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PREM.

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PARTIE.

SECT. II.
CHAP. VI.

des ufages de fon tems à ceux de l'antiquité; on a tout fujet de croire, qu'il ne vouloit parler que des fiècles, qui l'avoient immédiatement précédé, & que le terme lignum est ici plus qu'impropre. C'eft principalement au XII. fiècle, que cirographum fembloit réduit à la fignification de chartes dentelées ou divifées par des lettres capitales. Peutêtre faut-il lui affocier fyngraphus, quoique beaucoup moins ordinaire. Nous n'avons jamais vu ce mot divifé par la moitié, ni lu d'autre auteur, qui le dife pofitivement de quelque charte. Cependant quelques anciens Jurifconfultes (a) répètent fervilement Lindevvod. tit. de ce qu'ils avoient lu dans Jean de Genes, au fujet des fingraoffic. Archid.cap.. phes, métamorphofées en chartes parties.

(o) Spelman Gloff. Archaiolog. fur le mot Indentura.

I.

(a) Hift.de Paris tom. 3. p. LXVII.

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I les chartes paricles ne furent jamais totalement abolies; du moins la mode sembla-t-elle s'en paffer en certains fiècles, pour faire place aux chartes parties. Celles-ci étoient divifées en ligne droite par des caractéres, des images, des lettres majufcules. La défiance avoit fait changer les chartes, écrites d'une même teneur, en chartes divifées par des lettres capitales; un furcroit de précaution fit couper en zigzag ou en forme de fcie ces mêmes lettres, & conféquemment les piéces, fur lesquelles elles étoient écrites. C'eft ce qu'on apella indentura, charta indentate, indentate littera, fcripta indentata.

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Quand on faifoit un acte double entre deux parties intéreffées, dit le P. Lobineau (4) dans fon Gloffaire, on écrivoit fur la même pièce de vélin, en commençant vers le milieu, » & continuant jufqu'au bout de chaque côté, & entre les deux copies on écrivoit en groffes lettres le mot chirogra » phum, que l'on coupoit enfuite, ou en ligne droite ou en ligne dentelée, & chacune des Parties emportoit fon du»plicata à la représentation duquel, dans la fuite on ne poude reconoitre la vérité de l'acte par la renmanquer » contre des lettres coupées. « Cet ufage a en quelque forte été renouvellé de nos jours dans les billets de banque du fameux fystème, & même dans les billets de loterie.

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I. Le mot cyrographum n'étoit pas fimplement le nom de ces chartes, il y tenoit encore lieu de fymbole, à la faveur duquel on devoit reconoitre leur vérité. Nous avons trop de chofes à dire de ces fymboles, inscriptions, lettres ou peintures, partagées par la moitié; pour nous refufer la liberté de créer un terme d'art, qui nous délivre de circonlocutions pétuelles, qu'il ne feroit pas poffible d'éviter autrement. Nous n'en voyons point de plus propre, que le mot même cirographe, qui fe reproduit fans ceffe fur les chartes parties, & fur les plus anciennes endentures. Nous nous en fervirons donc pour exprimer ces écritures ou lettres capitales, coupées par par la moitié, & qui fe trouvent à l'un ou à plufieurs des quatre côtés des chartes. Et nous ne nous bornerons pas à en ufer ainfi ; lorfqu'elles porteront en tête ou ailleurs le mot cyrogra pham: mais nous étendrons quelquefois cette dénomination aux autres infcriptions, qu'on y fubftitue de tems en tems, Seulement quand nous opoferons nos cirographes à ces autres infcriptions; nous qualifirons les premiers cirographes proprement dits. On poura continuer d'apeller chirographes les chartes parties. Nous nommerons cirographes, & non pas chirographes leurs infcriptions marginales: parcequ'elles montrent communément ce mot écrit fans h dans fa première fyllabe.

Les infcriptions coupées par moitié des plus anciennes chartes parties, qu'on conoiffe, ne manquent guère de renfermer cy rographum. Mais il paroit fouvent acompagné du nom des contractans, de celui de leurs dignités ou de leurs Eglifes. A ce terme il n'eft pas rare de joindre quelque épithète, comme memoriale, commune &c. Quelquefois il eft fuivi de plu fieurs mors, qui fpécifient la charte: par exemple cyrographum teftimonii iftius fcriptura &c. On donne ordinairement tant d'étendue aux lettres, qui compofent le cirographe, ou bien on laiffe entr'elles tant d'intervalle; qu'on n'a pas befoin d'y ajouter d'autres expreffions.

