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2) briques. Pline ne parle que des obfervations aftronomiques des Babyloniens.

> que

Si l'on pouvoit s'en raporter à Joseph; (p) on diroit dès l'an du monde 235. les enfans de Seth écrivirent (3) fur deux colones, l'une de brique & l'autre de marbre, & que la dernière s'étoit confervée en Syrie, jufqu'au tems de cet écrivain. Mais; outre qu'avant & depuis Jofeph, perfone n'a parlé d'un monument, qui auroit atiré l'atention de tous les gens de lettres; il y a ici une petite dificulté : c'eft que Seth n'eut fon premier fils Enos qu'en 235. Non feulement les murs de brique étoient quelquefois chargés d'écritures; les tuiles mêmes & les goutiéres portoient fouvent des infcriptions. Gruter, Urfati, Lambécius, Ciampini, Fabretti, Gudius, en ont fait graver plufieurs. Notre deffein ne nous permet pas, de nous étendre fur cette matiére. On peut en prendre une notion fufifante dans les favantes (q) Remarques de M. le Baron de la Baftie, fur quelques infcriptions antiques.

III. Si les loix de Solon (r) ne furent infcrites, que fur des planches de bois ; les fameufes douze tables, que les Romains en tirèrent, & dont ils firent la bafe de leur Droit public, furent gravées fur l'airain. Un incendie arivé fous Vefpafien fit périr 3000. tables de bronze, confervées au Capitole. Elles renfermoient les loix, les traités & les autres (2) On voyoit alors des briques, qui avoient jufqu'à deux piés de long fur un de large.

des

fermée dans les bornes de l'Egypte. La
domination de celui, qui fit élever ces
colones ne s'étendoit pas plus loin.

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de marbre & d'airain. Ufage des lames de plomb. cad. des Infcript, tom. 15. p. 432. & fuiv. (r) A. Gell. not. Attic. lib. 2. cap.

(q) Mém. de l'A

12. Plutarch. in

Solonem. (s) Balthafar Bonifacius de archivis cap. 2. (t) Hifl. du monde facrée & profane par Samuel Shuckford. tradui

(3) Quelques (s) auteurs prènent ces co- De ces infcriptions Agathodémon ou lones pour des tours, & ces tours pour le fecond Mercure forma des livres, qu'il archives. Mais ces colones, ces tours & dépofa dans les temples. Manéthon fixe ces archives ne font que des chimères, au après le Déluge l'époque de cette compijugement d'un favant Anglois. Selon (t) lation. Ce qu'il ne faut pas entendre du lui, Jofeph aura confondu une vieille Déluge univerfel, ni de celui de Deuca tradition des Juifs touchant les colones de lion, mais d'un Déluge particulier à l'ESeth avec un trait, qu'il avoit lu dans gypte, au tems d'Ogyge, après la mort Manéthon, fur les antiquités Egyptien-d'Abraham; fi cependant on peut compter te de l'Anglois par fur la réalité de ces Déluges. Au refte, J. P. Bernard. quoique Manéthon ne fpecific point la 1738. t. 1. l. 1. matière des colones du premier Mercures pag. 47. on ne peut douter, qu'elles ne fuffent de pierre ou de brique. D'où il réfulte, que la pierre & la brique font les plus anciennes des matières, dont on fe foit fervi, pour tranfmettre par écrit les chofes, qu'on ne vouloit pas laiffer ignorer à la poftérité.

nes. Manéthon prétendoit, au raport d'Eusèbe dans fa Chronique, avoir tiré fes anciennes dynastics d'Egypte, de colones, dreffées avant le Déluge par Taaut ou le premier Mercure. Or, s'il en faut croire l'auteur Egyptien, ces colones avoient été érigées dans la terre de Sériade, que Jofeph aura prife pour la Syrie, à caufe de quelque reffemblance de nom. Mais la Sériade devoit être ren

SECT. I.
СНАР. 1

Lib. 2.

(y) Decad.s.lib. 3. Decad. 4. c. 57.

