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antiquité, qu'aucun autre ne pouroit juftifier par un auffi bon titre; nous ne prétendons pas pour cela l'élever au deffus de tous. Nous croyons au contraire, que pour juger désormais plus furement de leur age; on peut partir de la date, qu'il nous donne avec la dernière précision.

s'agiroit donc plus, que de lui contefter trente ou quarante années: objet de peu de conféquence fur une fi grande antiquité. Cela vaut-il la peine, de recourir à des fupofitions, qu'on peut nier avec autant de fondement, qu'on les avance: Enfin le Mf. entant qu'acompagné de notes

& de commentaires, eft unique en fon
genre. On défie d'en citer un feul abfo-
lument femblable. Ce n'eft donc pas la
copie d'un Mf. plus ancien. S'il s'en trou-
voit; les favans n'auroient pas ignoré jul-
qu'à préfent le jour & le mois de la mort
de Timothée Salophaciolus.

SEC. PARTIE,
SECT. II,

L

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Alphabets immédiatement dérivés du Grec.

Es alphabets renfermés dans cette planche font au nombre de dix. Quoique prefque tous foient généraux : nous ne prétendons point, par raport à chacun d'eux, avoir épuifé la matiére.

I. L'alphabet Gaulois tient le premier rang dans notre XIII. planche. Il est tiré d'une infcription trouvée à Rome & publiée dans le livre, intitulé Roma fubterranea & dans les infcriptions antiques (4) de Fabretti. Elle a depuis été donnée par (b) D. Mabillon, par (c) D. Ruinart & par (d) Jaque Martin. Nous acordons la préférence à la gravure de Fabretti; parce qu'ayant eu fous les yeux le monument antique; il eft à préfumer, que rien ne manque aux caractéres du côté de l'exactitude & de la vérité.

Avant que les Romains se fuffent emparés des Gaules; les habitans du païs ne mettoient rien par écrit, de ce qui concernoit leur Religion. Seulement ils faifoient quelque ufage (e) de l'écriture, dans leurs afaires publiques & privées. Mais quelle étoit cette écriture, quels en étoient les caractéres, & quels monumens en refte-t-il ? Les plus anciens, dont on ait conoiffance, font en écriture Romaine. Tous font postérieurs à la conquête des Gaules par Jule Céfar. L'écriture, dont on foit dans la plupart de ces contrées avant les Romains, étoit

Alphabet des Gaulois : quelle étoit leur écriture mains? (a) Pag. 390. (b) Muf. Ital.. 1. I. p. 139.

avant les Ro

(c) De re diplom. nov. edit. p. 637.

(d) Relig. des Gaul. l. 1. p. 396.

(e) Cafar. com ment. l. 6. cap. 25

SEC. PARTIE.
SECT. II.
CHAP. XVII.

néanmoins auffi diférente de la leur, qu'aprochante de celle des Grecs. On a fujet de croire, qu'elle ne fut pas tout d'un coup entiérement abolie. D. Mabillon regarde comme le feul monument de cette écriture, fur la fincérité duquel on puiffe compter, l'infcription du tombeau de Gordien,meffager ou courier des Gaules, qui foufrit, dit-il,au III. fiècle le martyre avec toute fa famille. Que l'infcription (1) du tombeau de Gordien foit fincère; c'eft furquoi les favans ne contesteront pas aparamment. Mais ils pouront révoquer en doute, qu'elle ait été écrite en caractéres Gaulois. Ce n'eft pas l'unique monument, (f) Marmor. Pi- où l'on découvre (f) des infcriptions en Latin, dont les lettres faur. p. 69. font partie Gréques & partie Latines. On en verra quelques exemples dans le volume fuivant. En atendant nous alons donner l'infcription (2) tirée de Fabretti fans prétendre nous déclarer ni pour ni contre l'opinion de ceux, qui la croient Gauloife. Nous en remettons abfolument la décifion au jugement des antiquaires. Mais le monument, dont nous faifons ici graver le modèle & l'alphabet

