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B

В fa fi, ou B fu b mi, ou fimplement B. Nom du feptième Son de la Gamme de l'Arétin, pour lequel les Italiens & les autres Peuples de l'Europe répetent le B, difant B mi quand il eft naturel, B fa quand il eft Bémol; mais les François l'appellent Si. (Voyez SI. )

B Mol, (Voyez BÉMOL.)

B Quarre, (Voyez BÉQUARRE.)

BALLET, f. m. Action théâtrale qui fe repréfente par la Danfe guidée par la Mufique. Ce mot vient du vieux François Baller, danfer, chanter, fe réjouir.

La Mufique d'un Ballet doit avoir encore plus de cadence & d'accent que la Mufique vocale, parce qu'elle eft chargée de fignifier plus de chofes, que c'est à elle feule d'infpirer au Danfeur la chaleur & T'expreffion que le Chanteur peut tirer des paroles, & qu'il faut, de plus, qu'elle fupplée, dans le langage de l'ame & des paffions, tout ce que la Danfe ne peut dire aux yeux du Spectateur.

Ballet eft encore le nom qu'on donne en France à une bizarre forte d'Opera, où la Danfe n'eft guéres mieux placée que dans les autres, & n'y fait pas un meilleur effet. Dans la plupart de ces Ballets les Actes forment autant de fujets différens liés feulement entre eux par quelques rapports généraux étrangers à l'action, le & que Spectateur n'appercevroit jamais fi l'Auteur n'avoit foin de l'en avertir dans le Prologue.

Ces Ballets contiennent d'autres Ballets qu'on appelle autrement Divertiffemens ou Fêtes. Ce font des fuites de Danfes qui fe fuccèdent fans fujet, ni liaison entre elles, ni avec l'action principale, & où les meilleurs Danfeurs ne favent vous dire autre chofe finon qu'ils dansent bien. Cette Ordonnance peu théâtrale fuffit pour un Bal où chaque Acteur a rempli fon objet lorfqu'il s'eft amufé luimême, & où l'intérêt que le Spectateur prend aux perfonnes le difpenfe d'en donner à la chofe; mais ce défaut de fujet & de liaifon ne doit jamais être fouffert fur la Scène, pas même dans la répréfentation d'un Bal, où le tout doit être lié par quelque action fecrette qui soutienne l'atten

tion & donne de l'intérêt au Spectateur. Cette adreffe d'Auteur n'eft pas fans exemple, même à l'Opera François, & l'on en peut voir un très-agréable dans les Fêtes Vénitiennes, Acte du Bal.

En général, toute Danfe qui ne peint rien qu'elle même, & tout Ballet qui n'eft qu'un Bal, doivent être bannis du Théâtre lyrique. En effet, l'action de la Scène est toujours la répréfentation d'une autre action, & ce qu'on y voit n'eft que l'image de ce qu'on y fuppofe; de forte que ce ne doit jamais être un tel ou un rel Danfeur qui fe préfente à vous, mais le perfonnage dont il eft revétu. Ainfi quoique la Danfe de Société puiffe ne rien repréfenter qu'elle même, la Danfe théâtrale doit néceffairement être l'imitation de quelque autre chofe, de même que l'Acteur chantant répréfente un homme qui parle, & la décoration d'autres lieux que ceux qu'elle occupe.

La pire forte de Ballets eft celle qui roule fur des fujets allégoriques & où par conféquent il n'y a qu'imitation d'imitation. Tout l'art de ces fortes de Drames confifte à préfenter fous des images fenfibles des rapports purement intellectuels, & à faire penfer au Spectateur toute autre chofe que ce qu'il voit, comme fi, loin de l'attacher à la Scène, c'étoit un mérite de l'en éloigner. Ce genre exige, d'ailleurs, tant de fubtilité dans le Dialogue, que le Muficien fe trouve dans un Pays perdu parmi les pointes, les allufions, & les épigrammes, tandis que le Spectateur ne s'oublie pas un moment : comme qu'on faffe, il n'y aura. jamais que le fentiment qui puiffe amener celui-ci fur la Scène & l'identifier, pour ainfi dire, avec les Acteurs; tout ce qui n'eft qu'intellectuel l'arrache à la Pièce, & le rend à lui-même. Auffi voit-on que les Peuples qui veulent & mettent le plus d'efprit au Théâtre font ceux qui fe foucient le moins de l'illufion. Que fera donc le Mulicien fur des Drames qui ne donnent aucune prife à fon Art? Si la Mufique ne peint que des fentimens ou des images comment rendra-t-elle des idées purement métaphyfiques,. telles que les allégories, où l'efprit eft fans ceffe occupé du rapport des objets qu'on lui préfente avec ceux qu'on veut lui rappeller?