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SEC. PARTIE. monumens les plus refpectables de l'Empire.L'auteur du premier livre des (u) Machabées, Polybe, (x) Ciceron, Titelive, (2) Pline (2) l'hiftorien & autres (a) font des témoins irréprocha(n) Cap.8.14. bles de la coutume, (x) De Divin. obfervée par les Romains, d'immortalifer leurs loix & leurs traités de paix ou d'alliance par la folidité du bronze, qu'ils en faifoient affez régulièrement les dépofitaires. On ne l'épargnoit pas même dans les actes, qui n'intéref (a) Jul. Obfeq. foient, que des cités & des villes municipales. Les fociétés les de métier & les particuliers érigeoient quelquefois des. tables ou des colones; foit de marbre foit d'airain, pour perpétuer la mémoire de leurs ftatuts, priviléges, aquifitions: furtout lorfque leurs prétentions & celles du public pouvoient en fe croifant leur caufer des inquiétudes..

(z) Lib. 34. c. 9.!

Libell. de prodigiis
cap. 122. Ovid.
lib. 1. Metam.

sus de condit.

agror. edit. Turneb. p. 20.21.

(e) De limitibus conftituendis pag. 132 133 134.

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corps

(b) Siculus Flac- Quelques-uns prenoient la précaution, de (b) faire écrire, & même représenter les bouts & côtés de leurs terres fur des tables d'airain. On ajoutoit foi à ces tables, au moins jufqu'à contredit: auquel cas on avoit recours aux archives de l'Empereur,, où la forme, les limites & les partages des. terres étoient référés dans divers.livres ou regîtres, & pour l'ordi naire figurés fur des tables de cuivre, comme fur autant de papiers terriers.. Hygen nous aprend, (c) comment on faifoit. ces partages, comment on écrivoit fur des tables de bronze les portions échues par le fort, & comment on an défignoit le plan & les bornes fur des livres d'airain, libros aris, qu'on dépofoit enfuite dans les archives de l'Empereur, Ainfi en ufoit-on au premier fiècle de l'Eglife. Au IV. quand on promulguoit quelque loi, elle étoit encore propofée dans toutes les villes fur des tables d'airain ou de bois enduit de cérufe, ou bien fur des napes de linge (d) areis tabulis vel ceruffatis, aut linteis mappis fcripta. On faifoit le même ufage des marbres. L'incifa (e) notis marmora publicis d'Horace nous paroit fufceptible d'un autre fens, quoiqu'en difent certains auteurs. Il n'y eft pas queftion de loix; mais de monumens érigés à la gloire des grands hommes.

(d) Cod. Theodof.

lib. 11. tit. 27.
(e) Horat, lib.4.

Qd. 8..

(f)Voffius de art. Gram. l. 1. cap.

35. p. 125..

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Les peuples du Nord gravoient (f) leurs infcriptions Runiques fut les pierres & fur les rochers. Dans la troifième des quatre lettres, que M. le Cardinal Querini vient de publier,, il parle de (g) divers morceaux d'antiquité, qui ont été retirés vans Octob. 1748. 'depuis peu des ruines d'Herculea, & met de ce nombre des

(g) Journ.des Sa

P 624.6255.

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M

SECT. I.

CHA P. I.

(b) Iftor. diplom. p. 30. & feq,

tablettes de cuivre,composées de quatre feuillets, chargés de part SEC. PARTIE. & d'autre d'une écriture gravée en creux, où il s'agit de la mifton ou congé honorable de quelques foldats du pais. C'est ce que Maffei apelle (b) diplome authentique. Quand ces tablettes ou petits livres n'étoient compofés que de deux feuillets; ils répondoient encore avec plus de jufteffe à l'ancienne idée, qu'on avoit de diplome: puifque ce terme fignifie originairement une chofe en double. Les congés de foldats fur des tablettes de cuivre, quoiqu'affez rares, ne laiffent pas de fe (i) Ibidem. trouver dans les cabinets des curieux. M. Maffei (i) a fait graver une tablette de cette nature, acordée par l'Empereur Galba à des vétérans. Ses deux feuillets font atachés enfemble par trois fils de laiton, qui les traverfent aux extrémités des deux bouts & du milieu, du côté que ces deux lames ouvertes fe touchent. Les riches faifoient dorer les diplomes de cuivre, dont ils avoient été honorés par les Empereurs; lorsque leur intérêt ou leur vanité y trouvoient leur compte.

