r raifon que qui étoit Huguenote, venant à lui fuccéder, ne bannît un jour d'Angleterre la Religion Catholique, comme il arriva depuis : & preffoit fort le Roi fon mari de lui faire trancher la tête, la tenant prisonnière dans la Tour de Londres. Mais le Roi Philippes s'y oppofa fortement, de peur que l'Héritière d'Elifabeth, Marie Stüart, qui lors avoit épousé le Roi François II. ne devint Reine de toute la Grande Bretagne par fucceffion, & que la joignant à la France, comme il étoit indubitable fi Elle avoit des Enfans, il ne fe formât, par l'union fa Sœur Elifabeth l'union de tant de Royau mes, une Puissance formidable qui réduifit en fumée fon vafte deffein de Monarchie Universelle. Les Ef core cé temps, la à l'inté En ce temps-ici les Efpa-pagnols gnols font encore céder la font enReligion à l'intérest: car eux der en ce qui nous ont reproché par Religion tant d'Ecrits, nos Alliances fêt avec les Hérétiques, particuliérement avec la Hollandé & la Suéde, & qui par fe vouloient rendre recommandables à la Cour de Rome, regardent prefentement les Hollandois comme le plus ferme foûtien de leur Monarchie : leur permettant de prêcher publiquement dans 1 leurs Villes: Et pour montrer la confidération qu'ils ont pour ces gens-là, l'Admiral Ruyter, un peu devant fa mort, fit fortir des Galéres de Naples, un grand nombre de Miniftres Hongrois que l'Empereur y avoit envoyez, d'un feul mot qu'il en dit au Marquis de Loz-Velez qui en est Viceroi. Ainfi il n'y a perfonne qui ne voye que le feul intérest gouverne le Monde, & qui ne dife qu'un grand Capitaine a eu raifon d'écrire que les Princes commandent aux que l'intérest Peuples, mais commande aux Princes; Ce qui eft fi veritable, que sou vent pour cet intérest on dé voue ce qu'il y a de plus facré entre les hommes ; & que la plupart des Souverains n'obfervent les régles de la Justice & de la Religion, qu'entant qu'elles fe trouvent conformes à ce malheureux intérest. Au refte, fi quelques fcrupuleux trouvent à redire que dans ces Mémoires je compare le Prince d'Orange Guillaume, & l'Admiral de Colligni, aux plus Grands Hommes, tous deux Héré tiques, & tous deux Rebelles, on ne doit pas conclure par là que j'aye aucun penchant à l'Héréfie & à la Rebellion , que je détefte également; Mais c'eft qu'il faut autant ou plus de vertu à fe faire Souverain, de Particulier qu'on eft, & à résister étant foible, à de grandes Puiffances, qu'à gagner des Batailles étant né Roi, comme Alexandre & Guftave Adolphe. Les Rois doivent leurs Victoires à la valeur de leurs Capitaines & de leurs Troupes, & quelquefois aux Vents & au Soleil, c'est à dire, à la fortune. Auffi Ciceron parlant à Cefar, lui dit qu'il avoit plus de gloire d'avoir pardonné à Marcellus, & d'avoir rétabli fon Ennemi dans fes biens & |