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Je me fuis appliqué à décrire les mefures & les proportions de mes inftrumens, afin que d'autres en fuivant la même route foient affurez de parvenir au même but. Au refte je ne pretens pas qu'on ne pût bien réuffir fi les inftrumens étoient ou plus grands ou plus petits que ceux dont je donne ici la defcription: je propofe feulement l'exemple d'une grandeur convenable que l'usage a justifiée.

A l'égard des explications, je les propofe comme des preludes à celles que les Profeffeurs de Philofophie & les autres fçavans Phyficiens donneront eux-mêmes ; & j'ai principalement en vûe d'expofer ici des faits certains qui peuvent donner lieu aux réflexions des babiles gens. Souvent la connoiffance d'un fait produit une autre connoissance. On fe trouve quelquefois conduit comme de main en main à des lumieres que la plus fubtile fpeculation & la meditation la plus profonde, n'auroient j'amais apperques fans le fecours des experiences. Ainfi on peut regarder cet Ouvrage & les faits incontestables qui y font énoncez, comme autant d'occafions qui peuvent faire naitre des lumieres pour lire dans le grand Livre de la Nature avec plus de hardiesse & avec un fuccès plus heureux, & pour marcher avec plus de confiance dans les

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nouveaux pais qu'on découvre tous les jours lorfqu'on perfevere dans cette étude. Une experience qui paroîtra un vain amusement aux yeux du vulgaire, fait quelquefois mediter profondément de grands Philofophes, donne fouvent lieu à des découvertes. Fai expofe plufieurs experiences qui dependent de la même caufe, telles font. celles qui font des effets de la pesanteur de l'air & de fon reffort; parceque plufieurs experiences qu'on explique exactement par les mêmes principes qui ont fervi à en expliquer une feule, font autant de preuves qui affurent qu'on eft dans le chemin de la verité. Et d'ailleurs ces dif ferentes experiences fur un même sujet, nous le font regarder par autant de faces differentes, & nous en procurent une connoiffance plus parfaite.

Ce feroit ici le lieu de faire voir les avantages qu'on retire des experiences quand on peut y apporter un esprit d'obfervation plutot qu'un fimple defir de fatisfaire fa curiofité. Mais la Phyfique experimentale eft aujourd'hui dans une fi grande eftime, que je croirois faire injure au goût de notre fiecle fi j'en parlois dans des termes qui fiffent croire qu'on a encore besoin d'en recommander l'ufage. En effet fi les raisonnemens qu'on fait fur les

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proprietez des corps ne font appuyez fur l'experience, ils ne peuvent paffer que pour des conjectures incertaines, pour ne pas dire des pures imaginations. Cary ayant une infinité de chofes poffibles, il Peut fouvent arriver qu'on attribue des effets à d'autres caufes qu'à celles qui les produifent. Pour choisir donc furement parmi ces caufes poffibles celles qui produifent veritablement les effets qui font le fujet de nos meditations, nous ne devons fonder nos jugemens que fur les réponses que la Nature nous fait elle même dans les experiences, qui font la feule voye par laquelle il nous eft poffible de l'interroger &de la contempler telle qu'elle eft. Mais comme nous devons être plus Chrétiens que Philofophes, nous ne devons pas feulement nous fervir des experiences comme de la voye la plus courte & la plus fure pour connoître les proprietez & la nature des corps, & même l'economie de l'Univers; nous devons encore en faire un ufage particulier pour nous élever jusqu'à la connoiffance de l'Etre fuprême dont la puiffance & la fageffe infinie fe découvrent, pour ainfi dire, à nos yeux d'une maniere fenfible dans les regles immuables que les experiences physiques nous appren nent qu'il a impofées à la Nature.

EXPERIENCES

EXPERIENCES

DE

MECHANIQUE

SUR L'EQUILIBRE

DES LIQUEURS.

Es Mechaniques font la PLANfcience du mouvement CHE I. & des forces mouvantes ;

l'art de conftruire des machines ou des inftrumens pour former des équilibres entre des forces égales ou inégales, ou pour que l'une emporte & furmonte l'autre. La connoiffance des machines fimples pourra être neceffaire dans l'explication de quelques experienc'est pour cela que j'en expofè les principales proprietez. Ces ma

ces;

A

PLAN- chines font les poulies, les plans CHE I. inclinez, la vis, le coin, les leviers, les roues, &c.

Fig. 1. & 2. Les cordes font employées à plufieurs machines fimples; on peut même s'en fervir pour faire agir des forces contre une ou contre pluGeurs autres forces, ou poids. Telles font les cordes où font appliquées les forces A, B, C, pour agir contre la force D; & celles où sont appliquées les forces E & F, pour agir contre le poids G. Les forces A, B & C étant proches de MH qui eft une partie de la ligne droite DH, leur action fera plus grande contre cette force D; & plus elles feront écartées de cette ligne MH, moins elles agiront contre la force D. Les Poulies. Il y a des Poulies dont la piece ou Fig. 3. 4. partie qui contient la roue eft fixe comme A; d'autres dont elle eft mobile, comme F. Quand on fe fert de la poulie A, fi on veut un équilibre entre la force B & le poids C, il faut que l'un & l'autre foient égaux. Et alors le clou ou l'effieu de la roue n'eft jamais chargé de la force B, & de la pefanteur du poids €, que quand la corde où eft appli

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