ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

SEC. PARTIE.
SECT. I.
CHAP. II.

chose. Très-peu de lignes tout de fuite n'ont point éprouvé de lacunes plus ou moins confidérables.

Si les comptes, que ces tablettes renferment, avoient été difpofes en forme d'un feul journal; il auroit été facile,de remédier au défordre, caufé par l'injure des tems. Mais fans parler de reprises fréquentes, d'emplois de deniers, qu'on fe rapelle après coup, & qui font rangés hors de leur place naturelle; ces comptes font diftribués fous un grand nombre de diférens articles, fouvent fans titre; foit qu'ils n'en aient

14. de Mars. Le 15. if repaffa par Ar(k) Ibid. p. 625. gentan. De-là il pouffa jufqu'à Sées, où il s'arêta le jour fuivant. Le 17. il vint coucher au Mêle fur Sartre, le 18. à Bellême. Il paffa le Dimanche des Rameaux, le 19. Mars à Nogent le Rotrou, qu'on apelle ici Nogentum Retortum. Il étoit à Bonneval le 21. II paffa à Chateaudun & vint célébrer les fêtes de Pâques à Baugenci, d'où il dépêcha le 29. des couriers au Conétable de France, à Enguerand de Marigni, au Comte de Dreux & au Comte de S. Pol. Le Roi continuant fa route paffa à la Ferté Hubert. Il étoit le 31. Mars à la Ferté Nabert.

624.

Comme alors l'année finiffoit à Pâques; on trouve dans nos tablettes des récapitulations de fommes totales. Les unes font (1) Ibid. p. 623. en florins & les autres en livres. On y voit des articles ou fommes totales de 9750, de 6000, de 3700 livres en foible monoie & même de 200000. livres qu'on écrit tout au long. Les nombres précédens font en chifres. Ces chifres font constamment ceux des Romains. On ne découvre aucune trace de ceux des Arabes. Au reste cet ufage s'eft maintenu jufqu'à nos jours à la Chambre des Comptes.

De la Ferté Nabert le Roi prend fa rou(m) Ibid. p. 63. te par Remorentin, pour aler à Vierzon, où il étoit le 2. Avril Dimanche de Quafimodo. Le 3. il fe rendit à Gaftine, le 4. à Ville-Dieu. Le 16. il fe trouve à Chatillon für Yndre. Il paroit qu'il y féjourna quelques jours. Il ne fit pas un féjour moins long à Loches, où il étoit arivé le 10. au plus tard: puifque dès ce jour il dépêcha un courier à Poitiers, où étoit le Pape. Le 12. il en envoya un autre en Flandre au commandant des Garnisons, &

le 14. au Gouverneur de Navarre. C'étoit Don Fortun (k), qui felon les Historiens, prenoit des mefures, pour fe rendre maitre de ce Royaume. Mais elles furent déconcertées par le couronement de Louis, qui fuivit de près. Cependant le Gouverneur lui fit préfenter à Ligueuil, le 17. Avril un cheval d'Efpagne. Un peu auparavant la Reine d'Angleterre fœur du Roi avoit dépêché à fon frére trois envoyés, pour lui faire préfent d'un gerfaut & de quatre chiens Anglois. Le 18. il étoit à la Haie en Touraine. Un Nonce du Pape vint lui aporter la nouvelle de la prife de frére Dulcin. C'étoit un hérétique, ou plu tôt un nouvel héréfiarque fanatique, qui s'étoit fait une troupe de fectateurs, & qui fe croyoit fort en fureté fur une montagne dans le voisinage de Verceil en Italie. Il foutenoit (1) que tout ce qui fe faifoit fous le nom de charité devenoit licite, & qu'on ne pouvoit le refufer fans: péché, fut-ce la fornication même.

[ocr errors]

Le 19. Avril Philippe s'arêta à Chatelraud. Il dût ariver à Poitiers le 20. Il y étoit certainement le 21. Le but de fon voyage étoit, de conférer avec le Pape fur l'afaire de Boniface VIII. & celle des Templiers. Le Pape s'y étoit rendu dès le mois (m) précédent,& il y fit un féjour de plus d'une année. Ce fut là que le Cardinal Rémond fit préfent d'un léopard àLouis fils aîné du Roi. Philippe fait partir un courier, pour faire fabriquer des chapeaux & des felles de feutre à fon ufage. Deux florins font évalués 66. fols. Divers couriers font dépêchés au Conétable, aux Comtes de Boulogne,de Dreux, de S. Pol, aux Sénéchaux & aux Baillis de diferentes: provinces. Les couriers envoyés pendant le

jamais eu, ou plutôt soit que le mauvais état des mêmes tablet-
tes les ait fait difparoitre. Ceux qu'on y déchifre font extrème-
ment vagues,
& pourtant très-laconiques: par exemple, fump-
tus ab aliàs, titre qui revient fouvent. En diftinguant chacun
de ces articles, & en fuivant l'ordre des tems, celui des pages
dérangées fe trouve rétabli.

