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PREM. PARTIE.

SECT. I. CHAP. X.

pag. 382.

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maniére, & felon le fens & les inductions, qu'ils vouloient en ti» rer. Si on veut comparer les actes,. » dont on a les originaux avec les copies, raportées dans les cartulaires, on y remarque une difé»rence très-grande; & les copies » de la même pièce, tranfcrite en diférens cartulaires, ne font pas toujours conformes. Les compilateurs plus récens les raportent pour l'ordinaire avec plus d'étendue, qu'elles n'ont été raportées dans les cartulaires plus anciens: Mém. du Cl. t. 6. col. 1086. 1087:

66.

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Si l'on veut fe faire une idée jufte des cartulaires & de leur conformité, tant entr'eux qu'avec leur originaux: il faut prés cifément prendre le contrepié, de ce que le compilateur ajoute d'imagination aux vues de l'auteur des Revenus ecléfiaftiques.

(b) Méthod. pour Comme M. Lenglet (b) a puifé dans la même fource, que étud. l'hift. tom. 2. le collecteur des Mémoires du Clergé, il a également confondu les cartulaires avec les papiers terriers des Eglifes & des mo-naftères. La maniére, dont il s'énonce fur leur fincérité a quelque chofe d'équivoque dans les termes. S'il veut dire, que ces cartulaires, qui ne font que des copies, faites fans autorité publique, & dans lesquels on s'eft donné une ENTIERE LICENCE, font très-fufpects; tout le monde foufcrira à fa cenfure. Reftera feulement à favoir, s'il en eft beaucoup, ou s'il en est même un feul de cette nature. Mais, fi, comme il paroit plus probable & plus conforme au but de l'auteur, fa propofition incidente; au lieu d'être déterminative, & de ne renfermer qu'une espèce de cartulaires, eft réellement explicative, & s'étend à tous ceux des Eglifes: elle eft fi outrée & d'une fauffeté fi palpable; que ce ferait perdre le tems, que de s'amuser à la

combatre en particulier. La réfutation des deux auteurs, auxquels nous répondrons, emportera néceffairement la fienne.

PREM. PARTIE.

SECT. I.

СНАР. Х.

Cartulaire de

tées par M. Simon:

II. Nous avons déja reconnu, qu'il exifte des cartulaires, où les originaux font abrégés dans des chofes, qui, quoique Cafaure, unique diférentes des formules, ne font point du tout effentielles, fondement des ou ne le paroiffent point. Mais on n'en fauroit montrer d'exem- acufations, intenples; fi ce n'eft dans les cartulaires improprement dits. A l'égard contre tous les de ceux des trois premières claffes, acufes d'étendre les origi- cartulaires.. naux; il faudroit pour le croire, une autorité plus sûre, que celle de Richard Simon. Cet auteur ne cite en preuve, qu'un cartulaire, qu'il fupofe, fans l'avoir vu, plus récent, que celui, auquel il avoit comparé quelques pièces imprimées. Mais l'existence de ce cartulaire récent, n'eft que pure conjecture de. fa part. Il s'imagine qu'il doit renfermer des chartes d'une plus. grande étendue, qu'elles n'en avoient dans l'ancien : & de-là: il conclut, qu'elles y font renfermées. Il s'imagine que les chartes de celui-ci, doivent avoir une conformité parfaite avec les originaux ; quoique certainement plufieurs d'entr'elles, de l'aveu même de leur compilateur, n'en fuffent, pour ainsi dire, que des abrégés : il ne lui en faut pas davantage, pour inférer, que la reflemblance eft entiére, & que les copies, qui ne leur reffemblent pas ; quelque exactes & conformes qu'elles foient aux originaux, ont été amplifiées après coup,. & font par conféquent indignes de toute créance. Ainfi la judicicufe critique de M. Simon aboutit, à regarder comme rigoureufement conformes aux originaux des copies imparfaites; & comme infidèles, & même falfifiées, celles qui repré-fentent les originaux, dans toute leur intégrité.

