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SEC. PARTIE.

contraires commençoit à fe paffer. Il n'eft obfervé, que quel-
quefois dans une de ces trois tables: partout ailleurs dans les
deux autres, le P étant arondi fe trouve affez diftingué de
l'A. Dans notre préfente infcription nulle diférence entre l'p
& l'A ; fi ce n'eft qu'ils regardent toujours des côtés opofés.
3°. Dans les trois infcriptions citées on diftingue toujours l'o
micron de l'a mega: foit qu'on lui donne les figures *, ce qui *
eft ordinaire, ou qu'on le rende par deux oo, ce qui eft plus
rare. Notre infcription n'observe ni l'un ni l'autre. Elle ne met
nulle diftinction entre l'o bref & l'o long. 4°. Le K y paroit
avec un air plus antique, que dans les trois infcriptions. Le
datif en o
en o pour le genitif
le genitif en 8 est encore une marque fenfible
d'antiquité. Si donc l'on donne à la première environ douze
cents ans ; on pouroit en acorder à celle-ci mille. Elle paroit
au moins devoir remonter plus haut, que les infcriptions,
avec lesquelles nous l'avons mise en parallèle. Elle ne consiste
qu'en trois mots.

(1) ΔΑΜΟΝΑΚΑ (2) ΔΑ ΜΟΝΑΚΟ (3) ΙΕΡΕΙΑ. Autrement Δαμονάκα

Δαμονάκι

ἱερεῖα.

Damonaque fille de Damonacus ofre des victimes. Cette inscription avoit été mise aparamment au pié de quelque ftatue ou bas-relief, représentant Damonaque ofrant un facrifice.

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Ecriture bouftro

me age, commençant de droite

II. La troisième infcription boustrophédone, avançant de droite à gauche ne se perd pas dans une antiquité fi reculée ; quoi- phédone du troisièqu'elle ne laiffe pas d'être fort ancienne. Faut-il donc la placer plus bas ou plus haut, que les trois infcriptions de M. Four- à gauche. mont? C'eft furquoi l'on peut aléguer du pour & du contre. L'A leC & le T de celle-ci femblent montrer quelque chofe de plus récent. Mais l'écriture bouftrophédone, furtout alant d'abord de droite à gauche, porte un caractére d'antiquité qui réclame contre une époque plus récente. Peutêtre à ce feul titre les antiquaires lui acorderont-ils la prérogative de l'age

(1) Les Doriens difent damos pour pos peuple: duos remède, médecine. Ainfi δάμων άκος veut dire le remède des peuples. De-là Aaμována, avec une terminaifon Dorique. On pouroit encore dériver

fa terminaifon d'axos afliction ou dixe
j'ai, je retiens.

(2) Pour Δαμονάκου.

(3) On fous-entend ofre ou immole.

K kk kij

SEC. PARTIE.
SECT. II.
СНАР. Х..

fur toutes les écritures, où l'on fuit la maniére vulgaire de commencer la ligne..

La réunion de deux ou de plufieurs lettres fous une même figure caractérise le goût du tems des trois pièces de comparaifon. Refte un argument, qui, quoique fujet à diverfes exceptions, femble donner quelque avantage à l'infcription bouf trophédone. Elle n'a que des E pour exprimer le long & l'e bref. Or dans les trois infcriptions, la diftinction de ces deux lettres eft non feulement établie; mais l'H n'y fait point d'au tres fonctions, que celles de voyelle. Ainfi tout balancé, nor tre troifième inscription pouroit l'emporter, par droit d'antiquité, fur les trois tables Lacédémoniennes; fans être néan moins fort éloignée de leur tems..

:

Cette pièce a été levée fur les lieux par le Deffinateur des Académiciens, envoyés en Gréce par ordre du Roi, avec une prévention, qui lui en a fait prendre le haut pour le bas; fi l'on en juge par ces mots renverfés: Ty Ispana, in Attica. Sous ce point de vue, elle pouvoit faire naitre des idées fort fingulières ; fur la nature des écritures bouftrophédones,& qui auroient pu juftifier celle , que Potter en avoit conçue. Environés de ces préjugés nous entreprimes d'abord fans fuccès d'expliquer: l'énigme, en lifant l'infcription renverfée. Mais rébelle à nos efforts les plus opiniatres; elle ne nous laiffoit entrevoir, quedes lueurs, qui ne donnoient point à l'ame cette fatisfaction, ou du moins ce repos, qu'elle goute toujours dans la vérité manifeftée quelque peu important que foit en lui-même l'ob-jet, où l'on la découvre. Enfin ayant, comme par hafard, tourné le prétendu haut de l'infcription en bas; nous aperçumes tout d'un coup un fens naturel, à la clarté duquel rien ne manqueroit ; fi trois caractéres compofés, & dont un ou ou deux pouroient être monogrammatiques, ne laiffoient fubfifter un refte d'obfcurité, que la vraie maniére de lire l'inf cription n'a pu diffiper entiérement. Elle nous paroit à cela près d'autant plus sûre, qu'elle eft dans le goût ordinaire des infcriptions Gréques. C'en eft un caractére très-commun, d'exprimer en même tems, & le nom de celui, qui érige un monument & le nom de l'artifte, qui en donne le defféin,. Voici de quelle maniére nous croyons pouvoir lire cette inf-cription..

