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preuve,

ceffé d'être en ufage. Pour en faire la nous empruntons seulement la claffe des Rois dans trois infcriptions, de sept à huit cents ans avant J.C. que M. Fourmont a publiées au XV. tome des Mémoires de l'Académie des Infcriptions & Belleslettres. Raportons -les ici l'une après l'autre. La première est conçue en ces termes:

(13) ΒΑΣΙΛΕΣ (14). Θεόπομπος Νικάνδρου, Αλκαμένης Ταλέκλου Rois. Théopompe fils de Nicandre, Alcamène fils de Talécle. La feconde infcription fous le n°. VIL porte:

ΒΑΣΙΛΕΕΣ (15). Σεόπομπος Νικάνδρο, Αλκαμένης Ταλέκλυ. Comme les mêmes Rois font nommés dans ce monument & dans celui qui précéde; nulle diférence dans leur interpréta

tion.

L'infcription fous le n. VIII. nous préfente un nouveau Roi fils & fucceffeur d'Alcamène.

ΒΑΣΙΛΕΕΣ (16). Σιόπομπος Νικάνδρο Πολύδοορος Αλκαμένες. Rois. Théopompe fils de Nicandre, Polydore fils d'Alcamène. VI. D. de Montfaucon fit graver dans fa (f) Paléographie une infcription, que lui avoit communiqué (g) M. de Tournefort, & que celui-ci avoit trouvée sur la base d'une statue, renverfée par terre, dans l'île de Délos. On ne peut pas douter,

(13) Pour Βασιλεῖς.

(14) Remarquez 1°, les E & les
déja arondis; quoique la plupart des
favans reculent le commencement de cet
usage vers le tems de Jules Céfar, &
fon progrès fous Domitien : 2°. la jonc-
tion de deux lettres ensemble: 3°. le B.
femblable aux nôtres: 4°- le A & le P des
Grecs conformes à ceux, qu'on employoit
du tems des premiers Empereurs Ro-
mains: 5°. l'H. fervant de voyelle lon-
gue, ainfi que I'Q. Celui-ci ne paroit pas

à la vérité dans nos extraits: mais il est
fréquent dans les planches, d'où ils font

tirés.

(15) 1o. Barixies eft comme dans l'inf-
cription fuivante pour βασιλεῖς : à moins
que ce ne fût un refte de l'ancien ufage, qui
mettoit deux pour l'a. 2°. Les B,
B, lesz

& les M confervent encore leur ancienne figure. 3°. Malgré l'ufage, où l'on étoit, de fe fervir du; on ne laiffe pas, de lui fubftituer encore le quelquefois, comme on faifoit anciennement. On avoit commencé, d'arondir la tête du P: & cependant on conferve encore l'habitude, qu'on avoit prife, de tourner la tête de l'A du côté contraire, de peur de les confondre. On obferve la même pratique dans la table suivante.

(16) 1°. Le A & le P retiennent à l'ordinaire leur figure antique. 29. On dit Siopompe pour Théopompe : de même qu'on difoit pour és. 32. Deux :• pour un mega, un enfuite pour la même lettre montrent, que l'ufage de l'o n'étoit pas encore général. Il est toutefois dans ces tables le plus commun.

que

que cette infcription ne foit très-ancienne. Elle nous paroit
pourtant, à en juger par les caractéres, un peu plus récente,
que les trois Lacédémoniennes. Nous la repréfentons sous le
n. IX. D.de Montfaucon n'en avoit pas bien (17) lu le com-
s'il en faut croire M. Shuckford, (b) qui à la
mencement,
faveur du digamma Eolique, s'eft flaté d'avoir furmonté une
partie de la dificulté, que le Bénédictin avoit fentie, fans la
réfoudre.

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Infcription de Nointel ou de Bau

delot, ancienne de

? 457. ans avant

VII. En 1672. M. Galland découvrit dans une Eglife d'Athènes un marbre, que M. de Nointel Ambaffadeur à la Porte fit tranfporter à Paris. De-là le nom de marbre de Nointel que lui donnent les Savans. Quelques-uns l'ont auffi apellé marbre de Baudelor parcequ'il paffa dans le cabinet de cet antiquaire, après la mort de M. Tevenot. Jufqu'à nos jours on ne conoiffoit rien de plus ancien en fait d'infcriptions.

:

J.

C.

