Ch. Risen inv. LE SO I R. C. Baquoy Sculp Voici le règne du gracieux Précurfeur de la OICI Nuit, du doux Vefper qui amène fur l'Horison des nuages couleur de rofe & d'incarnat. Ses cheveux fleuris, fes vêtements humides & parfumés, répandent dans les jardins & les campagnes des odeurs agréables & falutaires. Des rofées bienfaifantes, échapées de la nue, tombent imperceptiblement fur les prairies devenues plus obfcures; & toute la Nature rafraîchie par la présence des Ombres, n'eft plus qu'un Eden riant & tranquille. O Gemming! Mon chant Dorique a tenté de te plaire; & ma Mufe chante de nouveau pour tâcher d'obtenir ton fuffrage; toi, le modèle de fes chants, tu ne lui refuseras pas un fourire, lorfque tu la verras fecouer avec une noble liberté, les liens des rhithmes Gothiques, & que, par un effor hardi elle s'élèvera au deffus des efclaves qui s'honorent de porter les chaînes de l'habitude & de l'imitation. Permets que ma Muse t'entretienne quelques inftants, lorfque délivré des occupations férieuses, tu te promènes feul fous tes épaiffes allées, tandis que Vefper décoré d'un Ciel ferein, verfe dans ton âme un calme délicieux. LE SOLEIL Tourne maintenant fes chevaux infatigables vers l'Océan & lance des rayons plus doux. Le Voyageur prefqu'effrayé, voit fon ombre gigantefque marcher au loin devant lui; les prairies fe tapiffent de noir, & les montagnes couvertes de bois font confondues avec la bordure de l'Horifon. Vefper s'eft emparé des plaines de l'Air; il cache son scèptre dans des nuages colorés qui viennent former une ceinture autour du Ciel, jufqu'à ce que le Dieu du Jour lui ait entièrement abandonné les plaines occi |