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les loix, fur lesquelles il devoit fe régler, dans le gouverne-
ment de fon diocèfe. Ces lettres étoient foufcrites par les Evê-
de la province, & renfermoient (t) une répétition des
ques
règles de conduite, que le nouveau Prélat devoit fuivre: afin
que fes Clercs puffent juger eux-mêmes, s'il les obfervoit ou
non. Les lettres, dont Caffiodore (a) parle fous le nom de ca-
noniques, epiftola canonica, étoient très diférentes de celles
qu'on vient de faire conoitre. C'étoient des lettres (x), que les
Comtes des provinces faifoient écrire à leurs Vicaires & autres
fubalternes, par raport aux impofitions publiques. La dénomi-
nation de canoniques leur étoit donnée: parceque ces tributs
étoient réglés, à proportion des richeffes ou de l'étendue
des villes & des campagnes, fur lefquelles ils étoient repartis.
Les lettres cléricales, dont parle S. Cyprien, étoient écrites
par le Clergé d'une Eglife, pendant la vacance du fiége épif-
copal.

PREM. PARTIE.
SECT. II.
CHAP. I.
ART. I.

(t) Baluz. Capi-
tul. t. 2. col. 622.
& feqq.
(u) Variar. l.11.

cap. 23. p. 182. nov. edit.

(x) Pancirol. notit. cap. 17.76.

Lettres formelles, circulaires,

d'excufe, d'auto

folation.

(y) Diurn.Rom. Pont. pag. 55. mit. cap. 13.

(z) Suet. in Do

III. Les lettres formelles, littera formales ne diféroient en rien des lettres circulaires, encyclica iyxúndio isoλal. El- fynodiques, tracἐγκύκλιοι ἐπιςολαί. les avoient beaucoup de raport avec les lettres apellées trac- toris, d'invitation, toria. Celles-ci tenoient à leur tour, des lettres de recom-ion & de colmandation. Elles avoient pour but d'engager les fidèles, à fournir à ceux, qui en étoient porteurs, les befoins de la vie, durant le cours de leurs voyages. Elles (y) étoient dreffées fur le modèle de femblables lettres, en vertu defquelles les Empereurs (z) Romains, & nos premiers Rois faifoient fournir fur la route à leurs envoyés ou à ceux, qui voyageoient par leurs ordres, les voitures, les logemens & autres chofes néceffaires à leur fubfiftance. On en peut voir le détail dans les formules de Marculfe. Celles (4) de M. Bignon nous préfentent une charte tracturia d'un Maire du Palais, en faveur d'un homme,, qui alloit à Rome en pélérinage. Ce n'eft qu'une espèce de paffeport. Les lettres tractoria (b), acordées par les Rois à ceux, qui voyageoient aux dépens du public (c), en ont emprunté le nom de fupplementum publicum. C'est aparamment des unes pag. 4. & des autres, qu'on doit entendre les fauffes lettres, que les Empereurs (d) Arcade, Théodofe & Honorius défignent fous (4) Cod. lib. 12. le nom de tractatoria, & dont les déferteurs fe fervoient, pour tit. 46. 1. 2. couvrir le crime de leur défertion. On confondoit avec les

lettres circulaires, celles qu'on nommoit tractoria. Marius

(a) Baluz. Capitular. t. 2.col. 3 § 1.

(b) Col. 503.

(c) De re diplom.

PREM. PARTIE.
SECT. II.
CHAP. I.

ART. I.

tular. tom. 2. col

615.

Mercator qualifie ainfi la lettre, que le Pape Zozime écrivit à toutes les Eglifes, contre les erreurs de Pélage & de Céleftius. Ce nom s'apliquoit encore aux lettres d'invitation ou de citation, pour affister à un Concile.

Selon M. du Cange, tractoria fervoit de plus, à marquer toutes fortes de diplomes royaux. On étendoit même sa signi(6) Baluz. Capi- fication (e) aux lettres d'excufe, ou plutôt aux pleins pouvoirs, dont les Députés des Evêques abfens étoient chargés auprès des Conciles, où ils devoient, & ne pouvoient af(ƒ) Ibid.col. 619. fifter. On (f) peut fe rapeller ici la célébre épitre, intitulée tractoria de faint Prudence de Troie, au fujet de l'ordination d'Enée Evêque de Paris. Ces fortes de lettres, & particulièrement celles des Rois, étoient toujours munies du fceau de celui, qui les adreffoit.

(g) De antiq. Eccl. Epift. gen.

lib. 2. cap. 2.