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.

L'ufage d'écrire fur le plomb femble pouvoir remonter aux premiers fiècles, qui fuivirent le Déluge. Il étoit constamment établi du tems de Job. Les vœux qu'il faifoit, (k) pour (k) Cap: 19.245. que fes difcours fuffent gravés fur le plomb ou le marbre, en font la preuve. L'écriture fur le plomb ne fit: que. s'acréditer dans la fuite de plus en plus. Elle n'eft pas encore aujourdui hors d'ufage: Suidas atefte, qu'on écrivoit de fon tems fur des James de plomb. Tous les anciens livres, compofés de feuil- (1) Kircheri Mu-les de ce métal (7) ne fe font pas tellement perdus, qu'il faum tab. X. Pan'en refte plus aucun. On peut voir dans Frontin (m) & dans Dion (2) Caffius, par quel ftratagème le Conful Hirtius affiégé dans Modène, fit tenir des lettres fur une lame de plomb à Décius Brutus, de qui il en reçut de femblables; fans que les affiégeans s'en aperçuffent. Paufanias fait mention (0) de livres d'Héfiode, écrits fur des lames de plomb. Pline dit les monumens (p) publics furent écrits fur des volumes de la même matiére: & Thomas Dempfter, dont l'érudition étoit (q) De Etruriafi vaste, ne conoiffoit (q) que ce texte, qui conftatât l'ufage 78. 2. 4. p. 433de faire fervir te plomb de matiére à l'écriture.

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que

p. 16. Antiq. ex

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laograph. Graca pliquée tom.2.part.. liv. 3.ch.8.2.4.· lib. 3. c. 13. n. 7. (m) De ftratag. (n) Lib. 46. (0) In Beoticisa (p)Lib. 13. cap..

Diptyques: taà écrire :

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IV. Il s'eft confervé en divers lieux des tablettes d'ivoire, blettes à plus connues fous le nom de diptyques; parcequ'elles n'étoient l'ivoire. compofées, que de deux feuilles. Les autres prenoient la dé-- (r) Martial lib.nomination de triples, de quadruples, de (r) quintuples 14. Epigram. 44

::

SEC. PARTIE,
SECT. I.

СНАР. І.

mafticon.

(x) Martial.

le

fuivant le nombre des feuillets,dont elles étoient garnies.Nous en faisons représenter une à fix feuillets dans notre 4. planche, d'après la 194. de l'Antiquité expliquée. Les couleurs verte, jaune & de pourpre furent celles, dont on afecta le plus, de peindre leur couverture; quand elles ne confiftoient qu'en feuilles de vélin. Mais on y employa fouvent une matiére (5) Hugo de pri- plus folide, telle que l'ivoire, le buis, le citron, & même (s) ma fcribendi ori- l'ardoife. C'eft au moins le fentiment de Raderus, cité par gine p. 94. P. Hugue, dans fon ancienne origine de l'écriture. Les tablet(t) Voffius de art. tes de bois (t) toutes nues & fans enduit fe nommoient fcheGram. lib. 1. cap. de. En général on apelloit () polyptyques ces fortes de tablet(1) Pollucis Ono- tes; lorfqu'elles étoient compofées de plus de deux feuillets. Si les tablettes n'étoient enduites ni de cire, ni de craie, ni de plâtre; (x) la plume ou le pinceau tenoient lieu du burin ou du ftyle. Les livres d'ivoire, dont parle le Jurifconfulte Ulpien () & le Poëte Martial devoient être écits de la forte. On ne peut douter, qu'il n'en fut de même de certains Senatuf (2) Vop, in Tacit. confultes. Du tems de Vopifque, (z) on en voyoit un, p. 664.665. crit de la main de l'Empereur Tacite. Le livre d'ivoire, fur lequel il l'avoit figné étoit au nombre de ceux d'une bibliothéque (4) publique de Rome. C'étoit une diftinction acordée aux Empereurs Romains; que tous les arêts du Sénat, qui les concernoient, fuffent inferits fur des livres de cette nature. Notre encre ne feroit pas auffi propre à écrire fur l'ivoire, que celle des anciens. Les drogues, dont elle fe faifoit, étoient fort diférentes de celles, qui entrent dans la nôtre. Cependant (a) Pompon. lib. (a) nous n'affurons pas, fi les XII. tables, & fi l'ivoire expofées à Rome, devant la tribune aux harangues, n'étoient pas plutôt gravées, qu'écrites avec l'encre.

