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SECPARTIE.
SECT. II.

CHAP. XV.

4

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(f) Eufeb.Chron. can. ad 94. 0lymp.

commoder. Au contraire on a lieu de croire, qu'ils reçurent (3) vingt-deux lettres de Cadmus : mais que fix furent prefque: réduites au feul (4) usage, de marquer (5) les nombres.

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(3) Les 24. lettres de l'alphabet Grec étoient depuis long-tems acréditées chez quelques peuples de la Gréce; tandis que les autres s'en tenoient encore aux anciens caractéres. Sous l'archontat d'Euclide l'an 2. de la 94. Olympiade, 403. ans avant J. C. les Athéniens (f) reçurent, par l'entremise de Calliftrate de Samos, l'ufage des 24. lettres de 1 alphabet. Car auparavant, fi l'on en croit Eusèbe, ils n'en avoient que 16. Après qu'on eut adopté, ordinairement plutôt par l'ufage, que par aucun decret folennel, les nouveaux élémens; on ne laiffa pas d'em ployer les anciens. Une même infcription renferma quelquefois des 2 & des KΣ, des O & des 2 pour des O longs. Quand même on ne trouveroit dans un monument, que des O pour des ; il ne s'enfuivroit pas, qu'ils précédaflent l'invention des derniers. Il n'eft point de médaille Gréque, qui égale l'antiquité des tables Lacédémoniennes, publiées par M. l'Abbé rourmont. Cependant on rencontre beaucoup de médailles, où l'on ne fait ufage, que de l'O pour l'. C'est ce qu'on peut vérifier fur un nombre de celles, qui non feulement ont précédé la naiffance de J. C. (g) Spanheim de mais encore g) qui apartiennent aux trois praft.numif.p.116. premiers fècles d après cette époque.

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Quant à la figure dans les plus anciennes infcriptions & médailles, on voit fouvent paroitre le Z fous cette forme . L'z l'emprunte auffi, fur-tout durant le fecond & le troifième fiècle. Le P ainfi figuré eft fréquent fur les anciennes médailles Gréques. Mais fur les infcriptions de la plus haute antiquité, à peine le jambage droit paroit-il naiffant. M. (b) Ibid. p. 99. Spanheim (b) combat Saumaife, M.

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ou de l'épisèmon *. Il est encore vrai que le fut d'un ufage commun depuis environ 400. ans avant J. C. jufqu'à l'empire de Domitien, que dans la fuite il parut moins fréquent, qu'on en découvre pourtant des exemples au troisième fiècle, & même au-delà. Le figma, fous cette figure devint à la mode pour lors mais il fut au plus tard employé dès le tems d'Augufte. Le C tient la place du r dans quelques anciennes médailles de Sicile. Les Latins s'en fervoient auffi au lieu du G. L'U pour l'Y n'eft pas fort rare fur les médailles du troisième fiècle, & fur d'autres encore plus antiques. L'F pour le fe montre fur les médailles des Falifques, peuples de lagrande Gréce, voifins du Latium. M. Spanheim prétend retrouver dans cette F le digamma (1) Eolique ayant la force de IH, & peutêtre de l'V.

(4) C'est l'unique avantage que les Grecs tirèrent conflamment des épisèmen· §. qui répondent aux & des Hébreux & des Phéniciens, Dans'ia fuite ils déplacèrent l'épisèmon † pour le mettre à la fuite de l'o, & lui faire fignifier 900. Il a dans nos Mff. Latins la figure d'un T. dont on auroit ainfi ** rabatu les dez côtés. C'eft aufi la figure du I Runique & de l'ancien T Espagnol.

(5) M. le Préfident Bouhier, dans fa Differtation (k) fur les anciemes lettres des Grecs, reproche à Scali

0.

er, à Saumaife, à Beveregius ; il auroit pu leur joindre Dom de Montfaucon & bien d'autres, il leur reproche dis-je, d'avoir représenté par la lettre F

pisemon Bau, & l'episèmon xxα par un †† ainfi figuré ; au lieu qu'il faloit, à son avis, rendre par cette dernière lettre, Huet & autres, pour avoir eftimé le fig-l'episèmon Rai & §§ par un l'ejisèmon xix-ma en forme de C. plus ancien, que celuici E. On voit néanmoins le premier dans une des infcriptions citées de M. Fourmont, & l'on ne voit nulle part de du même age, Ce dernier fut à la vérité formé fur un figma plus ancien, & dont la figure aprochoit de la lettre Z

a. Pour autorifer fa critique, il (1) cite. Marius Victorinus, qui dit, que le Q. a Até en ufage chez les Grecs, & quil a effé de l'être; quoiqu'il ait été confervé ans leur alphabet auprès du II. Au contraire, fuivant le même auteur, le ș des Grecs, ( M. Bouhier avertit de lire le

CPIT.

