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PREM. PARTIE.
SECT. I.
СНАР. І.

Les fondemens

de la Diplomatique de D. Mabil

lon n'ont point été

ébranlés par les objections de Hic

kes.

دو

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befoin de beaucoup de corrections, multe correctionis egente. IV. M. Lenglet, après avoir copié la cenfure de M. Baude lot, paffe à quelque chofe de plus important. Il s'agit des règles établies dans la Diplomatique. » Rien, à fon avis (7), ne pouvoit contribuer davantage, à aprofondir les endroits les plus fecrets & les plus obfcurs des premiers tems de notre hiftoire » & de celle des autres nations; fi l'on avoit pu être certain des règles, , que ce favant Religieux a propofées, pour difcerner (1) Méthod. t.2. » les diplomes faux d'avec les véritables. « Ce qui jette notre auteur dans ces incertitudes; c'eft que les Anglois mêmes n'ont pas laiffé, de faire quelques remarques critiques fur l'ouvrage du P. Mabillon, & de l'attaquer par le fondement, qui, étoit de lui difputer les règles, qu'il avoit établies. Long-tems avant M. Lenglet, l'Hiftorien des Conteftations fur la Diplomatique, avoit fait valoir le témoignage de Hickes qui dans fon fameux Tréfor des langues Septentrionales (4), donne à la vérité beaucoup d'éloges à l'auteur de la Diplomatique; mais qui rejette en même tems LA PLUPART des règles, qu'on y donne pour difcerner les vraies chartes des fauffes.

.380.

(u) Hift. des conteft. fur la Diplom.

p. 7.

(x) Mém. de Tré

70 x 1707. P. 1336.

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Hé que fert-il de combler d'éloges un livre, dont on ata→ que les fondemens : Si les règles de la Diplomatique, au lieu d'être les conféquences de cet art, en font devenues les principes ; fi la plupart de ces règles font à jufte titre rejetées par le critique Anglois : difons plus, (x) fi » tout récemment M. Hickes favant Anglois, a réfuté les unes après les autres » prefque toutes les règles du P. Mabillon; » le fuperbe édifice, qui lui couta tant de fueurs, eft renversé par terre, & ne laiffe plus apercevoir que des ruines. Mais quoi donc ! Eft-ce qu'en difcutant une demie page, une page tout au plus de la Diplomatique, on en auroit ébranlé les fondemens? Car enfin l'examen de ce grand ouvrage, fait par le docte Anglois, ne s'étend pas plus loin. Il ne roule que fur fix ou fept règles générales, qui terminent le III. livre de la Diplomatique. Encore, il faut bien le remarquer; ce ne font pas des règles, pour difcerner les vraies chartes des fauffes: mais des obfervations, comme D. Mabillon lui-même les apelle, ou des règles de prudence, pour ne pas tomber dans les excès, où avoient donné quelques Critiques; fous prétexte de difcerner le vrai & le faux dans les anciens titres. Ainfi le nom de fondemens de la Diplomatique

SECT. I.

CHAP. I

n'eft pas prodigué moins gratuitement à ces règles, qu'aux PREM. PARTIE. modèles des chartes & des écritures qu'elle contient. Affurément les règles d'un ouvrage fi étendu ne font pas renfermées dans les bornes étroites d'une page. Elles font répandues dans tous les livres, & principalement dans les trois premiers. HicKes n'a conféquemment point touché à tant de maximes & de règles apuyées, non fur des raifonemens fubtils; mais fur des principes certains, fur des faits avérés, fur des monumens inconteftables, qu'on rencontre chaque page de la Diplomatique. A peine eft-elle donc effleurée, loin d'être renverfée par les fon

demens.

D'ailleurs le favant Anglois ne refufoit pas, d'admettre les règles générales de D. Mabillon, qui faifoient l'objet de fa critique. Il aloit même jufqu'à les aprouver toutes fans exceptions; (13) pourvu qu'on les expliquât dans un fens légitime, & qu'on n'en abufât point, pour juftifier des pièces de mauvais aloi. Il ne trouvoit à redire à ces règles, que parcequ'elles lui paroiffoient conçues en termes trop généraux, & dont il pouroit naître des inconvéniens. Auffi, ne blamerions-nous point la plupart des explications & des restrictions, qu'il exige; s'il ne fupofoit pas qu'on lui refufe, ce qu'on lui acorde en effet; s'il ne fembloit pas vouloir décider du fond de tout l'ouvrage, par fix ou fept règles, prifes un peu à gauche; & s'il ne s'étoit pas figuré, qu'au jugement de D. Mabillon, il ne faloit rien de plus, pour prononcer fur la vérité ou la fauffeté de tous les Diplomes. Voilà ce que c'eft, que de prétendre juger d'un ouvrage profond & fyftématique, par quelques morceaux déta

chés.

