le paffage libre. Une groffe pluie qui furvint, ne diffipa point le peuple : mais comme faint Fulgence marchoit la tête nuë, les plus nobles étendirent fur lui leurs chafubles : c'està-dire, leurs manteaux. Aiant vifité fes amis à Carthage, il en fortit pour fe rendre à fa ville de Rufpe; & pendant tout le chemin, qui étoit long, le peuple venoit au-devant de lui, portant des lampes, des flambeaux & des branches d'arbres, & rendant graces à Dieu.

Le premier ouvrage de faint Fulgence aprèsp.434. fon retour, font les trois livres de la predeftination & de la grace, adreffez à Jean Prêtre, que l'on croit être Maxence, & à Venerius Diacre. Douze Evêques de ceux qui avoient été éxilez avec lui en Sardaigne, & qui avoient écrit la réponse au Diacre Pierre, écrivirent une feconde ap: Fulg. lettre adreffée à Jean & à Venerius, fur la graepift. 15. ce & le libre arbitre, pour réponse à celle qu'ils en avoient reçuë. A la fin ils les exhortent à inftruire ceux qui foûtenoient les opinions contraires, en leur lifant les livres de faint Augustin LVIII. à Profper & à Hilaire.

To.4.conc.

P. 1591.

Mort d'Hormif

da. Jean 1. Pape.

Le Pape Hormisda mourut la même année 523. de JESUS-CHRIST, fous le confulat de

Maxi

Maxime, le fixiéme jour d'Août, aprés neuf ans de pontificat. De fon tems, outre les pre

AN. 523.

fens qui vinrent de Grece, le Roi Theodoric Lib.Pontif. offrit à l'Eglife de faint Pierre, deux chandeliers d'argent du poids de foixante & dix livres ; & il eft remarquable, qu'on reçut l'offrande d'un Prince Arien. Les prefens que le Pape Hormifda fit lui-même à plusieurs Eglifes de Rome, montent à quinze cens foixante & onze livres d'argent. En plufieurs ordinations au mois de Decembre, il fit vingt & un Prêtres & cinquante-cinq Evêques. Il trouva des Manichéens qu'il fit fouetter & bannir, après les avoir convaincus. On doit entendre que ce fut par le ministere de la puiffance feculiere. Après que le faint Lib.Pontif. Siege eut vaqué fept jours, on élut pour Pape, le treiziéme d'Août, Jean natif de Tofcane, fils de Conftantius, qui tint le faint Siege deux ans & neuf mois.

LIX.

Manicheens

pourfuivis.

L. 12. 6.

On trouve une loi de l'Empereur Juftin contre les Manichéens, qui n'avoient pas été recherchez fous Anaftafe, accufé au contraire de les favorifer. Juftin donc ordonne qu'ils foient chaffez par tout, & punis de mort. Il exclut les de har. autres heretiques, les Païens & les Juifs de toute charge ou dignité : de peur qu'ils n'en prennent occafion de vexer les Chrétiens, & particulierement les Evêques. On excepte les Goths, alliez des Romains, parce que l'on ne vouloit pas choquer Theodoric. Les Manichéens furent auffi recherchez & punis en grand nombre, par le Patrice Hypace, fils de Secondin, qui fut fait Gouverneur d'Orient la même année 523. Cedr.tom.1. fixiéme de Juftin. P. 364. D. Mais ils furent bien plus maltraitez en Perfe, Theoph. dans le même tems, par le Roi Cabade fils de an. 6. Perofe. Ils avoient gagné fon troifiéme fils Ftafoüarfan, en lui promettant la couronne. Vô

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P.145.

tre pere, difoient-ils, eft vieux ; s'il vient à AN. 523. mourir les Mages feront Roi un de vos freres, pour accrediter leur fecte. Mais nous pouvons faire enforte par certaines prieres, que vôtre pere renoncera à l'Empire, en vôtre faveur; afin que nôtre doctrine s'établiffe par tout. Le jeune Prince le leur promit, s'ils le faifoient Roi. Mais Cabade l'aiant appris affembla fes états, feignant de vouloir déclarer Roi Ftafoüarfan. Il ordonna aux Manichéens d'y venir avec leur Evêque Indazar, leurs femmes & leurs enfans: il y fit auffi venir les Mages, avec leur chef Glonaze, & Bazane Evêque des Chrétiens, qu'il aimoit comme excellent medecin. Cabade aiant appellé les Manichéens, leur dit : J'aime vôtre doctrine, & je veux de mon vivant donner le roiaume à mon fils Ftafoüarfan, parce qu'il l'a embraffée. Separez-vous pour le recevoir. Ils fe feparerent en effet, & Cabade fit entrer fon armée, qui les mit tous en pieces avec leur Evêque, en prefence du chef des Mages, & de l'Evêque des Chrétiens. Enfuite Cabade envoia des lettres par tout fon Empire, pour tuer & brûler tous les Manichéens qui s'y trouveroient; confifquer leurs biens à fon tréfor, & brûler leurs livres.

Chr.Pafch.

P.33%. lib. II.

P.55.C.

5.p.144.

Cabade étoit mal fatisfait de l'Empereur Juftin, à caufe de la converfion du Roi des Lazes, arrivée l'année precedente 522. fous le confulat Theoph an, de Symmaque & de Boëce. Les Lazes habitoient l'ancienne Colchide, & étoient fujets des Perfes, qui leur donnoient des Rois. Leur Roi Zamnaxe étant mort, fon fils Zathe vint auffitôt à C. P. fe donner à l'Empereur Juftin, & le prier de le déclarer Roi des Lazes difant qu'il vouloit être Chrétien, & ne pouvoit fe refoudre à être couronné par le Roi des Perfes : qui l'obligeroit à faire des facrifices, & à toutes les

cere

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