SEC. PARTIE. SECT: I.

CHAP. II.

Précis de ce

nent.

IV. En général on y voit les dépenfes du Roi, des Princes fes enfans, de fes Oficiers dans quelque degré qu'ils foient: qu'elles contienfes gratifications aux Envoyés ou domestiques des Souverains, Prélats & Seigneurs, qui lui préfentent de la part de leurs maitres quelque chofe de rare en fait d'animaux, d'oiseaux de vénérie &c. fes aumônes aux pauvres, & furtout à ceux, qui font ataqués de la maladie royale, & qui viennent fe faire toucher de toutes les contrées, non feulement de la France; mais de l'Italie & de l'Espagne : enfin fes libéralités pour les

mois de Mai à Philippe, fecond fils du Roi, prouvent, qu'il n'étoit point venu à Poitiers, ou plutôt qu'il s'en étoit retiré pour retourner à Loches. On fait ici mention d'un trompette de la part du Prince de Tarente. On marque les fommes que devoit toucher le Conétable aux fêtes principales. Par exemple on lui compte 96. livres pour la Pentecôte de 1307. Les Frères Prêcheurs de Condom reçoivent une aumône, pour la tenue de leur Chapitre provincial.

Philippe le Bel féjourne à Poitiers le refte du mois d'Avril,& le mois de Mai tout entier. Le continuateur de Nangis ne parle pas d'une manière exacte; lorfqu'il (2) dit,que le Roi de France partit pour Poitiers vers le tems de la Pentecôte. Circa Pentecoftes... Pictavim proficifcitur. Philippe y étoit arivé près d'un mois avant cette folennité.

Il ne reprit la route de Loches, que le le premier Juin, jour auquel on le voit à Chatelraud. Il étoit le, 6. à Loches, & probablement dès le 4. Il y féjournoit encore le 9. Il fit dépêcher un courier aux cinq Baillis de Normandie, & d'autres à Strafbourg en Allemagne, au Pape & aux Maitres des Comptes de Paris ad Magiftros Compotorum Parifienfes d'où il s'enfuit, que leur établissement est plus ancien qu'on ne penfe, & que Philippe le Long aura tout au plus donné une nouvelle

:

forme à la Chambre des Comptes de Paris. Pendant le féjour de Philippe le Bef à Loches, il reçut un Oficier du Roi do Sicile & un autre du Roi de Majorque, toujours avec la qualité de Minifterallus. Le ro. le Roi étoit à S. Agnan, le 12. à Chateauneuf fur Loire, où il fe trouvoit encore le 14. Il étoit le 18. à Villers en Loge, le 19. à Merel aux bois, le 21. à Nibelle, le 23. à Lorris, d'où il s'avança jufqu'à Montargis. Nos tablettes fuivent le Roi dans fes voyages jufqu'au 23. & même jusqu'au Dimanche 3. de Juillet, veille de S. Martin d'été

Sur la fin de Juin le Roi envoie un

courier, pour préfenter quatre cerfs à l'E- (n) Ibid. p. 624. vêque d'Auxerre. On achete plufieurs remèdes à Orléans, pour la maladie de l'Impératrice de Conftantinople. Elle fe nommoit Catherine. Elle avoit époufé en fecondes noces Charle frére du Roi. Elle mourut à S. Ouen le 9. Octobre, & fut inhumée chez les Dominicains de Paris le 12. du même mois.

Louis envoie en Champagne, fait aporter fa vaiffelle d'argent de Paris, & sé difpofe à partir pour la Navare. Les ta- · blettes renferment auffi les dépenfes faites fur la route: mais il refte fi peu de la cire, fur laquelle cette route étoit décrite ; que nous n'y avons pu lire, que la feule ville de Bordeaux, & peutêtre une partie

SECT. I.
CHA P. II..

