gers dans le Gouvernement des PaïsBas. Ces demandes surprirent & fàchérent fort le Roi, qui crût que le Prince d'Orange en étoit le principal instigateur: néanmoins dilimulant son déplaisir, il donna de bonnes espérances. En ces Etats de Gand il établit Marguerite d'Alltriche fa Sæur naturelle femme d'Octavio Farnese, Duc de Parme, Gouvernante absoluë des Païs-Bas, & fit plusieurs Chevaliers de la Toifon d'Or, puis s'embarqua pour s'en retourner en Espagne. Ordre En partant, il lailla ordre à la donné à la Gouvernante d'établir l'Inquisition Gouver d'Espagne aux Païs-Bas,& plusieurs d'établir nouveaux Evêques ; ce qui fut caur Inquifi, fe des horribles desordres , que ces nouveautez causérent, tant les peuEvêques. ples avoient d'averfion & d'horreur pour le nom d'Inquisition , & pour ces nouveaux Evêques, qu'ils en croyoient être les fuppóts. Origine Le Cardinal de Granvelle Andu Cardi. toine Perrenot, premiérement EvêGranvel- que d'Arras, & lors Archevêque de ber Malines, avoit tout le secret du Roi Philippes, & la force du Gouverno nante tion les nouveaux nal de Comtes ment sous Marguerite Duchesse.de d'Egmont Philippes, que s'il ne le retiroit des de Païs-Bas, il les lui feroit perdre par Hornécril'excés de fon orgueil , & par fes virent conconseils violens détestez des peuples, dinal de & de la Noblesse. GranvelCette hardiesse fut regardée com.le, qui est me un crime en Espagne, où dés-lors rappelé des Payson résolut de perdre ces trois Seigneurs , & tous leurs adhérens: mais on fût encore contraint de diffimus ler , & de rappeller le Cardinal de Granvelle des Païs-Bas, où étant-arrivé de grands troubles, on dépêcha en Espagne leComte Jean deBergues Gouverneur de Haynaut & de Cam. Bas. Messiexrs brefis, & Florent de Montmorenci de Bergues Seigneur de Montigni , Gouver neur de Tournai, Chevaliers de la Montigni Toison d'Or, pour informer le Roi en Espa- de tout ce qui s'étoit passé, & pour gne y pé- tâcher de porter son esprit à la douciffent. ceur : mais ils y laifférent l'un & l'autre la vie ; ce qui fut un avertissement pour les autres Seigneurs, de se tenir sur leurs gardes. Le Prince d'Orange, grand Politique, aussi-tôt qu'il sçút que le Roi Philippes, par le conseil de ses Ministres d'Espagne, & par les follicitations du Cardinal de Granvelle, indigné d'avoir été chassé de Flandres, envoyoit le Duc d'Albe aux Pais-Bas, avec une Armée d'Espagnols & d’Italiens, jugea bien que c'étoit pour se vanger des demandes que lui avoient faites les. Etats de Gand, & du rappel forcé du Cardinal , dont on le disoit le principal Auteur : fçachant de plus, qu'on avoit résolu de faire plusieurs changemens dans les Provinces, qui attireroient infailliblement de grands desordres , il pria la Gouvernante de supplier le Roi d'agréer, qu'il se démît de ses Gouvernemens de Hol. Roi, ainsi que le firent plusieurs faire un 1 : Grands, d'autant que par ce ferment ferment, on s'obligeoit à exterminer les Hé-'ses rétiques, & qu'il eût juré la perte raisons, de sa femme qui étoit Lutherienne; de plus,il alléguoit qu'ayant une fois fait ferment au Roi, il étoit inutile de le réïtérer, à moins que de douter de la fidélité: en quoi il fut suivi d'Antoine de Lalain Comte de Hochstrate Gouverneur de Malines , du Comte de Horn, Philippes de Montmorenci Admiral des PaïsBas, & de Henri de Brederode Baron de Viane, Vicomte d'Utrect, descendu des Comtes souverains de Hollande , & de quelques autres, Seigneurs. L'An 1566. au mois d'Avril, la T Gouvernante preflant au nom du & des nouveaux Evêques, prés de Quatre quatre cens Gentils-hommes s'étans cens Gen- allemblez à Bruxelles dans l'Hôtel tits-horemes preo de Culembourg, firentune Requêsentent te qu'ils oférent presenter en Corps une Re à la Gouvernante, l'étant allée trouquête contre l'In ver dans son Palais , ayant à leur tête quisition. le Comte Ludovic de Nassau, &le Seigneur de Brederode : le lendemain, arrivérent les Comtes de Bergues , & de Culembourg ; Certe Requête tendoit à rejecter l'Inquifition, les nouveaux Evêques, & la publication du Concile de Trente, qu'ils soûtenoient être préjudiciables au bien des Provinces. Cette hardiesle lâcha la bride aux Séditieux des Païs-Bas, & leur fit commettre tous les sacriléges, & toutes les impiérez, les brisemens d'Images, les démolitions d'Autels & d’Egli. ses, representées dans l'Histoire, qui furent même détestées des Hé. rétiques. Cette fameuse Requête presentée par cette Noblefle marchans -deux à deux, modeftement vêtuë, & |