PREM. PARTIE. part, & (3) Guillaume Abbé de S. Denis en France & les moines de cette Abbaie de l'autre. SECT. II. tione mutuâ, nulla diebus vitae meae dabitur pecunia. Post meum verò obitum, redeat juxta condictum denominata redemptio in manus noftrorum fuccefforum. Et ne hujufmodi facta pactio fucceffuro futurorum temporum curriculo adnullari aut dampnari valeat, quolibet verfuto pofterorum ingenio, cartam notitiae hujus à me cum confilio Archidiaconorum & Canonicorum & caeterorum plurimorum fidelium roboratam, priùs noftrae diocefi fubjectorum Epifcoporum, videlicet Hugonis Luxovienfis, Gifleberti Ebroacenfis, Michaelis Abrincenfis, tradidi deinceps confirmandam manibus. Et ad omnes dubietates evacuandas poenitus, à meâ parvitate rogatus fuae auctoritatis munificentiâ confirmavit devotus Princeps nofter Rex Willelmus cum Reginâ uxore & filiis & pluribus Curialibus aliis. Quapropter,ex auctoritate Dei Patris omnipotentis & omnium Sanctorum ejus atque noftrâ, perpetualiter interdicimus ; ne hoc privilegium amodo unquam violare aut contradicere, feu delere audeat & prefumat aliquis utriufque fexûs quantâcumque dignitate preditus. Quod fi quis prefumpferit agere, perpetuò dampnetur anathemate, tartareis poenis addictus cum Judâ proditore, nisi ad honorem beati Dyonilii fatisfecerit, legitimâ expiatus correctione. Actum eft hoc Rotomago anno ab Incarnatione Domini MLXXI. Indict. VIIII. regnante gloriofiffimo Phylippo Francorum Rege anno XIIII. & Willelmo venerabili Normannorum Principe, Anglici regni fceptra tenente, anno VI. & in generali Canonicorum capitulo confirmatum. Igitur aliqua nomina corum, qui hujufmodi corroborationi interfuêre, fubtus curavimus annotare juxta ordinem, quo provehebatur unufquifque. Signum domni Johannis Archiepifcopi. S. Hugonis Luxovienfis Epif copi. S. Gifleberti Ebroacenfis E S. Michaelis Abrincenfis E pifcopi. pifcopi. S. Atfcelini Decani †. S. Rotberti Archidiaconi †. S. Goteri Archidiaconi †. S. Gauzleni Archidiaconi †. S. Johannis Cantoris †. S. Gotberti Sacerdotis †. S. Waldelini Sacerdotis †. S. Hunfridi Sacerdotis †. S. Landerici Sacerdotis †. S. Eudonis Decani †. S. Rotberti Diaconi †. S. Bernardi Diaconi †. S. Serici Diaconi †. S. S. S. S. S. Richardi Subdiaconi †. (3) La charte eft dreffée, au nom de l'Archevêque. Il acorde au monastère de S. Denis les autels ou Eglifes de cinq Paroiffes: à condition d'une fomme de huit livres de déniers de Rouen, payable feulement à fes fucceffeurs, & non à lui. Cela prouve fon défintéreffement perfonel. Du refte le motif de cette redevance n'eft point diffimulé. C'eft, dit l'Archevêque lui-même, pour le rachat des autels, à chaque mutation de perfone ou du moine de S. Denis, qui devoit être chargé de la defferte de ces autels. Et de peur que cette convention ne fut dans la fuite annullée ou condamnée; le Métropolitain promet de la faire confirmer par trois de fes Sufragans, qui par conféquent n'étoient pas préfens à la confection de la charte. Cependant leur figne & leur nom font marqués après ceux de l'Ar chevêque, mais fans croix. Jean ajoute qu'il a fait de plus autorifer cette pièce par le Roi, la Reine, leurs enfans & plufieurs Grands de leur Cour. Ce fut aparamment de vive voix ou par des cérémonies Jean Jean défend à toute perfone, de quelque qualité qu'elle PREM. PARTIE. foit revêtue, de contredire ou de violer ce privilége, fous peine d'anathème