Quelques auteurs diftinguent les lettres tractatorie, d'avec les précédentes, d'autres les confondent. Au moins est-il certain, qu'on les prenoit pour toutes fortes de lettres, écrites à. un Concile, ou de la part d'un Concile. On ne fera point furpris d'ane fignification fi étendue; lorfqu'on faura, que les Conciles mêmes étoient défignés par le nom de tractatus. C'eft en ce fens que S. Hilaire dit, tractatus Nicanus; SaintLéon le Grand, fynodalis tractatus; Vigile de Tapfe tractatus. plenus &c. On qualifioit encore tractatus l'épitre, qu'un Evêque nouvellement élu adreffoit à ceux des principaux fiéges, comme un témoignage non équivoque de la pureté de fa foi. S. Auguftin entend par tractatorie des lettres circulaires. Plufieurs n'y voient rien autre chofe, que des lettres fynodiques.. Bernardin Ferrari (g) prétend, qu'il n'y a que deux fortes de. lettres tractatoria. Celles qui portent les excufes des Evê-. ques abfens d'un Concile, & celles qui dénoncent excommuniées certaines perfones. Ces dernières étoient écrites au nom des Conciles, & quelquefois, mais plus rarement, all nom de ceux, qui y préfidoient.

Après la célébration de ces affemblées, l'ufage étoit, d'adreffer des lettres fynodiques, tantôt aux Papes, tantôt aux, Patriarches, tantôt à certains Prélats, tantôt aux Empereurs. ou aux Rois, tantôt aux Eglifes confidérables ou intereffées: aux jugemens, qu'on venoit de rendre, & plus fouvent en-, core à tous ou à la plupart des Princes, des Evêques & dess

Eglifes, dont on vient de parler. C'étoit afin qu'ils tinffent la main à l'observation des canons, qui venoient d'être dreffés. La lettre du Concile de Jérufalem de l'an 350. aux Aléxandrins, porte en titre le nom de fynodique, (h) & celle du Concile d'Aléxandrie à l'Empereur Jovien, le nom de fynodale. Mais l'un & l'autre ne fe trouvent pas dans le texte grec.

pour

PREM. PARTIE..
SECT. II.
СНАР. І.

ART. I.

(b) Concil. Labb.

tom. 2.col. 725.

773.paffim.
(i) Tom. 9. col..

1268.

Au X. fiècle, Rathère Evêque de Vérone écrivit (i) une, lettre fynodique aux Prêtres de fon diocèse. Elle eft picine d'inftructions & de règlemens, concernant les mœurs & la difcipline. Ce n'eft point le réfultat d'un Concile, mais d'un Synode diocéfain. Les Papes après leur élection envoyoient des lettres fynodiques aux autres Evêques, & furtout aux Patriar-ches, à qui ils rendoient compte de leur foi. Les Patriar ches & les Métropolitains en ufoient de même, à l'égard des Papes. On donna dans la fuite, & même dès le V. fiècle, le nom de lettres fynodiques, à celles qui traitoient de la foi. Les (k) Evêques, & principalement ceux des grands fiéges (k) Liberat.cap.. s'écrivoient les uns aux autres des lettres fynodiques après 18.. leur promotion. Le Journal des Pontifes Romains (1) parle) Pag. 72.. d'une autre espèce de lettre fynodale. Elle prenoit en latin titre fynodale; foit parcequ'elle étoit l'ouvrage d'un Concile; foit parcequ'elle étoit adreffée à l'affemblée du Clergé (3) & du peuple de l'Eglife, pour laquelle le Pape avoit facré un Evêque. Les points les plus effentiels de la difcipline ecléfiaftique, dont le Pontife Romain venoit de preferire l'observation au nouveau Prélat, y étoient nettement exprimés. C'étoit comme un monument contre le Pasteur, configné entre les mains du troupeau, au cas que le premier vint à violer les promeffes, par lefquelles il s'étoit lie, en présence de fon confecrateur. Cette forte de lettre étoit encore en ufage; quand, pour gouverner une Eglife vacante, on envoyoit quelque Evêque chaffé de fon fiége, ou qui s'en trouvoit exclus par des calamités publiques. Mais lorsqu'un Evêque l'avoit été par la malice des hommes ou les factions des hérétiques. (m) perfécuteurs; le Pape lui écrivoit des lettres de confo- (m) Ibid. pag.8 1. lation, confolatorie. Il y témoignoit la part, qu'il prenoit à fa difgrace, & le zèle avec lequel il se propofoit de travailler

(3) Synodus fignifie originairement une affemblée..

PREM. PARTIE.

SECT. II.
CHAP. I.
ART. I.

(n) Hug.de primâ

ferib. orig. cap. 13. (e) Diurn. Rom. Pont. p. 78.

(p) Ibid. p. 80.

à fon rétablissement. Enfin on donnoit (2) quelquefois indiféremment aux lettres fynodiques les noms de catholiques & de circulaires.

Les Papes adreffoient aux Evêques de leur dépendance immédiate des lettres invitatoires, invitatoria (0), pour les avertir, de fe trouver à Rome, le jour de l'aniverfaire de leur facre, afin d'y célébrer le Concile Romain. Si pour caufe de maladie un Evêque n'avoit pu s'y rendre; le Pape lui faifoit une lettre (p), qu'on nommoit excufatoria, (4) par laquelle il reconoiffoit, que fon abfence étoit fondée fur une excufe légitime. Mais s'il arivoit, qu'après plufieurs années, un Evêque des provinces fuburbicaires négligeât de fe rendre à Rome au jour marqué; alors le Pape le fommoit par une autre let(q) Ibid. pag.80. tre, de n'y pas manquer fous peine de fufpenfe. On (9) en peut voir la formule, dans le Journal des Pontifes Romains.

