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nir. Saint Leon n'a pas feulement approuvé la ‹. 4ì définition de foi du concile mais tous fes actes

& fes decrets, excepté l'entreprise d'Anatolius de C. P. Au fond, le concile a bien jugé, en lib. VI, 6.1. declarant orthodoxe la lettre d'Ibas; & a fuivi - l'exemple de l'Ecriture, qui juge de tout par la plus grande partie. Le concile a declaré la lettre c.. catholique, parce qu'elle confeffe deux natures en JESUS-CHRIST; & il ne pouvoit la con- c. 3. damner, fans condamner faint Cyrille, qui reconnoît auffi les deux natures: quoi qu'en écrivant contre Neftorius, qui ne les feparoit que trop, il ait moins infifté fur leur diftinction. left vrai qu'Ibas avoit mauvaise opinion de faint .4i Cyrille, ne connoiffant pas bien la créance, qu'il approuvoit en effet : mais cette erreur n'a pas dû empêcher le concile, de declarer fa léttre or- 6.5. thodoxe puis qu'un pareil foupçon n'a pas empêché faint Cyrille, lui-même, de foufcrire à la confeffion de foi des Orientaux. Quand Ibas a lib. VII.1. dit, qu'en JESUS-CHRIST iln'y a qu'une vertu: il n'a pas voulu nier qu'il y eût deux natures, mais foutenir qu'il n'y a qu'une perfonne. Quand il a dit, que Neftorius avoit été condam- . 2. né fans examen, il n'a pas defaprouvé fa condamnation mais feulement, que l'on n'eût pas attendu les Orientaux. Au refte, Ibas a pû fe .39 tromper dans le jugement de Neftorius, comme Anatolius à l'égard de Diofcore, comme faint Athanafe à l'égard de Timothée, difciple d'Apollinaire comme le concile de Palestine & le Pape Zofime, à l'égard de Pelage & de Celeftius.

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XXXIV.

La lettre d'Ibas n'a pas dû être condamnée, Défense à caufe des louanges qu'elle donne à Theodore de Theode Mopfuefte, puis qu'il a été loué par faint Jean dore de Chryfoftome & par faint Gregoire de Nazianze. Mopfuefta Jean d'Antioche & les Orientaux témoignent, "Lib. VIII,

S5

c. 7.

que .1.

que plufieurs anciens Peres ont écrit des propofitions conformes à celles que l'on reprend dans 1. Theodore. Il n'eft pas vrai que Proclus l'ait atta3. qué il ne le nomme point:le concile d'Antioche a écrit à l'Empereur Theodofe le jeune & à faint Cyrille, qu'il ne falloit point condamner Theo6.6. doric. Ce que faint Cyrille a écrit depuis contre Theodore, ne lui doit pas nuire : puifqu'on ne le peut condamner, fans condamner auffi Diodore de Tarfe; & on doit s'en rapporter aux Peres qui vivoient du tems de Theodore, plûtôt Lib.IX.c.1. qu'à faint Cyrille feul. Car s'il eût été fufpect d'herefie, ils ne l'euffent pas diffimulé. Au contraire il paroît par fes écrits qu'il étoit catholique; & la feule expofition du pfeaume quarantequatriéme, fuffit pour refuter toutes les obje4.2. tions que l'on fait contre fa doctrine. Il a reconnu JESUS-CHRIST, non feulement vrai 6.9. homme, mais encore vrai Dieu par nature, & en fes deux natures il a reconnu une feule per.4 fonne. Quand il a emploié la comparaifon de l'homme compofé d'ame & de corps : ce n'a été que pour montrer l'unité de perfonne en JESUSCHRIST, & non pour confondre les natures. 5. Et c'eft par fes paffages clairs qu'il faut expliquer ceux qui font obfcurs, comme l'on fait à l'égard des autres Peres.

Il ne faut donc pas trouver mauvais, que le concile de Calcedoine n'ait pas condamné Theodore, quoi qu'il y ait quelque chofe à reprendre dans fes écrits puifque le concile a pû l'ignorer, ou croire que ces paffages avoient été inferez par fes ennemis, ou qu'ils pouvoient avoir .. un bon fens. D'autant plus, qu'il a lui-même corrigé quelques endroits de fes écrits, que l'on reprenoit ce qui montre que s'il s'eft quelquefois trompé, il n'a point été opiniâtre, ni par 6.4. confequent heretique. Quand même on auroit

accu

accufé Theodore dans le concile de Calcedoine, le concile n'autoit pas dû condamner un homme mort dans la communion de l'Eglife. Quand fes erreurs auroient été manifeftes, par où pouvoiton s'affurer qu'il ne les eût pas retractées, & ne s'en fût pas repenti du moins à la mort? Or le Seigneur n'a donné à fon Eglife aucun pouvoir fur les morts puis qu'il n'a permis de lier & de délier que fur la terre. Ainfi le concile ne XVIII,18. pouvoit plus juger Theodore, quand même il l'auroit eftimé coupable. Il n'appartient qu'au Juge des vivans & des morts, de juger ceux qui

font morts avec honneur.

C. 1.

Mat.