éternel & des peines de l'enfer avec le traitre Judas: à moins qu'elle n'en fasse (4) fatisfaction à S. Denis. La pièce eft (5) fignée par l'Archevêque & fes Chanoines. Mais ces foufcriptions ne confiftent qu'en des croix. Car les fignes, noms & qualités font tout au plus de deux mains, Quatre fignes de Diacres ne font point remplis. Etoit-ce pour marquer, que le nombre des Diacres étoit encore fixé à fept dans la Cathédrale de Rouen? Peutêtre devoit-il être complet à la première ordination. Après les Prêtres, on voit paroitre un fecond Doyen. C'étoit fans doute à l'imitation des monastères : à moins que l'écrivain n'ait mis Decan, pour Diacon. Le titre ne porte point de fceau. Auffi n'en annonce-t-il aucun. La divifion de l'écriture interpofée entre les deux chartes étoit une précaution, qui difpenfoit aifément du fceau dans un tems, où l'usage de fceller n'étoit pas encore fort com mun. L'infcription partagée étoit précédée & fuivie de deux croix, dont chacune des Eglifes contractantes eut fa moitié. Ce cirographe confiftoit dans les noms de Notre-Dame & de S. Denis: SANCTA MARIA, SANCTUS DYONISIUS. Entre ces noms on avoit tiré quatre lignes formant un parallélograme oblong. Quatre points font placés un peu au deffous de chaque angle. Il n'eft aucun de ces traits, qui n'entre également en partage. A en juger par cette pièce & quelques autres ; le contractant le plus qualifié emportoit alors la charte divifée, dont l'infcription préfentoit la moitié inférieure des lettres, & ufitées en pareil cas. Leurs noms ne paroiffent pas même au bas du titre : quoiqu'on y ait laiffé un efpace en blanc plus que fufifant, pour les renfermer tous. Il faut donc fur ces faits s'en raporter au témoignage de l'Archevêque de Rouen, certifié par les foufcriptions de fes Cha noines. (4) Çes mots prouvent, que l'anathème ne tombe, que fur ceux, qui voudroient revenir contre la ceffion des cinq autels, faite à l'Abbaïe de S. Denis. S'il avoit été relatif à leur rachat, il auroit bien porté à faux; puifqu'il fut jugé SimoniaTome I. que par le Concile de Clermont, tenu fur (5) On reconoit la main de l'écrivain SECT. II. CHAP. VI. ་ PREM. PARTIE. ART. III. conféquemment dans leur ordre naturel. L'autre portion, dont l'ordre étoit renverfé, apartenoit à la Partie la moins titrée. CHAP. VI. Ainfi elle devoit avoir pour fon lot la moitié fupérieure des lettres coupées. Tel eft l'original, que nous avons fait graver. Nous alons produire un autre modèle, où les lettres du cirographe paroitront dans leur ordre naturel; parcequ'elles préfentent l'interfection d'en bas. Charte divifée par le haut avec peinture & cirographe. III. On ne fauroit rien voir de plus fingulier, en fait de chartes parties, que celle, dont nous donnons un modèle fous le n. III. D. Mabillon, loin d'avoir mis au jour des chartes de cette nature, n'en dit pas même un feul mot dans fa Diplomatique. Hickes parle bien, il eft vrai, de chartes divifées par des peintures, mais il le fait en termes généraux, & qui ne fpécifient rien. Les continuateurs de du Cange en ufent de même. Un Crucifix, partagé entre deux contractans, auroit fans. doute mérité toute leur atention; s'ils en avoient connu, dont ils euffent pu rendre compte. En voici un placé au milieu de cirographum & coupé par la moitié, de même que ce mot, entre le Comte de Beaumont & l'Abbé de S. Martin de Pontoife. Pouvoit-on interpofer