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PREM. PARTIE.
SECT. I.

Quand nous ataquons les PP. Hardouin & Germon, nous ataquons donc des auteurs, que leur Société defaprouve & nous CHAP. VIII. abandonne, ou fur lefquels, fes Ecrivains font partagés. Le P. Hardouin mérite d'autant moins de grace, que, contre les engagemens les plus folennels avec fes Supérieurs, il a perfévéré dans fes égarémens, & qu'il a mis la dernière main à un ouvrage, qui les réunit tous, dix ans après fa rétractation.

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Le Bibliothécaire du Roi de Pruffe, qui avoit compofé des écrits, où il réfutoit directement le fyftême du P. Hardouin, l'a depuis fa rétractation & fa rechute combatu avec une nouvelle vivacité, dans fa préface de l'Hiftoire du Chriftianifme des Indes. » Nous fommes fur le point, dit-il, de voir naitre une héréfic plus dangereufe, qu'aucune de celles, qui ont jufqu'à

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» Le public ne doutera pas non plus, » que ce ne foient là de tout tems nos » fentimens après qu'il a vû dans nos » Mémoires de Trévoux le fyftème de la » fupofition des anciens auteurs ; non » feulement rejeté comme faux & dange» reux; mais réfuté par des preuves po» fitives, longtems avant qu'un Protef>> tant de Hollande fe fùt avifé, d'en faire » un deffein concerté entre les Supérieurs » de la Compagnie: ce qui eft un para» doxe fi contraire au bon fens, que celui » qui n'a pas eu honte de le débiter fé»rieufement, s'eft vû réfuté par ceux même de fon parti, qui ont le moins » acoutumé d'épargner les Jéfuites.

» MICHEL LE TELLIER Provincial.
» GABRIEL DANIEL Supérieur de la
22 Maifon professe.
HENRI-CHARLES FORCET Recteur du
College.

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PAUL BODIN Recteur du Noviciat.

» Je foufcris fincérement à tout le con» tenu de la Déclaration cy-deffus : je » condamne de bonne foi dans mes ouvrages, ce qu'elle y condamne, & en » particulier ce que j'ai dit d'une faction » impie, laquelle auroit fabriqué, depuis » quelques fiècles, la plupart des ouvra»ges Ecléfiaftiques ou profanes, qui ont paffe jufqu'ici pour anciens. Je fuis très faché, de n'avoir pas plutôt ouvert les » yeux là-deffus : Je me fens très obligé Tome I.

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23

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» aux Supérieurs de la Compagnie, qui » m'ont aidé, à fortir de de mes préventions. Je promets de ne dire jamais ni » ni de vive voix,ni par écrit, rien qui foit » directement ni indirectement contraire à » ma présente Rétractation. Et fi dans la fuite je voulois révoquer en doute l'anti» quité de quelque ouvrage, foit Ecléfiaf»tique ou profane,que perfone avant moi » n'auroit acufé de fupofition ; je ne le fe» rai qu'en propofant mes raifons dans un » écrit publié fous mon nom, avec la » permiffion de mes Supérieurs, & l'aprobation des cenfeurs publics. En foi » de quoi j'ai figné. Ce 27. Décembre » 1708.

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J. HARDOUIN de la Compagnie de
Jefus.

DECLARATION au fujet des prétendues Oeuvres pofthumes du P. Hardouin D. L. C. D. J.

