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CHAPITRE

XV..

SEC. PARTIE.

SECT. IL

Alphabets Grees, depuis les tems fabuleux jufqu'au
XV. fiècle: obfervations fur les lettres Gréques
& fur les traits, qui caractérisent leur age.

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Ous ne nous bornons pas, à publier trois alphabets généraux Grecs, qui comprennent les caractéres dont ils fe font fervis pendant près de trois mille ans; nous les acompagnons encore de ceux, que les peuples voifins ont empruntés d'eux. Tels font les anciens alphabets Espagnol & Gaulois, Copte ou Egyptien moderne, Ruffien, Servien ou Cyrillien, Illyrien ou Efclavon & vulgairement de S. Jérome; mais felon le Pape Jean VIII. du Philofophe Conftantin. Tel eft encore le Bulgare & même l'Arménien; quoique fa defcendance du Grec ne foit manifefte, que par raport à quelques lettres. Comme nous ne prétendons point ici donner une nouvelle Paléographie; quatre planches fufiront pour représenter ce qui concerne l'écriture des Grecs & des peuples, qui n'ont prefque fait, qu'adopter leurs caractéres.

I. La première, c'est-à-dire la X. renferme deux alphabets Idée de la plane – généraux, dont l'antiquité remonte aux tems les plus reculés, che X. fans defcendre plus de trois cents ans après J. C. Pour montrer, combien ancien eft l'ufage des liaifons des lettres : nous en faifons graver quelques-unes fur la même planche. Elles font principalement tirées des tables (4) Lacédémoniennes pu- (a) Mém. de Lítbliées par M. l'Abbé Fourmont.

Le premier alphabet général de la planche X. touche aux tems fabuleux de la Grèce & fe termine au fiècle d'Aléxandre le Grand. Nous l'avons formé fur les plus anciennes infcriptions,dont on ait conoiffance.

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Les marbres, les bronzes, & les médailles ont fourni les caractéres, qui entrent dans le fecond alphabet général, commençant au regne d'Alexandre, & finiffant à celui de Conftantin. Les médailles furtout ofrent un très-grand nombre de lettres d'une figure extraordinaire. Les principales fources, où nous les avons puifées; font les recueils de Morel, Gefner, Spanheim, Vaillant, Patin, Tristan, Crophius, Lazius; Har-

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tér. de l'Acad. des Infer. tom. XV. ·

SEC. PARTIE.
SECT. II.

douin, Liébus, Haym, Wildius &c. Les cabinets les plus curieux des Princes d'Europe, cabinets devenus pour ainfi CHAP. XV. dire publics par l'impreffion & par la gravure, nous ont procuré tout ce qu'on peut fouhaiter en ce genre de plus rare & de plus exquis. Ainfi nous ofons efpérer, que ces alphabets feront utiles & commodes à ceux, qui commencent à fe livrer à l'étude des médailles & des infcriptions. Ce n'eft pas une des moindres dificultés, qu'ils aient à vaincre, que les lettres fingulières, dont ils ne favent quelquefois, comment fixer la valeur. Leur embaras à cet égard ceffera prefque toujours; dès qu'ils auront jeré les yeux fur notre planche.

Explication de la planche XI.

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II. Un alphabet général des lettres Gréques, tiré des infcriptions, médailles, Mff. & diplomes, depuis le III. fiècle jufqu'à la ruine de l'Empire de Conftantinople, remplit seul la planche XL. Quelque ample que foit cet alphabet; on auroit pu l'étendre encore davantage : mais il faut fe borner. Cependant il furpaffe de quatre cinquièmes l'unique alphabet géné ral, que D. Bernard de Montfaucon avoit dreffé dans fa Paléographie. On a tâché de donner à celui-ci, de même qu'à tous nos autres alphabets un ordre plus fyftématique. Il confifte particulièrement cet ordre dans l'arangement des caractéres, apartenant aux mêmes lettres, fuivant leur antiquité ou les raports (1) de conformité, qu'ils ont ensemble.