la Religion dans un contrat civil, d'une maniére plus propre, à le rendre inviolable, & avec une fingularité plus marquée ? Cependant, comme fi cette formalité n'avoit eu rien d'extraordinaire; la pièce n'en fait nulle mention, non plus que du cirographe. Elle garde auffi le filence fur le double exemplaire original, qu'on avoit tiré : quoiqu'elle annonce expreffément l'apofition des fceaux. On regardoit donc alors l'annonce du fceau & du cirographe, comme une formalité indiférente, qu'on pouvoit également exprimer & omettre. Souvent à la vérité les chartes la renfermoient : mais quand elles ne le faifoient pas, la feule préfence de ces formalités y fupléoit de refte; fans qu'il fût néceffaire d'en être prévenu. D'ailleurs tout contrat d'échange emportoit alors pluralité d'originaux, &... la divifion d'un ou de plufieurs cirographes. Cette (6) pièce (6) Les fceaux du Comte & de la Comreffe de Beaumont fur Oyfe joints enfemble, & de l'Abbé de S.Martin avec celui de fa Communauté, font féparément fufpendus au bas de la charte par deux laniéres Qu couroies de cuir, placées à droite & à f gauche, en diftances égales de fes deux extrémités. Chacune de ces laniéres fe traverse par deux fois, au-deffus de chaque fceau. Celui de Mathieu de Beaumont eft à gauche. On y voit ce Comte monté fur un cheval, courant à bride abatue. Il a prouve encore, que le fceau d'une des Parties n'étoit Quoique la pièce gravée ne foit pas abfolument dificile à lire; pour garder une méthode uniforme, nous raportons (7) en note l'extrait figuré dans notre première Planche, mais dégagé des abréviations, qui pouroient arêter quelque lecteur. L'Abbé de Pontoife ne fait l'échange, dont il eft question dans cette charte, que par la conceffion de fon Chapitre, ni le Comte, que par celle de fon époufe & de fon frére. Chaque Partie contractante fournit fix témoins à la passation de l'acte : formalité fouvent obfervée, lorsque les chartes étoient folennelles. Celle-ci n'ofre pas la moindre aparence de diverfité d'écritures ni de foufcriptions. L'énumération des témoins en tenoit lieu; fans parler de l'authenticité, que cette pièce tiroit principalement de fon cirographe & de fes fceaux. IV. Nous n'aurons befoin, que d'un feul exemple, pour des étriers en forme de couroies, qui defcendent du deffus de la felle. Inconnus des (a) anciens, ils commencèrent vers le XI. fiecle.Au XII. leur ufage, quoique ordinaire, n'étoit pas encore général. Le Comte n'eft point vêtu de cottes de mailles, mais d'un habit court d'où pendent prefque jufqu'à terre certains ornemens, qui fe terminent en pointe. C'étoit un ufage, que leXII. fiècle avoit vu naitre. Mais les ornemens s'étendirent beaucoup plus dans la fuite. On peut s'en fervir, pour juger de l'age des fceaux, & par conféquent des chartes. De l'autre côté du même sceau, laComtesse eft représentée debout & en habits longs. Il y avoit autour une infcription, qui marquoit, que c'étoit le sceau d'Eléonor Comteffe de Beaumont. Mais il eft fi endommagé, que la plupart des lettres en ont été emportées. A main droite le fceau de l'Abbaïe de Pontoife étoit également double: celui du monaftère étant au revers de celui de l'Abbé. Mais comme il a beaucoup fouffert ; on ne diftingue plus rien d'un côté : & de l'autre il refte feulement quelques lettres de figillum S. Martini. (7) CYROGRAPHUM. Notum fit omnibus tam prefentibus quàm Ex parte Comitis hii funt teftes: Petrus de PREM. PARTIE. CHAP. VI. ART. III. Charte divifée par le côté. (a) L'Antiq. pliq. tom. IV. part. 1. pag. 77. 