(1) Ce n'eft pas là fans doute l'écriture, dont les Gaulois avoient coutume d'ufer au troisième siècle. Quand ils dreffoient

lonies Gréques que les Suiffes; plufieurs favans, & fur-tout Lipfe & Glarean nient, que les tables (k) écrites en lettres Gré

(8) Dig. lib. 32. des actes (g) en leur langue, ou qu'il ériques, & trouvées dans leur camp, après

leg. 11.

geoient des monumens publics; alors ils employoient les caractéres Romains. Mais avant la conquête des Gaules par Céfar, l'écriture Gréque y étoit ordinaire. Des peuples entiers de ces vaftes contrées ignoroient la langue des Grecs, & ne laiffoient pas de fe fervir de leur écri(1) Comment. l. 5. ture. Aufli Céfar fit-il tenir une lettre (h)

(1) In lib. 1. com

ment.

(k) Caf. Comm. lib. I. (1) Animad. in antiq Etrufc. frag. n. 38.

(m) Ibid. p. 63. (u) Palaograph. p. 237.

(0) Ibid. p. 315.

en langue Gréque à Quintus Cicéron,
affiégé par les Gaulois. Si la langue &
l'écriture des Grecs leur euffent été éga-
lement familiéres ; c'auroit été mal s'y
prendre, pour empêcher, que les deffeins
des Romains ne leur fuffènt découverts
par cette lettre ; en cas qu'elle vînt à
être interceptée. On ne comprend pas
comment Manuce (i) & quelques autres
modernes ont pu employer ce fait, pour
prouver que les Gaulois fe fervoient, non
feulement des caractéres, mais encore
de la langue des Grecs. Quoique les
Gaulois, dont il s'agit ici, fuffent plus
feptentrionaux & plus éloignés des co-

la victoire de Céfar, fuffent auffi en cette langue. Ce fentiment paroit d'autant mieux fondé au docte (1) Allatius, qu'on rencontre dans cette partie des Gaules des infcriptions inintelligibles. Ce qui ne feroit pas ; fi elles réuniffoient enfemble la langue avec les lettres Gréques. Telle est une pierre (m) proche de Tarentaife. Cette infcription au refte paffe, pour avoir été gravée en la langue des anciens Bourguignons, qu'on n'entend plus. Si les caracteres Grecs, employés dans l'infcription fupofée Gauloise ont un air étranger; cela n'eft pas furprenant puifque les (n) Mff. Grecs, écrits en Angleterre ou en France, vers le VIII. ou IX fiècle, font aifés à diftinguer des autres par leur pérégrinité. Il faut en dire autant des Mff. Grecs, écrits (o) en Egypte ou en Chypre depuis le X. fiècle.

(2) » Si l'on veut rendre l'infcription lettre pour lette, il faudra lire ainsi : que

que nous y avons puifé, pouront leur aider à prononcer fur la question avec connoiffance de caufe.

OHG YUPSHAYVC VAMHELVIGHVGH YRV
XAT VCIT PUHбE CVMAMHAHATWIA
QUHE CCVPI HY TAKE

3 УОФНЛААРСНАА АФЕСНТ

SEC. PARTIE.
SECT. II.
CHAP. XVII.

Alphabet Efpa

II. La feconde colone de notre planche représente l'alphabet des anciens Espagnols, tiré de leurs monoies, antérieures gnol tiré des mé& contemporaines à la domination des Romains. Nous l'a- dailles. vions d'abord dreffé fur celui, que Don Naffarre grand Bibliothécaire du Roi d'Espagne avoit (p) formé, d'après divers (p) Bibl. univ. de monumens antiques. Il avoit rangé ces lettres fous vingt-qua- prolog. fol. 6. & la Polygraph. Efp. tre nombres, fans marquer précisément, à quel élément de l'alphabet il prétendoit les raporter. Il n'étoit pourtant pas ordinairement dificile, de deviner là-deffus fon intention. Nous avons cru devoir aporter plufieurs changemens, à l'ordre & à la valeur, qu'il paroit avoir voulu donner à plusieurs de ses caractéres.

