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employer contre les Païs-Bas, fous d'Oranla conduite du Duc d'Alençon, dese, par le P'Admiral de Colligni, & du Com-fon frere le moyen de 4 te Ludovic de Naffau. Elle feignit Comte être mécontente du Roi Philippes Ludovic. fecond, qu'on afsûroit avoir empoifonné Madame Ifabelle de France. fa femme, dont on publioit qu'on vouloit venger la mort, ainfi que celle de plufieurs François maflacrez par les Efpagnols en la Floride. S On promit au Prince d'Orange par le moyen de fon frere le Comte Ludovic, qu'on accabloit d'honneur & de careffes en France, un fecours confidérable d'hommes & d'argent; Qu'on lui laifferoit la Hollande la Zelande, Utrect, & la Frife en Souveraineté, & qu'on joindroit au Royaume les autres Provinces des Pais-Bas.

Le Prince d'Orange, fur ces belles apparences & efpérances qui fe trouvérent fauffes, refufa un Traité fort avantageux & fort feur, que l'Empereur lui offroit de la part du Roi d'Espagne, & fit attaquer les Pais de Gueldres & d'Overiffel par fon Beaufrere Guillaume Comte de

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Bergues, qui s'empara de Zutphen, & de plufieurs autres Places. Le Comte Ludovic devoit faire un ef fort confidérable du côté du Haynaut, où il furprit la Ville de Mons Capitale de la Province: ce qui empêcha le Duc d'Albe de reprendre les Villes de Hollande, & de Zelande, nouvellement déclarées contre lui, comme il le pouvoit facilement: étant lors dénucz. de forces & de moyens pour se défendre; Car rien nefacha tant le Duc d'Albe,que cette prise de Mons, qu'il réfolut de reprendre à quelque prix que ce fût, abandonnant le refte: ce qui donna lieu à ces Villes foûlevées de refpirer, & de fe fortifier à loifir d'hommes & de munitions.

Ce Siége de Mons fut fort difficile, & fort long, par la grande réfiftance que fit le Comte Ludovic affifté de Monfieur de la Noue Bras de Fer, & de beaucoup de Nobleffe Françoife: & il y fut tiré par les Efpagnols plus de vingt mille coups de Canon.

Cependant le Prince d'Orange qui s'étoit retiré en Allemagne, y

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levoit une plus puiflante Armée que la premiére, pour entrer dans le Brabant où les cruautez & les exactions du Duc d'Albe lui faiEfoient efpérer plus de fuccés qu'à fon premier voyage. Le payement de cette Armée étoit principalement -fondé fur les promeffes de la Cour de France; Ainfi le Prince s'imaginoit avec raifon que les forces d'Ef pagne ne feroient pas capables de défendre les Païs-Bas attaquez par tant d'endroits du côté de la Terre, cependant que du côté de la Mer ils étoient tourmentez par le Comte de la Mark, Sonoi, Treflon, les freres Boifots, & par Bertel Entens fes Lieutenans en Hollande & en Zelande, où ils avoient eu de grands fuccés, comme nous le dirons auffitôt.

Les Païs-Bas ne furent jamais en fi grand péril d'être perdus pour l'Espagne, que dans cette conjoncture; les efpérances du Prince n'étoient pas vaines & il y avoit toute apparence que les Espagnols en feroient chaffez pour toûjours, fi la France ne lui eût pas manqué.

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Le Prince

Ainfi ce grand Homme, qui avoit d'Orange tant de cordes en fon Arc, partit rentre en d'Allemagne avec une grande Puif Brabant fance, pour rentrer dans les Païs

avec une

grande Bas, où il trouva les Peuples defefArmée. pérez par la tyrannie du Duc d'Al

be difpofez à le recevoir. D'abord il fut reçû dans Ruremonde, où il fit paffer fon Armée fur le Pont & entra dans le Brabant. Louvain lui donna une fomme d'argent, & Malines lui ouvrit fes portes: ce qui coûta en fuite bien cher à cette pauvre Ville. Le Duc d'Albe étoit abfent, occupé au Siége de Mons qu'il vouloit reprendre: & le Prince avoit deffein de lui en faire lever le Siége, tant pour fauver une Place fi importante, que pour delivrer fon frereLudovic du péril où il étoit. Mais Monfieur de Genlis qui marchoit du côté de France au fecours de la Place avec fix ou fept mille hommes,tant Cavalerie qu'Infanterie,ayant été pris & défait parFrederic de Tolede qui étoit allé au devant de lui, ayant été averti en fecret de fa marche, & de l'état de fes Trous pes par la Cour de France. Etle

Prince

ver le Sié

Prince ayant tenté inutilement la Ne peut levée du Siége de Mons, parce que faire lele Duc d'Albe s'étoit trop puiffamge de ment retranché, pour pouvoir être Mons au forcé dans fes Ligues. D'autre côté, Duc le Prince ayant appris en même d'Albe temps par de fréquentes décharges apprend le Maffaire d'Artillerie, & d'autres fignes de de la S. réjouiffance dans le Camp du Due Barthele d'Albe, le Maffacre de la S. Barthe- mi: ce que le fait relemi, où l'Admiral de Châtillon & tourner fes principaux Amis avoient été vers le tuez;voyant d'ailleurs qu'il n'y avoit Rhin. plus rien à espérer du côté de France qui l'avoit abufé: & qu'au contraire, il devoit tout craindre d'un fi puiffant Royaume, qui s'étoit déclaré ennemi de fa Religion, & de fon Parti. Il confeilla à fon frere le Comte Ludovic de faire une compofition honorable qui lui fut accordée, & lui fe retira vers le Rhin à petites journées. Dans cette retraite il fe vit prêt à périr, tant par les fiens que par les ennemis: car les Chefs Allemans parlérent de l'arrêter pour affurer le payement de leurs montres, ayant promis de les payer fi-tôt qu'ils feroient dans le Hay

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