Au furplus, quand le cartulaire fufpecté feroit auffi infidèle, que ce critique le prétend; tous les autres ne feroient pas pour cela falfifiés. Mais on ne doit pas être fort furpris, de voir tirer de pareilles conféquences à un homme, qui fembloit avoir pour maxime, de conclure du particulier au général. C'est ainfi qu'il conclut d'un cartulaire, fur lequel fes préventions lui avoient fait prendre le change : que les (c) moines n'ont point fait dificulté (1) de registrer les titres dans leurs cartulaires, tout autrement qu'ils n'étoient dans les originaux.

(1) Il n'eft jamais permis de foupçoner le faux fans preuves. Mais le mal et

bien plus grand; lorfqu'on fait tomber
l'acufation, fur des Sociétés entiéres

י,

(c) Reven. eclés." sem. 2. p. 27.1.

PREM. PARTIE.
SECT. I.
CHAP. X.

Le cartulaire ancien dont M. Simon fait tant de bruit, est,encore une fois, celui de Cafaure ou de Pefcara dans l'Abruzze, au Royaume de Naple. Mais il doit moins être envifagé comme un cartulaire,que comme une espèce de Chronique. C'eft(d) en effet (d) De re diplom. fous ce titre, qu'il a été publié dans le Spicilége. La nature de

p. 370.

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l'ouvrage demandoit, que fon auteur Jean Bérard, abrégeât les diplomes qu'il raportoit: de peur que,fuivant fes termes, il n'excédât (2) les bornes d'un volume. Ughelli, qui au VI. tome de l'Italie facrée, a fait imprimer quelques-unes des mêmes pièces, les a tirées des originaux ou de copies, qui leur étoient parfaitement conformes. S'enfuit-il delà, que non feulement un cartulaire de Cafaure; mais qu'en général tous les cartulaires monaftiques aient été amplifiés par les moines comme le veut M. Simon, & de plus par les Chanoines, donnés pour complices à ceux-ci, par le compilateur des Mémoires du Clergé? Ne feroit-il pas jufte au contraire d'en inférer, que les feuls anciens cartulaires historiques ou en forme de chronique font fujets, à faire certains retranchemens, dans les diplomes qu'ils contiennent? Ce n'eft pas une fimple conjecture, par raport à celui de Cafaure. D. Mabillon, qui l'avoit vu en original, rend témoignage, que fon auteur avoit retranché les exordes & les conclufions de plufieurs instrumens, & qu'il ne l'avoit pas fait fans en avertir. Il en cite même des expreffions formelles, qui prouvent qu'il ne lui atribue rien, que ce qu'il dit nettement. Peut-on après cela taxer ce compilateur de mauvaise foi & de falfification? Peut-on en conféquende ce qu'on vient d'obferver fur ce cartulaire, acufer de faux tous les autres ? Voilà néanmoins l'unique monument, fur lequel M. Simon apuie toutes fes imputations contr'eux. Car

ce,

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pour le collecteur des Mémoires du Clergé, il ne connoit point d'autre fondement des fiennes, que l'autorité d'un critique, dont il fentoit, qu'il ne pouvoit s'étayer du fufrage, fans comFromettre fon honneur.

III. Le cartulaire de Cafaure ne pouvoit manquer d'éprou ver quelques affauts de la part du P. Hardouin. Mais fes armes font bien diférentes de celles des adverfaires, que nous venons de repouffer. C'est à l'entendre (g) une production du XIV. ou XV. fiècle. Bagarelle pour le P. Hardouin, de rajeunir un cartulaire de deux ou trois cents ans. Il ya faire de plus grands prodiges, pour le convaincre de faux. Il anéantira (3) P'Empereur Louis II. & dépouillera Carloman l'un de fes fucceffeurs de tous fes droits fur l'Italie, au point de ne lui en laisser pas plus fur l'Abruzze, qu'à celui qui lit ces chofes. Peut-on après cela lui reprocher trop de hardicfle dans fes décifions; lorfqu'il prononce fauffe la fondation de l'Abbaïe de la sainte Trinité de Pefcara en 872? A ce feul mot de Trinité, il reconoit tout d'un coup l'impiété de la troupe fcélérate (4), qui a forgé tant de livres, & tant de diplomes.