D. Bernard de Montfaucon, qui en a (i) publié le com- () Palaogr.p.13:5 mencement, croit celle-ci écrite en lettres Ioniques vers l'an 450. avant l'ère Chrétienne. A l'égard de l'age, tous les Savans font à peu près d'acord. Mais quant aux lettres, s'il en faloit juger par le lieu, où l'infcription a été trouvée ; elle

pour

:

(17) Ce favant antiquaire la lit ainfi ΤΑ ΕΝ ΤΟ ΛΙΘΟ ΕΜΙ ΟΚ ETI ΑΝΔΡΙΑΣ ΚΑΙ ΤΟ ΣΦΕΛΑΣ, ou, felon la maniére ordinaire d'écrire le grec : ἐν τῷ λίθῳ εἰμὶ ἀνδριὰς καὶ τὸ σφέλας. Il étoit d'un ufage fréquent chez les Grecs, d'exprimer leurs Infcriptions par un ou plufieurs vers. Ne feroit-ce donc point ici un iambe, dont le premier pié fe trouveroit un peu défiguré par une affez rude Synalèphe, mais qui n'eft tant pas fans exemple? Avant le Σ, & encore plus avant σ, le rò auroit pu devenir long, au moins par licence poétique fi ce n'eft qu'on aime mieux lire xavτ, pour Tò. Outre qu'on a pu mettre un I pour un Y; ce dernier un peu éfacé, n'ofre peutêtre plus qu'un de fes côtés aux yeux du curieux obfervateur. Donnons encore une fois l'infcription en caractéres majufcules, fous cette forme, avant que de la ramener au grec ordinaire.

Ο ΑΥΤΟ ΛΙΘΟ ΕΙΜ ΑΝΔΡΙΑΣ ΚΑΙ ΤΟ ΣΦΕΛΑΣ.

Οἱ ἀυτῷ λίθῳ ἐιμ' ἀνδριὰς καὶ τὸ σφύλας. Je fuis à la méme pierre la ftatuè & la Tome I.

bafe: ou bien, Je fuis la statue & la base, faites de la même pierre. Ce fens paroit plus net & plus noble, que de dire: Ici dans la même pierre je fuis la ftatue & la base. Supore que li du , ne puife être lu par un T: ce qui feroit aur; de même que pas a re' pour fon article, ardea's doit avoir pour le fien. M. Shuckford veut, que la lettreT ait été éfacée par le tems au bout de la ligne, & que l'infcription ait d'abord été conçue en ces termes : 78 αυτό λίθει ειμί ανδριάς και το σφέλασο M. Asku, jeune Seigneur Anglois d'une grande efpérance, & qui depuis peu a revu fur les lieux la même infcription, nous a affuré, que quatre lettres au moins de fon commencement font péries, & même il croit en avoir aperçu quelques traces. Perfuadé qu' irrada eft le mot éfacé en partie, il lit ἐνταῦθα ἐν τῷ λίθω ui ardeias y rò opéλas. Mais quoique TOA changé en A foit ingénieux, irraula paroit un peu forcé. Les E & N fous la forme d'F & d'T font de la peine dans une ligne, ou d'autres E &N non douteux confervent leur figure naturefie. L111

SECT. II.

SEC. PARTIE. devroit plutôt être en caractéres (18) Attiques.Au furplus elle ne renferme que trois ou quatre lettres bien fingulières; fi l'on les compare avec les monumens les plus anciens: & fept tout au plus, fi l'on les raproche de ceux, qui font plus récens..

CHAP. X.

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Comme il ne s'agit ici, que d'un parallèle des plus anciennes écritures; il feroit inutile d'inférer en entier (19) une infcription déja connue du public. Aufsi nous bornons-nous à en donner fous le n. X. les trois premières lignes.

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כל

VIII. Les Savans ont plufieurs fois publié les infcriptions. gravées fur les colones, érigées (20) par Hérode l'Athénien, (18) On peut obferver 1°. des R des l'antiquité la plus reculée. M. Renaudot L & des S aprochant de la figure de celles va plus loin encore. Selon fui, Scaliger des Latins. Le eft conforme aux plus anciens des Grecs. 2°. Le r ressemble au A ordinaire. 3°. Le Z & le ne s'écartent pas de la forme, qu'ils eurent au fiècle d'Alexandre le Grand. 4°. On s'y fert au lieu du Z du K & du Σ, parcequ'Athènes adopta, plus tard que les autres villes, plufieurs des lettres nouvellement inventées.. 5°. L'H tient lieu d'esprit rude. 6°. L'iota foufcrit eft communément exprimé, mais placé à côté de la lettre, fous laquelle il devroit être. 7°. Quoique l' füt inventé plus de trois cents ans auparavant, il n'étoit pas encore reçu dans Athènes. Par-tout l'o en prend la place. 8°. Au contraire le Z le o & le X y avoient cours. 9°. L'E eft conftamment employé aux mots, où depuis près de deux mille ans on fait ufage de Ï'H. 10°. La plupart des mots font féparés les uns des autres par trois points, pofés perpendiculairement.

