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DES ACROSTICHES.

L'ACROSTIC

'ACROSTICHE est une pièce de poésie, dont chaque vers commence par une lettre qui fait partie d'un noin écrit verticalement à la marge. Ce mot vient du Grec akros extrême ou qui est à l'extrémité, et stichos qui signifie ordre. Les acrostiches ont été très en vogue dès la renaissance des lettres sous François Ier. On présume que nos premiers poëtes ont pris cette forme de poésie, des Grecs; et effectivement on trouve quelque chose qui tient de l'acrostiche, dans l'Anthologie. Quelques auteurs appellent ainsi les deux épigrammes du premier livre de l'Anthologie, c. 38, faites, la première en l'honneur de Bacchus, et l'autre en l'honneur d'Apollon; elles sont composées de 25 vers, dont le premier est la proposition ou le dessein de l'épigramme; les 24 suivans sont composés chacun de quatre épithètes, commençant toutes quatre par la même lettre, et disposées aussi selon l'ordre alphabétique des 24 lettres des Grecs; en sorte que le premier de ces 24 vers, qui suit celui dela proposition, comprend quatre épithètes qui commencent par A. Le second, quatre épithètes qui commencent par B. Le troisième, etc.; ainsi de suite jusqu'à l'oméga. Ce qui fait 96 épithètes pour chaque Dieu. Mais ce n'est pas là ce que l'on doit proprement appeller acrostiche, surtout d'après la définition que nous en avons donnée plus haut, ce serait plutôt des vers lettrisés. (voyez ce mot). Quand on commença à cultiver ce genre de poésie en France, on le fit avec une espèce de

fureur, et on tenta tous les moyens imaginables d'en multiplier les difficultés : on vit des acrostiches dont les vers non seulement commençaient, mais finissaient par la lettre donnée; d'autres où cette lettre se trouvait au commencement du vers et à l'hémistiche; quelquefois les acrostiches commencent à rebours c'est-à-dire, par la lettre du dernier vers, en remontant de-là jusqu'au premier. Tel est celui que Guillaume de St. André a fait de son nom aux 22 derniers vers de son poëme sur Jean IV duc de Bretagne: Ce poëme se trouve dans le second tome de la nouvelle histoire de Bretagne. p. 691. On a vu aussi des sonnets pentacrostiches, c'est-à-dire, où le même acrostiche répété jusqu'à 5 fois, formait comme cinq différentes colonnes. Nous ne citerons qu'un petit nombre d'acrostiches, parce que ce sont de ces difficultés puériles que le bon goût réprouve, et qui n'occupent ordinairement que de petits esprits.

En voici un très-ancien, puisqu'on le croit de Priscien, grammairien, qui vivait au VI. siècle. C'est un argument de l'Amphitrion de Plaute.

Amore captus Alcumence Juppiter,

utavit sese in ejus formam conjugis,

ro patria Amphitruo dum cernit cum hostibus.
abitu Mercurius ei subservit Sosice.

s advenienteis servum ac Dominum frustrà habet.
urbas uxori ciet Amphitruo: atque invicem
aptant pro machis. Blepharo captus arbiter,
ter sit, non quit, Amphitruo, decernere.

mnem rem noscunt: geminos Alcmena enititur.

L'acrostiche suivant est propre à faire sentir combien ces sortes de pièces gênent le poëte, parce qu'outre l'acrostiche du nom du Roi au com

mencement des vers, il y a encore des échos à la fin; mais on s'est dispensé de la contrainte des rimes cette pièce a été faite après la victoire remportée à Marsaille, en 1693, par M. de Catinat.

mis.

e bruit de ta grandeur, dont n'approche personne sonne: On sait le triste état où sont tes ennemis. Coudraient-ils s'élever, bien qu'ils soient terrassés. assez? Is connaîtront toujours la victoire immortelle uperbes alliés, vous suivrez les exemples. 'Alger et des Génois implorant d'un pardon.. n vain toute l'Europe oppose ses efforts.

telle. amples

don. forts:

ataillons sont forcés et villes entreprises.

prises.

Oh! que par tant d'exploits vous serez embellis

lys!

Cotre gloire en tous lieux du combat de Marsaille aille.

bas!

voie

Rhin:

endant la ligue entière après mille combats.
Welge, tu marcheras pareille à la Savoie.
On te voit tout tremblant sous un tel Souverain..
Zous te verrons aussi sous un Roi si célèbre

Ebre.

nommé

Autre Acrostiche sur un homme Bonnefoi, et dont le nom travesti en Gree est ARISTOTE.

▷ssez de poëtes frivoles

imant sans l'aveu d'Apollon,

ront te fatiguer de leurs vaines paroles, ans que j'aille grossir l'ennuyeux escadron; Hu verras mon respect t'honorer du silence Où l'on se tient devant les rois.

on mérite en dit plus que toute l'éloquence, Ft ton nom seul plus que ma voix.

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On pressait un jeune homme de nommer la personne qu'il aimait. Il s'en défendit, et récita l'acrostiche suivant, où se trouve le nom de cette personne.

e ne saurais nommer celle qui sait me plaire; Cn fat peut se vanter, un amant doit se taire. a pudeur qu'alarmait l'impétueux désir, nventa sagement le voile du mystère, Et l'amour étonné connut le vrai plaisir.

Voici un acrostiche double, c'est-à-dire que le même nom se trouve au commencement et à la fin des vers.

mour

au cœur d'Anne imprim > Zom très-heureux d'une que j'aime bie z zi de nous deux cet amoureux lie z mort défaire ne

utre

que

pourr

Un écolier faisant un présent à son Professeur Pierre MANEI, l'accompagna de ces cinq vers:

ierides Musæ divino numine vate.

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xiguum hunc afflate, precor, quò munera grat
anto ferre viro possim concedite,

nume

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aptum est de cælis aliud, venerabile cert.

he igitur vatis vires augete minut

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MANE I

Nous avons dit que les alphabets ne pouvaient être considérés comme de véritables acrostiches; cependant comme ils y ont quelque rapport, nous allons en citer deux ou trois, qui ne messieront point dans notre recueil.

Alphabet Moral à l'usage des grands Enfans, par M....

▷ dore la vertu, le reste est arbitraire;

énis la dans ton cœur; c'est là son sanctuaire. Connais tous tes devoirs: sois bon, sois tolérant. ans tout, hors la vertu, demeure indifférent. nrichis toi, mortel, mais par la bienfaisance; ais le bien sans l'espoir de la reconnaissance. Qarde ta haine au mal et pardonne aux méchans. Héros est le mortel qui commande à ses sens. -nsensé qui combat l'injure avec l'injure! épler lisait au cieux; consulte la nature. 'ami de la vertu ne craint pas d'ennemis. aîtrise le destin en t'y montrant soumis.

Ze choisis un ami que pour l'amitié même. Or vil! serais - tu donc, hélas ! le bien suprême ? lus encor qu'à ton prince, obéis à la loi.

u'il est doux, qu'il est beau d'être bien avec soi! ends à la vérité son culte légitime.

ois en, s'il le fallait, le prêtre et la victime. Hemporise longtems, longtems avant d'agir. <eille sur toi sans cesse avant de t'applaudir. se, n'abuse pas, c'est le refrein du sage. Xénophanes, dit-on, n'aimait que la vertu. vre de tous les arts, d'un seul art fais usage. Néphir est ton emblême, ô femme, qu'en dis-tu ?

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