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PREM. PARTIE.

SE CT. I. СНАР. Х.

(x) Catal. cod. Mf. part. 3.tom.4. (y) Catalog. M. Anglia p. 189. 211. &c.

pag. 123.

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diffipation, ou pour en rendre l'ufage plus commode aux Ofi»ciers d'un monaftère. Les autres font des récits ou des noti» ces (12) historiques, où l'on raporte l'origine du monaflère...... On affurer peut par raport aux premières, qu'il eft souvent arivé à ceux, qui ont travaillé aux recueils d'actes, qui font » le principal fondement de cette hiftoire,de retrouver les originaux des actes copiés dans les cartulaires,& qu'ils ont toujours admiré l'exacte fidélité de ces anciens copiftes. « Nous avons éprouvé la même chofe dans plufieurs cartulaires des monaflères de Normandie. Excepté ces cartulaires, remplis d'originaux, dont on voit plufieurs exemples dans la Bibliothèque (x) du Roi, dans celle (y) des Mff. d'Angleterre, & dans le Cabinet de M. de Clerembault; il eft évident que tous les autres doivent être rangés parmi les copies. Rien ne convient à celles - ci, qui ne s'aplique également à ceux-là: pourvu qu'on compare les copies,authentiques ou non authentiques tant anciennes que modernes, avec les cartulaires de la même claffe. Ainfi tout ce qui nous reste à dire des copies, doit s'entendre respectivement des cartulaires, fans qu'il foit befoin d'en avertir.

(12) Ces notices font affez rares dans les cartulaires, poftérieurs au commencement du XII, fiècle.

CHAPITRE

PREM. PARTIE.
SECT. I.
CHAP. XI.

CHAPITRE

XI.

Originaux & copies mis en parallèle : les copies peuvent fournir des conclufions légitimes pour ou contre leurs

1.

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originaux, qui n'existent plus.

UE les copies authentiques ou priviléges juridiquement renouvelles tiennent lieu d'originaux; c'eft une maxime univerfellement reçue. Cependant M. Simon (4) la combat de toutes fes forces. » Il ne faut pas, dit-il, recevoir facilement »ces fortes de priviléges, qu'on prétend être fubftitués en la place des anciens. Car ce feroit ouvrir la porte à une infini» té de fauffetés. « Mais puifque cet auteur ne fe laffe point d'avancer des paradoxes; ne nous laffons pas non plus de lui en demander des preuves : ou plutôt n'en atendons pas d'un homme, qui ne fe met guère en peine d'en donner.

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Copics authentiques équivalenM. Simon les ataque.

tes aux originaux.

(a) Reven.ecléf tom. 2. p. 273.

(b) Ibid. p. 269.

L'ufage de faire revivre les titres furanés eft conftamment très ancien, & n'a jamais été aboli. M. Simon tombe d'acord lui-même qu'ils furent confirmés & renouvellés par les Prin ces & par les autres Puiffances. Pourquoi donc les chicanet-il ? C'est, felon lui, parceque ces renouvellemens n'étoient pas toujours fincères. Voudroit-il nous faire entendre,que les Princes & les autres Puiffances auroient été complices des moines dans la fupofition de ces titres ? Cela ne feroit pas fort étonant. Il leur donne bien les Evêques (b) pour rivaux dans la fabrication de ces actes. Mais voyons quelles font fes preuves. Car il fe met du coup en frais, pour prouver que les renouvellemens de diplomes, n'étoient pas toujours fincères. Ils ne l'étoient pas,à fon avis, parceque (c) les anciens étoient quelquefois fupofés; (c) Ibidem. Le defaut de fincérité ne tombe donc pas fur ces renouvellemens. Rien n'empècheroit, qu'ils ne fuffent très - fincères quand même les originaux ne l'auroient pas été. Leur fincérité dépend uniquement de la conformité des copies authentiques. avec les autographes. Qu'a de commun la fabrication de ceuxçi avec l'infidélité de celles-là: Les premiers font-ils vicieux? qu'on les ataque, & non pas leurs copies les plus fidèles.

Tome I.

Dd

PREM. PARTIE..

SECT. I.

CHAP. XI..

(d) Ibidem.