(19) Ερεχθείδος είδε ἐν τῷ πολέμῳ ἀπόθανον ἐν Κύπρῳ, ἐν Αἰγύπτῳ, ο Φονίκη ο Αλιεῦσιν, & Αιγίνη. Μέγαρος &c. » De la Tribu Eréchthéide, ceux-ci font >> morts à la guerre en Chypre, en Egypa te, en Phenicie, devant Halia, dans l'île d'Egine. Mégare &c. «

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(20) Ces. infcriptions trouvées fur la voie Appienne furent, felon M. le Préfident Bouhier, gravées du tems d'Antonin le Pieux fur deux colones. Hérode amateur de l'antiquité afecta, d'y renouveller Kancienne écriture Artique, comme étant du païs, où elle avoit eu cours. Mais les favans ne conviennent pas, que Ces caractéres foient formés fur ceux de

כן

(k) en raportant plufieurs figures d'an» ciens caractéres Grecs, pour faire voir » leur reffemblance avec les Phéniciens, » & enfuire avec les Latins, s'eft trom» pé für quelques figures de lettres, qu'il a données comme Gréques, & qui affurément étoient Latines. Telles » font celles des colones d'Hérode Athénien, qui fe trouvèrent dans la voic » Appia, & qui font à la vigne Farnèfe.. Elles font Gréques, mais écrites en » caractéres Latins, comme d'autres, qui » fe trouvent à Rome & ailleurs. M. Fa » bretti en a raporté quelques-unes dans »fon Suplément page 465. Dans celle» d'Hérode on a mis le Grec, parce» qu'il ne peut être bien exprimé en let» tres Latines. Dans celle que raporte » Fabretti il eft exprimé par Th. «

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כל

Mais 1°. les ABEZHIKM NOTY font des caractéres communs aux deux. nations, & ils le furent particulièrement au tems de l'érection de ces colones. 2°. Le L étoit certainement en usage chez les anciens Grecs, comme il eft démontré par nos écritures bouftrophédones & autres. °. Les & ne devoient pas paroitre dans une infcription, où l'on avoit voulu faire revivre la plus hauteantiquité. 4°. M. Renaudot avoue, qu'on y voit le des Grecs, lettre qui ne paroit guère dans l'écriture Latine. Elle y eft répétée plufieurs fois, & elle s'y montre fous les figures les plus antiques. Il auroit dû ajouter, qu'il en eft de même du r, du Σ & du X: caractéres particu liers aux Grecs.

Si I'R cft plus commune aux Lasins

à

SEC. PARTIE.

SECT. II.

СНАР. Х.

fur la voie Appienne, comme le monument le plus propre faire conoitre les anciennes lettres (21) Ioniques, & leur conformité avec les Latines. Quoique l'antiquité de ces colones ne remonte tout au plus, qu'aux commencemens du fecond fiècle de l'ère Chrétienne; les antiquaires ont été perfuadés, qu'Hérode avoit afecté, d'employer plutôt les anciens caractéres des Grecs, que ceux de fon tems. C'eft l'idée que s'en font formé Scaliger, D. de Montfaucon, Chishull, Shuckford &c. Nous donnons le commencement de l'une de ces infcriptions. On les peut voir en entier dans la (1) Paléographie. (1) Page Issi Voici l'extrait inféré dans notre planche au n. XI.

(22) ΟΔΕΝΙ ΘΕΜΙΤΟΝ ΜΕΤΑΚΙΝΕΣΑΙ ΕΚ ΤΟ ΤΡΙΟΠΙΟ ΗΟ ΕΣΤΙΝ ΕΠΙ ΤΟ ΤΡΙΤΟ ΕΝ ΤΕΙ ΗΟΔΟΙ ΤΕΙ ΑΠΠΙΑ ΕΝ ΤΟΙ ΗΕΡΟΔΟ ΑΓΡΟΙ Ο ΓΑΡ ΛΟΙΟΝ &c.

