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d'aucune raifon ni d'aucune autorité. Il n'a pas même imaginé, que l'écriture bouftrophédone pût ne pas avoir fes lignes alternativement renversées. Cette idée ne paroit pas néanmoins s'acorder avec celle, que nous avons du labourage. Si au premier fillon la charue porte la terre vers le nord, au fecond elle ne la renverse pas vers le midi; mais elle continue toujours de la pouffer du même côté. Il fufit donc, pour que l'écriture foit bouftrophédone, que recommençant au bout de la ligne, elle difpofe fes lettres dans le fens contraire, celui qu'elles avoient auparavant, fans néanmoins les renverfer de haut en bas. On nous opoferoit en vain quelques exemples d'une écriture, telle que Potter fe l'eft figurée. Car quelles bifareries ne trouve-t-on pas en fait d'écritures ? Nous fommes feulement perfuadés, que celle-ci ne fut jamais d'un usage ordinaire ni même fréquent. Nous n'infiftons fur ce fujet, que parceque des antiquaires très-favans nous ont paru fouhaiter, qu'on répondît à l'autorité du docte Anglois.

IV. Les écritures à marche & à contre-marche ne fe trouvent en usage, que chez les Grecs & les Etrufques. Elles le furent auffi chez les Gaulois, felon (f) un moderne d'une érudition peu commune. On les découvre pour l'ordinaire dans leurs infcriptions (g) : non feulement, dit-il, aux tems les plus réculés, mais encore dans les tems poftérieurs. Les fix médailles aportées en preuve, nous ofrent, & des écritures à rebours, & des lettres renversées en plufieurs fens contraires. Ces bifareries ne pouroient-elles point être rejetées fur le peu d'habileté ou fur l'inatention des monétaires, ou fur quelques ufages particuliers à certaines villes, dans la fabrique des monoies mais ufages qui n'influoient nullement fur les

vous. La dificulté eft de favoir, ce qu'il faut entendre par ces termès. Il en raporte quatre explications, dont peutêtre aucune n'est la véritable. Comme il s'agit ici des loix de Solon, & qu'elles avoient été gravées en écriture bouftrophédone ; il femble s'être fixé au fentiment de ceux, qui interprétent le xaraber, de cette écriture. D'où il aura conclu, que la première ligne étoit droite & la feconde renversée. Mais quand l'aplication de ce texte au genre d'écriture, que nous examinons, deroit fuportable; il ne s'enfuivroit pas

encore, que fes lignes duffent être alter-
nativement renversées.

Au furplus les Loix d'en-bas ne peu-
vent nullement s'entendre de lignes.
arangées de la forte dans les tables de So-
lon. Potter lui-même raporte deux ex-
plications plus raifonables. Telles font
celles de Pollux & de Petit. Peutêtre
couperoit-on pié à toute dificulté, en
rendant araber, Loix antérieures ou de
Solon lui-même, &.xarader, Loix pof-
térieures où celles, qu'on y avoit de-
puis ajoutées.

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SEC. PARTIE.
SECT. II.

fur les autres écritures? Il n'eft point de ville, où cette mode ait alors été plus fuivie, que dans celle de Marseille :: CHAP. VIII; & toutefois à proprement parler, Marseille n'étoit point uneville Gauloife.

(by Numifm. Anglo Saxon. D.

Fountain.

Monumens Grecs.

en écriture bonf
trophédone, dé-
couverts depuis le

commencement
de ce fiècle.

(i) Palaograph.
1. 2. c. 1. p. 118.
(k) Antiquit. A-
fiat. p. 4.

Pareilles méprifes ou coutumes fe remarquent fur les médail-. les des Romains, des Anglo-Saxons & nommément fur celles (b) du Roi Offa: fans qu'on puiffe en conclure, que l'écriture boustrophédone fut ufitée parmi eux. On jugeroit plus furement par de fimples infcriptions; fi l'écriture de gauche à droite & de droite à gauche eut cours chez les Gaulois & les premiers François. Malheureufement on n'en cite point de cette espèce. Si dans le favant ouvrage, que notre Bénédictin fe difpofe à donner au public, il produit quelques infcriptions de cette nature, nous ferons, charmés, de nous rendre à fes décou

vertes.