Du refte quand Hickes auroit ataqué tout de bon les fondemens de la Diplomatique ; il faudroit avouer, que les Savans de la Grande-Bretagne n'auroient été ni fort touchés de fes raifons, ni bien convaincus de fes fuccès. Nous n'en citerons qu'une preuve, mais décifive. Elle est tirée du Tréfor choisi des Diplomes & des médailles ou monoies d'Ecoffe, recueilli

(13) Quoad regulas, quas in veterum inftrumentorum cenfurâ obfervandas tradit Mabillonius, eas ritè explicatas COMPROBO ET AMPLECTOR OMNES; ut potè quas ipfe in examinandis chartis veteribus noftris, quarum nonnullas damnavi, operam

par

dedi obfervare. Hick. Ling. vet. sept.
Thefaur. t. 1. præfat. p. xxxvI. Nous exa-
minerons en détail les motifs de la cen-
fure du favant Anglois, lorfque nous don-
nerons les règles générales de la Diplo-

matique.

PREM. PARTIE.
SECT. I.

СНАР. І.

Jaque Anderson, achevé par Thomas Ruddiman, imprimé en 1739. On n'y traite (y) de l'art de diftinguer les diplomes faux & fupofes de ceux qui font véritables, que pour renvoyer (y) Biblioth. Bri- le lecteur à la Diplomatique de l'illustre D. Jean Mabillon. N'estce pas tout dire en deux mots ?

tannique, tom. 1 4. part. 1. p. 113.

La Diplomatique ne peut être con

par les chartes,

de D. Mabillon

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que,

Dans le vrai Hickes étoit trop judicieux, pour donner de fi grands éloges à un livre, dont les fondemens lui auroient paru fi faciles à renverfer. Mais ceux qui ont tant vanté fes objections, ne fe font figuré, qu'en vouloir aux règles de la Diplomatic'étoit en ébranler les fondemens; que parcequ'ils ont confondu les règles & les principes de cet art. La confusion d'idées étoit néanmoins d'autant plus frapante, que les règles en question ne font évidemment que le réfultat ou les conféquences de l'ouvrage; au lieu que les principes établis & les faits expofés, en font les vrais fondemens.

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V. A l'argument tiré de Hickes, l'auteur de l'hiftoire des Conteftations fur la Diplomatique, en ajoute un autre d'après vaincue de faux le P. Germon. Celui-ci l'avoit emprunté de M. Simon, & ce qu'elle contient. dernier du P. du Molinet. En paffant par tant de mains, d'une Prétendue méprife mouche on a fait un éléphant. Le P. Germon, c'est M. Raguet dans le difcerne- qui parle, raporte » le témoignage du P. du Molinet Chanoine ment des écritu- » Régulier de Sainte Genevieve, qui au raport de M. Simon res, réduite à un ,, dans fes Lettres critiques difoit, que les livres de la Diplofimple doute fur l'antiquité de deux » matique, peuvent être convaincus de faux par les chartes mêmes qu'ils contiennent. « Qu'on puiffe convaincre de faux les livres de la Diplomatique par les chartes mêmes qu'ils contiennent, voilà une acufation terrible. Mais quelque paradoxe qu'elle foit, M. Raguet ne se met point en peine d'y donner la plus légére couleur; à moins que l'autorité (z) du P. Germon, qu'il cite, ne lui tienne lieu de toute autre preuve. S'il ne s'écarte en rien de la penfée de fon garant immédiat ; on ne fauroit nier, qu'à fon exemple, il ne dépaïfe un peu fes lecteurs, en spécifiant trop une expreffion, que le Jéfuite avoit laiffée dans une plus grande généralité. Les confréres de ce dernier s'expliquent encore en termes plus généraux, lorfqu'ils parlent ainfi. (a) « Il y a plus de vingt ans que le P. du Molinet » Chanoine Régulier de Sainte Genevieve écrivoit, que la Diplomatique pouvoit être convaincue de faux par la Diplomatique même. »

(z) Difcept. 3.

p. 14.

{ a) Mém. de Trévoux de 1707.

p. 1326.

