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JAN KLAASSEN. Ce nom est celui du héros des marionnettes hollandaises, du petit

homme de bois qui, dans la patrie de Rem

brandt et de Wouwerman, s'est approprié non

un peu cynique du Punch anglais et de notre Polichinelle.

JANOT.Type populaire qui fit fortune

sans succès les coutumes turbulentes et la gaîté à Paris, sur nos théâtres de second ordre, quel

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Volange, acteur qui rendit célèbre le type de Janot au théâtre des Variétés amusantes.

ques années avant la Révolution, et qui est | et dans lequel le fameux comique Volange fit resté célèbre. Il fut inventé par Dorvigny et prit naissance dans un vaudeville de cet écrivain, Janot ou les Battus paient l'amende, qui fut représenté en 1779 aux Variétés amusantes,

courir tout Paris pendant plus de 200 représentations. C'est à l'aide du type de Janot que Dorvigny mit à la mode ce langage baroque et tant imité depuis, qui cherchait et trouvait le

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comique par la burlesque interversion de pensées et des mots, comme dans ce fragment d'une de ses chansons :

Je suis Janot; mes actions comiques
Ont fait de moi rire depuis longtemps,
Et de mon pèr' je suis le fils unique,
Quoiqu' cependant nous étions douze enfants.

Un jour, la nuit, j'entendis l'ver mon père;
Il vint à moi, et m' dit comm' ça : « Janot,
Va-t' en chercher un peu de beurr' pour ta mère,
Qu'est bien malad', dedans un petit pot. >>

J'entre en passant chez mon oncle Licorne,
J'li dis comm' ça : « Tonton, dépêchez-vous
D' mett' vot' chapeau sur vot' tête, à trois cornes,
Et après ça d' faire un saut d' plus chez nous. >>

Janot fit souche, et pendant plusieurs années on n'entendit parler que de lui sur nos petits théâtres, où l'on joua successivement Janot chez le dégraisseur, Janot bohémien, et bien d'autres encore. Ce que voyant, Dorvigny, son père, finit par l'abandonner au profit d'un autre type, qu'il inventa encore, qu'il lui donna pour successeur et qui n'eut pas moins de vogue lui-même. Ce nouveau type était celui de Jocrisse, qui pendant plus de trente ans régna en maître sur nos scènes parisiennes et qui fit la joie des spectateurs de toutes classes et de toutes conditions. (Voy. JOCRISSE.)

JARDINS PUBLICS. Il n'y a guère plus de vingt ans que Paris est privé d'une certaine sorte de lieux de réunion et de plaisirs qui offraient un charme tout particulier, et qu'il avait connus pendant près d'un siècle. Les jardins publics, ou jardins d'agrément, comme on les appelait, ont fait pendant longtemps la joie des Parisiens, et l'on peut assurément regretter leur totale disparition. Dans son Précis historique sur les fêtes, les spectacles et les réjouissances publiques, Claude Ruggieri a donné sur l'origine de ces établissements quelques détails intéressants :

Les frères Ruggieri (mon père et mes oncles) sont les premiers qui ont eu l'heureuse idée d'offrir au public un lieu d'agrément qui, dans la belle saison, réunît à la fois les danses, les feux d'artifice et autres objets de divertissement. Le Jardin Ruggieri fut ouvert en 1766, rue Saint-Lazare,

dans un quartier alors connu sous le nom de Porcherons. Cet établissement consistait, sans parler des bâtimens, en un très beau jardin artistement disposé. Les spectacles, les jeux et les amusemens qu'on y avait réunis formaient un ensemble agréable de fêtes auquel on a donné le nom de fêtes champêtres. Un très beau feu d'artifice terminait les plaisirs de la soirée.