(e) Ibid. p.274.

Après tout recourir à la fupofition des originaux, pour faire voir que leurs renouvellemens ne font pas fincères; eft-ceprouver ou former de nouvelles acufations Mais c'est surquoi M. Simon ne fera jamais pris au dépourvu. Toujours court de raifons, & furtout des bonnes, il y fuplée, comme il peut, par des imputations calomnieufes, qu'il fait entaffer les unes fur les autres, en guife de preuves.

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Voici la feconde, qu'il allégue, pour montrer, que nouvellemens n'étoient pas fincères. (d) On y ajoutoit des chofes, qui ne convenoient pas au tems de ceux, qu'on prétendoit avoir donné les anciens priviléges. A ces traits on aperçoit encore une nouvelle acufation, fubftituée aux preuves, qu'on atendoit. Mais ceffons de demander à M. Simon, de juftifier ces fortes d'imputations, fur lefquelles il eft intariffable. Ce n'est pas fa faute, fi nous ne fommes pas enfin convaincus, qu'il fe bornoit à l'ofice d'acufateur fans preuves. Il s'aperçoit ici néanmoins d'une omiffion fi effentielle, & nous dit gravement pour fes excuses, qu'il n'a pas fait fur cela les recherches convenables. Qui oferoit déformais lui faire un crime, d'acufer toujours à bon compte? » On (e) pouroit, dit-il, raporter ici plufieurs exemples de titres faux, qui feroient mieux entendre » ces règles mais on ne peut traiter à fond cette matiére qu'on ne s'engage en même tems à beaucoup de recherches, qui font éloignées de notre fujet. Il ne les a donc pas faites ces recherches, fi néceffaires à la vérification des règles, qu'il débite, & des acufations, dont il les affaifone. Il ne les a donc pas non plus connus ces exemples de faux titres, qui auroient éclairci fes prétendues régles, & qu'il fupofe néanmoins être fort nombreux, habemus fatentem ream. Mais en bonne justice en eft-on quite pour pareille défaite, après avoir décrié toutes les archives ecléfiaftiques, & tous les titres qu'elles renferment, de quelque nature qu'ils puiffent être, & après avoir intenté contre des gens d'honneur, des Prêtres, des Religieux, des Evêques, les acufations les plus deshonorantes? Avec les belles règles de fpéculation & de pratique, enfeignées & fuivies par M. Simon; quel eft l'homme de bien, quel eft le faint même, qui ne fucombât devant un calomniateur à titre d'ofice? Nous aurions honte de réfuter férieusement un pareil auteur: si ses écrits n'étoient devenus l'arfenal public, d'où les nouveauxt

ennemis des archives empruntent la plupart de leurs armes.

PREM. PARTIE.
SECT. I.
CHAP. XI.
Variétés remar-

copies.

II. Quoique les copies authentiques faffent foi en Juftice, comme les originaux; nous ne prétendons pas toutefois, que ceux-ci n'aient jamais aucun avantage fur elles. Sans parler du quables entre les mérite de l'antiquité; celui d'une fcrupuleuse exactitude, dif- originaux & les tingue affez fouvent les originaux, de leurs copies les plus folennelles. Cette diftinction eft pourtant rare dans des chofes de quelque importance; quoique les variantes aillent quelquefois jufqu'au changement d'une date ou d'un nom. D. Mabillon (f) en cite un exemple remarquable, qu'on pouroit apuyer de (f) De re diplom, plufieurs autres.

p. 28.

medii avi tom. 3.