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"On aprend de Hollande, qu'on y im» prime quelques ouvrages pofthumes du » P. Jean Hardouin D. L. C. D. J. Com» me ce Père a eu fur certaines matiéres » des fentimens fort particuliers, que les Supérieurs ont condamnés, & qu'il a condamné lui-même par la rétractation ,, expreffe & publique, qu'il en a faite; il eft à craindre, que l'on n'ait inféré dans ces Ecrits pofthumes, ou du moins qu'on y ait laiffé quelques-unes de ces ,, opinions, rétractées par l'auteur, qu'il ,, en auroit fans doute retranchées, s'il eût voulu imprimer lefdits écrits: c'est pourquoi le Père Provnicial des Jéfuites de la province de France, & les Supérieurs des trois Maisons de Paris décla,, rent premièrement, qu'ils ne favent ni quel eft l'Editeur de ces ouvrages pof,, thumes, ni par quelle voie les Manufcrits en ont paffé entre fes mains : & ,, qu'ils n'ont eu ni directement, ni

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PREM. PARTIE.
SECT. I.
CH A P. VIII.

Mém. de Trévoux, Sept. 1733.

pag. 1677.

PREM. PARTIE,
SECT. I,
CHAP. VIII,

Origine des Pères Titriers.

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TRAITE' préfent divifé les Eglifes de J. C. On travaille à exterminer prefque tous les monumens antiques facrés & profanes. C'est » à quoi on ne fait aucune atention. Les uns regardent cette entreprife comme une folie, & les autres comme un chef d'oeuvre de la critique la plus fublime. Les auteurs de ce deffein fe cachent: ils font même inconnus dans leur corps, » à la plus grande partie de leurs inférieurs : ils fe contentent d'expofer un homme qu'ils défavouront auffi fouvent, qu'il fera befoin. « Le zèle du critique eft vifiblement porté trop loin. Il repréfente le fystème du P. Hardouin, comme une héréfe, & il continue de la mettre fur le compte des chefs de la Société, malgré leurs defaveux les plus pofitifs. Ignoroit-il donc que refufer de fe rendre aux déclarations précifes, que quelqu'un donne de fes fentimens ; c'eft, au jugement de faint Grégoire le Grand, établir l'hérésie, & non pas la détruire?

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II. Nous avons vû, en quelle vénération étoient anciennement les archives monaftiques dans toute l'Europe, & la confiance parfaite, que les Princes & les particuliers avoient en la probité de ceux, à qui la garde en étoit commife. Mais depuis le foulevement des Proteftans contre l'Eglife Catholique, un certain monde a bien changé d'idées. Ce n'est pas qu'on ait fait des découvertes importantes fur ce fujet, ou qu'on ait ordinairement imputé aux fucceffeurs des anciens moines, de forger encore des titres. On a prefque toujours. ménagé l'honneur des enfans, aux dépens de celui de leurs pères. Mais la haine implacable, que les premiers chefs de la prétendue Réforme concurent contre l'état monaftique, & furtout l'intérèt, qu'avoit leur nouvelle religion, à décrier les monumens antiques, qui ne pouvoient fe concilier avec

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elle, leur firent prendre le parti d'acufer de faux des pièces fi acablantes pour la Réforme, & de perdre de réputation,

PREM. PARTIE.
SECT. I.

(b) Tom. 2.pag.

ceux par les mains de qui, elles nous avoient été transmises. CHAP. VIII. Tous les livres de controverfe des Proteftans rétentiffent de ces clameurs. Quid à multis retro fæculis, dit André Rivet, (b) non ausa est monachorum audacia? Qui cùm ferè foli in criptis fuis SS. Patrum labores, nondum Typographicâ arte 1064. inventa aut poffiderent aut defcriberent, tantam fibi licentiam ufurparunt, ut vix jam reperiatur codex aliquis, qui manus eorum impuras effugerit. Comme ces réformateurs n'en vouloient pas moins aux biens des Eglifes, & furtout à ceux des monaftères, qu'aux monumens de la Tradition; ils déclamèrent avec la même vivacité (5) contre leurs titres. Voilà l'origine de ces pères Titriers, & de ces fabriques monacales de fauffes chartes, (6) fabriques qu'on fupofe par tout, & qu'on ne fauroit montrer nulle part.

