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ARTICLE II.

De l'électrifation par communication.

Nous avons parlé jufqu'à préfent de l'électrifation fpontanée ou naturelle : on auroit pu la nommer électricité non-communiquée fi l'ufage n'avoit prévalu; mais peu importe quel nom on lui donne, pourvu qu'on définiffe les termes, car il ne faut pas difputer des mots.

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Les corps idio-électriques étant frottés produifent l'électricit qui devient alors fenfible par divers effets. Les autres corps qui ne peuvent être électrifés de cette maniere, font bientôt dans un état actuel d'électrifation, lorfqu'on leur tranfmet l'électricité des premiers, ce qui s'opere facilement en les ifolant & par le moyen d'une tige de communication. Dans cette circonstance, le fluide électrique paffe des uns dans les autres & produit des fignes certains d'électricité. Le corps humain eft compofé de parties dont les unes font idio-électriques, & les autres anélectriques. Les fecondes ne peuvent jamais s'électrifer par frottement, mais feulement par communication; les premieres s'électrifent par frottement & un peu par communication. Nous tâcherons de donner

à cet objet toute l'étendue néceffaire, foit parce que le corps humain peut être électrifé par communication, plus ou moins dans toutes fes parties, foit parce que cette maniere eft très-ufitée. Toutes les méthodes connues d'électrifer par communication vont être expofées fucceffivement & éclaircies par des figures

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La dénomination d'électrifation ou d'électricité par bain, a été empruntée des bains ordinaires. Un homme qui fe baigne eft plongé dans l'eau, il eft environné de ce fluide celui qui eft électrifé par bain, eft également environné de toutes parts du fluide électrique; il eft plongé dans la matiere, électrique, comme le poiffon l'eft dans l'eau.

• Pour réuffir à électrifer par bain il faut que la perfonne qu'on fe propofe d'électrifer de cette maniere foit ifolée. Un corps eft ifolé toutes les fois qu'il eft placé fur une fubftance électrique par nature, fur une matiere qui ne foit pas ou qui soit peu déférente tels font ordinairement le verre, la foie, les bitumes & tout ce qui leur eft

analogue. Alors le Auide électrique communiqué au corps ifolé, n'eft pas tranfmis à la terre auffi-tôt qu'il est reçu ; il s'accumule autour du corps qu'on électrife par bain, & exercé fur lui l'action qui lui eft propre.

On voit dans la figure 13, pl. II. la maniere d'électrifer par bain : une perfonne eft placée fur l'ifoloir A, elle tient dans fa main une chaîne de métal, ou une tige de communication, comme celle de la fig. 19, ou un ruban dans lequel on a coufu des fils d'or; ainfi que nous l'avons décrit ci-deffus en parlant de l'ifoloir (1); & l'autre extré mité de la tige, du ruban ou de la chaîne, eft en contact avec le conducteur B, fig. 13. Dès qu'on tourne la manivelle de la machine électrique, pour imprimer un mouvement de rotation au plateau de glace, & produire ainfi l'électricité, le fluide électrique fe communique à la perfonne qui eft fur l'ifoloir. Celle-ci eft électrifée comme le conducteur A & au même degré; elle eft intimement pénétrée par le fluide électrique qui, devenu furabondant, l'environne de toutes parts, & forme autour d'elle une atmosphere repréfentée dans la figure. Cette atmosphere s'étend plus ou moins loin, felon la force

1) Section III, chap. 1, art, IÌ ̧ §. II,

actuelle de la machine. Alors la perfonne électrifée eft plongée dans le fluide électrique, comme un poiffon dans l'eau : elle eft donc dans un bain électrique, ou électrifée par bain; & cette efpece d'électrifation dure autant de tems que la perfonne eft fur l'ifoloir, & qu'on tourne la manivelle de la machine; parce que le fluide électrique qui fe diffipe infenfiblement dans l'air, eft continuellement tranfmis par la chaîne C, C. Nous avons représenté une chaîne dans la figure, à la place de la tige de communication, (fig. 19) afin de donner moins d'étendue à la figure. Les chaînes ne doivent pas être employées ordinairement parce que le fluide électrique fe diffipe par les pointes; c'eft pourquoi il faut fe fervir des tiges de communication, dont les extrémités doivent toujours être terminées par des boules. Cependant les chaînes font quelquefois utiles, lorfque l'électricité eft trop forte & qu'on defire d'en diminuer l'intenfité. Le cône (fig. 11) fert encore au même objet, ainfi que nous l'avons dit.

L'électrifation par bain a été généralement pratiquée par les électriciens, & fon efficacité ne peut être contestée, ainfi qu'on l'a vu en parcourant les différentes claffes des maladies. Nous avons rapporté, lorfque l'oc

par

cafion s'en eft présentée, les méthodes ticulieres, employées par les phyficiens élec trifans; & on a remarqué que la plupart ont commencé par cette maniere d'électrifer. La théorie & la pratique prouvent de concert que lorfqu'on emploie un moyen dont l'activité eft très-grande, il faut le graduer, commencer par la méthode dont la force eft plus petite, & continuer en augmentant progreffivement.

L'efficacité de cette méthode eft inconteftable, puifque plufieurs électriciens font venus à bout de guérir des maladies par cette feule maniere d'employer l'électricité, & les expériences qui en ont été faites font plus décifives que tous les raifonnemens qu'on pourroit faire. Cependant, ceux-ci ne font point à négliger; ils nous montrent qu'un corps organifé, plongé pendant quelquetems dans un fluide dont les molécules ont la plus grande ténuité, & qui a une activité étonnante, doit obtenir des effets avantageux, de même que lorfqu'il eft plongé dans l'eau, fluide dont les parties intégrantes font très-groffieres & dont la vertu pénétrante eft incomparablement moindre que celle du fluide électrique.

Mais ce qui acheve de démontrer l'effi

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