IL PARTIE.
SECT. V.
CHAP. III.
ART. I.

infidèles, représente le bufte d'un Roi, vêtu très-modeftement, apuyé fur une lune fleurdelifée, entre deux fleurs de lis, & tenant une épée de la main droite.

(a) Tab.

I. n. V.

Sceaux de Philippe 111. de Philippe Iv. & de la Reine Jeanne de Na

Nous donnons ce petit fceau de S. Louis d'après le (a) docte Heineccius.

X. Perfone n'a encore publié les fceaux des premiers fucceffeurs de Louis Ix. Les archives des Blancs-manteaux nous ont confervé celui de Philippe 111. dit le Hardi. On y voit ce Roi affis fur un trône ou pliant à deux monftres. Sa chlamyde ou manteau royal est bordé de fleurs de lis. Son contrePhilippe VI. fcel orbiculaire renferme l'écu de France parfemé de fleurs PHILIPPE LE de lis fans nombre & entouré de rinceaux.

varre, de Louis x. de Philippe v. de Charle IV. & de

HARDI.

donné

Ce fceau en cire verte pend avec des fils de foie mi-partie de verd & de rouge à la charte de l'an 1279. dont nous avons

donné un modèle dans notre (a) troifième tome. Le caractère capital gothique, qui avoit commencé à paroitre sur les sceaux de Louis le Jeune, fe montre à plein fur celui de Philippe

le Hardi.

(a) PL. LXVIII.

III. Genre.

On fait que nos Rois jufqu'à Charle v. ont gouverné la Normandie comme une fouveraineté particuliére, où il y avoit une grande chancellerie avec un fceau. D. Pommeraye en a publié (6) un de Philippe le Hardi fort diférent de celui, (b) Hift. de l'abqu'on voit ici tant pour le fceptre que pour le manteau royal. baie de S. Ouen, Ce Prince partant pour la guerre d'Arragon en 1285. laissa P. 444. aux Régens du royaume un fceau, dont le contre-fcel n'avoit que trois fleurs de lis. C'est le premier exemple que nous ayons de trois fleurs de lis feules dans l'écu de France imprimé au revers du fceau royal.

Philippe iv. dit le Bel avant fon élévation fur le trône avoit un fceau différent de celui, dont il fe fervit depuis qu'il fut Roi. Au commencement de fon règne il fit ufage du premier. Auffi-tôt après la mort de Philippe le Hardi décédé à Perpignan le 5. octobre 1285. étant à Carcaffonne, il fit expédier des lettres qu'il fcella du même fceau, dont il fe fervoit avant que d'être Roi; parcequ'il n'avoit pas encore fait faire un fceau royal, comme il le marque dans ces mêmes lettres datées (c) du 18. octobre de la même année. Parmi les pièces, pour fervir à l'Histoire de Bourgogne recueillies par (d) Perard, il y a un acte de Philippe le Bel Roi de France daté de Narbonne du mardi 9. octobre 1285. où il dit qu'il le fcelle du fceau dont il ufoit avant que d'être parvenu au gouvernement du royaume, & promet de faire fceller de nouveau l'acte du fceau de la couronne, dès qu'il l'aura reçu. Le grand fceau dont il fe fervoit pour la Normandie, est dans les archives de l'abbaie de S. Ouen de Rouen, où nous l'avons vu pendant par des fils de foie verte & rouge à une charte de l'an 1312. avec un contre-fcel chargé de l'écu de France semé de fleurs de lis fans nombre, & environné de feuillages. Les (e) caractères gothiques de l'infcription font terminés en griffes haut & bas. On voit fur l'épaule & le bras gauche du Roi une partie du manteau & de la tunique parfemés de fleurs de lis. Voici un autre grand fceau dont la diférence senfible prouve que Philippe le Bel en changeoit quelquefois, Tome IV. S

PHILIPPE LE

BEL.

(c) Hift. de Langued. t. 4. Pieces juftificatives.p.18. (d) Pag. 558.

(c) Voyez cefcean dans l'hift. de l'abbaie de S. Quen,

p.

465.

PHILI

II. PARTIE.
SECT. V.
CHAP. III.
ART, I.

ou qu'il en avoit un particulier pour la Normandie.

(a) Layette cottée fubfide.