SEC. PARTIE. Eglifes, les Monaftères & les Couvens des Mandians. Jamais il n'entre dans aucune ville ou bourgade, qu'il ne faffe pourvoir magnifiquement à leur réfection. Il contribue fouvent à la réédification des Eglifes, ou même les fait rébâtir à fes dépens.

Les frais des voyages des couriers, les gages des domeftiques. des Oficiers de la Cour forment autant d'articles. Les noms. de ces Oficiers & de leurs ofices; quelque bas qu'ils puiffent être, paroiffent tour à tour.

Il eft aife avec le fecours de ces tablettes, d'évaluer au jufte le prix des monoies, comparé avec les diférentes fortes de vivres, de denrées & de vêtemens &c. On va même jufqu'à marquer combien les florins valoient alors de fols ou de livres. Les changemens, que le Roi avoit faits aux monoies, avoient cause des troubles, auxquels dès l'année précédente il réfolut d'aporter remède. Il fit donc batre de la monoie fur le même: pié, qu'elle étoit du tems de S. Louis. Celle qui avoit cu cours étoit depuis douze années insensiblement devenue de deux tiers plus foible, qu'elle n'étoit auparavant; en forte que le petit florin de Florence valoit trente-fix fols parifis. Mais il ne décria pas la foible monoie en rétablissant la forte : il fit. publier un édit à la faint Jean de 1 306. par lequel il étoit ordoné, qu'à commencer à l'Affomption, les revenus des terres & les rentes, des contrats fe pairoient en forte monoie. Il faifoit faire lui-même des paimens, tantôt avec l'une & tantôt avec l'autre, comme il paroit par nos tablettes. De ces obfervations il est aifé de conclure, que M. Cocchi auroit mieux fait, de publier le détail des tablettes de Florence, que (0) de le: (6) Leitera critica, fuprimer, comme inutile.

P. 22..

Rien n'eft plus propre qu'elles, à donner une idée juste

[blocks in formation]

ferme une partie dés dépenfes extraordinaires, faites à Loches par Philippe le Bel; avant qu'il fe füt abouché avec le Pape. Si la gravure ne rend pas l'original,. avec toute la perfection, que nous avions: conçue: on doit du moins compter pour quelque chofe, d'avoir ofé entreprendre un travail fans exemple. Si l'on a vu les modèles des tablettes de Genève ; ils n'ontpoint été donnés au public. On a connu trop tard celles des RR.PP. Jéfuites de Pa-ris, pour en parler ici. L'ufage des tablettess de cire n'eft pas encore par tout aboli..

Pl.2. To.I.Pag. 468.

FRAGMENT des Tablettes en Cire
Je L'Abbaie de Saint Germain des Prés,

où l'on trouve les dépenses de Philippe le Bel,
faites à Loches; lorsqu'il aloit voir le Pape

Clément V à Poitiers.

Perrotus dericus Comitis Sancti Pauli custos domus de Monteferaldi fabbato sequenti ibi x1.t. per Dominum Ingerrannum. Dominus Bertaudus Gonbaudi presbiter ibi tunc Ixt.per Dominum Harpinum Dereri. Laurentius Capellanus Castri de Chinone martis post quindenam Pasche apud Lochas t.per Dominum Egidium de Condeto. Guillelmus de Serena morans Parisiis antea apud Tremulum vicum III.t.per Laurentium barberium. Arnoletus de Boningues valetus falconum mercurii post quindi – nam Pasche apud Lochas XXXII.tper Dominum P. de Wrmis juniorem Domicella Johanna de Furquis veneris fequenti ibi XXII. per Dominum Ingirannum-Surianus falconarius regis ibi tunc XLVII.t.per Dominum Ingerannum. Robinetus pagius equorum fratrie Guillelmi confessoris ibi tunc pro infirmitate suâ LXXII. fper Confessorem pradictum Tres nuncu Regine Anglie qui presentaverunt Regi antza unum girfaudum et quatuor canes ex parte Regine Anglie equaliter XCVI.t.per Dominum Regem et R-Roiaco. Gaufridus Capellanus de Lochie ibi tunc III.t.XVIf per victorem Tailliatorem Petronilla Lotrix maparum ibi tunc XVI.t.per R.de Roiaco. Michael Garcie qui præentavit Domino Ludovico filio regie unum equum ex parte gubernatoris Navarre Lune fequenti apud Liolium t.xTTfper Dominum Harpi num Dercri. Sumptus ab aliàs.

Lattri Sculp

« ÀÌÀü°è¼Ó »