>

(4) ΥΛΛΟΣ (5) ΜΑΝ ΕΘΕΚΕΝ (6) ΑΡΙΣΤΟ ΚΥΔΕΣ (7) ΝΟΕΣΕΝ. Ύλλος μὲ ἀνέθηκεν, Αριςοκυδῆς

ἐνόησεν.

Hyllus m'a pofée, Ariftocyde en a conçu le dessein. L'objet de l'infcription eft fans doute une ftatue ou quelque monument du mêine genre..

SEC. PARTIE
SECT. II.

CHAP. X.

III. A juger de l'infcription de Sigée par le style, on fe- Infcription boufroit porté à lui donner plus de cinq cents ans avant J. C. trophédone de SiMais Chishull foutient avec affez de probabilité, qu'elle a été de gauche à droifaite fur le modèle d'autres plus anciennes. C'eft furtout à te. l'égard des génitifs en a pour ou, qu'elle imite l'antiquité. Mais on en voit des exemples bien plus récens fur des médailles. Les raports de l'A & du P font tels à peu près, que dans les trois infcriptions Lacédemoniennes. L'O ne peut pas plus fe confondre avec le A, que le r avec le П. Quoiqu'on y emploie I'S en forme de Z, on lui donne ordinairement un fens contraire à celui des écritures bouftrophédones alant de droite à gauche. On ne fait plus ufage du mais du † ou du z dans les * lignes, qui partent de la droite. L'H n'y est point à la vérité

pas

(4) Quoiqu'on ne puiffe douter, que le premier mot ne foit un nom propre; il ne laiffe d'être fort dificile à lire, étant exprimé par des lettres compofées, par des figles ou par un monograme. Ce qui augmente la dificulté ; c'eft que les deux premières figures font fufceptibles de diverfes leçons. 1°. En tant que lettres compofées, elles pouroient ne s'entendre toutes les deux › que d'un feul nom propre. 2°. La feconde figure fait

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(6) Α' ιτοκλῆς Κυδωνιάτης célébre ou

vers monumens. Mais il faudroit faire
violence aux caractéres, pour y trouver
ces deux mots. Le feul nom A'exis
pouroit s'y lire: mais alors le ▲ auroit
une forme bien étrange. On n'auroit pas
moins de peine, à y découvrir le nom
A'exers. En faisant un T & un
de la huitième lettre du troisième mor;
le nom d'A'eiçoxudus en réfulte très-
naturellement. On le peut dériver d'a-
çiços & de xidos gloire. On liroit encore
mieux Aeroxidis. On peut l'avoir mis en
éfet pour d'eισοκυδῆς.

*4

+2

plus probablement partie du verbe årévrier (c) a mis fon nom au bas de di- (c) Paufan. li şiOnzer, précédé du pronom ut. 3. Elle pouroit cependant défigner le nom du père de celui, qui a dédié la statue : 4°. le nom de fa ville ou de fon peuple : 5. celui de la fauffe divinité, à laquelle on avoit élévé ce monument: par exemple Maxáci, Machaon fils d'Efculape, à qui la Gréce érigea des autels, auffi- bien qu'à fon père. On trouve dans la feconde figure toutes les lettres de ce nom. 6. Mais en faifant un nom de la première figure, on peut y lire Taños, Αυλῶν, Λυσίμαχος, &c. Nous nous déterminons à faire commencer ce mot (7) No pour vinger. Cela ne fait par un ; atendu que cette lettre y fem-point de dificulté..

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СНАР. Х.

(d) Hift. du monde. t. 1. p. 260. (e) Nov. Thef. veter. infer. t. 4. pag. MMCX.

pris pour une confone: on le fubftitue & à l'efprit rude & à l'article mafculin, tant fingulier que pluriel. MM. Shuckford (d) & Muratori (e) ont fait graver de nouveau l'infcription de Sigée. Mais elle paroit chez eux bien diférente d'elle même ; fur-tout lorfqu'on l'examine en détail. Par exemple les P, au lieu d'avoir la tête en triangle, l'ont prefque toujours arondie dans Chishull, qui a fourni le premier modèle: jamais ils ne l'ont dans Shuckford & Muratori, qui ne font que le copier.