V. Dom Bernard de Montfaucon, lorfqu'il compofa fa Paléographie, croyoit qu'il n'en reftoit pas même (i) de la façon des Grecs. Mais (k) Edmond Chishull Anglois publia en 1728. deux infcriptions de ce genre, trouvées fur les ruines de Sigée, ancienne ville de Troade. Quoiqu'elles ne remontent pas,à fon avis, aux tems, où cette écriture étoit ordinaire, & qu'il femble, qu'elles aient été dreffées dans des conjonctures, où l'onafectoit de rapeller les ufages antiques; elles devancent néanmoins l'ère Chrétienne de plus de cinq cents ans. Au reste it fufit qu'elles aient été copiées fur des modèles plus anciens, qui devoient être alors encore affez communs, pour que nous y reconnoiffions la feconde efpèce d'écriture boustropsédone.. L'infcription de Sigée commence donc de gauche à droite, & revient de droite à gauche. Les lettres qu'on pouroit dire n'être pas de face, mais de profil, y font diféremment tournées ; : fuivant que la ligne eft de droite à gauche, ou de gauche à (1) Voyez la plan- droite. Un coup d'œil (1) fur ces fortes d'infcriptions en donche V. & la plan- nera une idée plus jufte, qu'on ne feroit dans un long dif

che VI. n. 1. 2. 3.

4.5.

cours.

Le P. de Montfaucon reçut d'Angleterre une autre infcription en écriture bouftrophédone, pour être inférée dans fes colléctions d'Antiquités profanes. Mais comme elles fe trouvèrent finies, la pièce n'y put trouver place. Elle ne fut pas néanmoins perdue pour le public. M. le Baron de la Bastic entreprit

de l'éclaircir par un favant commentaire : & pour faire honneur à celui, de qui il la tenoit, il la qualifia-partout infcription Montfauconienne. Il en fixe (m) l'age entre l'an foo & Fan 460. avant J. C. Il la fait ainfi un peu plus récente, que Finfcription de Sigée.

M. l'Abbé Fourmont fut encore plus heureux, que les Anglois puifqu'il raporta de fon voyage de Gréce des (2) inf criptions de ce genre de plus de mille ans avant J. C. Elles font confervées précieusement parmi celles, qu'on garde à la Bibliothèque du Roi.

SEC. PARTIES

SECT. II. CHAP. VIIE thef. t. 1. col 48.

(m) Murat. Nov.

(n) Mém. de Lit: de l'Acad. des Infcript. tom. 15. p. 400.410.

Durée de l'écri

VI.. Si l'écriture bouftrophédone avoit quelque avantage fur les autres; elle avoit auffi fes incommodités: ne fût-ce que ture boustrophédoparcequ'il faloit à chaque ligne former les lettres dans un fens ne. contraire. A la vérité ceux qui ajoutèrent à l'alphabet des Grecs diverfes lettres, leur donnèrent a cet égard une figure invariable. Elles, ne regardoient pas plus la droite que la che. On réduifit auffi à cette forme les anciennes lettres A, ▲, A, M, II, Y, qui étoient auparavant tournées tantôt vers la gauche & tantôt vers la droite.

gau

Cependant les Grecs, même dans les derniers tems', où ils usèrent d'écriture bouftrophédone, ne laiffèrent pas de tourner en des fens opofés leurs A, leurs r & peutêtre d'autres lettres: fuivant que leurs lignes procédoient de droite à gauche ou de gauche à droite. Il reftoit d'ailleurs bien des caractéres, dont la figure devoit néceffairement changer à chaque ligne ; parce que leur tournure étoit déterminée plutôt d'un côté que de l'autre. Telles étoient l'E, le K, le P, le Σ, &c. Le même: inconvénient fe fit donc toujours fentir. Auffi les Grecs abandonèrent-ils infenfiblement leur double écriture boustrophé-· done, pour s'en tenir à l'unique maniére d'écrire, que nous> fuivons encore.

L'écriture bonftrophédone fembla toucher à fon dernier pé-riode, depuis qu'elle commença de gauche à droite. Il est conforme (3) à la raison, c'eft ainfi que parle M. de la Bastie,

(3) Infcriptiones Bourgonder exaratas ri debeant, & illa qua Bougeondon procepro antiquioribus habendas effe iis ; qua dunt, generatim vetuftiores credi aquum fit vulgarem fcribendi ordinem referunt, vel iis, que vulgarem fequuntur fcribendi moipfa ratio fuadet.... Quamvis autem inf dum; minimè tamen negandum, reperiri criptiones Orientalium more à dextrâ per-poffe infcriptiones Bourgogner fcriptas, quagentes ad finiftram pro antiquiffimis habe- recentiores fortaffis funt aliis quibufdam »

