per nom du Doyen & du Chapitre de l'Eglife d'Auxerre. Charte divifée V. Ona dans l'article précédent affez infifté fur la rareté des chartes divifées par le bas ; depuis qu'on commença, à les mu- par le bas. nir de fceaux. En voici une (12) néanmoins (13), qui a réuni les fceaux avec le cirographe à fa marge inférieure. Le des Champs. (13) Son écriture parfaitement confor me à celle des Mss, dù tems est d'une feule main dans fa totalité. Les témoins y font (11) Robert Abolant Prêtre, chanoine, lecteur, auteur du moins en partie de la Chronique d'Auxerre, & qui fe fit depuis Prémontré, expédia cette charte.Le titre de lecteur qu'il fe donne s'eft confervé long-feulement nommés au nombre de neuf tems dans l'Eglife d'Auxerre. Ceux qui en étoient revétus prenoient quelquefois celui de Chancelier aux XI. & XII. fiècles. Outre la garde des livres, qu'on lifoit à l'Eglife, dont ils furent chargés; on leur confia le foin des archives. Ils donnoient communication des anciennes chartes, & dreffoient les nouvelles. Mémoires concernant l'hiftoire d'Auxerre par M. l'Abbé Lebeuf tom. 1. pag. 800. On compte parmi eux un Seigneur, qua- (12) Nous en avons obligation à D.Per-Hiftoire de Sablé pag. 153. not favant Bibliothécaire de S. Martin PREM. PARTIE. CHAP. VI. ART. IIL Endentures ou chartes dentelées feul mot cyrographum en très-gros caractéres regne d'un bout à l'autre de la pièce. Quoique toutes les lettres, qui devoient entrer en partage foient coupées en deux; le partage n'en eft pas égal. Ce titre eft une (14) transaction faite en 1150. (15) entre les Frères de l'Abbaie de (16) Selincourt & du Prieuré d'Airènes, dépendant de celui de S. Martin des Champs. Le corps de la pièce n'annonce pas feulement le cirographe, mais encore l'apofition des fceaux des deux Chapitres de faint Martin & de Selincourt. Ils n'éxiftent plus maintenant. Il ne refte qu'une ouverture (17) au bas, un peu au deffus du commencement du cirographe, affez grande, pour recevoir les lemnifques de deux ou trois fceaux. Mais on n'y voit plus qu'un atache, qui fe foit confervée. Il n'est pas douteux, qu'on n'y en ait encore fait paffer une autre, au tems de la confection de l'acte. VI. Les endentures font fi rares à Paris ; que nous n'avons avec cirographes. pu en tirer aucune ni du Tréfor royal des chartes; ni de la (18) Bibliothèque du Roi, ni du célébre Cabinet de M. de Clerembault. Comme elles ont été beaucoup plus fréquentes en Angleterre; nous avons pris le parti,d'en chercher quelqu'une,qu'on y eût dreffée. L'obligeant Dom Pernot nous en a fourni une (19) (14) In nomine Patris & Filii & Spiritús Sancti Amen. Nota fit omnibus, tam prefentibus, quàm futuris, ifta memorialis actio pactionis, que facta eft inter fratres Ecclefie fancti Petri de Selincurte & monachos Ecclefie S. Marie de Arenis, atque fub prefenti cyrographo confignata, & utriufque Capituli, fcilicet fancti Martini de Campis fanétique Petri de Selincurte atef tatione conceffa, & Sigillorum impressione confirmata, &c. Facta eft autem hujus actionis pactio,anno Incarnationis Dominice MC L. Gualtero exiftente Abbate de Selincurte,& Simone fancti Martini de Campis Priore, & Simone Priore de Arenis & Wicardo Priore de Selincurte. Ifti funt tef tes: Frater Alelmus, frater Amalricus, Radulfus nobiliffimus Princeps de Arenis & fratres ejus Gualterus & Hugo, Engelrannus Clericus de Tofles, Nicholaus Supprior, Radulfus monachus, Petrus Sacrifta. CTROGRAPHUM, (15) I eft remarquable, qu'après la date de l'Incarnation, on fixe encore l'époque de la charte, & par le tems de l'adminiftration d'un Abbé & de deux Prieurs, qui gouvernoient en chef leurs monaftères, & par celui de la dignité du Pricur clauftral de la même Abbaïe, dont la prélature de l'Abbé venoit de fournir une date générale. (16) C'eft une maifon de Prémontrés en Picardie au Diocèfe d'Amiens, plus connue aujourdui fous le nom de Sainte Larme. (17) Singularité digne de remarque, de voir pendre deux fceaux d'une même ouverture, faite au bas de la charte. (18) Il s'y en trouve pourtant quelquesunes. Mais elles font affez récentes. (19) Elle n'a qu'un fceau, fur un côté duquel on lit: † Sigillum Henrici de Traci: de l'autre le contrefcel a pour infcription, Hoc fecreti vi fac. "Ainfi c'est le cas, où le fceau