Quand les Compofiteurs voudront réfléchir für les vrais. principes de leur Art, ils mettront plus de difcernement avec Civ

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dans le choix des Drames dont ils fe chargent, plus de vé rité dans l'expreffion de leurs fujets; & quand les paroles des Opera diront quelque chofe, la Mufique apprendra bientôt à parler.

BARBARE, adj. Mode Barbare. Voyez LYDIEN.

BARCAROLLES, J. f. Sorte de Chanfons en Langue Vénitienne que chantent les Gondoliers à Venife. Quoique les Airs des Barcarolles foient faits pour le Peuple, & fouvent compofés par les Gondoliers mêmes, ils ont tant de mélodie & un accent fi agréable, qu'il n'y a pas de Muficien dans toute l'Italie qui ne fe pique d'en favoir & d'en chanter. L'entrée gratuite qu'ont les Gondoliers à tous les Théâtres, les met à portée de fe former fans frais l'oreille & le goût; de forte qu'ils compofent & chantent leurs Airs en gens qui, fans ignorer les fineffes de la Mufique, ne veulent point altérer le genre fimple & naturel de leurs Barcarolles. Les paroles de ces Chanfons font communément plus que naturelles, comme les converfations de ceux qui les chantent : mais ceux à qui les peintures fidelles des mœurs du Peuple peuvent plaire, & qui aiment d'ailleurs le Dialecte Vénitien, s'en paffionnent facilement féduits par la beauté des Airs; de forte que plufieurs Curieux en ont de très-amples recueils.

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N'oublions pas de remarquer à la gloire du Taffe, que la plupart des Gondoliers favent par cœur une grande partie de fon Poëme de la Jérufalem délivrée, que plufieurs le favent tout entier, qu'ils paffent les nuits d'été fur leurs barques à le chanter alternativement d'une barque à l'autre, que c'eft affurément une belle Barcarolle que le Poëme du Taffe, qu'Homere feul eut avant lui l'honneur d'être ainfi chanté, & que nul autre Poëme Épique n'en a eu depuis un pareil.

BARDES. Sorte d'hommes très-finguliers, & trèsrefpectés jadis dans les Gaules, lefquels étoient à la fois Prêtres, Prophètes, Poètes, & Muficiens.

Bochard fait dériver ce nom de Parat, chanter; & Camden convient avec Feftus que Barde fignifie un Chanteur, en Celtique Bard.

BARIPYCNÎ, adj. Les Anciens appelloient ainfi cinq des huit Sons ou cordes ftables de leur fyftème ou Diagramme; favoir, l'Hypaté-Hyp ton, l'Hypaté-Mèfon, la

Mèfe, la Paramèfe, & la Neté-Dièzeugménon. (Voyez PYCNI, SON, TETRACORDE.)

BARYTON. Sorte de voix entre la Taille & la Baffe. (Voyez CONCORDANT.)

BAROQUE. Une Mufique Baroque eft celle dont l'Harmonie eft confuse, chargée de Modulations & Diffonnançes, le Chant dur & peu naturel, l'Intonation difficile, & le Mouvement contraint.

Il y a bien de l'apparence que ce terme vient du Baroco des Logiciens.

BARRE, C barré, forte de Mesure.. (Voyez C.)

