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foit, en quelque dignité ecclefiaftique qu'il foit conftitué, de rien decider au contraire. Tel eft An. 553, le Conftitutum du Pape Vigile. Seize Evêques y foufcrivirent avec lui, & trois Diacres de l'E- 17. Mai. glife Romaine, entre lefquels eft Pelage fon fucceffeur. L'acte eft daté du quatorziéme jour de Mai de cette année 553. Mais il ne fut envoié à l'Empereur qu'onze jours après: c'eft-à-dire : le vingt-cinquième de Mai; & il n'eut aucun effet, quelque fage que paroiffe le temperamment que le Pape y avoit pris, de condamner les erreurs en épargnant les perfonnes.

conferen

ce.

lux.

P 463.

Le concile de C. P. continuoit toûjours, & XLVII dans la cinquiéme conference tenuë le dix-feptié- Cinquiéme me de Mai, on lut d'abord plufieurs extraits des livres de faint Cyrille contre Theodore, où il p. 456. mettoit fes paroles, & les refutoit enfuite not.Bamontrant qu'il anéantiffoit le myftere de l'Incarnation, & par confequent la redemption. On Sup. liv. lut enfuite la requête prefentée à Procus Evêque X XV I. de C. P. par les Clercs & les Moines d'Armenie ". 37. contre Theodore, & une partie de la réponse de Proclus. On lut quatre lettres de faint Cyrille,p.470. & celle que Rabbula d'Edeffe lui adreffa. On lut un paffage de l'hiftoire Ecclefiaftique d'Hefichius Prêtre de Jerufalem, que nous n'avons plus, où il dit, que Theodore de Mopfuefte, fuivant les principes des Juifs, écrivit fur les pfeaumes, & rejetta toutes les propheties de JESUS-CHRIST. Qu'en aiant été repris, il fe dédit malgré lui, & aiant promis de brûler fon livre, il le cacha. Qu'il demeura long-tems inconnu à caufe de la petiteffe de fon fiege, inftruifant quelque peu de difciples qu'il infectoit de fes erreurs. Qu'enfin dans fa derniere vieilleffe, il compofa des livres contre l'incarnation. On lut enfuite deux loix de Theodofe le jeune, contre Diodore de Tarfe, Theodore de Mopfuefte, & Neftorius: puis une

let

lettre de Theophile d'Alexandrie à Porphire d'AnAN. 553. tioche, & une de faint Gregoire de Nazianze à Theophile, touchant ceux qui renouvelloient les erreurs de Paul de Samofate: puis plufieurs paffages de Theodoret, où il reconnoiffoit que l'on accufoit Theodore, & prétendoit le défendre.

17. Mai.

P. 475.

On lut enfuite d'autres pieces, pour détruire ce que l'on difoit pour la défense de Theodore. On produifit des lettres de faint Gregoire de Na Greg. Naz. zianze, à un Evêque nommé Theodore, avec Epift. 81. lequel il paroiffoit être en grande union. Surquoi P.478. Euphrantas Evêque de Tyane fe leva, & dit:

88.90.

P.479.

Ceux-là fe trompent, qui croient que Gregoire d'heureufe memoire a écrit ces lettres à Theodore de Mopfuefte. Moi, qui fuis Evêque de Tyane, & natif de la province, je vous dirai la verité. Il y a eu dans ma ville un Evêque nommé Theodore, du tems de faint Gregoire : on lit encore fon nom dans les diptyques. En ce tems-là, Dohare & Nazianze dépendoient de Tyane c'eft nôtre pieux Empereur qui les a foûmifes à la ville, qui s'appelloit autrefois Muciffe, & à prefent Juftinianopolis, en la faifant metropole. De là vient que faint Gregoire parle à Theodore de Tyane, de Bofphore Evêque de Dohare, qui étoit accufé; & le prie de mettre un Evêque à fa place à Nazianze. Quant à la feconde Cilicie où Mopfuefte eft fituée, elle n'a rien de commun avec la feconde Cappadoce, puifque la premiere Cilicie eft entre deux; & faint Gregoire ne pouvoit pas écrire du gouvernement des Eglifes de la feconde Cappadoce, & de l'ordination d'un Evêque, à l'Evêque d'une petite ville dépendant d'un autre Métropolitain. Theodofe Evêque de Muciffe ou Juftinianopolis, fe leva auffi & confirma la declaration d'Euphrantas.

On traita enfuite la fameufe queftion, s'il eft permis de condamner les morts. On lut premie

rement

17. Mai.

rement deux paffages de faint Cyrille pour l'affirmative; puis Sextilien Evêque d'Afrique fe AN. 553. leva, & dit: Je fuis obligé de declarer au concile, que dans nôtre province plufieurs'Evêques affemblez, ont ordonné que les Evêques qui auroient laiffé leurs biens à des heretiques, feroient anathêmatisez après la mort ; & nous avons des lettres d'Auguftin de fainte, memoire, qui portent que ceux qui ont eu de mauvais fentimens, doivent être anathêmatifez après leur mort, quand on découvre leurs erreurs. On lut plufieurs paffages de faint Augustin, où il difoit aux Donatiftes: Si vous pouviez nous prouver que Cecilien ou les autres que vous accufez d'être traditeurs, fuffent effectivement coupables. nous les anathêmatiferions tous morts qu'ils font. Benigne d'Heraclée ajoûta : C'eft ainfi que l'E- p. 48 1. glife anathêmatise Valentin, Marcion, & Bafilide après leur mort : quoi qu'ils n'aient été condamnez par aucun concile. On a ainsi traité Eunomius & Apollinaire: même l'Eglife Romaine, il y a peu d'années, a anathematisé après la mort Diofcore, qui avoit été Pape de la mêSup. liv. me Eglife. Il parle de l'Antipape Diofcore, fous XXXII. Boniface II. en 529.