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Mais puifque le P. Germon nous renvoie aux Lettres critiques, ne négligeons pas d'y avoir recours. Le P. du Molinet, y eft-il dit, (b) » accufe librement le favant P. Mabillon, d'avoir été peu fincère (on reconoit le style de M.Simon, fort diférent de celui de P. du Molinet) dans les actes qu'il a produits fur » ce fujet dans fon livre de re diplomaticâ. Il ne fe fert point » même d'autres PIECES, pour le convaincre de fauffeté, que de celles qui font dans la Diplomatique. » Les chofes changent de face. Les objets infiniment groffis commencent à reprendre leur forme naturelle. 1°. Le mot chartres étoit un peu plus énergique qu'inftrumens, & celui-ci que pièces. Bientôt ce dernier qui paroit encore trop fort, fera métamorphofé en modèles d'écritures. 2°. Ce ne font plus les livres de la Diplomatique qui peuvent être convaincus de faux par les chartes, qu'ils contiennent: ce qui femble repréfenter ces livres, comme un tiffu de fauffetés & de contradiction. L'acufation ne tombe que fur certaines pièces de la Diplomatique : ce qui peut se réduire, quand on en croiroit M. Simon fur fa parole, à une ou deux contradictions, à une ou deux fauffetés. En un mot, il ne s'agit ni de chartes, ni de diplomes, ni d'inftrumens juridiques. Car quel eft ce fujet fur lequel M. Simon fait entendre ici, que D. Mabillon a produit des actes? Est-ce sur la contestation touchant la Diplomatique ? Point du tout : c'est fur la difpute touchant l'auteur du livre de l'Imitation de Jéfus-Chrift. Or certainement dans ce diférend, il ne fut jamais question de chartes, ni d'autres pièces de ce genre. Le P. Germon & M. Raguet fe font donc trompés; lorfque le premier a pris des pièces pour des inftrumens, & le fecond des inftrumens pour des chartes, & que tous les deux ont prétendu, qu'on pouvoit convaincre de faux les livres de la Diplomatique par les chartes ou les inftrumens, qu'ils contiennent.

pas

Ce ne feroit éclaircir fufifamment la matiére, que de ne pas remonter au premier auteur de la dificulté. Le P. Germon prétend apuyer le fait qu'il avance, d'un écrit de la façon du P. du Molinet. Il a été mis en lumiére par M. Simon dans fa (c) Bibliothéque critique. C'eft-là cette fource, dont les ruiffeaux en s'éloignant ont éprouvé de fi grandes altérations. On va s'en convaincre par les propres termes du P. du Molinet. » Le P. Mabillon même, nous dit-il, nous ayant

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PREM. PARTIE.

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СНАР. І.

(b) P. 108.

(c) Tom. I. ch, 2. pag. 19.& fuis

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SECT. I.
С.НАР. І.

* La phrafe ne fe trouve pas ache

vée.

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donné fujet de prife fur lui par INADVERTANCE dans fon li» vre de re diplomatica, lorfque voulant aporter des exemples de l'écriture du fiècle 1300. il a afecte d'en tirer de deux Mff. de l'Imitation de J. C. encore fort douteux; quoiqu'il » en eût pu trouver cent autres plus certains, pour inférer de» là que cet ouvrage de l'Imitation de J. C. ne pouvoit pas être de Thomas à Kempis; puifqu'ils en produifoient des "exemplaires écrits dans le fiècle, qui précédoit celui auquel » il avoit vécu. Mais comme il N'AVOIT PAS PRIS GARDE, que » dans l'un de ces Mff. qui avoit été fourni M. Thevepar

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» not, après le premier livre de l'Imitation, il y a un traité
écrit de la même main, de paupertate, humilitate, & obe-
dientiâ, autrement de tribus tabernaculis, que les PP. Del-
fau & Mabillon ont reconu être de Thomas de Kempis.
Car le &c..... L'autre Mf. dont il fait voir l'écriture, qu'il
prétend auffi être du fiècle 1300. eft un livre tiré de la Bi-
bliothèque d'une Abbaie de Flandre nommée en latin Ge-
"rardi mons. Mais comme à la fin de ce livre on y trouve un
Traité de Difciplina Clauftralium, que j'ai vu avec le feu P.
Lalleman, qui eft de la même écriture que les livres de l'Imi-
tation, qui font devant; il ne peut être plus ancien
que Tho-
mas à Kempis fon auteur, à qui perfone n'a encore contesté
» ce traité de Difciplinâ Clauftralium, & par conféquent cette
» écriture ne peut être que de 1400. Ayant donc découvert
» cette MÉPRISE nous la pouvions relever. «<

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Voilà l'unique fondement, qui a fait dire, comme d'après le docte Chanoine Régulier, aux auteurs à qui nous venons de répondre, qu'on pouvoit convaincre de faux les livres de la Diplomatique, par les chartes mêmes qu'ils contiennent. Le texte cité fait difparoître & les chartes, & les inftrumens & les pièces. Tout fe réduit à une pure méprise fur l'âge de l'écriture de deux Mff. au jugement même de l'adverfaire de D. Mabillon. Ainfi, au pis aller, notre Bénédictin aura confondu, non les écritures des chartes, mais celles des Mff. du XIV. &XV. fiècles. A dire le vrai depuis environ le milieu du XIII. jufqu'au milieu du XV. fiècle, la dificulté de diftinguer l'âge de ces fortes d'écritures, vulgairement apellées Gothiques n'eft quelquefois pas peu confiderable. Au contraire l'âge de l'écriture des chartes ne fut jamais plus facile à difcerner. Or les caractéres des

pas

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