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PREM. PARTIE.
SECT. II.

CHAP. X.
ART. I.

(b, Lexic. Henr.
Steph. tom. 4.
col. 401. 402.

(c) Annal. Bened. 1. 3. p. 612.

hommes fe font trompés; lorfqu'ils ont fait de thomo-charta un mot hybride, compofé de rouos Grec & de charta Latin. xápThe (b) eft bon grec. Diofcoride s'en eft fervi.

τόμος

Tomo-charta, d'une ortographe plus régulière, fe prend quelquefois pour une véritable charte. Il eft employé fuivant cette acception par un auteur, qui raporte comment, à la (c) priére d'Adalberon Archevêque de Reims, le monastère de Mouzon obtine un privilége du Pape Jean XIII. Le même mot eft encore fufceptible d'autres fignifications, qu'on a ra(d) Sect. I.ch. 9. pelées, en traitant (d) des cartulaires.

Bum.8.

*On faifira loca

Les archiviftes d'Allemagne, qui n'ont point la garde de ces dépôts publics, auxquels le nom d'archives eft réfervé, s'apellent feulement Registrateurs. Ils réuniffent les fonctions d'archivistes & de petits Chanceliers. Quant à leurs regîtres, ils les nomment registraturen & protocolla.

Tous les tribunaux, toutes les communautés, toutes les perfones publiques ont leurs regîtres. Les dénominations, qu'ils tirent des dépôts, où ils font gardés & des fujets, qu'ils renferment, paroiffant un peu étrangères à notre deffein, nous les paffons fous filence. Mais parcequ'on n'en peut point dire autant d'imbreviature; nous remarquerons en un mot, que la fignification de regître leur étoit ordinaire au XIII. fiècle.

M. de la Mare observe, que les plus anciens regîtres de nos greffes & de nos archives publiques,ne commencent, que fous Philippe le Bel. Il veut aparamment parler de ceux, qui depuis cette époque, font à tous égards femblables à ceux d'aujourdui. Car 1°. les regîtres publics furent enlevés, parmi les bagages de Philippe Augufte, par Richard Roi d'Angleterre. On avoit donc alors des regîtres publics. 2°. Auffitôt après cette perte, on travailla éficacement à la réparer. Il devroit donc au moins fe trouver, & il fe trouve en effet un regître public, du ailleurs, avec plus commencement du XIII. fiècle, dans le tréfor royal des chartes. d'étendue des re- 3°. On ne yoit pas une diférence bien réelle, entre les anciens. gîtres du Parleactes publics ou municipaux, & nos regîtres publics. Ces actes ment & de quelfe maintinrent conftamment, fous les deux premières races de nos Rois. 4°. Les polyptyques fi communs autrefois paffer pour une espèce de regître. Malgré leurs diverfes formes & leurs diférens noms. les regîtres ne ceffèrent donc jamais abfolument d'être en ufage : quoiqu'en certains tems & en certains

fon, de parler

ques Cours fupé

rieures:

peuvent

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SECT. II.

ART. I.

lieux on ne tînt pas régulièrement ces fortes de regîtres, & que les enregistremens dans les actes publics ne fuffent prefque plus connus. Quelques auteurs difent, qu'on n'a point de plus CHAP. X. anciennes dates, dans les regîtres du Parlement de Paris, que de 1256. qu'il ne faut donc pas demander, que les arêts de cette Cour, ni les édits & priviléges de nos Rois s'y trouvent enregiftrés plutôt : que le Parlement n'en a point, qui remontent plus haut: & que s'il en a eus; ils font perdus ou inconnus ou égarés. M. Blanchard a pourtant vu dans le premier regitre de cette Cour, coté A. des lettres patentes de S. Louis, datées de 1229. Sur la fin du XIV. fiècle les liftes, dressées par des Commif faires, pour faire réparer les maifons du Languedoc, font apellées registra (e). Il feroit facile de citer une infinité d'exem- (e) Hift.de Lang, ples d'anciens regîtres des Juftices, & des Communautés, 4. col. 387. foit ecléfiaftiques foit civiles. Mais ceux dont il nous reste à parler, fufiront pour achever de les faire connoitre.

*

(*)Compil.Chrono.préf.p. z.

Livres de cens, polyptyques ou

poulliés.

(f) Lib. 5. Epift. 14. & 39. V. Con

cord. Regul. p. 147.

