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LA QUATRIEME

DE MAURICE DE NASSAU Prince d'Orange: & par occafion, du Comte Erneft de Mansfeld, du Duc Chriftian de Brunfwic, & de la Reine Elifabet d'Angleterre.238 LA CINQUIE ME

DE HENRI FREDERIC DE Naffau Prince d'Orange, & de fa Poftérité.

LA SIXIE ME

339

DE JEAN DE BARNEVELD Avocat Général, & Garde des Sceaux de Hollande, & de fes Enfans.

LA SEPTIEME

367

DE FRANCOIS AERSENS Seigneur de Sommerdic & de la Plaate, & de fa Postérité.

LA HUITIEME

416

DE HUGUES GROTIUS Penfionnaire de Rotterdam, & puis Ambaffadeur de Suéde en France, & de fes Enfans. 433

MEMOIRES

DE

HOLLANDE.

GUILLAUME DE NASSAV Prince d'Orange, Fondateur de la République des Provinces - Unies des Païs-Bas.

D

ANS tous les Siécles paffez, il n'a point parû un plus grand Homme que ce Prince. Qu'on examine

tous les Illuftres de Plutarque, & ceux qui ont été depuis cet admirable Ecrivain on n'en trouvera point qui ait eu une plus haute vertu que lui.

Il ne faut pas tant s'étonner des

conquêtes d'Alexandre & de Cefar. Le premier étoit Maître de toute la Gréce, & d'une Armée aguerrie: & l'autre commandoit fouverainement la moitié des Légions Romaines,qui dominoient tout le Monde. Avec ces forces, leurs premiéres Victoires ayant été l'inftrument des fuivantes, l'un détruifit l'Empire des Perfes, & l'autre la République Romaine. Mais la vertu de ce Prince Guillaume n'eft pas moindre que celle de ces grands Conquérans, en ce que fans aucunes forces, il a eu le courage d'attaquer la puiffance redoutable du Roi d'Espagne Philippes Second Qu'il s'eft maintenu plufieurs années contre elle; Que fon courage a été plus grand que fes adverfitez; Que lors qu'on le croyoit ruïné, étant chaffé des Pais-Bas, il Y rentroit auffi-tôt avec une nouvelle Armée ; Que par fon efprit, & par fa grande conduite, il a jetté les fondemens d'une République qui couvre la Mer de Vaiffeaux innombrables, en ayant plus elle feule que le refte de l'Europe; Et qu'enfin on n'a pû venir à bout de lui que par

une trahison, qu'il auroit évitée, s'il ne se fût confié en la bien-veillance des peuples, qui lui fervoient de gardes, & qui le confidéroient comme leur Pere, & comme le Dieu tutelaire de leur Païs.

Danne

marc, fit

une Saint

En verité, aprés avoir repaffé par mon efprit tous les Illuftres qui l'ont précédé, je ne trouve perfonne qui ait égalé fa profonde fageffe, fon courage héroïque, & fa conftance dans les malheurs, que ce grand Gafpard de Colligny Seigneur de Châ- Chriftiertillon, Admiral de France, duquel ne fecond, d'Avila, qui étoit de parti contraire, Roi de eft contraint de dire qu'en fon temps on parloit plus dans l'Europe de l'Admiral de France, que du Roi de Barthele France; Car aprés avoir perdu quatre Batailles, il parût fi peu abattu, tua tousles kolm, où il & fi puiffant, qu'on fût forcé de lui Grands, donner la Paix: & fans une infidélité qu'il avoie dont le fouvenir fera en éternelle conviez à execration à tous les gens de bien, il un festin. Les Hiftoauroit achevé fa courfe pacifique- riens apment, & fervi fort utilement l'Etat pellent ce dans la Conquête des Païs-Bas, qu'il massacre propofoit dans une conjoncture où il étoit trés-aifé de nous en rendre menfis.

mi à Stoc

Laniena

Stockol

maîtres: mais les mauvaises maximes de ces Docteurs intéreffez, qui veulent accommoder la Théologie aux paffions des Princes, en leur infinuant qu'il ne faut point garder de parole aux Hérétiques, ni aux Rebelles, & qu'il eft permis de faire un petit mal pour un plus grand bien, jointes au defir de vengeance, fi puiffant fur l'efprit des hommes, l'emportérent fur l'honneur, & fur la foi, qui doivent toûjours être inviolables.

Guillaume de Naflau Prince d'Orange nâquit l'an 1533. au Château de Dillembourg, dans le Comté de Naffau. Il fut neuf ans Enfant d'honneur de l'Empereur CharlesQuint, qui admiroit fans ceffe la grandeur de fon entendement, accompagnée d'une extrême modeftie.

Guillaume Ce grand Monarque prenoit plaiPrince fir à l'inftruire, & à lui communid'Orange quer les affaires les plus importantes, dans la & a confeffé à fes plus familiers, que

confidence

de Char-bien fouvent ce jeune Prince lui les-Quint. donnoit des lumiéres, & lui fournif

foit des expédiens qui l'étonnoient, dont il ne fe feroit jamais avifé.

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