Les Scaligers, les Saumaifes & les Montfaucons ont differté trop au long fur l'écriture de ces colones, dont nous ne donnons qu'une partie; pour que nous ne foyons pas dispenfés, de nous étendre fur le même fujet.

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IX. Après avoir comparé divers modèles des diférentes for- Ecriture Gréque mes, que l'Ecriture Gréque a prife fur les marbres; nous fi- des anciens M. niffons ce parallèle au nombre XII. par un morceau d'un très-ancien manufcrit de la Bibliothéque du Roi. Ainfi l'on a fous un coup d'œil les écritures onciales de près de deux mille

ans.

On a récrit les ouvrages de S. Ephrem fur un ancien texte de l'Evangile, encore affez lifible néanmoins, pour qu'on en ait faire graver plufieurs verfets, dont nous donnons de nouveau une portion fufifante. L'antiquité du Mf. fe prouve, non feulement par la forme des caractéres; mais parcequ'il est

pu

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(21) Ils auroient dû dire plutôt les lettres Attiques.

(22) Ουδενὶ θεμιτές μετακινῆσαι ἐκ τῶ Τριοπίου, ὅ ἐσιν ἐπὶ τῷ τρίτῳ ἐν τῇ ὁδῷ τῷ Α'ππίᾳ, ἐν τῷ Ηρώδου ἀγρῷ. Οὐ γὰς λώιον τῷ κινήσαντι.

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כג

כל

Qu'il ne foit permis à perfone, de transporter (cette colone érigée) àTriopio fur la voie Appienne à trois mille

(de Rome, dans le champ d'Hérode. » Car ce tranfport ne fera point avanta» geux à celui qui le fera. «

SEC. PARTIE.
SECT. II.
CHAP. X.

Comparaison des

Grec Latin

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abfolument dépourvu d'efprits & d'accens, dont l'ufage ne devint général qu'au VII, fiècle au plutôt.

Notre modèle renferme (23) les deux premiers versets du V. chapitre de l'Evangile de S. Jean avec le commencement du troifième. La fin du même verfet oubliée par le copiste est rejetée sur la marge interieure du Mf. Le verfet suivant a été porté vis-à-vis fur l'autre marge de la même page. Faute de place, on ne repréfente ici en marge, que le commencement du quatrième verfet. Il ne s'agit pas de favoir, s'il n'y a rien de plus ancien en fait de Mf. Nous en conoiffons, qui le furpaffent en age, & dont nous parlerons ailleurs. Il nous fufit pour le préfent, que ce Mf. foit d'une antiquité avérée.

X. Le XIII. nombre de la planche VI. contient un parallèle alphabets Samari- de fix alphabets, dreffé par Chishull dans ses Antiquités Afiatain, Caldaïque, tiques. Le premier eft le Caldaïque ou Hébreu carré : le fecond. Etrufque rocher le Phénicien ou plutôt le Samaritain.: le troisième & le qua-trième nous ofrent ceux des lettres Gréques anciennes de 500 ans avant J. C. & tournées en deux fens contraires. Le Latin & l'Etrufque ocupent les deux dernières lignes.

Runique.

Les lettres ajoutées après coup à l'ancien alphabet, ou que Chishull fupofe l'avoir été, font furmontées d'étoiles. Nous avons laiffé dans fon alphabet Toscan quelques méprifes qui feront réformées, dans notre alphabet général des caractéres Etrufques.

L'infcription Runique gravée fur un rocher termine cette planche. On la voit fous le nombre XIV. Nous ne pouvons mieux indiquer fon commencement, qu'en difant qu'il forme * d'abord une ainfi tournée. Pour continuer de la lire, il faut faire faire à la pièce une révolution autour de fon centre. Elle

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כן

́» lades, d'aveugles, de boiteux &c. «

Puis en marge, après le nombre gree 38. Kegro ixtiros: en ce tems-là. Ce M... comme on voit, étoit autrefois un livre des Evangiles, diftribué par leçons, pour les Dimanches & fêtes de l'année. Suit le commencement du quatrième verfet : Αγγελος γὰρ κατὰ καιρὸν κατέθετε pour κατέβαινεν εν τι pour τῇ κολυμβήθρα, κα rarero pour iraeart. Car l'Ange def cendoit en certain tems dans la piscine & en troubloit &c. Voyez la Paléographie Gréque pag. 213. & 214.

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