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aprés la mort de fon oncle maternel Philebert de Châlon décédé fans enfans.

Guillaume Comte de Naffau Guillau Frere du Comte Henri embraffa la me de Réformation, & bannit la Religion Nassau Catholique de fes Etats, & ce fut fut Prince 'd'Orange lui qui fut le Pere du grand Guillau-par le Teme de Naffau dont nous avons à par- ftament de ler, qui devint Prince d'Orange & René de Seigneur de tous les biens de la mai- for Coufin fon de Châlon, par le Teftament de germain. René de Naflau & de Châlon fon Coufin germain, tué au Siége de faint Difier l'an 1544. & qui mourut fans postérité.

L'Empereur Charles-Quint qui avoit obligation à la Maifon de Naffau, fâché que le jeune Prince Guillaume d'Orange fût élevé dans l'héréfie, le retira à grand peine d'auprés de fon Pere, l'approcha de fa perfonne, & l'éleva prés de lui pour lui faire embraffer le Religion Catholique, qu'il profeffa en apparence pendant la vie de Charles-Quint, & au commencement du régne de Philippes fecond: mais les opinions nouvelles qu'il avoit fuccées avec le lait,

& goûtées depuis à la Cour de France, où elles étoient en vogue lors qu'il fut envoyé pour ôtage de la Paix de Château en Cambrefis, firent une telle impreffion fur fon efprit, qu'il ne s'en pût jamais défaire. Le Comte Guillaume de Naffau eût de Julienne Comteffe de Stolbourg cinq Fils & fept Filles; l'aîné fût Guillaume de Naflau Prince d'Orange, dont nous avons à parler; le puîné fut Jean Comte de Naflau, qui a laiffé une trés-ample & célébre poftérité; les trois autres Fils furent, les Comtes Ludovic, Adolphe & Henri de Naffau, qui fe fignalérent dans les Guerres Civiles de France, & des Païs-Bas; & qui fans avoir été mariez, moururent tous trois les armes à la main, fecondans courageufement les deffeins de leur Frere aîné le Prince Guillaume d'Orange.

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Les fept Filles de Guillaume Comte de Naffau furent mariées P'une au Comte de Bergues, laquel le fut Mere du Comte Henri de Bergues , que nous avons vû de nos jours commander les Armées d'Espagne contre fes Coufins ger

mains les Princes Maurice & Henri Frederic d'Orange: & qui enfin, dégoûté des Efpagnols, fe retira de Tear fervice. Les autres fix filles furent mariées à des Comtes fouverains d'Allemagne, l'une entr'autres, au Comte de Schoüarsbourg, qui eût le déplaifir de fe trouver prefent à Anvers lors que Jean Javregni Biscayen penfa tuer le Prince d'Orange fon Frere d'un coup de piftolet & à Delft, lors qu'il fut affaffiné par Balthafar de Guerard Francomtois. Car elle n'abandonnoit guére ce cher Frere qui l'aimoit uniquement.

Guillau

Le Prince d'Orange Guillaume Le Prince étoit de belle taille, avoit le teint d'Orange brun, & le poil châtain: il parloit me vivoit peu, & penfoit beaucoup, mais avec grantout ce qu'il difoit étoit effenciel, & de fplen deur. paffoit pour Oracle. Il n'y avoit point de maifon de particulier où Ï'on vécut avec tant d'éclat, même du temps de Charles-Quint, que chez ce Prince,où les Ambaffadeurs & les Princes étrangers étoient régaJez. Enfin c'étoit l'honneur de laCour de l'Empereur, ainfi que de

celle du Roi fon Fils, qui dans la profcription qu'il foudroya contre le Prince d'Orange, lui ayant reproché plufieurs bien-faits, & fon ingratitude, le Prince lui repliqua dans fon Apologie,que tant s'en faut qu'il en eût jamais reçû aucun, & qu'il fe fût enrichi à son service,qu'il avoit porté la principale dépenfe de la Cour, groffe de diverfes Nations, l'ayant long-temps défrayée de fa bourse , par le peu d'ordre qu'il y avoit de la part du Roi.

Cette fplendeur, jointe à une maniére toute particuliére de s'infinuer dans les cœurs, lui avoit aquis

P'eftime & l'amitié de tout le monde: La Mai- d'autre part, il avoit un grand avanfon de tage fur tous lesPrinces & Seigneurs Nassau eft une Mai de la Cour de Charles-Quint, la fon Impé- Maifon de Naffau ayant la gloire riale, ay- d'avoir donné l'Empereur Adolphe, ant porté qui fut tué l'an 1298. à la Bataille Teur 4 prés de Spire, dont ont fit ces deux dolphe. Vers.

l'Empe

Anno milleno trecentis bis minus annis In Julio menfe Rex Adolphus cadis enfe. Quand le Roi Philippes II. nourri différence en Espagne, vint au Païs-Bas du

Grande

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Quint

fon

من

temps de l'Empereur fon pere, on entre remarqua une fi grande différence Charlesentre le pere & le fils, que les peu- Fils ples, & fur tout la Nobleffe, con- Philippes, çût autant d'averfion & de mépris l'un fort pour l'un, qu'ils avoient d'inclina-aimé, tion & d'admiration pour l'autre : l'autre car l'Empereur, débonnaire & de fort hai. facile accés, traitoit familiérement toutes fortes de Nations, & parloit à } tout le monde en leur Langue: ce qui le faifoit eftimer & révérer univerfellement; Mais fon fils Philippes ne fe communiquoit guéres, ne fe faifoit voir que rarement, étoit toûjours vêtu à l'Efpagnole, parloit fort peu, & ne parloit jamais qu'Efpagnol ce qui lui attira la haine générale des Grands & des Peuples des Païs-Bas, qui haïffant & redoutant l'orgueil desEfpagnols, Deman qui le gouvernoient, lui demandé- des des rent en pleine Affemblée des Etats Etats des Généraux des Païs-Bas, tenus à au Roi Gand, qu'il plût à Sa Majefté faire Philippes, retirer les Troupes étrangères des qui lui Provinces; qu'il ne fe fervit que de firent jurer la per ceux du Païs pour la garde des Pla- te des Fla ces; & qu'il ne mît point d'Etran- mands.

Pais-Bas

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