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à beau

avec les anciens caractéres Samaritains ne paroit pas
coup près auffi grande, que celle qu'on remarque entre l'é-
criture des monoies Samaritaines & des monumens Grecs les
plus antiques. Les lettres Coftes, qui répondent aux Gré-
ques, n'en font pourtant pas réellement diférentes.

Les Egyptiens n'ont commencé à faire ufage des dernières,
que
fous les Ptolémées au lieu que nous en publions, qui
fe perdent dans la plus profonde antiquité.

Les Goths n'ont emprunté leurs lettres des Grecs, qu'au quatrième fiècle : & dès-lors l'ancienne figure de ces caractéres avoit déja bien changé. Ainfi les alphabets des Coftes & des Goths font d'un médiocre fecours, pour découvrir la fource des lettres Gréques & Latines. Mais quand on compare les caractéres Latins ou Grecs avec les Samaritains ; on ne fauroit manquer, d'y apercevoir beaucoup de traits de reffemblance.

On ne peut à la vérité rien conclure de la reffemblance d'une ou deux lettres de diférens alphabets, fur-tout quand leur valeur n'eft pas uniforme. Mais les raports de conformité entre un nombre confidérable de caractères peut & doit établir. une origine commune.

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SEC. PARTIE.

SECT. II.

CHAP. V.

C'eft au jugement de M.. l'Abbé Renaudot » une (z) gran- (z) Mém. de l'Ade témérité, de nier que les caractéres Samaritains ou an- cad.. 2. p. 260,

» ciens Hébreux, ne foient pas ces véritabes lettres Phéni

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ciennes ; puifque, comme nous affurent tous les auteurs

66

» elles ont une fi grande conformité avec les anciennes Ioni»ques & avec les Latines, qui en ont été formées. Quelque zèlé que fût M. Renaudot, pour faire triompher l'antiquité des lettres Hébraïques, fur toutes celles, qui auroient pu la leur difputer; il ne prétendoit point tirer avantage de la reflemblance entre les caractéres Etrufques & les Samaritains. Il lui fembloit qu'il y auroit eu de la témérité, à leur donner la même origne fur ce feul fondement. Mais aparam-ment, qu'il n'y trouveroit plus de témérité, depuis que la

се

» que les Gréques ordinaires : ce qui
fe prouve encore par les caractéres
Coftes für-tout les majufcules.
1. Mém. fur l'origine des lettres Gréques,
au tome 2. des Mémoires de l'Acad. des
infcript. pag, 253. Les lettres Gréques du

quatrième fiècle reffemblént en effet plus
que celles d'apréfent aux caractéres Sama-
ritains. Qu'on remonte encore une fois:
autant ; on fera tout autrement. frapé de
de la reffemblance..

SEC. PARTIE.
SECT. II.

che VI. n. XIII.

Littérature Etrufque a fait de fi grands progrès; qu'à peine refte-t-il quelque dificulté fur un petit nombre de ses carac

téres.

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En effet les lettres Etrufques ont un raport fenfible avec les nôtres, & encore plus avec les Gréques & les Samari*Voyez la plan- taines. Sur les premières, bornées à dix-huit, felon * Chifhull; quoiqu'on en compte, felon d'autres, jufqu'à vingtquatre; huit font exactement femblables aux Samaritaines fix ont avec elles des traits de conformité manifeftes; quatre ne reffemblent pas plus aux Hébraïques modernes qu'aux Samaritaines. Or dix des lettres Etrufques font évidemment les mêmes, que les nôtres, & les huit autres en aprochent fort. Si l'on confidére l'alphabet Etrufque, entant que fourni de vingt-quatre lettres; leur conformité avec les Gréques paroit dans dix-huit ou dix-neuf, & dans feize avec les Samaritaines. En vain donc leur chercheroit-on une origine plus naturelle.

*Voyez la même planche n. V.

*

CHAPITRE VI.

Les caractéres Samaritains l'emportent en fait d'antiquité fur toutes les lettres alphabétiques, fans en excepter l'Hébreu carré.