Peu après, les frères Ruggieri ajoutèrent à leurs feux d'artifice des actions pantomimes, qui augmentaient le charme et l'attrait de ce nouveau genre d'établissement. D'abord, on représenta la place de Louis XV et son inauguration; plus tard, la Descente d'Orphée aux enfers, Thésée délivré par Hercule, et quantité d'autres scènes, dont l'explication serait ici trop longue. Contre le principal corps de bâtimens étaient construites de vastes ga

leries pour placer les spectateurs qui désiraient voir mode et très agréable. le feu d'artifice à couvert : ce qui était très com

Mon père, après la mort de ses frères, resté seul propriétaire, fit construire, en 1785, une très belle salle de cent pieds de long sur cinquante de large; elle servait à mettre le public à couvert en cas de pluie. En 1774, il y eut des courses de chevaux et des exercices exécutés par un nommé Hyam et sa troupe. En 1784, on enleva pour la première fois un ballon, spectacle dont l'invention était toute récente. En 1786, on enleva également des figures aérostatiques, au moyen du gaz hydrogène.

Ce jardin eut une vogue soutenue, et conserva longtemps la faveur du public; mais les événemens de la Révolution le firent fermer le 12 juillet 1789, avant-veille de la prise de la Bastille. Ce jardin fut ouvert de nouveau en 1794, sous la direction du sieur Ducy, qui le tenait des enfans Ruggieri, dont le père venait de mourir. Cette entreprise fut exploitée deux ans de suite avec succès. Enfin, en 1815, Ruggieri aîné, mon frère, rouvrit l'établissement en continuant d'y offrir le même genre

de plaisirs. Il y ajouta même des montagnes daus le genre russe, et connues sous le nom de Saut du Niagara; mais tout cessa en 1818. Depuis, la propriété ayant changé de maître, la formation du nouveau quartier Saint-Georges entraîna la destruction du jardin et d'une partie des bâtimens.

Il va sans dire que le succès obtenu par les frères Ruggieri leur suscita de nombreux imitateurs. Dans cet ordre d'idées, d'ailleurs, où le goût et la fantaisie peuvent se donner libre carrière, on pouvait partir du même principe en variant à l'infini, avec les lieux consacrés

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aux fêtes, les moyens de plaisirs et divertisse- | vait feux d'artifice, mât de cocagne, rotonde et ments. Voici une liste des établissements plus ou moins champêtres auxquels donna naissance le sentiment qui avait guidé les fondateurs du fameux Jardin Ruggieri :

jardin pour les danseurs, concert, musique militaire, illuminations, bal masqué, restaurant, loteries (dont le gros lot était formé d'un cabriolet attelé d'un cheval), puis, plus tard, pantomimes, joutes, tournois, combats de toutes sortes. Le Vauxhall VAUXHALL DU SIEUR TORRE, fondé en 1767, à Torré, dont le succès fut très grand pendant quell'angle des rues de Bondy et de Lancry. On y trou-ques années, cessa d'exister en 1778.

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COLYSÉE.

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Une fête de nuit au jardin de Tivoli, à l'époque du Consulat.

Établissement grandiose et magni- | concerts pleins d'éclat, des ballets, des feux d'arti

fique, établi aux Champs-Élysées, où il fut inauguré le 1er mai 1771. La partie couverte se composait d'une immense rotonde éclairée par 80 lustres et de nombreuses girandoles, puis d'une série de salons et de galeries, magnifiquement éclairés aussi, où l'on trouvait des boutiques de bijouterie, de parures, etc. Le jardin, immense et superbe, contenait un énorme bassin sur lequel avaient lieu des joutes nautiques. On donnait au Colysée des

fice, des bals masqués, des exercices gymnastiques; puis il y avait des courses de chevaux, des jeux de bague, des loteries, des expositions de beaux-arts, que sais-je? Mais les frais d'un tel établissement étaient immenses, et, malgré sa vogue, le Colysée disparut en 1778.

