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fortoit de la partie malade & duroit jufqu'au lendemain. J'en ai vu beaucoup d'autres exemples. (1). M. Cavallo dit auffi que la goutte a été guérie par l'électricité, & qu'en général elle diminue les douleurs; il confeille l'électrifation par aigrettes, ́en employant des pointes de bois ou de métal.

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On fera moins étonné de la vertu qu'a l'électricité de guérir les rhumatifmes, la fciati que & la goutte, lorsqu'on fe rappellera que M. de Réaumur a dit, que les peuples d'Abyffinie, guériffoient différentes efpeces de gouttes, en employant les commotions de la torpille.

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Dans le prurit qui dépend de l'acrimonie de l'humeur muqueufe, dont la fécrétion fe fait dans les glandes fébacées; dans la catarre bénigne, qui fouvent tire fon origine de la matiere de la tranfpiration repercutée; & dans les autres douleurs vagues qui font contenues dans cette feptieme claffe, on obtiendra un fuccès d'autant plus sûr que l'électricité augmentant la tranfpiration & les fueurs, accélérant le mouvement des fluides, diffipera les humeurs qui font fouvent les caufes de ces maladies dolorifiques.

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Pour la sciatique, la goutte & les autres

(1) Lettre fur l'électr. méd. à M, Morand.

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maladies analogues, on doit employer les mêmes méthodes qui ont été décrites à l'article du rhumatisme, & dans le cours de l'article préfent où on a vu les divers moyens, dont fe font fervis divers électriciens. Les étincelles & les commotions ayant réuffi, on peut, felon le tempérament du fujet, les employer; l'électricité par bain, par impreffion de fouffle & par aigrettes étant très-propre à expulfer au-dehors, & par gra dation la matiere morbifique, on doit les employer fucceffivement, avec d'autant plus de confiance qu'elles excitent la transpiration, une fueur visqueufe, au rapport de M. de Sauvages, & que le fuccès les a couronnées. Les remedes de l'art ne doivent pas non plus être négligés, leur concours ne peut qu'affurer & accélérer l'effet.

M. de Haën a éprouvé que l'électricité étoit très-efficace pour les calculeux. Un homme de 56 ans, qui, depuis 19 ans étoit fujet à la néphralgie, éprouvoit de grandes douleurs dans les reins & dans le périnée, & de plus, avoit rendu plufieurs fois de petits calculs par les urines. Un des derniers, calculs s'étoit arrêté pendant quatre jours dans l'urethre; le mouvement d'une voiture le lui fit enfuite rendre avec une quantité énorme d'urine. Après cela il devint para-,

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lytique du côté gauche; mais quatre jours après avoir été électrifé, il fentit un nouveau calcul qui fe détachoit des reins, lequel, pouffé enfuite dans l'urethre, en fortit bientôt; tandis qu'auparavant il avoit coutume de fouffrir des douleurs violentes pendant trois ou quatre jours, pour rendre ces fortes de calculs. Cùm nec doluit deinde, nec calculus ultra excrevit, &c. (1). MM. Linnæus & Zetzell qui firent à Upfal, pendant deux ans, des expériences fur l'électricité médicale, difent que « on a vu des gens qui," » pendant le traitement électrique, ont fenti •»la néceffité d'uriner fouvent. >>

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Une feule électrifation a guéri pour quel ques jours les douleurs d'un ancien éreintement ou lumbago; on fait que c'est une douleur dans les lombes, qui empêche que le corps ne puiffe fe dreffer. Le fujet de cette obfervation eft un homme d'environ 60 ans, qui fouffroit cruellement d'un ancien lumbago. On tira pendant plus d'une heure de fortes étincelles du facrum, des muscles facrolombaires, &c. qui étoient le principal fiege de la douleur, & on donna dans ces parties plufieurs commotions dont l'effet fut de rougir

(1) Ratio medendi, tom, II, part. IV, chap. VIII, pag. 201 & 202.4

& de bourfoufler la peau, comme on le remarque dans les finapifmes. La douleur dife parut, & le malade s'en retourna en marchant très-librement. Cependant comme la perfonne ne se fit électrifer de nouveau,

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ainfi qu'on le lui avoit recommandé, les douleurs au bout de quelque-tems fe renouvellerent.

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Ileft prudent, dans plufieurs cas de cette efpece, de combattre par des remedes internes l'humeur qui caufer les douleurs. On les a vues quelquefois réparoîtres à différentes reprises, ce qui prouve qu'elles avoient été plutôt fufpendues que guéries, la matiere. morbifique n'ayant point été schaffée à l'extérieur. On a vu des obfervations de ce genre dans l'hôpital d'Upfal, & quelquefois même on a obfervé, ainfi que nous l'avons déjà dit, foit dans la fciatiqué, le rhumatisme" & les douleurs articulaires que des fymp tomes fâcheux réfultoient du déplacement de l'humeur, lefquels difparoiffoient, lorfque celle-ci fe jetoit fur les articulations. Il auroit été à fouhaiter que les auteurs qui ont rapporté ces dernieres obfervations les euffent caractérisées d'une maniere particuliere, afin qu'on diftinguât plus facilement ces cas, de ceux dans lefquels d'autres électriciens n'ont obfervé que des fuccès: la fcience y eût infiniment gagné,

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CHAPITRE VIII.

Claffe VIII. Maladies extravagantes, ou Folies.

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CETTE maladie (1) eft bien affligeante pour

l'humanité, & on ne peut être témoin d'un auffi triste spectacle, fans en être profondément affecté. Dans toutes les autres efpeces de maladies, le fujet eft en proie à la douleur & au mal-aife; ici ce font les feuls fpectateurs qui fouffrent. Les anciens ont appelé ces maladies paraphroniques, du mot grec paraphronia, qui fignifie aliénation d'efprit. Elles font accompagnées d'une dépra→ vation confidérable des fonctions de l'ame. La caufe matérielle de ces maladies, qui réfide ou dans le cerveau, ou dans les organes des fens,eft une difpofition vicieuse, extraordinaire, anomale des fibres nerveufes, à laquelle les idées, les jugemens, & les appétits répondent plutôt qu'à l'impreffion des objets extérieurs. ot

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(r) Cette classe est bien peu riche en observations, & il est & fouhaiter que quelque électricien zélé pour le bien de l'huma nité, & pour le progrès de la fcience, dirige ses vues fur cet objet.

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