epigram. 5.lib.14. Palaograph. p. 16. (y) Dig. lib. 32.

lege 52.

Hift. Aug, tom. 3.

2. de orig. Juris.

Ecritures fur les feuilles d'arbres

fouf

V. Qu'on ait autrefois écrit fur les feuilles de palmier, & même de certaines mauves; nous en avons pour garans Pline (b) l'hiftorien & faint Ifidore (c) de Séville, qui donne à son (c) Orig. lib. 6. tour pour le fien, Cinna, dont il raporte ces deux vers:

&c.

(b) Lib. 13. c.11.

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Tout le monde fait en quels termes Virgile (d) parle des feuilles, fur lefquelles la Sybille (5) arangeoit fes vers. Les Syra cufains (e) & les Athéniens remarquoient-ils parmi leurs concitoyens quelqu'un, dont la puiffance pouvoit alarmer leur liberté ; ils ne balançoient pas à le facrifier à leur jaloufie: ils le condamnoient à l'exil, en mettant fon nom par écrit; les premiers fur des feuilles d'olivier, & les feconds fur des écailles. De-là l'Oftracifme fi fameux dans l'hiftoire. Les feuilles d'arbres, dont les anciens fe fervoient pour écrire, n'ont rien de comparable avec celles du (f) Macarequeau, dont on ufe en guife de papier, dans quelques contrées des Indes orientales. Elles ont plus d'une toife de long, fur un pié de large. Les habitans des Maldives en font des livres, qui n'en cédent point aux nôtres pour la durée. Dans les Indes orientales proche de Bengale & du Pégu, les habitans du fort de Mien (g) écrivent fur des feuilles d'Aréca, efpèce de palmier: mais les plus riches d'entr'eux le font fur des feuilles d'or. Les infulaires des Philippines ont tout-à-fait adopté la maniére d'écrire des Efpagnols: fi ce n'eft qu'au défaut de papier ils continuent de fe fervir, (b) ou de feuilles de palmes, ou de la partie liffe des cannes, fur lefquelles ils tracent leurs caractéres avec la pointe du style ou du couteau. Ils fe bornent aux feules feuilles de palmes; quand il s'agit d'écrire des lettres, qui doivent être pliées. Ces ufages fubfiftent encore dans les Royauines de Siam, de Pégu & de Camboie. On lit à préfent (i) dans les provinces les plus reculées des Indes les vies d'Alexandre, de Céfar &c. par Plutarque, écrites fur des feuilles & des écorces d'arbres.

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Le P. Calmet n'auroit pas dû dire, (k) qu'aux tablettes de (k) Differt. fur bois, ordinairement enduites de cire, fuccédèrent les feuilles de la forme des livres, palmier; ou du moins il ne devoit pas apuyer fon opinion P. 20. fur ces paroles de Pline: (4) in palmarum foliis primò fcripti (1) Hift. lib. 13 » tatum, qui la contredifent fi ouvertement. Mais il a raifon c. 11. d'ajouter avec cet ancien, qu'on écrivit dans la fuite fur l'é

corce la plus mince & la plus déliée des arbres: deinde

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