SEC. PARTIE.

, CHAP. X V.

262.

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(0) De praft. num.

pag. 90.

IV. Si les lettres Gréques du premier age frapent tout d'un coup par leur figure; elles le font encore plus par la façon, dont elles font panchées de côté : mais non pas de la maniére, qu'elles le furent plus de 600. ans après J. C. Les angles & Age des infcripmême les triangles les caractérisent auffi très-particulièrement. tions & des Mff. Elles deviennent bientôt plus droites & fe partagent en ron- figure de quelques caractérisé par la des & carées : quoique le plus fouvent les mêmes monumens lettres. admettent & les unes & les autres. Les z fans base, dont la ** pointe eft dirigée **en haut, marquent une antiquité très-réculée. Quelques auteurs (m) veulent,que l'Y ne foit pas des pre- (m) Stuckford. miers tems: mais les plus anciens monumens, que nous co- hift. du monde. 1. 4. p. 254. noissions, & ceux qu'ils citent eux-mêmes (2) prouvent tout (n) Ibid. p. 261. le contraire. Auffi Spanheim (0) foutient-il, d'après Ariftote & plufieurs autres auteurs, que l'Y étoit du nombre des letttes Cadméennes. Cependant la place, que l'Y tient dans l'alphabet Grec, femble nous anoncer, qu'il y fut ajouté après coup; quoiqu'il fût emprunté du vau ou de l'épisèmon Čav. *,) eft la marque de leur nombre VI. Victorinus ajoute, qu'autrefois le C tenoit lieu du G. On difoit lece pour lege. Cet ancien s'énonce (p) ailleurs encore plus précisément. F. verò, G, & Q, in Ġracis etiam litteris fuiffe & nunc effe. Sed G. numerum VI. ( Sic lege pro numero VI.) Q. nonaginta fignificare, F. autem c. De-là M. le Préfident conclut, que mal-à-propos on a exprimé par la lettre F le nombre VI. qui devoit l'être par un G. & que cette dernière figure n'a être commune aux episimon βαῦ & κόππα. Mais il n'a pas prouvé cette incompatibilité. A la vérité les ἐπίσημον βαῦ & xéna ont été diférens dans leur origine: s'enfuit-il que leur figure n'ait pas pu dégénérer, & même devenir femblable? Les favans repris par le Magiftrat n'ont

gure Γεπίσημον βαϋ

pu

Ba au lieu que, dans les anciens Mff.
Grecs, fignifie LXXXX. Le Mf. Grec
63. de la Bibliothéque du Roi en lettres
onciales, pour marquer 90. emploie or-
dinairement cette figure §; tandis qu'il
ne fe fert que d'une espèce d'S pour l'epi-

sèmon Bau. Ce Mf. eft du IX. fiècle
comme il eft aifé de le prouver, par les
Saints dont on y célébre la mémoire ;
quoique D. Bernard de Montfaucon lui
acorde un fiècle de plus. Le beau Mf.
Grec de l'ancien Teftament de S. Ger-
main des Prés, écrit au V. fiècle en ufe
continuellement de même. C'est furquoi
l'on trouve un grand concert entre les
Mff. Grecs; du moins par raport au plus

anciens.

Parmi les Latins, celui de Gellone, maintenant de l'Abbaïe de S. Germain des

G

G

(p) Ars Gramm, (P) Ars Gramm,

p2468.