M. Muratori eft fur cela d'acord avec lui: & tous les compilateurs de diplomes, qui entreprennent de raifoner fur leurs collections pouroient faire le même aveu. Quand ils remanient leurs mémoires; cent fois ils hésitent & regretent les originaux, qu'ils ont tranfcrits dans leurs courfes littéraires. C'est ce qui fait parler ainfi le docte Italien: Pour bien juger (g) de la fincérité des diplomes & des chartes, il feroit nécef- (8) Antiquit.Ital. faire, non feulement d'avoir fous les yeux ces parchemins; Differt.34. col.77. mais il faudroit qu'on pût les voir, les revoir & en examiner 78. avec foin les diférentes parties, autant de fois qu'on fouhaiteroit. J'en ai manié & copié plufieurs dans les archives. Cependant rendu à ma patrie, je n'ai quelquefois pu furmonter les doutes, qui s'élevoient dans mon efprit, à l'ocafion de l'examen férieux, que je faifois à loifir de mes copies: parceque ne pouvant recourir à des originaux fort éloignés, il ne m'étoit pas poffible de m'affurer, fi elles leur étoient parfaitement conformes.... Or fi nous ne pouvons pas toujours compter fur les copies, que nous avons tirées nous-mêmes; comment nous repofer fur celles, qui ont été prifes par d'autres, dont la diligence & l'atention ne nous font pas également connues? Telles font en substance les paroles de M. Muratori.

III. Si les plus excellens Mff. ne font pas exems de fautes, comme l'observe le P. Germon; (b) les copies des chartes n'ont en cela nul privilége fur eux. Quand, après avoir été tranfcrites pas des oficiers publics, elles auroient encore été collationées; elles ne feroient pas entiérement à couvert de toute altération du texte. En collationant, on paffe fur une faute fans la remarquer, foit par diftraction, foit à cause de

&

Fautes des Mff. des copies : leurs caules. haret. n. 1. p. 2.

(b) De veter.

SECT. I. CHAP. XI.

PREM. PARTIE, quelque reffemblance de fens ou de paroles. On lit un texte tef qu'il devroit être, & non pas tel qu'il eft. La collation ne corige point toujours les mécomptes, ocafionés par des conjectures hazardées dans la copie. Elle ne fait pas, que ce qui étoit indéchifrable pour l'écrivain, ne le foit point pour le revifeur.

Mais lorsque les copies n'ont pas été collationées ; les fautes peuvent s'y être gliffées, & maintenues en plus grand nombre. Il eft jufte alors de leur apliquer une bonne partie, de ce (i) Ibid. pag. 2. que le P. Germon (i) dit des Mff. La plupart des fautes, qu'on

& 3.7.

par

y découvre, font à la vérité très légères. Il s'en trouve néan-
moins, qui ne font pas toutafait indiferentes. Telles font quel-
ques dates altérées. Il y auroit de l'extravagance à croire, que
toutes les fautes des Mff. ont été commifes à deffein &
pure malice. La négligence & l'inattention des copiftes en ont
été les caufes ordinaires. L'avidité du gain, l'ennui du travail,
le defir de finir promptement en ont ajouté plufieurs autres.
Les copiftes tantôt éblouis par la reffemblance des mots, dans
les lignes qui fe répondent, paffent, fans s'en apercevoir, des
membres & des périodes de leur texte. Tantôt trompés par
la conformité des caractéres, ils leur prêtent des paroles, qui
n'en résultent point. Une autre caufe de ces fortes de fautes
eft la vétufté & le mauvais état des originaux, dont les écri-
vains ont voulu remplir les lacunes, ou deviner les lettres :
quoique des traits à demi éfacés les dérobaffent à leurs con-
jectures, auffi-bien qu'à leurs regards. Une dernière caufe des
fautes des copies, vient de la dificulté, de lire des caractéres
mal formés ou confus, d'expliquer les abrégés, de rendre les
véritables expreffions de certains affemblages de lettres, & de
ne pas prendre le change fur des raports aparens. Gens du mé-
tier, qui n'aiment point à faire un aveu public de leur impé-
ritie, trop fouvent fe déterminent à l'omiffion des mots, dont
ils fe voient embaraffés, fans laiffer aucun figne de cette
omiffion; ou qui pis eft encore, ils leur fubstituent d'autres
termés, (1) fur de fimples lueurs..

(1) Quelque habile que für M. Baluze, | f) Lib. X. epift. il étoit un peu fujet à de pareilles fautes. Nous en trouvons un exemple fingulier dans quatre lettres d'Innocent III. (k) Ce

26. 27. 28. 29.
(1) I. Corinth.
14. 22.

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Pape y cite indirectement un paffage de S. Paul (1) en ces termes : Quia quanquàm lingua non fidelibus, fed infidelibus fint in fignum, Salvator tamen &c.. M. Baluzc.

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