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7.21.

XXVI.

On alleguoit pour Theodore de Mopfuefte, les lettres de faint Cyrille à Jean d'Antioche & à Proclus de C.P., où il difoit, qu'encore que Theodore de Mopfuefte eût enfeigné de grandes Sup.liv. erreurs, il ne falloit point le condamner nommément, par difcretion, pour ne pas irriter les ".37. Orientaux, & rallumer le feu qui venoit d'être éteint, par fa reconciliation avec Jean d'Antioche. A cela Theodore de Cefarée répondit au nom du concile Saint Cyrille lui-même a écrit depuis contre les erreurs de Theodore, voiant les progrès qu'elles faifoient: Proclus les a condamnées, & par confequent l'auteur. Enfin les p. 489.

défen

Gal. V. 2.

défenfeurs de Theodore aiant abufé de cette difAN. 553. cretion de nos peres, il n'eft plus tems de les 17. Mai. ménager. Pour juftifier cette conduite, il allegua l'exemple de faint Paul touchant les obfervances Coloff. 11. legales tolerées pour un tems : l'exemple de faint 19. Bafile & de faint Athanafe, qui après avoir été Sup XVII. en communion avec Apollinaire, l'avoient condamné; & du Pape faint Leon, qui d'abord avoit temoigné approuver la conduite d'Eutichés.

7. 24. Bafil. Epift. 82.

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72.23.

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Pour montrer qu'on peut condamner les morts, XXVII il allegue l'exemple d'Origene, condamné par Sup. XXI. Theophile d'Alexandrie, & ajoûte : Vous venez encore de le faire, vous & le Pape Vigile. Ce n'eft pas à dire, que le concile de C. P.eût dèslors prononcé la condamnation contre Origene. Il eft plus vrai-femblable, qu'il ne le fit qu'après avoir condamné les trois chapitres : mais la plûpart des Evêques, & même le Pape, avoient déja condamné Origene chacun en particulier, Sp.n.4 en foufcrivant à l'édit de l'Empereur. Les défenfeurs de Theodore infiftoient fur ce qu'il étoit

mort dans la communion de l'Eglifes. C'eft ce P.491. qui obligea à lire les actes du concile de MopfueSup. n. 36. te, affemblé trois ans auparavant par ordre de

2.503. E.

l'Empereur; & comme il eft vrai-femblable à la pourfuite de Theodore de Cefarée. Par ces actes il paroiffoit, que le nom de Theodore de Mopfuefte n'étoit point dans les dyptiques de fon Eglife, & n'y avoit point été de memoire d'homme.

On vint enfuite au fecond des trois chapitres, touchant Theodoret ; & on lut plufieurs extraits de fes ouvrages, pour montrer qu'il avoit combattu faint Cyrille, & défendu Theodore & NeSup XXV. ftorius. On lut premierement des paffages de fon traité contre les douze anathêmes de faint Cyrille, où il difoit: que nous appellons la Sainte Vierge Mere de Dieu, parce qu'elle eft Mere d'un Homme uni à Dieu que nous ne recon

78.19.

noiffons

:

AN. 553.

19. Mai

. Marca.

noiffons point en JESUS-CHRIST l'unité de fubfiftance que la forme d'efclave en JESUSCHRIST, ignoroit quelque chofe. On lut encore une lettre aux monafteres, où il accufoit faint Cyrille de confondre les natures en JESUSCHRIST, fuivant l'erreur d'Apollinaire; quelques fragmens de fermons contre lui; des lettres à André de Samofate, à Neftorius & à Jean d'Antioche, où il foûtenoit toûjours, même après la réunion, que les douze chapitres de faint Cyrille étoient pleins d'erreurs. On lut une p. 507.D. derniere lettre à Jean d'Antioche, fur la mort de faint Cyrille mais elle n'eft pas de Theodoret, ou elle eft fur la mort de quelque autre Evêque dépendant du fiege d'Antioche. Après ces lectures, le concile dit: Les impietez que Theodoret a écrites, nous font admirer l'exactitude du concile de Calcedoine. Car étant informé de fes blafphêmes, il a premierement ufé de plufieurs exclamations contre lui: enfuite il ne l'a reçu qu'après avoir anathématifé Nestorius & fes blafphêmes, pour la défense desquels il avoit écrit auparavant. L'examen du troifiéme chapitre, qui étoit la lettre d'Ibas, fut remis à un autre jour.

diff. c. 12.

to. 5. conc.

7.613.

Sixième

n. 12.

P.SIL. D.

Ce fut dans la fixiéme conference, tenue le XLVIII. quatorziéme des calendes de Juin : c'est-à-dire, conferen le dix-neuviéme de Mai. On lut d'abord la lettre ce. d'Ibas c'est à-dire, la traduction grecque, qui Sup. liv. en avoit été faite fur l'original fyriaque : telle XXVII. qu'elle avoit été lûë au concile de Calcedoine. On lut enfuite une lettre de Proclus de C. P. à Jean d'Antioche, par laquelle il l'avertiffoit des plaintes que l'on faifoit contre Ibas, comme foûtenant la doctrine de Neftorius, & ajoûtoit: Je vous prie de l'obliger à foufcrire ma lettre aux Armeniens, & à condamner les articles qu'ils m'ont envoiez. Or la lettre d'Ibas étoit contraire à cet averriffement.

En

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