81.

(r) Baluz.tom.z. col. 600.

(s) Concil. tom. 14. col. 209.

(4) Pag. 55.

Les capitulaires (r) nous en ofrent une autre, fous le nom d'excufe, excufatio. Les Chanoines & les Moines de Reims, avec un nombre confidérable de laïques, s'y juftifient de l'acufation intentée contr'eux, d'avoir élu ou du moins défigné un nouvel Archevêque, avant l'arivée de l'Evêque Visiteur. Tous (s) fignent cet acte. L'excufe des Prélats de France, auprès de Leon X. eft encore plus conforme à l'idée, que nous avons de ce terme. Elle eft dreffée par des notaires, au nom des Evêques. Le motif de cette démarche fut, qu'après avoir affifté au Concile de Pife, faute de faufconduit de la part du Duc de Milan Maximilien Sforce, ils ne pouvoient fe rendre à celui de Latran.

Dans les diocèfes, où le Pape tenoit lieu de Métropolitain; quand un Evêque avoit été élu par le Clergé & le peuple: le Pape leur écrivoit une lettre, par laquelle il leur ordonoit de fe faifir du nouvel élu, & de l'amener à Rome, afin qu'il y célébrât la cérémonie de fon facre. Cette lettre eft intitulée, Vocatoria, dans (t) le Journal des Pontifes Romains. Les formules raportées par M. Baluze, au fecond volume des capitulaires, font terminées par une pièce femblable, adreffée au Clergé & au peuple d'une Eglife, de la part de leur Métro

(4) On n'a pas bien pris le fens du Journal des Pontifes, auquel on renvoie dans un Gloffaire célébre; lorfqu'on interpré

te excufatoria, d'une lettre par laquelle quelqu'un s'excuse.

politain. Longtems depuis, par litteræ vocatoria, on enten

doit des lettres des Papes, qui citoient devant eux, les perfo- PREM. PARTIE. nes, contre qui on leur avoir porté des plaintes.·

SECT. II. CHAP. I. ART. I. Lettres citatoires

donnés aux

IV. Aux tribunaux ecléfiaftiques, comme aux féculiers; quand on vouloit procéder contre quelqu'un; on commençoit ou de citation, de par des lettres apellées, littera citatoria, citatoriales, ou cita- monition, commotionis. C'étoient des ajournemens perfonels. On prenoit quel- és aux plus quefois dans le même fens, littere commonitorie. Commonitorium répond aufli au xofer des Grecs, citatorium: c'eft-àdire une affignation. Citatio n'eut pas d'autre fens dans les fiècles poftérieurs. Telle est la citation du Concile de Conftance contre Jean XXII. Tel eft le Decret de citation (u) du Concile de Bafle contre Eugène IV.

Les lettres de fommation & de requifition, littera fommationis aut requifitionis, autrement littera requifitoria, ont raport d'une part aux lettres de citation, & de l'autre à celles, par lesquelles on revendique fes biens ou fes droits, & qu'on apelle littera recaptivatoris, reaprehenforis, reincorporative, redintegrativa.

?

anciennes chartes originales, dont Lettres monitoriales, préceptoriales, compulfoires. (u) Concil. com. 12. col. 37. 508.

on ait conoiffance:

(x) Var. lib.7.

Si l'on remonte au fiècle, où la Religion Chrétienne commença à devenir dominante, commonitorium & commonitoria refcripta, n'étoient communément que des lettres de juffion, ou dont onufoit, pour ordoner quelque chofe à ceux, à qui elles étoient adreffées. Tel eft le commonitorium dont la formule eft raportée dans (x) Caffiodore. Ce n'est ni une convention, ni un écrit de convention, fcripturam conven- form. 22. tionis, comme l'avance (y) le P. Hugue. Ces fortes de com- (y) De primâ monitoria font de vraies injonctions ou mandemens. Nous ferib. orig. p. 193. voyons, parmi les formules de Marculfe, une lettre de ce genre, portant pour titre, Indiculus (2) commonitorius: Le Roi (z) Baluz. Cade France enjoint à un Evêque, ou de reftituer le bien d'au- pil. tom. 2. col. trui, qu'on l'acufoit de retenir injuftement, ou de venir en Cour fe juftifier. D. Mabillon a inféré, dans fon Suplément (4) (a) Pag. 88. de la Diplomatique, quelques fragmens, qu'il donne pour des refcrits de l'Empereur Theodofe le jeune, fous le nom de Commonitoria. Ce font encore, felon lui, des ordres expédiés, pour la reftitution de fouds mal aquis.

Comme l'antiquité de ces monumens furpaffe tout ce qu'on a d'original en ce genre; ils méritent bien qu'on s'y arête un

389.

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