d'une Partie étoit mis fur fans date; mais qui doit être de la fin du XIII. fiècle ou du commencement du fuivant. D. Noel le Goux Procureur de Marmoutiers, nous en a fait venir deux du chartrier de cette Abbaïe, laquelle avoit plufieurs dépendances en Angleterre. Pour nous en tenir au pur néceffaire, nous ne donnerons le modèle, que de la plus ancienne de ces endentures, apartenant aux commencemens du XIII. fiècle. Elle laiffe apercevoir une portion des lettres du mot cyrographum. C'est un (20) acommodement paffé (21) en 1228. devant deux Juges (22), délégués par le Pape, entre le Prieur & Couvent de Neuport en Angleterre, & l'Abbé & Couvent de Marmoutiers, repréfentés par procureur, au fujet des actes de foumiffion, auxquels devoit être affujeti le Prieuré d'Angleterre, envers l'Abbaïe de France, dont il dépendoit. Cette endenture annonce dans fon contexte, qu'elle avoit été dreffée en forme de cirographe. Les noms de charte endentée & d'endenture n'étoient peutêtre pas encore inventés. Elle ne renferme aucune fignature, aucune énumération de témoins. Il n'en paroit point d'autres, que ceux qui apofent leurs fceaux à l'endenture. Ils font au nombre de fept. Les deux Juges délégués, qui prennent pour adjoints en cette partie deux autres Prieurs, le Procureur fondé de l'Abbé & Religieux de Marmoutiers, le Prieur & le Couvent de Neuport, tous apofent leurs (23) fccaux à la même endenture. Ce qui confirme, qu'il la pièce, qui devoit être gardée par l'autre Partie contractante. (20) CYROGRAPHU M. Univerfis fidelibus, ad quos prefens fcriptum pervenerit, R. Prior de Dunstaple, & J. Archidiaconus Bedefordienfis aternam in Domino falutem.Noverit univerfitas veftra &c. Et in hujus rei teftimonium huic fcripto in modum cirografi confecto tam nos & de Lentona & de fancto Öfvvaldo, Gloceftria Priores, quàm & dicti procurator, Prior & Conventus figna noftra duximus apponenda. Actum anno Domini M. CC. XX. octavo die Iovis proximâ poft feftum fancli Dio-' nifii, apud Dunftaple. (21) Il eft daté de l'an 1228. en chifre Romain, excepté octavo écrit tout au long. Au lieu de marquer le 13. d'Octobre; la date du mois eft ainfi conçue, jour du Jeudi le plus prochain après la fète de S. Denis. Le dernier rang eft donné à (22) Le falut aternam in Domino falu (23) Des fept fceaux pendans avec lemnifques de parchemin à double queue, un eft entiérement perdu : les ataches de 4. fubfiftent en entier les deux derniers fceaux feuls n'ont prefque rien foufert: le dernier eft plat des deux côtés : le premier a pour empreinte un Agnus Dei, chargé d'une croix levée. Ce fceau eft rond, mais l'infcription en eft tellement endomagée; qu'on n'y peut lire tout au plus PREM. PARTIE ART. III. PREM. PARTIE. (b) Hiftoire de France tom. 3. fur l'an 1315. ne faut pas donner trop d'étendue à l'ufage, de ne point atacher fon propre fceau à l'exemplaire, qu'on vouloit conferver. VII. Comme nous n'avons point fous la main d'endenture fans cirographe; nous en empruntons une du Formulare Angli canum de Madox. C'est une charte (24) de manumiffion acordée en 1418. (25) par les Prieur & Couvent des Chartreux de Beauval (26). Depuis plus d'un fiècle & demi l'ufage avoit prévalu en Angleterre, d'apofer reciproquement fon fceau (27) fur l'exemplaire dentelé de la Partie, avec laquelle on contractoit : formalité, qu'on ne manque guère d'exprimer. Auffi n'eft-elle pas oubliée dans cette endenture, que figillum Beate Marie. De l'autre côté l'on voit un grand contrefcel en ogive de la hauteur du fceau principal. Le champ représente un oifeau, entouré de cette légende: Nomen mittentis fub pede portat avis. Sous les piés de l'oifeau paroit effectivement un écriteau, où l'on lit ce nom DIONISIUS. Ce qu'il y a ici de plus fingulier; c'eft que le fceau précédent n'a point d'autre empreinte, que celle du revers du dernier. Une autre fingularité pour ces rems-là, c'eft que le mot figna foit pris deux fois dans le corps de l'acte, non pour un figne ou un feing, mais pour les fceaux, les figures fymboliques ou armoiries, qui s'y trouvoient repréfentées. Il eft pourtant vrai de dire, qu'alors il ne reftoit prefque plus de trace de l'ufage, où l'on avoit été, d'apofer des fignatures réelles ou aparentes au bas des chartes. (24) Les derniers actes