S &

I l'on juge de l'antiquité des lettres par les témoignages des auteurs & par les plus anciens monumens; tous dépofent en faveur de celles du Pentateuque Samaritain. Les Chutéens recurent ce livre, tel qu'il étoit, avant les grandes captivités des Ifraélites & des Juifs. Nul motif n'autorise à croire, qu'on en eût changé les caractéres depuis Moyfe, jufqu'à la captivité de Babylone. Après le retour des Juifs dans la Terre fainte, s'ils (1) écrivirent leurs livres facrés avec

(1) On pouroit atribuer l'introduction des caractères Caldaïques dans les livres faints aux Juifs, qui ne revinrent pas de la captivité, & qui s'étant établis dans les provinces Orientales de l'empire des Babyloniens & des Perfes adoptèrent l'écri

ture des peuples, parmi lefquels ils vivoient. Comme dans les guerres des Romains la plupart des Juifs de Palestine périrent, & que ceux, qui fe fauvèrent, n'emportèrent rien ou prefque rien avec eux ; à peine purent-ils avoir d'autre écri

les

les caractéres Caldaïques, ils ne laiffèrent pas de faire ufage des Samaritains dans le nom de Dieu de quatre lettres, fur leurs monoies & en quelques autres rencontres,

SEC. PARTIE.
SECT. II.

CHAP. VI.

Voyez la planche

Toute l'antiquité nous crie, que les Etrufqués, les Arcadiens, les Grecs & les Pélafges tirent leurs lettres des Phéniciens. Que le nom de Phéniciens ait été donné aux Juifs, nous l'avons prouvé par Hérodote. Il est démontré par la diffemblance entre l'écriture Phénicienne des Tyriens & celle des Grecs, que les lettres de ces derniers n'en fauroient être VHÍ. émanées. C'est donc des caractéres Samaritains, qu'elles defcendent. La conformité des caractéres Samaritains avec ceux des anciens Grecs, des Pélafges, des Arcadiens & des Etrufques, eft reconnue des favans. Et s'il reftoit encore fur cela quelque fcrupule; il fufiroit pour s'en défaire de jeter les yeux fur la planche, où nous réuniffons les alphabets généraux des Ifraélites ou Samaritains & des Etrufques avec ceux des Grecs, des Arcadiens & des Pélafges. Ajoutez-y le plus ancien de nos trois grands alphabets Grecs. C'est un fait avoué, x qu'une conformité fi grande, dans les noms des lettres, dans leur arangement, dans leur figure & dans leur valeur, ne peut être l'effet du hafard. C'eft donc chez les Phéniciens Hébreux, qu'on trouve l'origine de nos lettres alphabétiques. Reste à favoir, s'ils ne les avoient point empruntées des Caldéens, & fi l'on ne pouroit pas dériver nos caractéres Grecs de ceux de ces derniers. Quand on confulte les modernes; on trouve fur cette queftion une affez grande diverfité d'opinions.

İ. Plufieurs favans, on peut même dire la plupart, reconoiffent fans peine les anciennes lettres Gréques & Latines

tare fainte, que celle qui avoit cours chez les Orientaux. Aux premiers efforts que firent les Juifs, pour fortir de la profonde ignorance, où ils étoient plongés; ils reçurent l'hiftoire ou la fable du changement fait par Efdras, hiftoire qui pouvoit déja s'être acréditée en Orient. Cependant une partie des Juifs l'a rejetée & la rejette encore.

On ne voit point de moyen plus fimple, pour expliquer; comment l'écriture Samaritaine fut admife fur la monoie Tome I.

Voyez la planche

Partage entre les modernes fur

ceux, des cara&téres Samaritains ou Caldaïques Hébreux,

d'ou

batue en l'honneur de Simon Machabée,
préférablement à la Caldaïque, qu'on
fupofe avoir été pour lors celle des les autres tirent
Juifs. Car s'ils avoient toujours continué, leur origine. Con-
de faire ufage de leurs anciens caracté- formité prétendue
res ou de ceux, que les Samaritains des lettres Caldaï-
avoient reçus des Ifraélites; la monoie ques avec les nô-
de Simon Machabée devoit porter des tres : leur Gimpli-
infcriptions en lettres Samaritaines, com-
me elle les porte en effet. Au refte on
foumet volontiers cette conjecture au ju-
gement des favans.
Ffff

cité.

SEC, PARTIE.
SECT. I.

Exp. s. 6.