Les deux précédens alphabets généraux ne préfentent, que des lettres capitales. Ce dernier renferme de plus les caractéres d'écriture courante de fept ou huit fiècles. Comme quelques lettres n'ont point d'autre valeur, que la numérique; chaque élément de nos alphabets Grecs eft précédé de celle-ci, & des lettres Latines, qui en marquent la prononciation; lorfque les Gréques ne font pas uniquement réduites, à fervir de nombres. On fera peutêtre étoné, de rencontrer dans un alphabet Grec des lettres, qu'on ne regarde, que fur le pié de Latines. Mais il eft peu de ces dernières, qui n'aient quelquefois été adoptées dans les monumens Grecs. Nous voyons des Mff. entiers, faire

(1) S'il fe trouve certains caractéres un peu trop femblables; c'est 1°, qu'on a voulu marquer la gradation prefque infenfible par laquelle ces lettres ont changé de figure. 2°. La main du graveur, quoique bonne & ordinairement sûre, s'eft quelquefois un peu imitée elle-même; au lieu de rendre le carac

tére, qui lui étoit propofé. Mais ces défauts paroitront rares; quand on comparera en rigueur tous les traits des lertres, dont la reffemblance pouroit fraper du premier coup d'œil. 3°.Il faut encore fe fouvenir, que ces légères variétés fervent à caractérifer les fiècles.

continuellement

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SECT. II. CHAP. XV.

continuellement ufage de lettres, qu'on ne croiroit pas pou- SEC. PARTIE. voir être rangées parmi les Gréques. Tèl eft l'E, même dans des Mff. en lettres onciales, & de la plus haute antiquité. Quelques-unes d'entr'elles n'ayant été découvertes, que pendant le cours de la gravure, n'ont pu ocuper les places, qu'exigeoient leurs figures. On les a donc renvoyées à la fin des lignes avec des marques, qui indiquent les rangs, qu'elles auroient dû naturellement remplir. Quand elles fe fuivent immédiatement , on ne varie point leurs fignes. Mais ils font changés autant de fois ; que les caractéres, auxquels on les fubftitue, font écartés les uns des autres.

Obfervations fur

le nombre des anciennes lettres

Gréques & la fi

gure des épisèmon.

III. Que Cadmus ait aporté (2) feize lettres aux Grecs; c'est l'opinion prefque univerfelle & des anciens & des modernes. Selon eux, les autres furent ajoutées en divers tems: à peu près comme fi l'on augmentoit notre alphabet de quelques voyelles: par exemple d'i & d'e plus ou moins longs, où de confones compofées de plufieurs lettres. Etienne Morin (b), tout d'acord qu'il eft avec Edmond Chishull fur le nombre (b) Exercit. part. des lettres primitives, regarde comme imparfait cet alphabet antique, confidéré par l'autre comme un chef-d'œuvre da Créateur. Les arts alant toujours en fe perfectionant; l'invention des lettres fecondaires fut, au jugement du premier, une fuite de ce que la Grammaire s'épuroit, & des nouvelles réfléxions, qu'on faifoit fur les fons & les lettres, qui devoient fervir à les rendre.

La Grammaire Gréque s'est perfectionée fans doute avec le tems : & l'on obferva, que par l'augmentation faite de quelques lettres à l'alphabet Grec, l'orthographe en devint plus régulière. Il ne s'enfuit pas néanmoins, que l'alphabet Phénicien communiqué aux Grecs par Cadmus, fût alors borné à feize élémens; mais tout au plus qu'il n'y en avoit pas davantage, dont la langue des Grecs ait pu continuer de s'a

(2) Suivant Scuckford, (c) les voyelles longues H&Q font de l'invention de Simonide, tes Ioniens, s'en fervirent les premiers. Selon les fastes de l'histoire Gréque, Simonide vint au monde, la 4. année de la 53. Olympiade: c'est-à-dire (d) 557. avant la naiffance de J. C. La chronologie des marbres d'Oxford le fait fleurir (e) 489. ans avant J. C. Or dans Tome I.

2. cap. 4. p. 183.

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