Le & le femblent d'une figure plus récente, que celle des trois infcriptions, publiées dans les Mémoires de l'Académic. On a pu afecter de copier l'antiquité, fans porter l'afectation à une exactitude fort rigoureuse. Peutêtre aussi n'a-t-on fait, que fuivre à Sigée quelques pratiques antiques, qui s'y étoient mieux confervées qu'ailleurs. Ceux qui fouhaiteront de plus grands éclairciffemens fur cette infcription, les trouveront dans les Antiquités Afiatiques de Chishull. Nous nous bornons à la donner lettre pour lettre, telle qu'elle eft dans l'infcription, & à la mettre en françois, après l'avoir réduiteau grec ordinaire.

(8) ΦΑΝΟΔΙΚΟ : EIMI:TO HEPMOΚΡΑΤΟΣ: ΤΟ
ΠΡΟΚΟΝΕΣΙΟ : ΚΑΓΟ:ΚΡΑΤΕΡΑ : ΚΑΠΙΣΤΑΤΟΝ:
ΚΑΙ ΗΡΘΜΟΝ : ΕΣ ΠΡΥΤΑΝΕΙΟΝ ' Κ ΔΟΚΑ : MNEMA:
ΣΙΓΕΥΕΥΣΙ : ΕΑΝ ΔΕ ΤΙ ΠΑΣΧΟ ΜΕΛΕΔΑΝΕΝ : ΔΕ Ο
ΣΙΓΕΙΕΣ ΚΑΙ ΜΕΠΟΕΙΣΕΝ ΗΑΙΣΟΠΟΣ:ΚΑΙ Η ΑΔΕΛΦΟΙ.

Pour ne rien laiffer à defirer, au fujet de la même infcription; nous en faifons encore représenter n°. IV. d'après Chishull quatre lettres, dans leur forme & leur grandeur naturelle; telles en un mot, qu'elles font fur le marbre de Sigée.

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SECT. II.

ne commençant

IV. La dernière infcription bouftrophédone eft placée fous le n°. V. M. le Baron de la Baftie, qui l'a commentée, la croit d'environ le milieu du V. fiècle avant J. C. Indépendamment CHAP. X. de fes caractéres hiftoriques, elle répond affez bien à cet age, tion boustrophédotant du côté du style, que de celui de la forme de la plupart des lettres. Quant au ftyle, tout eft dans les règles. On ne voit par la gauche. pas, que M. de la Bastie ait eu un motif fufifant, pour y changer vix en vixy. On trouve vinos, pour fignifier la victoire. C'est un fait, dont nous avons deux bons garans dans Euftathe & Henri Etienne.

Les lettres réuniffent un air moderne avec une forme un peu antique. Mais cet air ne doit s'entendre, que comparativement aux infcriptions précédentes. La forme antique ne regarde, que les lettres AAEPE. Encore font-elles déja bien diférentes de leur premier état. Cependant on y observe, de tourner la tête de l'A du côté, où va l'écriture; quoique cela ne foit pas néceffaire, pour le diftinguer de IR, qui prend une figure affez conforme à celle des Latins, ainfi que dans le

marbre de Nointel.

Nous renvoyons ceux, qui feroient curieux d'un plus grand détail fur cette infcription, aux favantes notes, dont elle a été enrichie par M. Bimard. Elle font partie d'une longue Differtation du même Académicien, placée à la tête du premier tome du nouveau tréfor des infcriptions antiques de M. Muratori. Nous n'en empruntons, que la fimple infcription, fans y joindre les portraits, qui l'acompagnent, & qui ne font rien à notre fujet. Voici le texte de l'infcription.

(9) Μανθος Α' θ (10) ευχαρισεῖ Διὶ ἐπὶ νίκει (11) πεντάθλο (12) παιδός.

V. Nous avons dit, que les écritures femblables aux nôtres, Infcriptions de commençant par la gauche, curent cours chez les Grecs, fept à huit fiècles longtems avant que l'écriture bouftrophédone eût totalement toujours de gau

כל

(9) » Manthée fils d'Ethus ofre un don à Jupiter en action de graces de la vic» toire, qu'il a remportée, dans le pen» tathle des jeunes gens. «

(10) M. de la Baftie prouve, qu'ivxae ne fignifie pas fimplement rendre graces: mais de plus faire une ofrande. (11) Le point au milieu de l'O s'eft

avant J. C. alant

perdu, fi jamais il y a été mis. Peut-être
che à droite.
les Grecs le fuprimoient-ils quelquefois, à
la manière des Etrufques. Le à est ici
d'une figure très-fingulière.

(12) Ce font les cinq jeux ou les cinq
combats, dans lefquels s'exerçoient les
anciens, favoit le pugilat, la course, le
faut, le difque & la lute.

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