Jofeph Scaliger affez grand critique d'ailleurs, mais un peu vain, étoit fi préocupé des mêmes imaginations; qu'on croiroit à l'entendre, qu'il s'élevoit de la plupart des chartes une vapeur fubtile, qui lui frapant l'organe de l'odorat, lui faifoit difcerner fur le champ la fauffeté de ces pièces. Auffi fe congratuloit-il d'avoir du premier coup d'œil, & même à l'odeur, découvert une foule de diplomes fupofés, tant des Monaftères & des Chapitres, que des Evêchés: malgré les grands noms de Rois, d'Empereurs & de Ducs, dont ils étoient décorés, & malgré des caractéres d'antiquité fi marqués ; qu'à peine s'étoit-il trouvé quelqu'un assez hardi, pour concevoir le plus léger foupçon à leur defavantage. Ego, dit-il, (i) multa monafteriorum, capitulorum, Epifcopatuum diplomata vidi, Regum, Imperatorum, ad Carolum LabDucum nomina& fcriptura vetuftatem præferentia, que vix ulli commentitia effe fuboluit, nobis autem primo oculi conjectu odore falfitatis fua nares percufferunt.

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pièces, en ont donné jufqu'à vingt exemples: mais le favant P. Mabillon répond à toutes ces acufations, & fait voir combien elles font peu raifonables "Réfléxions fur les Règles & fur l'usage de la critique, partie I. p. 21. V. Mabill. De re diplom.p.22. & feqq. pag. 226. & feqq.

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(i) Epift. 348.

baum.

PREM. PARTIE.

SECT. I. CHAR. VIII.

Exemple fingulier d'une bévue cent fois renou

vellée par pure

les archives des Monaftères.

Scaliger à la vérité n'eft pas plus favorable aux chartes des Evêques & des Chanoines, qu'à celles des Religieux. Mais en général les Proteftans en ont toujours voulu plus particulièrement aux Bibliothèques & aux archives monaftiques. Quelques Catholiques, qui n'aimoient pas les monastères : parce qu'ils s'étoient laiffe aller jufqu'a certain point aux nouveautés du tems, ou qu'ils avoient des intérêts personels à difcuter avec les moines, ne furent pas fâchés de les décrier par un endroit, dont ils efpéroient profiter à leur préjudice. D'autres fans intérèt & fans mauvaife volonté, fe font livrés à ces préventions: parcequ'elles étoient du bel air, parcequ'ils n'ofoient pas fe roidir contre le torrent. Il en eft même, à qui le ton décifif de certains critiques en impofe : ils fe figurent qu'ils ne parleroient pas fi affertivement contre l'impofture des moines, fi leur crime n'étoit avéré. On va voir à cette ocasion, jusqu'où peut aller l'éblouiffement.

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III. Le Pape Léon IX. étant venu à Sublac, est-il dit dans la Chronique de cette Abbaie, compofée par un de fes Moines, "convoqua les Sublaciens dans le monaftère prévention contre » obligea à lui représenter leurs titres, nota les plus faux & » en fit bruler la plus grande partie en fa présence (7). « Si l'on n'étoit pas prévenu contre les moines; qui pouroit fe perfuader, qu'il eft ici queftion de leurs titres ? Ce trait d'hiftoire, tout favorable qu'il eft aux Religieux, eft pourtant devenu contr'eux, entre les mains de nos critiques modernes, le motif d'une acufation férieuse, portée depuis longtems au tribunal du public; fans qu'on y ait jufqu'ici donné aucune réponse fatisfaifante. Faut-il s'étoner après cela fi les vainqueurs ont été pris pour les vaincus, les innocens pour les coupables? Ainfi au lieu de voir un diférend terminé en faveur des moines de Sublac; on les a vu flétris & une grande partie de leurs titres condamnés au feu. Au lieu de voir les habitans de la ville de ce nom cités devant un Concile, célébré dans l'Abbaïe du même lieu, on n'y a vu les moines paroitre, que comme des criminels. Du moins auroit-on dû faire réfléxion, que l'auteur

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