dans les Samaritaines. Génébrard, Bellarmin, Arias Monta nus, le Père Morin, M. Huet, Dom Bernard de Montfaucon, CHAP. VI. Dom Calmet, M. Renaudot, Willalpandus, Jofeph Scaliger, Grotius, Hottinger, Cafaubon, Drufius, Wafer, Brerewod, Capelle, Walton, Bochard, les Voffius, Prideaux, Shuckford, Edouard Bernard, Simon, &c. fe font hautement déclarés , pour acorder aux lettres Samaritaines, l'honneur de l'antiquité fur les Caldaïques mêmes. Etienne (a) Exercit. 2. Morin (a) foutient le contraire, apuyé du fufrage de Spanheim, de Meier, de Conringius, de Buxtorf, de Schickard, de Fuller, de Brougthon, de Junius, de Lightfoot, & autres. Ces derniers réclament avec chaleur pour les caractéres Hébraïques ou Caldaïques, mais en fuivant diverfes routes.. Les uns les font remonter à Dieu même, les autres à Seth, d'autres à Noé, ceux-ci à Abraham, ceux-là à Moyfe. Rien de plus fimple, felon cux, que ces lettres. Les ficles, qu'on leur opofe, en faveur du caractére Samaritain, font faux ou mal entendus. Ils s'imaginent découvrir une conformité fenfible entre nos lettres & celles des Juifs, qu'ils n'aperçoivent pas, quand ils comparent les premières avec l'écriture Samaritaine. Mais fi quelques-uns des caractéres Caldaiques, comme le, le, & le, ont quelque conformité avec les nôtres; ce n'eft que parcequ'ils ont moins dégénéré des Samaritains ou Phéniciens, dont ils feront eux-mêmes, dérivés, & dont la reffemblance avec les Grecs & Latins eft d'ailleurs & plus étendue & mieux marquée. Il est aife de s'en convaincre, par la comparaifon des anciens alphaVoyez les plan- bets tirés des Antiquités. Afiatiques, de Chishull & par ches VI. VIL les planches, où nous donnons les alphabets généraux des Juifs, des Samaritains, des Etrufques & des Grecs. Auffi revient-on prefque unanimement à l'opinion, qui dérive tous les alphabets; non du Caldaïque mais du Samaritain ou. Phénicien, qu'on croit être l'ancien Hébraïque. Cela fupofe au moins, que le caractére Samaritain & l'Hébraïque ufité, avant la captivité de Babylone, font les mêmes. Ce (b) Difert. fur fentiment, dit le Père Souciet, eft (b) aujourdui le plus.com. mun, comme il eft fans contredit le plus ancien.

VIII. X.

Is médailles hébr. pag.-4.

t

2.

Le feul moyen de donner quelque couleur à l'opinion de ceux, qui tiennent encore pour l'antiquité du caractère

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Hébreu carré ; c'eft de prétendre, qu'au fond ces lettres auffi-bien que les Samaritaines, ont une origine commune, & qu'on y faifit encore des raports de conformité fenfibles. Leur diférence ne confifte, dit-on, qu'en certains traits, qui rendent les dernières plus compofées. Ainfi les beth, daleth & refch Samaritains diférent des Hébra ques, en ce que ceux-ci font fermés, & ceux-là ouverts. On découvre pareillement des raports de reffemblance entre l'aleph, le thet, le caph, le mem le nun l'ain & le coph de l'une &

de l'autre écriture.

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La fimplicité plus grande, atribuée aux caractéres Hébraïques, qu'aux Samaritains; eft à tous égards très-dificile à vérifier. Si elle fe montre dans quelques lettres, elle ne fe foutient pas également dans les autres. L'argument, qu'on prétend tirer de-là, en faveur de l'antiquité de l'écriture Hébraïque carrée fur la Phénicienne, paroit donc peu fondé.

Enfin il n'eft pas poffible, de dériver les lettres Gréques des Caldaïques: au lieu qu'elles naiffent manifeftement des Phéniciennes. Or on ne fauroit produire de caractéres Caldaïques, qui ne foient au moins poftérieurs d'un ou deux milliers d'années aux plus anciens monumens des Grecs. Il femble donc que la décifion, fur l'antiquité de l'écriture Hébraïque carrée & Phénicienne, ne doit pas moins dépendre de leurs raports de conformité avec la Gréque & l'Etrufque, que des témoignages des anciens. Ces deux moyens fe réuniffent pour le Samaritain. L'autre n'a pour toute reffource, que des argumens de convenance & des probabilités, qu'on peut détruire par des vraisemblances encore plus fortes.

SEC. PARTIE.

SECT. 11.

CHAP. VI.

II. On peut, fi l'on veut, rejeter la tradition, qui porte Changement d'équ'Efdras introduifit dans les livres faints le changement des criture, introduit anciens caractéres Hébreux en modernes, qu'on apelle Caldaiques : mais la réalité du changement eft trop autorisée, pour qu'on puiffe la révoquer en doute.

C'eft être bien hardi, que de méprifer les témoignages de faint Jérome, des anciens Pères, tels que (c) faint Irénée, faint Clément d'Alexandrie, Tertullien ; & même des Rabbins, dont parle la Gémare, au fujet du changement des caractéres Hébreux, arivé depuis la captivité de Babylone. Un concert fi général doit fans doute être d'un grand poids.

dans les livres captivité de Baby

lone.

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Epist. ad Ezech. Spanheim in Differt. 2. de praftantia & ufu Numif.a.um antiq.

(c) Petri Alix

tom. I. pag. 70. edit. Lond.

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