Perfonne n'a condamné faint Athanafe, pour .. 5. avoir excufé faint Denis d'Alexandrie, plus difficile à défendre que Theodore ni faint Bafile c. 6. pour avoir excufé faint Gregoire Thaumaturge: ni faint Hilaire, pour avoir défendu les expreffions dures du concile de Sirmium. Plufieurs des Lib. XI anciens ont dit des chofes femblables à celles que l'on reprend dans Theodore: fçavoir, faint Euftathe d'Antioche, faint Athanafe, faint Am- c.1. 3. philoque, faint Gregoire de Nyffe, faint Jean 4.5. Chryfoftome, faint Cyrille lui-même, en dix "7 endroits. C'eft que dans les Péres quand on trou- n.64 ve des erreurs, on les excufe, par la bonne intention, pour ne les pas croire heretiques. En effet, on n'eft pas heretique fimplement pour s'être trompé : ce n'eft pas l'ignorance qui fait l'heretique, ni même l'erreur toute feule, mais l'attachement opiniâtre à l'erreur.

:

Lib. XIL

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Après toutes ces raifons, Facundus en revient ... à l'autorité du concile de Calcedoine contre laquelle il foutient, qu'il n'eft point permis de revenir, ni d'examiner de nouveau ce qu'il a decidé, & il le prouve par plufieurs paffages de: faint Leon, & par l'autorité de l'Empereur Marcien. D'où il prend occafion de montrer à Justi- 3. S 6 nien,

nien, que les Princes dans les matieres de foi, loin de s'attribuer l'autorité des Evêques, ne doivent apporter que de la foumiffion à leurs decifions. C'eft ainfi qu'en a ufé l'Empereur Leon. Au contraire Zenon voulant decider fur la foi 4. par fon Henotique, n'a fait qu'introduire un long fchifme dans l'Eglife. L'auteur infifte fur cet exemple, & fous le nom de Zenon, inftruit difcretement Juftinien : montrant l'égarement d'un prince, qui feduit par fes flateurs, fe croit plus fage que fes predeceffeurs; & quite les affaires d'état & les devoirs de juftice, dont il eft accablé, pour s'appliquer à des affaires ecclefiaftiques, dont il n'eft point chargé. C'est ce que faifoit Juftinien; & Procope auteur du tems, le

III. Goth.

C. 35.

remarque en ces termes :

Le Pape Vigile & les Italiens, qui étoient en grand nombre à C.P., ne ceffoient de preffer I'Empereur d'emploier toutes fes forces à la conquête de l'Italie. L'Empereur promettoit bien d'y donner ordre mais il paffoit la plus grande partie de fon tems à examiner les dogmes des Chrétiens, faifant tous fes efforts pour terminer Anud 18 leurs difputes. Et ailleurs: Au lieu de s'apliquer 8.55. A. à la guerre, il s'amufoit à de vaines fpeculations, & à des curiofitez fur la nature divine. Le même Procope fait ainfi parler un nommé Arface, qui confpiroit contre l'Empereur: Il eft toû jours fans gardes affis en un cabinet, bien avant dans la nuit, avec les plus vieux Evêques : feuilletant les livres des Chrétiens. par une curiofité infatiable..

III.Goth.

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XXXV.

Le Pape Vigile voioit le fcandale qu'avoit proProjet de concile geduit fon Judicatum, & l'attachement des Evêmeral. ques d'Occident à la défense des trois chapitres: Sent, in & d'ailleurs Theodore de Cefarée & les Orientaux le preffoient vivement de les condamner absolument, fans faire mention du concile de

Theod. P.335.c.

Epift legat.

P: 407. D.

Calce

Calcedoine. Comme ils ne lui donnoient point de repos, il dit à l'Empereur: Que nos freres les Evêques viennent ici de toutes les provinces, cinq ou fix de chacune; & nous reglerons paifiblement cette affaire d'un commun confentement. Car je ne pourrai jamais me resoudre à faire feul & fans le confentement de tous, ce qui rend douteufe l'autorité du concile de Calcedoine, & qui fcandalife mes freres. Ainfi il tira parole de l'Empereur que fans avoir égard à tout ce qui avoit été dit ou écrit, par qui que ce fût, touchant les trois chapitres, on examineroit ce qu'il falloit faire, dans un concile avec les Eveques d'Afrique, d'Illyrie, & des autres païs; & que l'on y appelleroit principalement ceux qui avoient été fcandalifez de ce qui s'étoit paffé; fur tout, que jufques à la décifion du concile, perfonne n'entreprendroit rien au fujet des trois chapitres. Il fut ainfi convenu entre le Pape & l'Empereur, en prefence de Mennas de C.P., de Dacius de Milan, de Theodore de Cefarée, & de quelques autres Evêques Grecs & Latins en prefence auffi des Juges, des Grands, & de tout le Senat.

:

En exécution de ce projet, l'Empereur envoia en Afrique & en Illyrie pour faire venir les Evêques. Mais aucun ne voulut venir d'Illyrie. Il en vint quelques-uns d'Afrique, & comme on apprit qu'ils approchoient de C.P., le Pape Vigile dit à l'Empereur: Si vous n'êtes pas content de ce que j'ai déja decidé, il entendoit le Judicatum, rendez-le moi, & nous examinerons l'affaire de nouveau, avec ces Evêques qui viennent. Ainfi le Pape retira fon Judicatum publiquement dans une affemblée. Il retira auffi les foufcriptions des Evêques Grecs, & declara, que fi quelqu'un d'eux faifoit quelque chofe touchant les trois chapitres jufques au concile uni

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