PREM. PARTIE.
SECT. II.
CHAP. VI.
ART. II.

Cirographes, lettres, figures, infcriptions divifées par la moitié dans

les chartes parties.

fert. epift. p.76.

Chez les Anglo-faxons les chartes parties étoient divifées (b) par les lettres de l'alphabet, par des mots que les plus ha- (b) Hickes Dibiles ne fauroient deviner, par le figne de la croix, & plus communément par cyrographum, auquel on ajoutoit quelquefois les noms & du donateur & du donataire.

Depuis la domination des Normans en Angleterré, les

77.

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SECT. II.

CHAP. VL

ART. II.

PREM. PARTIE. cirographes continuèrent de paroitre aux marges fupérieures, inférieures & latérales de leurs chartes parties ou de leurs endentures,depuis que la mode en fut venue. C'étoit quelquefois une infcription édifiante comme In nomine Domini: hefus Maria: Jefus quelquefois, Jefu merci : Ave Maria,dont la dernière let tre n'étoit pas toujours marquée. Souvent on fe fervoit d'autres paroles, lettres ou fentences, au gré des contractans. Souvent les lettres de l'alphabet ou plutot un nombre d'entr'elles plus ou moins grand étoient rangées tout de fuite en guise de cirographe. Pour l'ordinaire cyrographum avoit la préférence fur les autres infcriptions. On le répétoit même en tout ou en partie; autant de fois que le nombre des contractans exigeoit qu'on tirât d'exemplaires d'un acte de la même teneur. En France on employoit à peu près les mêmes cirographes. L'invocation de la Sainte Trinité : In nomine Patris & Filii, Spiritus Sancti amen, s'y trouvoit fouvent partagée entre ceux, qui avoient un égal intérêt à la pièce.

Cirographes des endentures.

II. Les endentures les confervèrent auffi jufque fur le déclin du XIV. fiècle. Ce fut pendant le même fiècle, que les cirographes alphabétiques eurent le plus de cours dans les chartes dentelées d'Angleterre. Bientôt on y partagea par la moitié ceux-ci : Charta cyrographata, charta indentata. Enfin indentu ra prit faveur, & fervit fréquemment d'infcription divifée. On y employa même hec indentura, ou feulement une partie du dernier mot. Comme alors les endentures en langage Norman & même Anglois devinrent à la mode; elles portèrent fouvent pour cirographes endenture ou indenture, mot quelquefois précédé du pronom démonftratif ceft ou this. Mais il est fingulier, qu'on rencontre ceft endent. fervant de cirographe à une charte toute Latine. Peutêtre avoit-on voulu d'abord la faire Françoife. Peutêtre eft-ce une méprise de l'écrivain. Mais il n'étoit pas rare, de ne divifer que le commencement du mot endenture ou indenture dans les chartes écrites en Norman ou en Anglois.

Quand on eut une fois inventé les endentures; il femble qu'il y avoit un excès de précaution, à les divifer encore par des lettres coupées en diférens fens & en portions inégales. Cependant ce ne fut qu'environ au bout de deux fiècles, qu'on commença à négliger ces cirographes en Angleterre, & furtout

dans

par

le

dans les chartes Françoifes. Mais en quelque langue qu'elles
fuffent écrites; le partage des lettres ou des mots étoit réelle-
ment inutile. En effet quelle néceffité de les divifer
mot cyrographum, ou quelque chofe d'équivalent: Raprochées
les unes des autres, elles ne permettoient pas de douter, qu'el-
les n'euffent fait partie de la même feuille de parchemin.
Cependant on ne laissa
on ne laiffa pas, d'y marquer affez longtems des
lettres majufcules, pour être partagées à l'ordinaire. Hickes
cite une endenture, où le mot cyrographum fe trouve coupé
par la moitié. Mais il avoue qu'enfin l'Angleterre fe difpenfa,
d'ufer d'une précaution, dont l'inutilité étoit reconnue.
C'est ce qu'il prouve par un diplome d'Edouard III. de l'an
1373. Auffi n'eft-ce que fur le déclin du XIV. fiècle, qu'on
commença à donner cours aux endentures fans interfection de
lettres. Mais l'ancien ufage ne laiffa pas, de fe foutenir encore
longtems après. Quoique de jour en jour il tombât en défuétude;
il n'avoit pas totalement ceffé en 1462. même dans les char-
tes en langage Anglois, où quelquefois INDEN paroiffoit. A pré-
fent plus de lettres coupées fur les endentures d'Angleterre.

