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italiens sont les théâtres pour lesquels il a le plus travaillé ; on remarque parmi les ouvrages qu'il y a fait représenter, Ninette à la cour, la Fille mal gardée, Isabelle et Gertrude, la Fée Urgèle, les Moissonneurs, la Rosière de Salency, la Chercheuse d'esprit, la belle Arsène, etc.

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La comédie des trois Sultanes, insérée dans ce recueil, avoit aussi été composée pour le théâtre des italiens elle y fut représentée pour la première fois le 9 avril 1761, sous le titre de Soliman second, et obtint le plus grand succès. On ne négligea rien de ce qui pouvoit contribuer à l'éclat du spectacle: les habits des sultanes furent faits à Constantinople avec des étoffes du pays et sur le modèle de ceux des sultanes du sérail; mais ce qui fit le principal ornement de la représentation, ce fut le jeu de madame Favart, dans le rôle de Roxelane. L'éclat de ce rôle, dans lequel une actrice peut faire briller des talens qui ne sont point de rigueur sur la scène française, n'a peutêtre pas moins contribué que le propre mérite de la pièce, à la faire comprendre dans le répertoire de ce théâtre, où elle fut jouée pour la première fois en 1802.

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Favart n'a donné au théâtre français que l'Anglais à Bordeaux, comédie en un acte en vers libres, composée à l'occasion de la paix de 1 1763. Elle fut représentée pour la première fois le 14 mars de la même année, et eut un grand succès.

Ce laborieux écrivain réunissoit à ses talens, la modestie, la douceur du caractère, et une bon

hommie qui l'a fait comparer à la Fontaine, dont, ainsi que l'observe La Harpe, il se rapprocha plus que tout autre auteur, par la grâce, la finesse, le naturel et l'esprit. Il mourut à Paris, le 18 mai 1793, dans sa quatre-vingt-troisième année.

PERSONNAGES.

SOLIMAN SECOND, surnommé le Magnifique, empereur des Turcs.

OSMIN, kislar aga, ou chef des eunuques.

ELMIRE, espagnole.

DÉLIA, circassienne.

ROXELANE, française.

EUNUQUES noirs.

BOSTANGIS.

MUETS, et autres esclaves du sérail.

La scène est à Constantinople, dans le sérail da grand-seigneur.

LES

TROIS SULTANES,

COMÉDIE.

ACTE PREMIER.

Le théâtre représente une salle des appartemens intérieurs du sérail, ornés de tapis, de cassolettes, de SOphas et autres meubles, selon la coutume des Turcs. Il y a un sopha garni de carreaux, placé sur l'avant'scène, à droite des acteurs.

SCÈNE I.

SOLIMAN, OSMIN.

(Soliman entre d'un air triste, et se promène à grands pas sur le théâtre. Osmin le suit à quelque distance.)

OSMIN.

TRÈS-GRACIEUX Sultan, votre esclave fidèle,

Attend vos ordres... Mot... Seigneur...je parle en vain. Seigneur?

SOLIMAN.

Dis-moi, mon cher Osmin:

Depuis qu'à tes soins, à ton zèle
J'ai confié la garde du sérail,
Et le gouvernement des femmes...

OSMIN.

Parbleu, c'est un rude travail.
SOLIMAN, continuant.

Entre mille beautés, ces délices des ames,

Osmin, dont les attraits

En as-tu vu,
Egalent ceux d'Elmire?

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Allez, allez, Seigneur; il est encore
Un état pire : c'est le mien.

SOLIMAN.

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Elmire part, cette Elmire charmante, Tout à la fois si fière et si touchante; Elmire, mon tourment et mon souverain bien, Elle va me quitter. Toujours je me rappelle L'instant qui l'offrit à mes yeux;

Glacée entre nos bras d'une frayeur mortelle, Elle s'évanouit; ô dieux, qu'elle étoit belle! En reprenant la vie, elle leva sur nous

De grands yeux bleus, intéressans, si doux,

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