II. Les livres de cens libri cenfuales, auffi - bien que les polyptyques, peuvent être mis à la tête des regîtres. On les nommoit déja polyptyci dès le IV. fiècle. Il en est fait mention plus d'une fois dans le code Théodofien. Ses anciennes glofes rendent polyptici, par breves tributi & exactionis. Caffiodore (f) parle de ces regitres, comme repréfentant l'état des impos & des charges publiques. Saint Grégoire le Grand infinue, que les polyptyques de l'Eglife Romaine contenoient (g) le précis de fes chartes. Jean Diacre auteur de fa vie nous aprend, que le polyptyque du Pape Gélafe faifoit conoitre tous les fonds & revenus de la même Eglife. Un ancien acte publié par M. Maffei, & donné (b) comme pouvant être du IV. fiècle, fait (h) Iftor. Diplom. mention des livres de cens ou regîtres publics, fous le nom pag. 139. de polipthica publica.

(8) Lib. 9. Epift.

40.

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() Rerum Gall. Francic. Script. (k) Ibid. p. 251.

tom. 2. p. 409.

253.

Les Rois de la première & feconde race avoient auffi leurs polyptyques. Frédegaire, dans fon abrégé (i) de l'histoire de S. Grégoire de Tours, apelle poleptici, les mêmes regîtres ou livres de cens & de dénombremens, que ce dernier qualifie (k) libri defcriptionum, ou fimplement (1) defcriptiones. En effet tous les deux s'acordent à dire, que le Référendaire Marc fut chargé par Chilperic, de lever des impos extraordinaires, & que fes livres ou regîtres furent jetés au feu, par le peuple mutiné du Limoufin. Marculfe (m) confirme, que les polyptyques 19.

(1) Ibid. p.25 3.

280.

(m) Lib. 1. Cap.

PREM. PARTIE. Publics contenoient les noms de tous les fujets du Royaume, fur lefquels fe faifoit la répartition des impos, in polyptico publico cenfitus.

SECT. II.
СНАР. Х.
ART. I.

2..col. 1387

Il existe de très-anciens originaux de polyptyques particuliers. Tels font ceux des Abbates de faint Germain des Prés, (n) Capitu. tom. de faint Rémi de Reims, de faint Maur des Foffes, tous trois du IX. fiècle. Le dernier a été publié par M. (2) Baluze. On y voit le détail des rentes, corvées & autres redevances, auxquelles étoient obligés les vaflaux & tenanciers de ces Abbaies. On peut juger fur ce modèle, quel étoit le contenu & la forme des livres de cens ou polyptyques, de quelque nature qu'ils fuffent.

(0) Differt. Ep. Bag..63.

(p) Plin. hift. lib. 7. cap. 49.

(q) Iftor. Diplom.

..142.

pas

Le nom de polyptyque a été fujet à bien des variations. Dès le IX. fiècle, on difoit poleticum & puletum. Il fe changea de plus en pollegiticum, polectium, politicum, pulegium. Il ne faut chercher d'autre origine du pouillié de chaque Eglife. Lorfqu'il comprend les bénéfices d'un Diocèfe; leurs revenus & le nom des nominateurs y font plus ou moins exactement marqués. Au XI. fiècle on conoiffoit déja de très-anciens pouilliés de l'Eglife de Tours, fous le nom de polegia. Ainfi l'on ne doit pas être furpris, qu'anciennement polegium fynodale & polegium ecclefia aient été pris, dans la même acception, qu'ils ont encore de nos jours..

Hickes n'avoit pas une idée fort jufte des (0) polyptyques, lui qui les confond avec des chartes ou des inftrumens de donation. Il y a bien de la diférence entre des chartes, & un inventaire de chartes raifoné..

Par vafaria, on entendoit les regîtres publics de cens & dénombrement. Tels étoient (p) ceux que faifoient faire de tems en tems les Empereurs Romains, & fur lefquels on devoit affeoir les impos publics. On y marquoit l'age & les biens de tous les fujets de l'Empire, avec (q) le cens, qu'ils devoient payer au fifc. Quand les fonds changeoient de maitre ou de condition; on baroit ces articles, pour en fubftituer d'au(r) Var. lib. 7. tres. Ceux qui fouhaiteront en favoir davantage fur vafaria, (5) Hygen. de L:- pouront confulter (r) la nouvelle édition de Caffiodore par D. mitib.conftituendis Jean Garet. Les anciens avoient de plus des livres ou regîtres, intitulés libri (s) fubcefivorum, où ils marquoient les territoires, qu'on n'avoit point fait entrer en partage, dans la

epift. 45.

pag. 134.

distribution des terres, & qui étoient laiffés en communės; jufqu'à ce qu'il plût aux Empereurs, d'en ordoner autrement.

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CHAP. X.