PREM. PARTIE,
SECT. II.

CHAP. VI

ART. IL

III. Quoique la dénomination de cyrographa fut particuliè- D ́n-mination rement afectée aux chartes parties, & même aux endentures des chartes parties dans les premiers tems; elles en admettoient encore d'autres. & dentelées, Mais avec le fecours des périphrafes, ce mot prenoit cent formes diférentes. Si les chartes étoient divifées par des lettres de l'alphabet; on les apelloit: inftrumenta per alphabetum divifa, charta per alphabetum divife ou partite, charta de pacto per alphabetum fcripte & partita. Si elles étoient partagées par le mot cyrographum; elles fe qualifioient : charta per cyrographum interfecte, fcripta per chirographum divifa,pactiones per cyrographum divifum roborata, chartula chirographo divifa,charta in modum cyra graphi, charte chirographate, fcripta chirographizata,pagina fub cirographo divifa &c. mais bien plus fréquemment chirographa, chyrographa ou plutôt cirographa,cyrographa, & même cyrographi.

Les endentures donnèrent naiffance à de nouveaux noms. Chez les Anglois elles étoient apellées chartes communes : parceque chacun des contractans en emportoit une part, qui ren fermoit, comme on fait, la totalité du contenu de la pièce. Cette dénomination pouvoit également convenir aux chartes parties. Les endentures reprefentant les dents d'une fcie, Tome I.

Zz

PREM. PARTIE.
SE C. T. II.

tirèrent de leur figure des noms incommunicables à tout autre genre de chartes. Tels étoient ceux de charta indentata & CHAP. VI. indentura. Ils ne leur ont point été apliqués après coup. Sou

ART. II

Noms d'enden

tures & de chiro
graphes confon-
dus. Défenfe d'In-
gulfe contre
M. Hickes.

(c) Rerum Anglican. fcript. poft Bedam pracipui

fol. . 504

(d) Ling. Septentum. 1 Prafat. ag. XXXI.

trional. Thefaur.

vent, depuis le XIII. fiècle révolu, les endentures fe qualifient ainfi. Rien alors de plus commun en Angleterre, où elles étoient & font encore ordinaires, que de voir des chartes commencer par ces mots : Hec indentura: ceft endenture: this enden ture: this indenture.

Le nom de pfallia n'eft pas auffi effentiellement propre aux endentures. Il peut convenir aux chartes parties, & même aux diplomes en général. Cependant il femble plus fpécialement atribué à ces deux efpèces de titres. On le trouve ufité à Naples en ce fens. Les Normans pouvoient avoir aporté de leur pais l'ufage, de partager les chartes d'une même teneur: mais pour le nom, ils le trouvèrent fur les lieux. Le Gloffaire de du Cange a été enrichi de ce terme, comme de beaucoup d'autres, par fes derniers éditeurs. Mais ils n'ont pas eru devoir indiquer l'origine d'un mot, qui paroit fort extraordinaire. Il faut, ce femble, le chercher dans Jaxis, ou dans Jaxior. Le premier fignifie des cizeaux, dont on fe fervoit pour couper le parchemin & partager les originaux doubles avec les infcriptions intermédiaires, foit en ligne droite, foit en forme de dents de fcie. Le fecond veut dire un frein or on regardoit les endentures, comme le frein. le plus puiffant, pour arêter les fupercheries. On fait que le Grec a été fort en ufage au Royaume de Naples, & qu'un grand nombre de locutions de cette langue ont paffé dans celle, qu'on y parle encore aujourdui.

IV. M. Hickes argumente d'une endenture, dont parle Ingulfe, contre la fincérité des titres, que cet auteur raporte, ou dont il fait mention; fous prétexte que les chartes dentelées ne furent connues des Anglois, qu'après la conquête des Normans. Aufli Ingulfe ne s'exprime-t-il de la forte, que depuis cette époque. Il s'agit à la vérité d'une pièce du X. fiècle : mais il ne s'enfuit pas (c), que la charte ou l'obligation, exigée par l'Abbé Turketille de fon Intendant, portât effectivement le nom d'endenture, & qu'elle en eût les lités. Ce n'étoit aparamment, qu'une charte divifée. Hickes lui-même (d) tombe d'acord avec D. Mabillon, que les chartes:

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