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ceremonies de fa Religion. L'Empereur Juftin le reçut avec joie, le fit baptifer, l'adopta pour fon fils, & lui fit époufer une fille de qualité nommée Valeriene. Il le déclara Roi des Lazes, lui donnant une couronne à la Romaine avec des habits blancs, où étoit en broderie l'image de l'Empereur, & le renvoia avec de grands prefens. Le Roi des Perfes fe plaignit, de ce que l'Empereur avoit couronné le Roi des Lazes fon fujet au préjudice de la paix & de l'amitié qui étoit entre eux. Juftin répondit, qu'il n'avoit pû s'empêcher de recevoir un homme, qui vouloit renoncer aux fuperftitions du paganifme, pour embraffer la Religion chrétienne. Mais le Roi des Perfes ne fut pas content de Procop. 1. cette réponse. Les Iberiens voifins des Lazes & Perf.c.is. fujets des Perfes, étoient déja Chrétiens.

LX.

en Arabie.

Oct. Sur.

V. Bibl. Orient.

Jahoud.

Il y avoit un grand nombre de Chrétiens dans l'Hemiar, partie de l'Arabie heureufe, dont les Chrétiens perfecutez Grecs nommoient les habitans Homeritės. > Mais ils avoient alors pour Roi un Juif nommé Alta fan&t. Jofeph Dounouas ou Dunaan, grand ennemi Aretha 24. des Chrétiens. On le furnomma auffi l'auteur Spec. hift. des foffes, parce qu'il faifoit jetter dans des Arab. Poc. foffes pleines de feu, tous ceux qui ne vouloient p. 62. pas fe rendre Juifs. La cinquième année de Juftin, qui eft l'an 522: Dounoüas affiegea la ville de Negra, ou Nageran, dont tous les ha- P. 475. bitans étoient Chrétiens. Mais ne pouvant la Theoph. prendre de force, il fit fi bien par de faux fer- P144. Niceph. mens, qu'il y entra par compofition. Alors il xvii. c.6. effaia de pervertir les habitans ; & ne pouvant les faire renoncer à JESUS-CHRIST, il fit brûler les os de l'Evêque Paul, mort deux ans auparavant il fit allumer un grand bucher, où il jetta tous les Prêtres, les Moines & les Religieufes: il fit couper la tête à Arethas Gouverneur de la ville, venerable vieillard, & à un

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grand nombre de peuple, même à des femmes: AN. 523. enfin il emmena toute la jeuneffe en captivité.

L'Eglife fait memoire des Martyrs brûlez fous Martyr. R. Dunaan en general, le vingt-feptiéme de Juillet,

27. Jul. 24. Uct.

& de faint Arethas en particulier, le vingt-quatriéme d'Octobre, avec trois cens quarante autres de Nagran, & une femme dont le fils, âgé feulement de cinq ans, se jetta dans le feu où étoit fa mere, en confeffant JESUS-CHRIST.

L'année suivante 523. Elesbaan Roi d'Auxume en Ethiopie, Chrétien fort zelé, & déja ennemi de Dounoüas, excité encore par l'Empereur Juftin, & foûtenu des forces d'Egypte & d'Orient, attaqua Dounouas par terre & par mer, le prit avec les principaux de fes parens, les fit mourir, & fubjugua tout fon païs, & enfin quitta la couronne pour embraffer la vie monaftique. Les Arabes difent, que Dounouas preffe par les Abyffins ou Ethiopiens, pouffa fon cheval, & fe précipita dans la mer.

249

LIVRE

TRENTE-DEUXIÈME.

Sigifmond Roi des Bourguignons s'étant re

522.

AN. 524.

I. Mort de faint Sigifmond.

Greg. III.

hift. c. 5.6.

Mar.

marié, fit mourir fon fils Sigeric l'an fur la calomnie de fa belle mere. Il s'en repentit, & paffa plusieurs jours en jeûnes & en larmes, au tombeau de faint Maurice : demandant à Dieu d'être puni en cette vie, plûtôt qu'en l'autre. Sa priere fut exaucée. L'année fuivante 523. Avent Chr. fous le confulat de Maxime, indiction premie- Greg de te, il fut attaqué par Clodomir Roi des Fran- Gl. mart. çois, à qui les Bourguignons mêmes le livrerent. ".75. Clodomir l'emmena, revêtu d'un habit monaftique, avec fa femme & fes enfans, & les mit en prifon près d'Orleans. Il les y garda jufques à l'année fuivante 524. fous le confulat de Juftin & d'Opilion mais alors il refolut de les faire mourir, retournant en Bourgogne, pour faire la guerre à Godomar frere de Sigifmond. Saint Avit Abbé de Mici près d'Orleans, lui dit : Si vous épargnez ces Princes en vue de Dieu, il fera avec vous, & vous remporterez la victoire: fi vous les faites mourir, vous perirez de même avec vôtre femme & vos enfans. Clodomir fe moqua de ce confeil, & dit : qu'il ne vouloit point laiffer d'ennemi derriere. Il fit donc tuer Sigifmond avec fa femme & fes enfans, les fit jetter dans un puits, & marcha en Bourgogne. Il y fut tué lui-même, & laiffa trois fils en bas âge, Theodebalde, Gontaire & Clodoalde, qui furent élevez par fainte Clotilde leur aieule. Le corps du Roi Sigifmond fut reporté à Agaune, en l'Eglife de faint Maurice, où il fe fit plufieurs miracles: principalement fur ceux qui aiant la fiévre, faifoient celebrer des Meffes en fon honneur. Auffi l'Eglife l'a-t-elle mis au L5

nom

nombre des Saints, & honore fa memoire, le AN. 524. premier jour de Mai.