ART. I.
Papiers terriers,

III. Les papiers cenfiers, papiers terriers, ou fimplement terriers, apellés depuis plufieurs fiècles, terrarii libri ou codices & peutêtre encore plus fouvent terreria, ont avec les polypty- inventaires, aveux ques des traits de conformité, qui femblent les reproduire, & dénombremens, fous un autre nom. Ce ne font en effet que des regîtres, con-, tenant l'état du domaine & des terres en fief ou en roture d'une Seigneurie, avec les cens, fervitudes & redevances des vaffaux. Ordinairement on y fait entrer, du moins en fubftanles reconoiffances des ténanciers, leurs aveux & dénombremens. Il y a d'autres papiers terriers, qui ne font que des cartes topographiques d'une Seigneurie, & de tous les fonds: qui en relèvent.

ce,

pag. 4.

Les defcriptions (t), inventaires ou dénombremens fe confondirent quelquefois, comme on l'a vu, avec les polyptyques. (t) De re Dipl. Mais plus fouvent ces pièces eurent pour objet, le recenfement des fonds ou immeubles & meubles d'une Eglife. Ces defcriptions, defcriptiones, étoient tantôt dressées par l'autorité des Princes, tantôt par celle des Evêques ou des Abbés. Mais de quelque part qu'elles fuffent ordonées; l'inventaire des livres & des chartes des Eglifes ne manquoit point d'en faire partie. L'histoire de Languedoc (1) nous ofre divers dénombremens du XIV. fiècle. Les uns font des impofitions, faites par Sénéchauffées, pour le rachat du Roi Jean; les autres des taxes par feu, acordées au Duc d'Anjou Lieutenant pour le Roi. L'état des cens publics, expofitiones cenfuales, ne s'écarte pas beaucoup de l'idée de ces regîtres; non plus que des livres de cens, dont il a été parlé.

On peut encore y raporter les rôles des tailles, des comptes, recettes ou mises, très- connus furtout en Dauphiné au XIV. fiècle, fous les noms de particule & de parcelle. C'est aparamment de-là qu'on apelle parties, des comptes diftribués fous autant d'articles, qu'ils renferment de diverfes fortes de paimens.

Les aveux & dénombremens trouveroient ici leur place; fi les éclairciffemens pouvoient être de mife, dans une matiére, qui n'eft ignorée de perfone. Ainfi nous nous contenterons d'obferver, que dès le commencement du XIV. fiècle au plus tard, ils étoient connus fous le nom d'advocationes.. Il y a un

(u) Tom. 4. col.

264. 303.

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(x) Hygen. de limitib.conftit. P. 140.

raport fenfible entre les aveux & dénombremens, exigés des
vaffaux
par leurs Seigneurs, & les déclarations & dénombre-
mens des biens, que les Princes font rendre à leurs fujets. On
les nommoit anciennement (x) profeffiones.

Les inventaires nous viennent immédiatement des Romains. Ils les apelloient repertoria. Le vulgaire disoit déja inventaria dès le III. Giècle. On s'eft fervi d'inventura toujours au même fens; mais dans des tems bien poltérieurs. Les Grecs ont (y) Contra Par- fait pareil ufage d'any paøn, & de xxтa, pron. Saint Optat ufe de commomoratorium, pour (y) exprimer un inventaire, où les biens eclésiastiques étoient recenfes.

men. lib. 1.

(2) Wenckeri Collect. archiv. pag. 80.

Les diverfes acceptions d'inventaires foit au palais foit dans le négoce, font d'une notoriété, qui nous interdit toute difcuffion à cet égard. Les tréfors publics & particuliers ont leurs inventaires, où l'on donne au moins quelque notion des pièces, qu'on y fait entrer par extraits. Cependant les inventaires & répertoires font de tout tems fpécialement confaerés, à fignifier l'état, qu'on dreffe des biens d'un pupille, lorsqu'il eft mis en tutelle.

Les Allemans comptent encore parmi les regîtres (2) ceux des amendes, des forêts, des ftatuts, des épitres, des fièfs, des emphythéofes, des arêts, des bornes, des tributs, des dénombremens, des taxes apellées cadaltres, cataftra, catasta, enfin des paroiffes, c'est-à-dire des baptêmes, mariages & en(a) Differt, de ar- terremens. Chriftophle Lincker (a) affure, qu'on introduit chivo Imper. n. 4. maintenant dans les archives de l'Empire des livres entiers les actes des diètes, les difcours, les relations, les lettres, les hiftoires, les généalogies: en un mot tout ce qui peut être (b) Reprafent. d'ufage dans la fuite, pour la postérité. En général, suivant Majeftatis impera- Jaque Bernard Multz (b), on renferme en Allemagne dans les toria part. 2. cap. archives les actes judiciaires & extrajudiciaires, publics & privés, ecléfiaftiques & politiques.

28.

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