BARRES. Traits tirés perpendiculairement à la fin de chaque Mefure, fur les cinq lignes de la Portée, pour féparer la Mefure qui finit de celle qui recommence. Ainfi les Notes contenues entre deux Barres forment toujours une Mesure complette, égale en valeur & en durée à chacune des autres Mefures comprifes entre deux autres Barres, tant que le Mouvement ne change pas mais comme il y a plufieurs fortes de Mefures qui different confidérablement en durée, les mêmes différences fe trouvent dans les valeuts contenues entre deux Barres de chacune de ces espèces de Mefures. Ainfi dans le grand Triple qui fe marque par ce figne & qui fe bat lentement, la fomme des Notes comprifes entre deux Barres doit faire une Ronde & demie; & dans le petit triple, qui fe bat vîte, les deux Barres n'enferment que trois Croches ou leur valeur: de forte que huit fois la valeur contenue entre deux Barres de cette dernière Mesure ne font qu'une fois la valeur contenue entre deux Barres de l'autre.

Le principal ufage des Barres eft de diftinguer les Mefures & d'en indiquer le Frappé, lequel fe fait toujours fur la Note qui fuit immédiatement la Barre. Elles fervent auffi dans les Partitions à montrer les Mefures correfpondantes dans chaque Portée. (Voyez PARTITION.)

Il n'y a pas plus de cent ans qu'on s'eft avifé de tirer des Barres de Mefure en Mefure. Auparavant la Mufique étoit fimple; on n'y voyoit guères que des Rondes, des Blanches & des Noires, peu de Croches, prefque jamais de Doubles-Croches. Avec des divifions moins inégales, la Mefure en étoit plus aifée à fuivre. Cependant j'ai vu nos meilleurs Muficiens embarraffés à bien exécuter l'ancienne

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Mufique d'Orlande & de Claudin. Ils fe perdoient dans la Mefure, faute des Barres auxquelles ils étoient accoutumés, & ne fuivoient qu'avec peine des Parties chantées autrefois couramment par les Muficiens de Henri III & de Charles IX.

BAS, en Mufique, fignifie la même chose que Grave, & ce terme eft oppofé à haut ou aigu. On dit ainfi que le Ton eft trop bas, qu'on chante trop bas, qu'il faut renforcer les Sons dans le bas. Bas fignifie auffi quelquefois doucement, à demi-voix; & en ce fens il eft opposé à fort. On dit parler bas, chanter ou pfalmodier à Baffevoix. Il chantoit ou parloit fi bas qu'on avoit peine à l'entendre.

Coulez fi lentement & murmurez fi bas,

Qu'lflé ne vous entende pas.

La Motte.

Bas fe dit encore, dans la fubdivifion des Deffus chantans, de celui des deux qui eft au-deffous de l'autre ; on, pour mieux dire, Bas-Deffus eft un Deffus dont le Diapafon eft au-deffous du Medium ordinaire. (Voyez DESSUS,}

BASSE. Celle de quatre Parties de la Mufique qui eft au-deffous des autres, la plus baffe de toutes, d'où lui vient le nom de Baffe. (Voyez PARTITION.)

La Baffe eft la plus importante des Parties, c'eft fur elle que s'établit le corps de l'Harmonie; aufli eft-ce une maxime chez les Muficiens que, quand la Baffe eft bonne, rarement l'Harmonie eft mauvaife.

Il y a plufieurs fortes de Baffles. Baffe-fondamentale, dont nous ferons un Article ci-après.

Baffe-continue: ainfi appellée, parce qu'elle dure pendant toute la Pièce. Son principal ufage, outre celui de regler l'Harmonie, eft de foutenir la Voix & de conferver le Ton. On prétend que c'eft un Ludovico Viana, dont il en refte un Traité, qui, vers le commencement du dernier fiècle, la mit le premier en ufage.

Baffe-figurée, qui, au lieu d'une feule Note, en partage la valeur en plufieurs autres Notes fous un même Accord.. (Voyez HARMONIE-FIGURÉE.)

Baffe-contrainte, dont le fujet ou le Chant, borné à un petit nombre de Mefures, comme quatre ou huit, recom

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