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SEC. PARTIE

raclés que les autres; foit que ces deux caufes euffent con

SECT. I.. couru à la fois..

Description du

papyrus. L'art d'en (a) Plin. hift. lib.

13.cap. II.

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CHAPITRE V.

Papier d'Egypte.

Na tant difputé, & chicané même, fur les diplomes en papier d'Egypte; qu'il eft pour nous indifpenfable d'en parler avec quelque étendue. Pour écarter les fausses notions, il est néceffaire de reprendre les chofes dès leur origine. Mais pour ne pas ennuyer, en remaniant un fujet, que d'autres ont traité avant nous; ne nous atachons qu'à ce qu'il renferme de plus effentiel, qu'à ce que nous croyons fufceptible d'un nouveau jour..

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I. Le papyrus eft une efpèce de canne (1) ou de rofeau, qui reffemble un peu à notre typha. Il nait (a) dans les marais d'Egypte, dans les eaux dormantes du Nil, dans les lieux: bas, d'où celles de l'inondation annuelle ne fe font lement retirées, où elles font tout au plus réduites à la (b) Theophr. hift. hauteur (b) de trois piés. C'est des couches ou envelopes inplant.lib.4.cap.9. térieures de la tige de cette plante, qu'on fabriquoit le papierd'Egypte, fi célébre chez les anciens. Ses racines font fili(e) Digeft. lib. 32. gneufes, que les Egyptiens s'en chaufoient, & qu'elles ontfouvent fait donner au papyrus les noms (c) de bois & d'arbre. Elles ont pour l'ordinaire dix piés de long. Sa tige eft

Lege 55. §. 5.
Guiland. p. 114.
Maffei Iftor. diplo-
mat, p.64..

כל

(1) M. Juvenel de Carlencas, dans fes
Effais fur l'hiftoire des Belles lettres, fecon-
de partie, pag. 329. s'est écarté du vrai,
en voulant s'atacher au plus vraisemblable.»
Prétendre que le papyrus eft le figuier
d'Adam, arbre dont les feuilles font lon-
gues d'une aune & larges de deux piés ;
c'eft une idée,qui ne peut s'ajufter avec les
defcriptions les plus exactes, que les an-
ciens & les modernes nous en ont don-
nées. La neuvième lettre de M. de Mail-
let, publiée par M. l'Abbé le Mascrier,
dans la Defcription de l'Egypte, renferme
à la vérité cette opinion pag. 19*. Mais

le Conful François n'en parle pas en liom-
me fort au fait de la plante, fur laquelle
on lui demandoit des éclairciffemens.» Il
ne m'eft pas moins dificile, c'est ainsi
qu'il débute, de vous donner des lu--
» miéres bien nettes fur le papyrus des
» anciens.... Je ferois cependant afsez
porté à croire avec beaucoup d'autres,
» que ce n'eft autre chofe, que la plante
apellée ici figuier d'Adam. « Voilà avec ·
quelle incertitude il s'explique fur le papy--
rus. D'où l'on doit conclure, que s'il en,
avoit vu; c'étoit fans le conoitre pour ce
qu'il étoit.

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triangulaire & n'excéde pas la hauteur de deux coudées; entant qu'elle s'élève au-dessus des (d) caux. Mais dans fa totalité communément (e) elle en a quatre, & jamais plus de fept, fuivant (f) le témoignage d'un auteur, qui examina la plante fur les lieux en conoiffeur habile. Profper Alpin autre témoin oculaire (g) fait pourtant élever la tige de cette plante de fix ou fept coudées au-deffus de l'eau.

SEC. PARTIE
SECT. I.

CHAP. V. (d) Plin. ibid.

ూ7.

(e) Theophr. ibid. (f) Guilandini Papyr. memb. 2. (g) De Plantis Egypti-Venetiis 1592. fol. 42.43(b) Guil. memb. 1o. p. 149. 150. Maffei Iftor. dipl.

n. 64.

Pour en faire du papier, on commençoit par (b) retrancher, comme inutiles, fes deux extrémités. La tige ainfi mutilée & réduite à deux, trois, quatre piés ou environ, étoit coupée en deux parties égales, fuivant fa longueur. On féparoit fes diférentes envelopes ou tuniques, qui ne paffent jamais le nombre de vingt: fi pourtant ces paroles de Pline, nunquam plures fcapo, quàm vicene doivent s'entendre, non de la main de papier; mais, comme le prétend (i) Guilandini, des cou- (i) Ibid. p. 175ches ou lames, qu'on pouvoit détacher de chaque tige du papyrus, dont on avoit coupé les deux bouts. Plus ces tuniques aprochoient du centre; plus elles avoient de fineffe & de blancheur, & plus elles étoient eftimées. Celles au contraire, qui s'en éloignoient, l'étoient moins à proportion.

Après avoir étendu ces feuilles, (k) on en retranchoit les (k) Plin. hift. lib. irrégularités, puis on les couvroit d'eau trouble du Nil, la- 13. cap. 12. quelle en Egypte tenoit lieu de la cole, dont on fe fervoit, quand on façonoit ailleurs ce papier. Sur la première feuille préparée de la forte; on en apliquoit une feconde pofée de travers. Ainfi ces deux feuilles couchées l'une fur l'autre se coupoient à angles droits. En continuant d'en unir plufieurs enfemble, on formoit une pièce de papier, on la mettoit à la preffe, on la faifoit fécher: enfin l'on batoit le papier avec le marteau, & l'on le poliffoit, au moyen (2) d'une dent ou d'une écaille. Voilà les préparations, par lefquelles il devoit paffer, avant que les écrivains en puffent faire ufage. Mais quand on vouloit le tranfmettre à la postérité la plus reculée ; on avoit l'atention (/) de le froter d'huile de cédre, qui lui communiquoit l'incorruptibilité de l'arbre du même nom..