S

le nombre VI. En cela il eft d'acord avec t
le 1311. & le 3836. de la Bibliothéque
du Roi. Le premier porte des marques du
VII. fiècle. Le fecond en caractéres Lom-
bardiques n'eft pas moins ancien : mais
la figure §§ pour VI. s'y trouve plus ra-
rement. A ces Mff. on pouroit en join-
dre beaucoup d'autres Latins, qui em-
ploient pour exprimer Vi. le même cara-

pas ce de l'étissus Bau fut IF, & celle du
Xéna le Q. Mais ces deux lettres pri-
rent infenfiblement la même forme, à la
faveur de l'addition & du rétranchement
de quelques traits. Nos alphabets Grecs
généraux montrent la fucceffion de ces
changemens. Du refte chez les Latins,
dans les manufcrits & les chartes du pre-
mier age; le G. vaut ordinairement VI.
& répond par conféquent à l'épisèmonetére.

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SEC. PARTIE.

SECT. II.

CHAP. XV.

(q) Hift. du mon

de. l. 4. p. 255..

Mais comme la prononciation des Orientaux, des Grecs & des Occidentaux (6) mêmes, varioit fur cette lettre ; cela fut caufe, qu'ils en firent deux & même trois. L'F, qu'on prétend (9) avoir été inventée par les Eoliens, n'étoit que l'épisèmon Cau, dont ils firent un ufage fingulier, en l'inférant entre deux voyelles, pour en empêcher le concours.

Les lettres perlées, ponctuées & nouées anoncent les regnes des fucceffeurs d'Alexandre. On ne laiffe pourtant pas, d'en rencontrer fur les médailles & fes aneaux Grecs, fabriqués. (r) Antiq. expl. fous (r) les Empereurs Romains. Du tems des premiers Cefars 1.3.part. 2. p.228: les lettres font remarquables par leur netteté, leur proportion & la régularité de leurs traits. Leur reffemblance avec nos capitales ou majufcules peut prefque fufire, pour les diftinguer. (5) Paleograph. D. Bernard de Montfaucon (s) doute, fi avant le premier fiècle 1.2.cap. 6.p.152. on fit jamais ufage de l'* à deux traits. Sur un grand nombre d'infcriptions, antiques,qu'il avoit examinées ; jamais une seule lettre de cette forte ne s'étoit oferte à fes yeux. On en a découvert depuis d'un age, qui remonte beaucoup au deffus de celui des médailles & des marbres, dont il avoit vu les caratéres. Il eft vrai que cet † n'étoit pas encore fi arondî. Mais il le fut au plus tard, dès le tems d'Alexandre le Grand.

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Parmi les monumens depuis J. C. ceux, où l'on obferve en même tems le Σ & l' ainfi figurés, font communément les plus anciens: quoique ces deux caractéres fe trouvent encore, quelquefois réunis jufqu'au V. fiècle, furtout en Orient. L's rond, le ou figma caré & l'tt, après avoir pris infenfiblement le deffus, devinrent ordinaires fur les médailles & les marbres aux IV. & V. fiècles, même en Orient. Car eh Occident ils commencèrent à être à la mode, dès les premiers. tems des Empereurs Romains; lorfquo'n y faifoit usage des lettres Gréques. Tous ces caractéres eurent auffi cours en Orient avant la naiffance du Sauveur. D. de Montfaucon nous affure, que les lettres A E

(6) Les Latins reçurent de bonne heure l'F, I'H & I'V au nombre des lettres de leur alphabet. Le G. & le Qy furent auffi admis, & peutêtre plutôt, qu'on ne penfe ordinairement. Mais PX, IY & le Z n'y parurent qu'affez tard, fur le pié qu'elles font maintenant. L'origine

ne paroiffent jamais fous cette

des lettres Latines & leur defcendance des Gréques une fois conftatée; il en réfulte, que celles dont on vient de parler, n'étoient pas auffi récentes dans la : Gréce, que l'ont cru diverses auteurs: fur-tout fi l'on fait atention aux lettres. Etrufques, où elles se retrouvent..

forme dans les Mff. Il ne faut les chercher, que dans les infcriptions, au moins du tems de l'Empire Romain. On y observe auffi des. L. élevés au deffus de la ligne, des §, des t, & des aprochans de nos lettres majufcules en écriture courante. L'SS au refte eft de toutes la plus fréquente. Elle commença deflors à s'élargir & à s'arondir par le milieu, même dans les infcriptions. Delà eft venue fans doute l'μ d'écriture courante, fi elle n'étoit pas encore d'ufage.

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M

N

¶A

M.

