Chez ANTOINE-CLAUDE BRIASSON, rue S. Jacques,
à la Science & à l'Ange Gardien.

M.

D C C. XLVII.

Avec Approbation & Privilege du Roi.

PRÉFACE

DE LA

SECONDE EDITION.

TOUTES

OUTES les bonnes maximes font dans le monde dit Pascal, il ne faut que les appliquer; mais cela eft trèsdifficile. Ces maximes n'étant pas l'ouvrage d'un feul homme, mais d'une infinité d'hommes différens, qui envisageoient les chofés par divers côtés, peu de gens ont l'efprit affez profond pour

concilier tant de vérités &

les dépouiller des erreurs dont elles font mêlées. Au lieu de fonger à réunir ces divers points de vûe, nous nous amufons à difcourir des opinions des Philofophes, & nous les oppofons les uns aux autres, trop foibles pour rapprocher ces maximes éparses, & pour en former un fyftême raisonnable. Il ne paroît pas même que perfonne s'inquiéte beaucoup des lumieres & des connoiffances qui nous manquent. Les uns s'endorment fur l'autorité des préjugés, & en admettent même de contradictoires, faute d'aller jufqu'à l'endroit par lequel ils

se contrarient: & les autres paffent leur vie à douter & à difputer, fans s'embarraffer des fujets de leurs difpu

tes & de leurs doutes.

Je me fuis fouvent étonné, lorfque j'ai commencé à réflechir, de voir qu'il n'y eut aucun principe fans contradiction, point de terme même fur les grands fujets dans l'idée duquel on convint. Je difois quelquefois en moi-même il n'y a point de démarche indifférente dans la vie. Si nous la conduifons fans la connoiffance de la vérité, quel abîme! Qui fait ce qu'il doit eftimer, ou méprifer, ou haïr,

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