(2) Le papier poli avec une dent de Joup, de fanglier ou de cheval étoit apellé charta dentata (m), Erafme l'a pris pour un

écrit mordant. C'eft furquoi il a été relevé
par Manuce fur la 14 lettre du fecond
livre de Ciceron à fon frère Quintus.

(1) Ibid. cap.13.

(m) Holmius de feript. Analect.. Crenii p. 481..

SEC. PARTI E.

SECT. I.
CHAP. V.

Expofition de la troifième planche,

& de ce qu'elle

contient.

(n) Suplém. à l'Antiq. expliq. tom. 3. p. 218.

II. Il n'eft pas auffi facile, de peindre aux yeux la matiére du papier d'Egypte, que l'écriture, qu'il nous a confervée. Cependant, pour donner quelque notion de ce papier, à ceux qui n'en ont pas vu, & qui ne font pas à portée d'en voir; D. Bernard de Montfaucon avoit imaginé, de (#) repréfenter le recto & le verso du même feuillet, le premier par des lignes horizontales, & le fecond par des lignes perpendiculaires.. C'étoit pour imiter les fibres du papier d'Egypte, d'Egypte, relativement aux diverfes pofitions de fes couches. N'auroit-il pas été, plus fimple, d'employer les deux pages, telles qu'elles fe préfentent à l'ouverture du livre: puifque néceffairement l'un est le verfo, & l'autre le recto de feuillets, fabriqués d'une maniére uniforme? On auroit par là évité de faire du recto du Mf. le verfo de la planche & de tomber dans le même inconvénient par raport au verfa. La planche péche encore en ce que les caractéres du Mf, n'ont pas été rendus par le graveur avec affez de vérité. Outre qu'on évite ces deux defauts, dans celle que nous donnons ; on enchérit encore fur D. de Montfaucon par un nouvel effai. Le fien ne repréfente que les deux couches féparées du papier d'Egypte; tandis que ce papier les réunit, & qu'on les diftingue l'une de l'autre, fans être obligé de jeter fucceffivement la vue fur le recto & le verfo de fes pages. Mieux il a été confervé; plus il est aife d'apercevoir fes fibres perpendiculaires & horizontales, qui fe croisent & se coupent à angles droits fur la même feuille.

Si nous avions du papier d'Egypte auffi blanc que la neige, tel qu'étoit celui des anciens, comme il nous en aflurent euxmêmes; il feroit fans doute bien plus tranfparent, & les fibres de la feconde couche fe laifferoient voir avec encore plus de facilité. La couleur de blanc fale, & fouvent même un peu jaunâtre, que le tems lui a donnée, n'eft pas fort propre, à faire fortir les filets de la couche inférieure. Cependant, pour peu qu'on ait la vue perçante, on les faifit auffitôt. Quelquefois même ils font fi fenfibles, qu'on a quelque peine, à dif, tinguer, laquelle des deux couches eft la fupérieure, & laquelle eft l'inférieure.

Après avoir représenté, comme D. Bernard, feparément les deux couches du papier d'Egypte fur la partie fupérieure de

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SEC. PARTI E.

SECT. I.

CHAP. V.

Expofition de la

& de ce qu'elle

contient.

(n) Suplém. à l'Antiq. expliq.

tom. 3. p. 218.

II. Il n'eft pas auffi facile, de peindre aux yeux la matiére du papier d'Egypte, que l'écriture, qu'il nous a confervée. Cependant, pour donner quelque notion de ce papier, à ceux troifième planche, qui n'en ont pas vu, & qui ne font pas à portée d'en voir; D. Bernard de Montfaucon avoit imaginé, de () repréfenter le recto & le verfo du même feuillet, le premier par des lignes horizontales, & le fecond par des lignes perpendiculaires. C'étoit pour imiter les fibres du papier d'Egypte, relativement aux diverfes pofitions de fes couches. N'auroit-il pas été plus fimple, d'employer les deux pages, telles qu'elles fe préfentent à l'ouverture du livre: puifque néceffairement l'un eft le verfo, & l'autre le recto de feuillets, fabriqués d'une maniére uniforme? On auroit par là évité de faire du recto du Mf. le verfo de la planche & de tomber dans le même inconvénient par raport au verfo. La planche péche encore en ce que les caractéres du Mf, n'ont pas été rendus par le graveur avec. affez de vérité. Outre qu'on évite ces deux defauts, dans celle que nous donnons ; on enchérit encore fur D. de Montfaucon par un nouvel effai. Le fien ne représente que les deux couches féparées du papier d'Egypte ; tandis que ce papier les réunit, & qu'on les diftingue l'une de l'autre, fans être obligé de jeter fucceffivement la vue fur le recto & le verso de ses pages. Mieux il a été confervé; plus il eft aifé d'apercevoir fes fibres perpendiculaires & horizontales, qui fe croifent & se coupent à angles droits fur la même feuille.

Si nous avions du papier d'Egypte auffi blanc que la neige, tel qu'étoit celui des anciens, comme il nous en aflurent euxmêmes; il feroit fans doute bien plus tranfparent, & les fibres de la feconde couche fe laifferoient voir avec encore plus de facilité. La couleur de blanc fale, & fouvent même un peu jaunâtre, que le tems lui a donnée, n'eft pas fort propre, à faire fortir les filets de la couche inférieure. Cependant, pour peu qu'on ait la vue perçante, on les faifit auffitôt. Quelquefois même ils font fi fenfibles, qu'on a quelque peine, à dif, tinguer, laquelle des deux couches eft la fupérieure, & laquelle eft l'inférieure.

Après avoir représenté, comme D. Bernard, féparément les deux couches du papier d'Egypte fur la partie fupérieure de

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