SEC. PARTIE.
SECT. II.

de regarder les infcriptions bouftrophédones, comme plus anciennes, que celles, dont les lignes font difpofées, felon noCHAP. VIII. tre maniére ordinaire d'écrire. Mais quoique les infcriptions écrites de droite à gauche, fuivant la coutume des Orientaux, doivent paffer pour les plus anciennes : & les bouftrophédones en général être jugées antérieures à celles, qui font en écriture vulgaire; il ne faut pourtant pas nier, qu'il ne puiffe s'en trouver de bouftrophédones poltérieures à quelques infcriptions en écriture commune: parceque quand cette écriture commença d'être à la mode; l'ancienne maniére d'écrire ne put pas être tout d'un coup & par tout abandonée de tout le monde.

(o) Nov. Thef. col. 39.

(p) Ibid. p. 43.

(9) Voyez la

planche VI. n. XI.

Les motifs, qui lui font conclure, que l'écriture (0) boustrophédone a dû ceffer avant la guerre du Péloponèse, font tirés de ce que le Marbre de Nointel, dont le Marbre de Nointel, dont il fixe (p) l'époque à l'an 457. avant J. C. eft entiérement écrit (q) de gauche à droite, & qu'il en eft de même de ceux, qui aprochent de fon age, ou qui ont été érigés du tems d'Alexandre le Grand. M. le Baron de la Baftie dûr être bien furpris après cela; quand M. l'Abbé Fourmont lui fit voir des infcriptions, écrites uniformément de gauche à droite, quoique de trois cents () Mém. de l'A- ans plus anciennes. Telles font (7) les trois, qui concernent la cad. des Infcript. guerre des Lacédémoniens contre les Mefféniens, trouvées som. 15. p. 397. fous les ruines de trois villes diférentes, & dont on peut un léger échantillon aux nombres VI. VII. & VIII. de notre Planche VI.

qua communem referunt fcripturam
quandoquidem ubi primùm cœpit vulgaris
fcribendi modus; ab omnibus & ubique &

voir

ftatim abjici non potuit, qua antea obtinebat grammatiftice. Murator. Novus Thef. tom. 1. col. 39.

CHAPITRE

IX.

SEC. PARTIE

SECT. II.

Expofition de la planche V. où l'on donne divers éclairciffemens fur la plus ancienne infcription Gréque, qu'on connoiffe.

I.

'L

A vénérable antiquité du monument, dont nous faifons, Antiquité de linfcription.. part au public, ne peut manquer de faifir tout bon antiquaire. M. Mélot de l'Académie Royale des Belles-lettres, de qui l'érudition eft proportionée à la Bibliothéque du Roi, où il travaille fi utilement pour le public, nous a répété plufieurs fois, qu'il ne connoit rien de plus ancien dans le recueil incomparable des infcriptions de la Gréce, qu'on y a raffemblées.. Il a même porté la complaifance, jufqu'à nous les montrer en détail, nous laiffant de concert avec M. l'Abbé Sallier, la liberté de copier celles, qui pouroient convenir à notre deffein. Mais quoique nous en ayons pris deux autres fort antiques; celles qui nous ocupe maintenant, les paffe toutes de fi loin, du côté de l'age; qu'à peine peut-on dire de quelqu'une, qu'elle en aproche. Cependant il en est nombre, dont l'antiquité remonte de plufieurs fiècles au-delà de tout ce que les pais étrangers ont publié de plus ancien.

pre

M. l'Abbé (1) Fourmont, qui, dans fon voyage entrepris par les ordres du Roi, avoit ramaffe les précieux reftes du mier age de la Gréce, donne (2) à quelques-uns plus de mille ans (a) avant l'ère Chrétienne, fans pour cela les mettre à la

(1) En vain la mort lui-a-t-elle envié la publication de l'ample collection, qu'il avoit formée, La République des Lettres ne fera pas privée d'un dépot, qui lui apartient par tant de titres. La Bibliothéque du Roi, où il fe conserve, n'eft pas moins célébre par le zèle, qu'on y voit éclater pour le fuccès de toutes les fciences, & par la facilité avec laquelle on y communique fes richeffes Littéraires, que par limmense variété de celles, dont elle eft remplie. Déja trois des plus rares inferiptions en écriture

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(4) Mém. de Litt.

de l'Acad. des Infte t. Is. p. 400.

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