de manumission en France, felon nos Académiciens les plus habiles dans nos antiquités, font d'un fiècle plus anciens. Le P. Daniel (b) les recule cependant jufqu'au tems de François I. Le fervage n'a pas moins duré en Angleterre. Madox produit un acte de manumiffion de l'an 1510. Il auroit pu fans doute en publier de plus récens, s'il n'avoit borné fa collection de chartes au regne de Henri VIII. (25) La date du lieu précéde toutes les autres. Quant à celle du mois, on ne date plus par la fête de tel Saint, ou le jour de la Semaine d'avant ou d'après telle fête. Mais fi l'on ne revient pas à la date des calendes, nones & ides; on marque da moins le quantième du mois. La date qui pouroit paroitre la plus fingulière eft celle de la fixième année du regne de Henri V. après la conquête, poft conqueftum. Mais elle a été ufitée en Angleterre, pendant environ deux fiècles, & ne femble pas fignifier autre chofe, que telle année de tel Roi, après fon avénement au trône: puifque la même date eft employée sous Richard II. qui ne fut rien moins que conquérant. Nous aurons lieu dans la fuite, de traiter plus à fond une formule, que D. Mabillon, Spelman & du Cange n'éclairciffent point, pour ne pas dire qu'ils gardent à fon ocafion un profond filence. (26) Hac indentura teftatur, quod nos Prior & conventus de Bellávalle Ordinis Cartufienfis, unanimi consensu & assensu totius Capituli noftri, manumifimus ac liberum fecimus Ricardum...... In cujus rei teftimonium, partibus hujus indenture tam figillum noftrum commune, quàm figil lum dicti Ricardi alternatim funt appenfa. Data apud Bellamvallem pradictam, nono die menfis Junii, anno regni Henrici quinti poft conqueftum fexto. Madox Formulare Anglic. pag. 420. (27) Le terme de fceau commun ailleurs un peu obfcur, paroit ici affez clair, C'est le fceau de la communauté, par là diftingué de cachets particuliers, que le Prieur & fes Religieux pouvoient avoir. Un homme actuellement fortant de fervitude a un fceau, qu'il apofe à l'acte même de fa liberté. Notre Notre première Planche eft terminée par deux lignes, l'une ondée, & l'autre à dents de fcie brifées par le haut. C'est pour donner quelque notion des chartes coupées de la forte, à ceux qui n'en ont point vu, & qui ne concevroient peutêtre pas même, ce qu'il faut entendre par ces expreffions. PREM. PARTIE. CHAP. VI. I. Ο Contrats, tranfactions, pactes, concordats &c. N n'ufoit pas feulement de chirographes, c'eft-à-dire de Contrats, tran chartes divifées ou dentelées, quand il étoit question factions, acomo d'échange; mais de plus, quand on dreffoit une tranfaction tions. entre des Parties. C'est ainsi qu'au XII. fiècle l'Evêque & le Chapitre d'Angers tranfigèrent avec l'Abbaïe de S. Aubin (a) (a) Thes. Anecd. par une pièce, qui fe nomme elle-même compofitio : qu'on doit compter parmi les chirographes, comme la clause pièce tom. I col. 593. fub cyrographo en fait foi. C'eft encore ainfi qu'au commen cement du XIII. fiècle, l'Evêque de Paris (b) paffa un acord (b) Hist. de Paris avec l'Abbé de fainte Géneviève, fous le nom de forma com- tom. 5. p. 599. pofitionis & pacis : concordat du genre des chartes paricles, comme il eft prouvé par un article, portant qu'il fera dreffé de cet acte, deux écrits d'une même teneur, duo fcripta in eundem tenorem confecta. pre hift. l. 9. c. 29. Les contrats, pactes & conventions paroiffoient auffi fous la même forme. Leurs noms les plus ordinaires furent charta convenientiaria, fcriptum conventiale ou fimplement convenientia, pactum, conventio, contractus, convenium. Les deux miers font fort anciens. Conniventia (c) au même fens, l'eft (c) Greg. Turon. peutêtre encore plus; Saint Grégoire de Tours s'en étant fervi. Il est fait mention dans les formules Angevines de chartes apellées (d) convenientia, C'étoient fouvent des acomodemens, qui mettoient fin aux procès. Auffi communiqua-t-on le nom de convenientiæ (e) aux chartes de déguerpiffement, de ceffion, d'engagement ou de décharge, charta guerpitionis, evacuationis, fecuritatis. Les fins ou conventions finales (f) tiroient leur origine des cyrographes, & avoient avec eux de grands raports de Tome I. Ccc (d) De re Dipl. Suppl. p. 83. (e) Hift. de Lang. tom. 2. col. 263. &paffim. Madox A xviii. Differt. pag. |