VAUXHALL D'HIVER, à la Foire Saint-Germain. Ouvert en 1773 ou 1774, cet établissement donnait des bals d'enfants, de jolis ballets-pantomi

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RANELAGH. Le Ranelagh, qui jouit d'une longue célébrité, était un jardin d'agrément situé dans le bois de Boulogne, et qui était tout à fait charmant. Il fut ouvert au public le 25 juillet 1774. On y donna d'abord des concerts, puis des bals masqués. Par la suite on y vit des fêtes de tout genre: bals champêtres, spectacles forains, théâtres véritables, concerts brillants, etc. L'existence du Ranelagh a été longue, et il n'y a guère qu'une vingtaine d'années que cet établissement a disparu. REDOUTE CHINOISE. Construite dans la Foire Saint-Laurent, cette Redoute tirait son nom du genre de sa décoration. Elle disparut vers 1785, après avoir été ouverte au public le 28 juin 1781. VAUXHALL D'ÉTÉ. Établissement longtemps fameux, situé sur le boulevard Saint-Martin, et qui contenait une belle rotonde et des amphithéâtres donnant sur un vaste et beau jardin. Il ouvrit le 7 juillet 1785. Outre des bals dont le succès fut très grand, le Vauxhall donnait des ballets-pantomimes et de brillants tournois. Il était renommé pour la richesse de ses illuminations et la beauté de ses feux d'artifice. Le Vauxhall subsista jusqu'aux environs de 1830, mais il était bien déchu. PANTHEON. Destiné à remplacer le Vauxhall d'hiver, récemment détruit, le Panthéon, construit entre les rues de Chartres et Saint-Thomas du Louvre, fut inauguré le 11 décembre 1785. Son succès fut négatif, et en 1791 on édifia sur son emplacement le théâtre du Vaudeville.

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en 1787, sous la direction d'un maître de danse nommé Luquet, ce jardin, dont l'existence fut très précaire et très accidentée, cessa de vivre vers 1796.

TIVOLI. Le mieux entendu et le plus justement fameux de tous les lieux de plaisir de ce genre qui ont existé à Paris. Fondé en 1796 par deux des fils Ruggieri, Tivoli, dont le jardin était immense et magnifique, acquit bientôt une vogue extraordinaire, et tout Paris allait admirer ses belles fêtes champêtres, ses feux d'artifice merveilleux, ses spectacles parfois incomparables, et ses fameuses montagnes russes, qui faisaient la joie des jeunes Parisiennes et dont le succès fut prodigieux. Après trente-deux années d'une existence brillante, Tivoli disparut en 1828. Je vois dans un programme de 1805 que le prix d'entrée à Tivoli était de « 48 sous, dont 15 en consommation ».

PARC MONCEAUX. Appelé aussi Folies de Chartres. Le parc Monceaux fut ouvert au public en 1797, et donna, mais avec moins de succès, des fêtes dans le genre de celles de Tivoli. C'est dans ce jardin que le célèbre aéronaute Garnerin fit sa première ascension et descente en parachute (22 octobre 1797). Comme lieu public, la carrière du parc Monceaux ne dépassa pas cinq ou six années.

JARDIN BIRON.

- Ouvert en mai 1797, et fermé au bout de peu de temps. On y voyait de très belles illuminations, des danses et des feux d'artifice. ÉLYSÉE OU JARDIN BOURBON. Avant de devenir la demeure de Murat, puis de la duchesse de Berry, la résidence actuelle du Président de la République française fut l'un des plus brillants jardins publics de Paris. Les fêtes du Jardin-Bourbon étaient resplendissantes, et attirèrent tout Paris jusqu'en 1805, époque où Murat s'en empara. Il avait alors changé de nom, et, sous la direction du glacier Velloni, il avait pris celui de Hameau de Chantilly. Une affiche du temps fait ainsi connaître son prix d'entrée : « 25 sous, l'impôt compris, sans consommation; la danse et tous les jeux sans rétribution. » L'ouverture de l'Élysée datait de 1797.

PAPHOS. C'est aussi en 1797 qu'un restaurateur ouvrit au public, sous le nom de Paphos (n'était-on pas sous le Directoire ?), le jardin de l'hôtel de l'Hôpital, qui tout d'abord obtint quelque succès, mais qui traîna ensuite, jusqu'en 1818, où il fut fermé, une existence triste et languissante.

JARDIN DE LA VAUPALIÈRE. Celui-ci, situé aux Champs-Élysées, près de la rue Matignon, n'eut jamais aucun succès et est resté presque in

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PLANCHE XXVII.

Plan et détails du parc Monceau, avec l'indication de tous les divertissements qu'il offrait au public.

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