THIS. GORDIANUS GALLIE NUN-
SIUS, JUGULATUS PRO FIDE
CUM FAMILIA TOTA. QUIESCUNT
IN PAKE. YTHFILA ANCILLA FE-

CIT.» Où, pour le dire en paffant, on
» voit que le C des anciens fe pronon-
ȍoit fortement comme un k ou un q ;
& qu'ils difoient pake pour pace, &c. «
La Religion des Gaulois liv. 1 p. 41.

feroit atribué qu'aux fépulchres des mi-
litaires. 2°. Ce n'eft pas ici le tombeau
de Gordien feul c'eft encore celui de
toute la famille. 3°. Le défigne plutôt
le fépulchre d'un Payen, que d'un Mar-

tyr

feqq.

(q) Relig- des Gaul. l. 1. p. 39. 40.

(r) Lib. 2. differt.

(s) Odyss. lib. 12.

de J. C. Il nous femble donc plus probable, que This eft un terme originairement Grec & peutêtre fatinifé ou 47. gallicifé. Les Latins ne faifoient nulle D. Mabillon a relévé l'auteur du Roma dificulté, d'emprunter des Grecs les mots, fubterranea fur quelques termes, qu'il qui manquoient à leur langue. Or is avoit mal lus: mais à l'égard du premier veut dire un amas. Homère (s) l'emploie, mot de l'infcription, il lit hic avec lui. D. pour fignifier un tas d'offemens d'hom- v. 45. Jaque Martin foutient, qu'il faut lire IS mes. L'aplication, qu'en avoit fait un auprécédé du, que les Grecs (q) ne man-teur fi célébre, fufifoit, pour qu'on s'en quoient jamais de mettre à la tête de toutes les épitaphes. Ainfi il enchérit fur les corrections faites par Dom Mabillon à la maniére de lire de l'ancien éditeur. Mais 1° fi l'on vouloit s'en raporter à Jofeph Laurent dans (r) fa Polymathie, le ne Tome L

fervit, comme d'un mot confacré défor-
mais à cet ufage. Dans les infcriptions
on afectoit volontiers des expreffions an-
tiques. Au furplus il faut fous-entendre
un point après This comme avant &
après Tihphila ancilla fecit.

Vuuu

1

SEC. PARTIE..
SECT. II.

Peu contens de cette première opération, nous avons recueilli un grand nombre d'autres caractéres des anciennes méCHAP. XVII. dailles Efpagnoles. Nous nous en fommes fervis, pour réfondre entiérement cet alphabet, & l'enrichir de plufieurs lettres fimples & doubles, qu'on pouroit confondre avec les premières. Nous n'ofrons au refte ce travail au public, que comme un foible effai, où beaucoup de chofes font hafardées & données à la conjecture: quoique la plupart paroiffent certaines. A l'égard même des lettres douteufes; nous ignorons, qu'on ait rien publié de plus exact.!

Alphabet Gothi

las..

(t) Prefat. in

III. La troisième colone eft remplie par l'alphabet Gothique, dit d'Ulphi- que d'Ulphilas.. Après avoir délibéré, fi nous ne le renverrions pas aux Latins, dont il emprunte quelques lettres; nous nous fommes déterminés, à le ranger parmi les caractéres immédiatement tirés du Grec, qu'il adopte en plus grand nombre. Hickes (1) donne à cet alphabet le nom de Moefogothicum à Gram. Anglo-Sax. caufe d'Ulphilas (3) fon inventeur, Evêque des Goths, établis en Moefie. Cependant, felon lui, le fameux Mf. des Evangiles, publié par Junius, & qui apartenoit au Monaftère de Werden dans le Duché de Berg, fut écrit par un Alleman, & nullement par Ulphilas ou quelqu'un de la nation des Goths. Ainfi cet alphabet devroit moins paffer pour Gothique, que pour Teutonique. Il femble en effet que l'Espagne, après avoir été fi longtems fous la domination des Vifigoths, dont il nous refte plufieurs monumens, devroit nous ofrir quelques-uns de ces caractéres. Néanmoins elle ne nous en fournit aucun. De toutes les lettres de l'ancien Gothique, il n'en eft que deux, qui ne paroiffent pas évidemment tirées des alphabets Grecs & Latins. Ce font les caractéres & †, qui peuvent toutefois. s'y raporter. Le premier a prefque la valeur du Q. des Latins, + de la figure duquel il ne s'écarte pas beaucoup, & le second du ou du o des Grecs, dont il ne s'éloigne pas confidéra

Alphabet Cophtique...

blement.