Martyr.

La même année 524. fe tinrent plusieurs conUfu. & R. ciles. Il y en eut trois dans les païs qui obéïffoient à Theodoric; dont le premier eft le qua

1. Mai.

II.

triéme concile d'Arles, tenu le fixiéme de Juin, Conciles fous le confulat d'Opilion, à l'occafion de la Ded'Espagne. dicace d'une Eglife. Saint Cefaire y prefida, afTo.4.conc. fifté de douze Evêques, & de quatre Prêtres pour 2.1611. les abfens. On y fit quatre canons touchant les

ordinations, pour confirmer l'ancienne difcipline. Le Diacre doit avoir vingt-cinq ans, le Prê6.1. tre ou l'Evêque trente. Un Laïque ne peut être .. ordonné Diacre ou Prêtre, qu'un an après fa 6.4. converfion. Défense de recevoir les Clercs vagabonds.

Les deux autres conciles tenus dans les terres du Roi Theodoric, furent à Lerida & à Valence, tous deux la quinziéme année de fon regne To. 4. en Efpagne, qui eft cette année 524. Le con2.1620. cile de Lerida fut de huit Evêques, & ils firent feize canons dont le premier ordonne, que ceux qui fervent à l'autel, qui distribuent le Sang de JESUS-CHRIST, ou qui touchent les vafes facrez, s'abftiennent de répandre le fang humain, fous quelque pretexte que ce foit: même de défendre une ville affiegée. Les Clercs tombez dans ce malheur, feront deux ans de penitence, & ne pourront jamais être promûs aux ordres fuperieurs. On voit ici que la neceffité de fe défendre dans les incurfions des barbares, faifoit infenfiblement oublier aux Clercs l'ancienne douceur ecclefiaftique; & on le voit encore par un autre canon, qui remet à la difcretion de l'Evê11. que, la punition des Clercs qui fe feront battus 4,8. enfemble. Il eft auffi défendu à tout Clerc,

de

tirer fon efclave ou fon disciple, de l'Eglife où . 5. il s'eft refugié, pour le fouetter. Si un des Mi

niftres

AN. 524.

niftres de l'autel, tombe dans un peché de la chair: il demeurera interdit, jufqu'à ce que l'Evêque foit fatisfait de fa penitence, fans efperance de promotion s'il retombe, il ne recevra la communion qu'à la mort. Touchant les c. 3. Moines, on obfervera les decrets du concile Sup.XXXI d'Agde, & de celui d'Orleans: ajoûtant feule- n. 1.8. ment, que l'Evêque pourra du confentement de l'Abbé, ordonner ceux qu'il jugera pouvoir être utiles à l'Eglife: l'Evêque ne touchera point aux biens donnez aux Monafteres, fans fraude.

Ceux qui auront fait perir le fruit de leur adul- e.2. tere, recevront la communion au bout de sept ans & ne laifferont pas de faire penitence toute leur vie. S'ils font Clercs, après être rentrez dans la communion, ils ne ferviront plus : mais ils pourront affifter au choeur avec les chantres. Les empoisonneurs ne recevront la communion c. 4. 6. qu'à la fin de leur vie. Les inceftueux, jusqu'à ce qu'ils fe feparent, feront excommuniez & admis feulement à la Meffe des catecumenes. Ce- c.10. lui qui refufera de fortir de l'Eglife, à l'ordre de l'Evêque, en fera exclus plus long-tems, pour peine de fa defobéiffance. Il y a en ce concile, .9.13.14, plufieurs canons touchant les Catholiques rebaptifez par les heretiques, c'est-à-dire, par les Ariens & ils font traitez comme apoftats. Le dernier canon défend de piller les biens de l'Evêque mort. Ce qui fut ordonné encore plus ex- p. 1617. preffément au concile de Valence.

Il n'y affifta que fix Evêques, & on n'y fit que fix canons, qui reglent principalement ce qui doit être obfervé pendant la vacance du fiege. Quand, c. 2 Dieu aura appellé à lui un Evêque, les Clercs ne prendront rien de ce qui fe trouvera dans fa maifon, ou dans celle de l'Eglife. S'ils ont pris quel que chofe, ils feront contraints à le rendre, par l'autorité du Métropolitain & des Comprovinciaux.

L 6

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