78. PREM. PARTIE. CHAP. VI. M donner une idée affez jufte des chartes partagées par les côtés. Leur interfection fuivoit la direction de leurs cirg aphes. Cette divifion n'opére jamais fur les côtés des chartes aucun renversement de lettres. De deux exemplaires, d'abord féparés par une fuite de caractéres, puis coupés fur la même pièce de parchemin; celui qui étoit (8) à droite, porte au côté gauche fes moitiés de lettres, & felon leur partie fupérieure. Au contraire le double, qui lui étoit joint avant l'interfection, devoit laiffer voir fes moitiés de caractéres, au côté droit & dans leur partie inférieure. Mais l'une & l'autre moitié d'inf cription fe lifoit, fuivant le même fens & de haut en bas.. L'inconvénient de ces fortes de chartes, lorfqu'on les veut faire graver; c'eft qu'on n'en peut fuprimer aucune partie : quelque inutile qu'elle foit au but, qu'on fe propofe. Celle que nous avons inférée au no. IV. de notre première Planche a pour infcription commune cirographum, dont on ne voit que la partie fupérieure. Le premier mot explique la nature du cirographe, qui devoit être également partagé entre les Parties, contractantes. Du refte la charte (9) eft dreffée au (10), (8) On parle des côtés de ces chartes,liter fi Regnaldus & uxor ejus priùs decefferelativement à ceux qui les lifent. rint; puer totum tenebit, & totam cenfam (9) Ego Herveus DEI GRATIA Decanus reddet. Si autem puer vineas debitâ culturá & totum capitulum Autiffiodorenfis Ecclefia.non excoleret, Regnaldus eas accipiet &toNotum effe volumus tam futuris quàm pra- tam cenfam reddet.. Dividentur verò denafentibus, quòd dilectus frater nofter Petrus rii ifti Canonicis, qui intererunt Vigiliis de Chiftriaco in capitulo noftro conftitutus & Misse anniversarii ipfius, & aliis cleridomum fuam & quatuor arpennos vinea- cis, prout nobis videbitur. Nos itaque ad· rum pro faciendo anniverfario fuo nobis do- preces fepedicti Petri Reginaldum & uxonavit, & indè nos inveftivit. Tali quidem rem ejus de doma & trafatum puerum de conditione, quòd quamdiu viveret, tam do- vineis inveftivimus; ita quod nomine Capimum quam vineas teneret. Sed Regnaldus tuli, eas poffideant, & poft mortem illorum Puelle pro inveftitura domûs duos folidos tam domus quàm vinea liberè ad Capitulum fingulis annis Camerario noftro perfolveret, noftrum redibunt. Sunt autem vince iste & nos xxij. denarios pro cenfu domûs Le-fite, una in monte Harduini ; alia in viâ therico Baledart redderemus. Poft mortem verò ipfins Petri, Regnaldus Puelle & uxor Cejus domum totá vitâ fuâ tenebunt, & xx. folidos tamen in die anniverfarii fui nobis reddent. Petrinus verò puer, quem fupra-Roberti lectoris, anno Dominica Incarnadictus Petrus pro amore Dei educavit, vi- tionis millefimo centefimo nonagefimo prineas tenebit, fub annuâ penfione decem folidorum. Quod fi prafatum puerum priùs mori ecntigerit, quàm Regnaldum vel uxorem ipfius; ipfe vel uxor ejus vineas cum domo tenebit xxx. folidos folvet. Simi H de Pede alauda, alia in valle fancti Pctri. Quod ut ratum permaneat, prefentes paginas fub cyrographo divifas figilli noftri appofitione roboravimus. Data per manum mo. (10) Le titre de Doyen par la grace de Dieu eft une des formules les plus remar-bles, qu'ofre cette pièce, |