**A

Quelque ordinaires que foient les A, femblables à ceux des §§ Latins, dans les infcriptions Gréques; D. de Montfaucon n'en avoit jamais vu dans les Mff. copiés par les Grecs. Tou- * jours, felon lui, () ils prennent ou cette forme ou celle(t) Ibid.l. 3.cap.16. cit & font faits à deux traits (u) dans les Mff. antérieurs au (u) Lib. 4. cap. 16. commencement du X. fiècle. Mais dans ceux, qui y font pof- tt térieurs; ces lettres font formées d'un feul trait. On verra pourtant dans un des modèles de notre XII.. planche des ** ** ainfi figurés. Si jamais nous n'avons vu dans les Mff. Grecs d'E parfaitement carés, non plus que (x) Dom Bernard de (x) Lib. z. cap. 6. · Montfaucon ; le Mf. du Roi n°. 63. nous en ofre au moins p. 167. fous cette forme. Sur les médailles (y) du III. fiècle on découvre, au jugement de cet habile antiquaire, des traces d'écriture courante: par exemple & pour ou. Mais à compter depuis Alexandre, ces caractéres compofés fe rencontrent assez fouvent. Du IX. fiècle aux X. & XI. les Grecs fur leurs monoies & dans des expreflions purement Gréques, firent ufage des lettres Latines b, F, L, m, n, R, S. Ainfi parle D. Bernard de Montfaucon. Mais la plupart de ces lettres, font incomparablement plus anciennes fur les médailles, fans y être pourtant ordinaires.

On croit communément, que l'ufage des accens & des efprits ne s'eft introduit dans les Mff. Grecs, qu'au VI. siècle ; parcequ'on en trouve du VI. où ils ne paroiffent pas. Leur origine eft néanmoins, de l'aveu des favans, beaucoup plus antique, & l'on ne pouroit rien conclure contre l'age de Mff. marqués, d'accens; s'ils portoient des caractéres d'un age plus reculé. Peutêtre même auroit-on tort, fous ce feul prétexte, d'en rabaiffer quelques-uns au deffous du V. ou VI. fiècle. Cependant comme au VII. l'ufage des accens devint général ; on ne peut fe difpenfer, de fixer au moins à ce fiècle les M qui en font dépourvus..

(y) Ibid. p. 1754

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SEC. PARTIE.

SECT. II.

CHAPITRE

XVI.

Parallèle des plus anciens M. Grecs de France,
d'Angleterre, d'Allemagne, de Hollande
& de Suiffe.

A

VANT que de paffer aux alphabets étrangers, qui tirent du Grec leur origine; nous croyons devoir mettre en parallèle les plus anciens M. Grecs de France, d'Angleterre, d'Allemagne, de Hollande & de Suiffe. Comme la fupreffion des accens paffe pour un des fignes d'antiquité le moins équivoque ; nous n'admettons aucun modèle, dont l'écriture ne foit marquée à ce caractére: fi ce n'eft qu'elle en porte d'autres, qui paroiffent également avantageux, & qu'il n'y ait au moins quelque fujet de douter, fi les accens n'ont pas été ajoutés après coup.

Le fecond figne d'une haute antiquité dans les Mff. Grecs & Latins, c'est que les mots n'y foient point diftingués les uns des autres. Ce caractére eft prefque fans exception dans tous les modèles de cette planche. A peine y découvre-t-on dans les derniers quelques légers commencemens de l'ufage contraire.

Le troisième figne d'antiquité eft que l'écriture foit onciale & furtout carée ou ronde, & non panchée ou alongée. C'est encore le caractére univerfel de tous nos modèles.

Nous aurions rendu notre parallèle plus complet; fi nous avions été à portée, d'y faire entrer les Mff. d'Italie. A leur défaut, nous nous bornons à ceux d'Angleterre, pris d'après le catalogue de la Bibliothèque du Roi par Cafley, à ceux d'Allemagne, d'après le catalogue de la Bibliothèque de l'Empereur par Lambecius, à celui de Leyde en Hollande, figuré dans l'ancien Teftament Grec de M. Mill, à celui de Zuric en Suiffe, d'après le modèle, publié tout récemment par M. Breitinger, dans fa lettre à fon Eminence M. le Cardinal Querini, enfin à ceux de la France, dont nous avons tiré tous nos modèles fur les originaux.

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