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de défectueux, enfin de paffer un acte de non-préjudice dans lequel il feroit dit que les Religieux d'Hénin reconnoiffoient qu'ils étoient obligés de convoquer à leurs élections le Général, lequel étoit libre d'y affifter par lui-même ou par Procureur. Les chargés de procuration devoient promettre d'ailleurs au nom de l'élu, qu'il fe tranfporteroit à Arrouaife le plutôt poffible pour se foumettre à la pénitence ou amende raisonnable que l'on exigeroit de lui. En conféquence ils se trouverent fur la grande Place à Arras, à l'Auberge de la Clé, le 30 Décembre, en même-tems que le Général, qui accorda leur demande, exigeant cependant qu'il fût inféré dans le procèsverbal tenu à ce fujet, que non-feulement il avoit droit d'être convoqué à l'élection des Abbés d'Hénin, mais encore d'y voter le premier. Sur quoi les parties convinrent qu'au fujet de la premiere voix, les chofes fe pafferoient dans la fuite comme auparavant, & comme il feroit prouvé que l'on devoit faire en pareil cas. On inféra la même réserve dans le procès-verbal 1457. qui fut tenu l'année suivante 1457, 6 Décembre, lorsque Jean Bréton fe rendit lui-même à Arrouaife pour prêter obéiffance au Général & émender les défauts de fon élection. Ce fut lui qui ce jour-là chanta la Meffe conventuelle, après laquelle il fe transporta dans la Sale Abbatiale. Là en présence de l'Abbé de Maroeul, Gilles Legrand, de Jean, Abbé de Clairfaï, de Gilles Priffantier, ancien Abbé d'Arrouaife, & de plufieurs autres témoins, il émenda fa faute, la tête découverte, en mettant la manche de fon furplis dans les mains du Général. Celui-ci lui enjoignit de faire dans l'année le pélérinage de Notre-Dame d'Efquerchin, & de célébrer, auffi dans l'année, à Hénin-Liétard, pour les Fondateurs & Bienfaiteurs de l'Abbaye d'Arrouaife, l'Office des Morts avec les abfoutes & la Meffe. Cette difficulté & la maniere de l'appaifer font les mêmes

à-peu-près que celles que l'on a vues ci-devant fous l'année 1329, lorsque le Général, Jean de Maricourt, attaqua l'élection de l'Abbé d'Hénin, Bernard de Croifilles. La différence est que J. de Maricourt ayant auffi prétendu alors avoir la premiere voix dans les élections, ce droit ne lui avoit point été contefté. Mais le Général l'avoit - il également dans toutes les Maifons de l'Ordre, du moins dans celles qui n'étoient pas fort éloignées ? Tous les actes de fondation ou d'aggrégation de ces Maisons n'ont point paffé jufqu'à nous. Je n'en connois qu'un parmi ceux qui nous font reftés, où il foit déclaré en termes exprès que la premiere voix dans les élections appartiendra au Général; c'est celui dans lequel Thomas Abbé de Warnêton, s'exprime ainfi : In eligendo Abbate noftro primam ei vocem concedimus & ad ipfius confilium nos ei fideliter obedituros benigne contradimus. (b) Il est vrai cependant que le même droit eft exprimé fous d'autres termes dans la Charte d'institution du premier Abbé de Ruiffeauville. (c) S'il arrive, dit l'Évêque de Térouanne, que cet Abbé se relâche de fes devoirs, & ne fe corrige point après que celui d'Arrouaife lui aura fait une feconde & une troifieme monition, qu'il foit renvoyé dans fon Cloître, & qu'on lui substitue un autre Abbé felon la difpofition & de l'avis de celui d'Arrouaife. Alius regimini domus Dei idoneus predicti Abbatis difpofitione & confilio fubftituatur &c. Il n'eft pas d'ailleurs vraifemblable que dans l'origine, les Maisons qui fe font agrégées à l'Ordre ou celles qui furent nouvellement fondées fous fa Juridiction, lui aient été attachées par des liens différents. Urbain III semble avoir défini ce point dans fa Bulle de

(b) N°. III. (c) N°. IL

1186. (d) Il n'y est pas question de premiere voix en faveur de l'Abbé d'Arrouaife; mais il y eft dit expreffément que dans la vacance d'une Abbaye, les Religieux procéderont à leur élection & éliront un nouvel Abbé de l'avis du Pere Abbé & des deux Abbés voisins, à moins, ajoute le Pape, que la Maison vacante ne foit tellement éloignée, que le Pere Abbé n'y puiffe être appelé fans un grand préjudice (e). Comment eftimer cette distance? Les Religieux de Chatillon Diocese de Langres, & ceux d'Autrey, Diocese de Toul, étoient très-éloignés du Chef-d'Ordre, & cependant ils étoient, comme on l'a vu, dans l'usage d'appeler le Général à leurs élections; d'un autre côté il n'y a pas d'exemple qu'il l'ait été en pareil cas dans les Iles Britanniques ou en Pologne. On doit donc croire que l'exception ne regardoit que ces Royaumes étrangers. Pour ce qui eft de deux Abbés voifins, je ne connois aucune occafion où ils aient été convoqués.

