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OU KEA.

Je crains fes attentats.

HIRZA.

Quoi l'ami de Thamar....

OU KE A.

Eft-il digne de l'être?

HIRZA.

Sans doute, s'il nous venge,

OU KE A.

En eft-il moins un traître ?

Quelque reffentiment qui puiffe l'animer,
Plus il fera pour toi, moins tu dois l'estimer.

HIRZA.

Quoi! parmi les écueils, & la foudre, & les ondes,
Pour retrouver un pere il parcourt les deux mondes,
Il arrive, il apprend que fon pere est aux fers,
Que Québec l'abandonne aux complots des pervers,
Et qu'en fecret peut-être on a tranché fa vie;
Il voit même, à son tour, la fienne poursuivie;
Et quand, réduit à fuir, il échappe au trépas,

Il n'aura pas le droit de punir des ingrats,
De venger fon ami, fon amante, fon pere!
J'en appelle à ton cœur ; il est juste & fincere.
Depuis cinq ans entiers il a vaincu pour nous;
S'il fut vil à vos yeux, pourquoi l'adoptiez-vous?
Deux cents de nos Guerriers, guidés par fon courage,
Chez les Onontaguès ont porté le ravage :
Revenant triomphant, ce généreux François
Se verra donc puni de ses propres bienfaits?

OUKE A.

Non, fans doute; & l'on doit honorer fa vaillance;
Mais faut-il fur lui feul fondant ton espérance,
Braver au même inftant l'Algonkin, le Huron,
Et l'Iroquois farouche, & Québec & Boston ?
Quoi! trente Nations, à s'armer toutes prêtes,
De cent lieux différens menaceront nos têtes,
Et tu crois, fous fon ombre, être à l'abri des coups
De ces vents oppofés qui vont fondre fur nous!
Et tu veux, avec lui fur ces bords arrêtée,
Partager de Thamar la natte enfanglantée,
En nous précipitant dans de nouveaux combats!
Non, ces Guerriers, ni moi, n'y confentirons pas.
HIASK A R.

Puifqu'aux murs de Québec il faut porter la guerre,

Entre l'Anglois & nous applaniffons la terre ;
Nous le verrons bientôt à nos voix accourir :
Alors nous reviendrons, & s'il nous faut périr,
Nous fignalant du moins par des faits magnanimes,
Nous mourrons en Héros & non pas en victimes.
(Ils fortent.)

SCENE I I.

HIRZA, FEMMES SAUVAGES.

MON

HIR.Z A.

ON pere, toi qu'Hirza porte au fond de fon

cœur,

Inspire à nos Guerriers cette intrépide ardeur,
Par qui tu fus toujours fi vaillant, fi terrible.
Tu connois de mon cœur le penchant invincible;
Il n'en fera pas moins dans fa haine affermi.
Monréal eft François-; mais il eft ton ami;
Et, ta fille en ce jour réclamant fa tendreffe,
L'amour attifera fa fureur vengereffe....
Mais fi, n'ofant tenter le hafard des combats,
L'Ennemi dans un piége eût arrêté fes pas,

Ah Dieux !.... l'air retentit de cent cris d'allégreffe.

Mon Vengeur va paroître : il accourt, il s'empreffe.

(Elle le voit.)

Volons.... A fon afpect que mes fens font émus! Comment lui dire, hélas ! que mon pere n'est plus.

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MONREAL, ( précédé de beaucoup de Guerriers, & fuivi des Iroquois qu'il a vaincus.)

HIRZA, FEMMES SAUVAGES.

LE

MONRÉ A L.

E cœur brûlant d'amour, & plein d'impatience, Je reviens triomphant après deux ans d'absence, Pour mériter ta main, pour obtenir ce prix, Qu'ici Thamar, ton pere, à mes vœux a promis. J'ai combattu long-tems l'Iroquois intrépide, Rien n'a pu m'arrêter dans ma courfe rapide. Je marchois fecondé de tes fiers Illinois. Le Nord du Canada tremblant à nos exploits, A vu fuir devant nous cette horde fauvage, Que l'Anglois façonnoit au frein de l'esclavage: Et ces nombreux Guerriers, que mon bras a foumis, Ont quitté leurs tyrans pour fuivre des amis.

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Tu peux feule à mes yeux embellir la victoire: C'eft de toi que j'attends mon bonheur & ma gloire.

HIRZA.

Sans doute, Monréal, tu connois comme moi
L'afcendant qui m'étonne & qui m'enchaîne à toi.
Tu m'as fait éprouver ce charme, que ton âge
Sait donner au malheur, & fur-tout au courage:
Oui, ce grand caractere & ce mépris des maux,
Ce noble orgueil empreint fur le front des Héros,
Et tes premiers exploits, & le vœu de mon pere,
Tout enivra mon cœur de l'orgueil de te plaire.
Mais fais-tu cependant que, malgré tes hauts faits,
Du Confeil des Vieillards les regards inquiets
Déja tombent fur toi ?

MONREA L.

J'ai vu leur défiance,

Quel est donc à leurs yeux mon crime?

HIRZA.

Ta naiffance.

Apprends que Fontalbar, le Chef de tes François, A coupé les rameaux de l'arbre de la paix.

MONREA L.

Hirza, que m'apprends-tu? Se peut-il que la guerre..

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