(b) Hift. de l'abbaie de S. Germain des Près, P. 393.

Ce fceau de Philippe le Bel pend à des lettres du mois de juillet 1 3 10. confervées au tréfor royal des (a) chartes à Paris. Il nous a été obligeamment communiqué avec plufieurs autres par M.Delepine, qu'on fait avoir beaucoup travaillé fous M. Secouffe à l'édition des ordonnances de nos Rois de la troisième race.

Il y a plufieurs fceaux du tems de Philippe le Bel, où l'on ne voit que trois fleurs de lis. Tel eft (b) le sceau de la chatellenie de Chartres en 1289. qui fe trouve dans le cabinet de

II. PARTIE,

CHAP. IN.
ART. 1.

M. de Clairambaut, où l'on en garde encore un autre du même Roi. Dans les (a) archives de l'abbaie de fainte Gene-SECT. V. viève il y a une charte de l'an 1287. d'où pend un sceau de Philippe le Bel, fur lequel on ne voit au premier côté que trois fleurs de lis, & une au revers. Mais il est visible que ce n'est pas là le grand sceau fur lequel tous nos Rois depuis Henri 1. font représentés en majefté. On fait que (b) Philippe le Bel (1) fcelloit quelquefois, fes lettres royaux de trois fceaux diférens.

Traité des mon(a) Le Blanc, noies, p. 244. (b) Hift. de Langued. t. 4. Pièces juftific. pag. 18.

(c) Ordonn. des

La Reine Jeanne de Navarre fon épouse (c) mettoit fon fceau avec celui du Roi fon mari aux chartes & aux ordon- Rois de Fr. t. 1. nances, qui devoient avoir leur exécution dans la Cham- P. 326. 327. pagne & la Brie. Elle en ufa ainfi, parcequ'elle refta proprietaire de ces deux provinces; quoiqu'elle les eût aportées en dot au Roi. Auffi prenoit-elle les titres de Jeanne par la grace de Dieu Reine de France & de Navarre, Comteffe Palatine de Champagne & de Brie, pendant que le Roi s'abftenant de ces titres marquoit qu'il avoit donné ces chartes du confentement de fa chere compagne, confortis.

Charles de France frere de Philippe le Bel & Comte de Valois paroit (d) dans son sceau fur un cheval houffé, caparaçonné & femé de fleurs de lis : il tient de fa droite une épée nue attachée à une chaine, & de la gauche un écu femé de fleurs de lis à la bordure, armé de pié en cap : fon cafque a pour cimier une tête d'homme à laquelle pend un volet. L'infcription porte: Carolus Regis Franciæ filius, Comes Valefia, Andegavia. Le contre-fcel eft femé de fleurs de lis à la bordure. Charles prend le titre de Seigneur de Creci, qui ne paroit pas dans le fceau dont M. de la Roque nous a fourni la defcription. C'eft encore M. Delepine qui nous a communiqué le fceau de Charles Comte de Valois, dont on trouvera la figure de l'autre côté de la page. Ce sceau en cite jaune eft gardé au tréfor (e) royal des chartes. Il a été atribué mal-à-propos au Roi Philippe le Long.

(1) On eft redévable à ce Prince de la belle légende de nos monoies, SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM. II

la fit mettre fur la monoie qu'il fit fra-
per le 4 août 1289.

(d) La Roque

pag. 96.

(e) Traité de ma riages, Layette 2.

pièce 40.

LOUIS X.

Louis x. dit le Hutin qui ne regna qu'un an, fept mois & quelques jours, fe fervit du même sceau dont il s'étoit fervi du vivant de fon père; comme s'il eût prévu, dit M. le Président Efnault, que fon règne ne dureroit pas affez pour que ce fût la peine d'en changer. On pouroit apuyer ce fait par la charte Normande, dont le titre primitif fe trouve dans le grand coutumier de Normandie imprimé au xvre. siècle. Cette charte fi célèbre donnée par Louis le Hutin finit ainft: Donné à Vincennes fous notre fcel, duquel nous ufions notre père vivant çu 19. jour du mois de mars, en l'an de grace mil trois cens & quatorze : c'est-à-dire 1315. nouveau style. Lorfque Louis fuccéda à Philippe le Bel fon père le 29.

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