Leur défendons seulement de paraître Plus de deux fois par chacun an: Au théâtre une fois, pour être hués peut-être, III. Après cette réforme et par cette ordonnance Sûrs qu'il prendra les plus mauvais. IV. Entre nous convenons que Brizard désormais Bellecour en lui-même aura moins confiance, V. Comme Vellenne a l'air docile, Qu'on s'y fait, qu'il peut être utile, Et que malgré ses soins, la triste d'Épinay1 Nous le gardons, sous la loi très-expresse VI. Pour la Dubois, qui croit que dans la vie C'est bien jouer la comédie, Et qui compte tous ses moments Par son caprice et sa folie, Lui défendons de fatiguer l'amour. L'amour la fatigue à son tour. Quoique au théâtre elle soit fort jolie, 1. Jolie, mais mauvaise actrice qui vient d'épouser Molé. (GRIMM.) 2. Il a eu des aventures galantes avec cette actrice. (ID,) Le plus beau buste à la fin nous ennuie; Un visage baigné de larmes Le cri perçant de la nature, C'est sa douleur qui plaît et non pas sa figure. Sur ce principe ordonnons à Dubois De ne changer d'amant qu'une ou deux fois par mois, Clairon nous a fait voir, et la chose est certaine, Peut ressembler à la nature ; On aime une heureuse imposture; Mais que Dubois prenne un autre chemin, Et que chacun de nous en ami l'avertisse Que pour devenir bonne actrice, Ce n'est pas tout d'être catin. VII. Ordre à Sainval d'avoir plus de noblesse, De ne pas nous chanter son rôle avec tristesse De crier moins pour toucher davantage, VIII. Durancy fit fort mal quand son mauvais génie Nous l'avouons pourtant, quoi que le public pense, Mais son organe est trop ingrat. Lui promettant que si, par fantaisie (Ce qui peut-être arrivera), Nous osions tout à fait chanter la tragédie, IX. Donnons avis à la Préville 1 Dont les nerfs sont trop délicats, Pour qu'enfin son amant passe dans d'autres bras. X. Désirant faire droit sur l'instante requête Consentons qu'elle joue, et laissons au parterre, En lui donnant cet avis salutaire XI. Comme la Doligny nous rend tous mécontents De voir s'établir cet usage, Elle force à la respecter. A la vertu qu'on ne peut imiter L'on n'aime point à rendre hommage. 1. Mme Préville avait fait infidélité à son mari, qui en était au désespoir, pour Molé, qui vient de la quitter pour Mlle d'Épinay. Mme Préville a pensé en mourir de douleur. Elle vient de se raccommoder avec son mari. Toutes ces importantes révolutions sont connues de tout le public, qu'elles occupent et intéressent. (GRIMM.) 2. Il l'a fait débuter l'hiver dernier dans la tragédie, lui promettant d'avance les plus grands succès; mais, en cothurne comme en brodequin, elle a paru également mauvaise. (ID.) XII. Fanier la suit de loin, mais son ami Dorat Fréquente trop souvent chez elle. Que sait-on ? Il peut plaire; il est jeune, elle est belle; Ah! quel plaisir si sa sagesse Parmi nous, c'est une bassesse Vous avez sous les yeux un si noble modèle: Et semez dans votre printemps; XIII. La Bellecour, cette lourde Finette, Se défera des rôles de soubrette En faveur de Luzy, qui, jouant plus souvent, A sa minauderie, à sa prétention : L'air emprunté gâte toujours les grâces, XIV. Fanier travaillera, c'est chose essentielle : XV. Du reste, désirant soulager la Gautier 2 Qui se plaît dès longtemps, et plaît dans son métier, Vu, sans d'autres raisons, et son air et sa forme, 1. Aujourd'hui la femme de Bellecour. Fameuse courtisane en son temps. Son air effronté a toujours fait tort à sa beauté. Elle n'a jamais été bonne actrice; mais elle devient tous les jours plus grosse et plus détestable. (GRIMM.) 2. Ou Mme Drouin. Elle joue depuis quelques années les rôles de caractère avec succès. (ID.) D'apprendre incessamment les rôles des Grognac, Elle doit s'y résoudre avec pleine assurance. XVI. Enjoignons au surplus, pour l'exemple des mœurs Qu'aucune actrice en son humeur lubrique, N'aille par avarice ou bien par politique Lorsque avec adresse une actrice Quand elle l'apprivoise, il ne serait pas beau XVII. Item pour l'avenir, mais très-expressément, De faire leurs marchés ou quelque arrangement, D'y laisser échapper quelques mots indécents. XVIII. Calculant avec soin nos besoins, nos ressources, Et sur Lemierre et sur Sivry 1, Dont les talents n'emplissent pas nos bourses; Comptant d'ailleurs sur l'indulgence 1. Poinsinet de Sivry, cousin de Poinsinet, sorcier, auteur de quelques mau vaises tragédies. (GRIMM.) |