L'Abbé Pafquier en eut plufieurs d'exercer ce droit. Enguerrant de Fontaines, Prieur, & les Religieux de Notre-Dame de Boulogne, le convoquerent à leur élection par lettres du 5 Septembre 1457, (ƒ) après la mort de leur Abbé, (apparemment Wallerand II), arrivée le 28 Août. Hugues, Abbé de Saint Vulmer, & Pierre, Abbé de Beaulieu, lui adrefferent deux Suppliques, le premier le 26 Mars 1459, le fecond le 2 Juin de l'année fuivante, (g) à l'effet d'obtenir qu'après leur mort,

(d) N°. X.

(e) Cette Clause a été inférée parmi les Statuts de l'Ordre en ces termes: Statutum eft ut fi qui Ordinis noftri fine prefentia Patris Abbatis fi haberi potuerit, vel ad minus duorum vicinorum Abbatum noftri Ordinis, Abbatem eligerint, ipfa electio & promotio in irritum revocetur, cum contra privilegia Romana hoc factum effe probetur. Chap. 236.

(A) N°. XLVI.

(g) N°. XLVII.

ou

ou dans la premiere vacance de leur Abbaye, de quelque maniere qu'elle arrivât, les Religieux de l'une & de l'autre Maison puffent procéder à une nouvelle élection sans être obligés d'y appeler le Général. Ces deux Suppliques font absolument calquées fur celle préfentée à l'Abbé Gilles Priffantier en 1448 par l'Abbé de Notre-Dame de Boulogne, & l'une & l'autre étoient appuyées fur de puiffants motifs. Les Anglois n'ayant pas voulu accéder au Traité d'Arras, la guerre conti

nuoit avec eux, & le Boulonnois & le Calaifis en étoient devenus le principal théatre. Les mêmes calamités motiverent deux autres Suppliques présentées au Général Pasquier par les Religieux de Saint Crépin - en - Chaie & par ceux d'Autrey. Guillaume Coffet, Profès de Sainte Genevieve de Paris, Abbé de Saint Crépin, lui adreffa la fienne le 19 Mars 1457, conjointement avec huit Chanoines Prêtres de fon Église, pour lui demander la confirmation d'un bail à cens & perpétuel qu'ils avoient paffé en faveur d'un nommé Blévet de Molins, élu de Soiffons, d'une mafure, cenfe, terres arrables, prez, bois, appartenance & dépendance de Vaurrain, Diocefe de Soiffons, le tout ruiné par la guerre. Celle de Jean le Gémeau Abbé d'Autrey avoit un tout autre objet. Il étoit à la tête de cette Abbaye depuis 1425. Il voulut dépofer une partie de fon fardeau en abandonnant l'administration du temporel à l'un de fes Confreres, nommé Didier Chailiez. Il défiroit cependant de se réserver une penfion de quinze francs monoie de Lorraine, & deux prébendes. Non-feulement les Religieux confentirent à cet arrangement, ils lui promirent encore qu'après fa mort ils nommeroient le même Didier Chailiez pour Abbé, attendu furtout qu'il avoit employé une partie de fes biens patrimoniaux à foutenir & reftaurer ladite Abbaye d'Autrey. Cet accord fut paffé le 17 Avril 1470 & envoyé à l'Abbé Général,

avec priere de le confirmer. J'ignore s'il le fit; mais il eft certain que les Religieux d'Autrey tinrent parole au Frere

Didier.

Cependant les Chapitres généraux n'étoient plus régulierement affemblés & la discipline en fouffroit beaucoup. L'Abbé Pafquier penfa férieusement à obvier à ce malheur, en convoquant un Chapitre, afin d'y prendre des réfolutions efficaces & capables d'arrêter le relâchement dont il avoit à fe plaindre. La paix laiffoit depuis quelque - tems refpirer du moins les Provinces des Pays Bas. La guerre paffagere du bien public, terminée en 1465, par le Traité de Conflans, avoit eu pour théatre le cœur même de la France; mais le caractere du Comte de Charolois, depuis Duc de Bourgogne, qui enleva par ce Traité à Louis XI les Villes de la Somme & les Comtés de Boulogne & de Guines, faifoit craindre que la bonne harmonie ne fût pas d'une longue durée entre les deux Princes. L'Abbé Pafquier profita du premier moment favorable pour affembler le Chapitre. Il le convoqua au 21 Septembre 1470, & comme il s'attendoit que plufieurs Abbés allégueroient le peu de fûreté des chemins, dans un tems ou les troubles & les défordres de la guerre fe fuccédoient prefque fans interruption & fouvent fans être prévus, il demanda au Duc de Bourgogne un passeport général, (qui fut expedié à Hédin le 20 Août 1470,) tant pour la tenue des Chapitres que pour la vifite des Maifons de l'Ordre & tout ce qui feroit relatif au maintien de la difcipline. (h) Il adreffa le même jour des lettres circulaires à tous les Abbés & Prévôts de l'Ordre, leur enjoignant en vertu de la fainte obéiffance d'affifter perfonnellement au prochain Chapitre général, ou, en cas d'empêchement légitime, par

(h) N°. XLVIII,

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