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George Dandin, le Bourgeois gentilhomme; et | tufe, le Bourgeois gentilhomme, le Malade imal'auteur a cherché du comique dans la vivacité ginaire. Mais la nature est inépuisable, et beaude son intrigue. >>

Avant Molière, quelques poètes s'étaient essayés dans la peinture des caractères : Maréchal avait donné le Railleur (1637), Tristan le Parasite (1654), et Corneille du Menteur avait fait un chef-d'œuvre. Molière, avec son esprit perspicace, son observation pénétrante et son étude incessante du cœur humain, mit en scène l'Étourdi, le Misanthrope, l'Avare, le Tar

coup d'autres trouvèrent à glaner après lui dans un champ si fertile. C'est ainsi qu'on vit successivement le Joueur et la Coquette, de Regnard; l'Opiniâtre et le Grondeur, de Brueys; le Glorieux, le Médisant et le Dissipateur, de Destouches; le Méchant, de Gresset; le Paresseux et le Complaisant, de de Launay; l'Homme à bonnes fortunes, de Baron; le Babillard, de Boissy; la Femme d'intrigues, de Dancourt; le

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Negligent, de Dufresny; la Femme jalouse, de | Desforges; puis les Plaideurs, de Racine; les Agioteurs, de Dancourt; les Philosophes, de Palissot, et tant d'autres, tant d'autres.

Il va sans dire que l'écrivain qui s'adonne à la comédie de caractère doit être pourvu d'un grand fonds d'observation, car, pour être vrais, et surtout vraisemblables, les meilleurs de ses traits devront lui être fournis par l'étude de la nature bien plutôt que par son imagination. On en rapporte un exemple plaisant, relatif à Destouches et à son Philosophe marié. Plusieurs des caractères de cette comédie, qui lui pro

cura l'un de ses plus grands succès, étaient pris par lui sur le vif; il avait peint sa femme dans le personnage de Mélite, la sœur de sa femme dans celui de Céliante, son père dans Lysimon, enfin lui-même dans Ariste. Mais il s'attacha tout particulièrement au rôle de Céliante, pour lequel, sans le savoir, avait posé sa belle-sœur, femme à l'humeur fantasque et extravagante, à qui il dut plusieurs traits d'un comique achevé. Comme il avait gardé à son modèle le secret le plus complet, cette belle-sœur assista sans méfiance à la première représentation de la pièce, ne se doutant nullement qu'elle

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avait été ainsi mise en scène. Mais le portrait | pourrait bien saisir, dans le spectacle même était si ressemblant, qu'elle ne tarda pas à s'y de la colère qu'elle témoignait, le prétexte de reconnaître, et en frémit de colère. Elle accabla quelques scènes nouvelles qu'il trouverait enDestouches des reproches les plus indignés, et core moyen par la suite de transporter au ne crut pouvoir mieux faire que de déplorer à théâtre. ses yeux le malheur qu'elle ressentait d'être alliée à un poète tel que lui. Destouches s'émut peu de ces violences, qu'on finit d'ailleurs par calmer en faisant craindre à cette sœur trop irascible que ce poète qu'elle dédaignait

CARACTÈRES (LES). Classe de rôles qui rentrent dans l'emploi des duègnes (Voy. ce mot). Il y a les duègnes comiques, qu'on appelle parfois caricatures, et les duègnes_de

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Française, ait tenu cet emploi, dans les dernières années et après la mort de Molière. Jusqu'alors le grand homme avait fait jouer les rôles de vieilles femmes par des hommes travestis, principalement par Hubert, qui était un de ses meilleurs comédiens.

tenue, qui constituent proprement les carac- | Mlle Beauval est la première qui, à la Comédietères, sans compter les mères nobles, qui rentrent dans le même emploi, mais qui sont toujours des rôles sérieux. Les caractères proprement dits sont toujours joués par la première duègne. Les rôles qui peuvent servir de type à cet emploi sont ceux de Mme Pernelle dans le Tartufe, de Bélise des Femmes savantes, de Mme Jourdain dans le Bourgeois gentilhomme, d'Ismène de la Mère coquette, d'Arsinoé du Misanthrope, de Mme Abraham de l'École des Bourgeois, de la baronne de la Fausse Agnès, de Me Drouin de la Mère jalouse, de Mme Argante dans les Fausses Confidences, etc.

CARNAVAL. - Le carnaval est un spectacle que les hommes se donnent à eux-mêmes, et dont ils sont tout ensemble les acteurs et les spectateurs. Il faut remonter aux premiers âges du monde et aux civilisations les plus reculées pour trouver les traces des déguisements et des

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CARNAVAL.

telles folies n'étant, si l'on peut dire, que l'exaspération du plaisir, et la recherche du plaisir étant de tous les temps.

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mascarades qui caractérisent le carnaval, de | ou se barbouillaient avec de la suie ou de la lie de vin. On sait ce qu'étaient les grandes fêtes païennes : pendant les saturnales, particulièrement, les déguisements avaient cours, les serviteurs prenaient les habits de leurs maîtres, et aux fêtes de la Mère des dieux on se travestissait et l'on faisait mille extravagances. L'apparition du christianisme ne fit que suspendre un instant ces réjouissances populaires, qui

Si les masques paraissent avoir été inconnus aux Hébreux, on sait du moins qu'ils se déguisaient à certaines fêtes, et l'on en peut dire autant des Grecs et des Romains, lesquels se cachaient parfois le visage avec des feuilles,

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plus tard reprirent de plus belle. Elles nous | brité des fêtes à la fois pompeuses et burlesques revinrent de l'Orient, de Constantinople, où on les retrouve dès les premiers siècles de notre ère, et bientôt se reproduisirent dans tout l'Occident. Au moyen âge, on voit la religion même prendre part aux mascarades, qui deviennent en quelque sorte hiératiques; puis, au quatorzième siècle, après les objurgations des conciles et des papes, celles-ci se sécularisent. Le carnaval prend bientôt en Italie des proportions presque épiques, et l'on connaît la célé

qu'il suscitait à Venise, à Rome, à Naples et dans d'autres villes. La France ne resta pas en arrière, et, sans parler de Paris et de ses mascarades populaires, la Flandre donne à toutes les fêtes de ce genre un éclat vraiment extraordinaire, et à l'autre extrémité du pays, la Provence agit dans le même sens. Mais ici même, dans la capitale, les réjouissances du carnaval, qui reproduisaient un peu les bacchanales de la Grèce ancienne, mettaient le populaire en

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