Φ

IV. L'alphabet Cophtique ocupe la quatrième colóne. Au-cun alphabet étranger n'adopte plus clairement toutes les lettres:

כל

(3) » Les Goths ne reçurent l'ufage des » lettres, que d'Ulphila leur Evêque 370. ans après J. C. felon le témoi»gnage exprès de Socrate : ( Hift. Eccl. 32.1 4. C. 33.) de forte que l'opinion

i

"

» d'Olaus fur l'antiquité des lettres Gothiques eft fans aucun fondement. «. Shuckford, Hift. du monde sacrée & prof. tom. I. l. 4. p. 219..

SEC. PARTIE.

SECT. II.

Gréques: quoiqu'il imprime à quelques-unes des traits finguliers, & même à la plupart un tour, qui caractérise leur péré grinité. Aux lettres Grèques fe joignent fix (4) autres caracté- CHAP. XVII. res,destinés à rendre les fons propres, tant aux anciensEgyptiens, qu'aux Arabes, fous la domination defquels l'Egypte eft affer

vie depuis tant de fiècles. Walton (u) relève Kircher, pour' (u) Bibl. appar. avoir confondu les anciennes lettres des Egyptiens avec les Prolegom. 2. n. 18Cophtiques, qui font visiblement dérivées des Gréques. Les lettres de l'ancien Egyptien étoient très-diférentes de celles des Cophtes, comme on en juge par quelques monumens antiques. Mais il eft dificile d'ajouter foi à ceux, qu'on trouve dans le livre intitulé la Bibliothéque Apoftolique du Vatican.` Son auteur a peutêtre mieux rencontré ; lorfqu'il dit en général, que les Egyptiens avoient emprunté leurs caractéres épiftolographiques des Hieroglyphes, & qu'il avance en particu lier d'après Plutarque, que la première lettre de leur alphabet étoit un Ibis, portant le bec à fes jambes : ce qui figuroit une forte de triangle. Voilà pourquoi, felon lui, chez les Grecs & les Latins l'A prenoit une forme triangulaire.

V. Notre cinquième colone renferme l'alphabet Ruthénien ou Servien. On l'atribue vulgairement à Cyrille, dont on lui fait auffi porter le nom, parcequ'il avoit rendu les livres faints en cette langue & dans ces caractéres. Ils font au fond les mêmes, que ceux des Grecs; quoique d'un goût un peu diférent. On en compte une dixaine, qui leur font abfolument étrangers; mais dont la moitié fe réduit à des lettres liées. Il en eft à peu près de même du Ruffien & de l'Efclavon. On trouve des Mff. en ces langues & en ces écritures.

Les raports de nos trois alphabets sont sensibles, mais le dernier s'écarte davantage du Grec. On en jugera par la comparaifon des 5. 6. 7. 8. colones de la planche XIII.

L'alphabet Ruffien eft double. L'un repréfente les caractéres, dont on ufe dans l'impreffion, l'autre l'écriture courante.

(4) On pouroit les réduire à cinq; parceque le dei & le dau fe confondent enfemble. Cependant les auteurs en comptent au moins fept étrangers au Grec. Mais le fei eft réellement le 90. des Grecs. Sa valeur numérique prouve, qu'il doit fuivre immédiatement le П:

quoiqu'il ne foit que la 26. lettre de cet
alphabet. Il en eft du fei comme du so,
qui fervent aux Cophtes de nombres & de
lettres. D'où l'on peut conclure, que ces
élémens avoient l'un & l'autre ufage chez
les Grecs; lorfqu'ils introduifirent leur
alphabet en Egyp

Alphabets Servien, Efclavon

Ruffien, & Bul

gare.

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