Il ne lui en a pas falu davantage, pour découvrir la fauffeté d'un titre, qu'il regarde comme la charte de fondation de Vendôme & de Lévière tout enfemble. Les termes de Trinitatis deifica, qui s'y trouvent employés, ont encore pour lui quelque chofe de plus révoltant : mais il ne néglige pas les armes de la critique. (b) Il les emprunte de l'hiftoire de Sablé par M. Ménage, (i) qui prend pour des titres faits après coup, deux pièces tirées fur des cartulaires, & non fur des originaux; & par là fujètes à des variations, dont les autographes ne font refponfables.

pas

Les fondations qui exercent ici nos auteurs, font, comme on voit, celles de la Trinité de Vendôme & du Prieuré de Lévière proche Angers. La première, felon M. Ménage (k) fut commencée en 1032. & la dédicace de l'Eglife en fut célébrée l'an 1040. Environ feize ans après Géofroi Comte d'Anjou fonda le Prieuré de Lévière, & le foumit à l'Abbaïe de Vendôme. C'est au moins le fentiment de D. Mabillon (/),

&.ce

(3), Ludovecus II. Imperator, qui nul- |- quàm eft cuilibet hac legenti. lus fuit... aliud Carolomanni fuperiora (4) Vox ipfa Summa Trinitatis agminis fcelefti impietatem patefacit..

confrmans; etfi nihil ei plus juris ibi fuerit,

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(b) Ibid. p.397. (i) Hift. de Sa

blép. 333. 339.

(k) Ibid p. 44

(1) Annal. Be-7.ed.tom. n. 4.p. 563,.

PREM. PARTIE.

SECT. I. CHAP. X. (m) Ibidem.

(n) Gall. Chrift. tom. 2. p. 12.3.

(0) Mf.reg.p.397.

(p) Tom. 4. P. 732.

qui lui femble résulter d'une charte, inférée dans les pièces justificatives de fes (m) Annales de l'Ordre de S. Bénoit, laquelle porte la date de l'an 1056. M M. de Sainte Marthe (2) la raportent fous une autre date avec le détail des donations, des malédictions contre les ufurpateurs, & des fignes d'un grand nombre de Seigneurs, dépendans des Comtes d'Anjou. Au contraire les preuves de l'histoire de Sablé n'ofrent, que le commencement de cette pièce; avec quelques variantes, qui ne touchent point au fond des chofes, mais feulement aux paroles : ce qui doit faire juger, que ces chartes ont été tirées de Cartulaires hiftoriques : mais non pas, comme l'avance M. Ménage, qu'elles ont été faites après coup: fi ce n'eft qu'il veuille dire, qu'elles ont été dreffées, après la fondation actuelle de ces deux monaftères.

Quant au P. Hardouin, il déclare (o) nettement, que ces pièces font récentes & fupofées. En effet il y a vu des diferences bien plus grandes, que celles qu'y avoit aperçu M. Ménage. Par malheur pour lui, il ne fait qu'un titre de deux, quoiqu'éloignés de plus de foixante ans, & de vingt-quatre pages fur le cartulaire, d'où l'éditeur les a tirés: quoique l'un foit de Géofroi d'Anjou, & l'autre d'Abbon de Briolé. En un mot il unit l'invocation, les titres pris par Géofroi, & le difpofitif de fa charte avec la date de celle d'un Seigneur, qui étoit vaffal de fon petit fils. A ce compte il étoit aifé de trouver les anciens titres en defaut, & de les taxer de suposition. Mais n'imputons pas à mauvaise foi, ce qui peut n'être l'effet que d'une fimple bévue.

M. de Launoi a fait grand bruit, au fujet des titres de fondation ou de dotation de l'Abbaie de Vendôme & du Prieuré de Lévière mais les dificultés s'évanouiffent à la vue de la véritable charte de fondation, récouvrée par D. Mabillon, & donnée au public (p) dans fes Annales. L'objection tirée des fignatures de Bénoit IX. & de Clément II. tous deux absens, & dont le dernier n'étoit pas encore monté fur le faint Siége, lorfque l'acte fut paffé dans le château de Vendôme ; quand elle feroit aufli folide, qu'elle l'eft peu, ne tiendroit pas contre un titre authentique, contre un titre primordial, où il n'est fait nulle mention ni de ces Papes, ni de leurs foufcriptions. Dans la pièce même produite par M. de Launoi, y lit-on,

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