페이지 이미지
PDF
ePub

Les rubriques touchant l'office des morts font reprises dans le chapitre 177.e qui eft fort étendu. On y diftingue les grands & les petits offices (o) & les obligations contractées avec divers Corps Eccléfiaftiques pour des prieres réciproques. Quoique ces confraternités aient été établies en différents tems, je crois que c'eft ici la place de parler de toutes. La plupart ne fubfiftent plus; mais les voici telles qu'on les trouve confignées dans un cartulaire écrit il y a près de deux fiecles. Ces Eglifes ou Corps Eccléfiaftiques étoient le Chapitre de St. Géri de Cambrai, les Abbayes de St. Nicolas au Bois Diocefe de Laon, de St. Eloi près d'Arras, de Samer Diocefe de Boulogne, de Wate à deux licues de St. Omer, de St. Martin d'Ipres, de Wormezel, de St. Pierre de Los, des Dames de Bourbourg, de la Sainte Trinité de Londres, de St. André du Cateau, de. Ste. Marie de Soetendael, une autre fous le même titre, de St. Barthélémi de Noyon, de Ste. Barbe dans le Brabant, de tous les Saints en l'Ile, Diocese de Châlons, de St. Acheul près d'Amiens, de Marchiennes, du Mont St. Quentin, de St. Aubert de Cambrai, de St. Bertin à St. Omer, de Sagane en Siléfie, de Ste. Marie de Breslau, de St. Pierre Diocese de Magdebourg, de Ste. Marie de Hall, de St. Quentin de Beauvais, d'Eaucourt, de Ham près d'Aire, de St. Martin d'Épernai; l'Ordre de Citeaux, l'Ordre de Prémontré, enfin tous les Arroafiens d'Irlande en général.

Suivent onze chapitres concernant l'infirmerie, l'administration des derniers Sacrements, la fépulture des morts. On y voit parmi les règlements les plus respectables & les plus fages, des ufages

(o) Plenarium (officium) dicimus, quando ad unum quemque pfilmum imponitur antiphona, quod fit in anniverfario fratrum ipfius loci & Abbatum noftri Ordinis & omnium Erijcoporum.

qui nous paroîtroient aujourd'hui repréhensibles ou bizarres. Tout ce qui regarde le foin des infirmes refpire l'humanité. Après que le malade s'étoit confeffé, on lui adminiftroit l'Extrême-Onction avant le faint Viatique, usage très-louable: mais je pense qu'il étoit imprudent de chanter aux oreilles du moribond comme on le faifoit pendant cette cérémonie, les fept pfeaumes de la pénitence.

Lorsque le malade approchoit de fa fin, on le mettoit à terre fur un fac. On fonnoit la cloche avec un branle particulier pour appeler le Couvent, & l'on récitoit les prieres des agonifants. On lavoit le corps auffi-tôt après le dernier foupir, on l'enseveliffoit, & on le portoit en cérémonie dans l'arriere-chœur. Cette précipitation fera moins étonnante, fi l'on confidere que c'étoit alors une coutume générale de laiffer aux morts la face découverte. L'heure de l'enterrement étoit fixée. « Si un Frere » meurt avant l'heure de tierce, (p) & que ce foit en été, » on l'enterrera le même jour entre la meffe & fexte; s'il meurt » après tierce, qu'on le garde jufqu'au lendemain & qu'il foit » mis en terre après le Chapitre (q). Si c'est en hyver & qu'il » meurt avant la meffe, on l'enterrera le même jour, après » fexte les jours ordinaires, & avant fexte les Dimanches. S'il » meure après la meffe on ne l'enterrera que le lendemain à la → même heure. (r) »

Le logement des infirmes étoit un bâtiment confidérable & féparé. Ils avoient un Oratoire où ils chantoient l'office divin de la maniere qui leur eft prescrite par le chapitre 183. La charge de l'infirmier étoit étendue. Je ne m'arrêterai qu'à un

(P) Neuf heures du matin.

(9) On tenoit le Chapitre après tierce.

(r) Dehine fiant plura brevia que dentur portario diftribuenda peregrinis.

article fingulier, qui est celui de la saignée. C'est à l'infirmier, eft-il dit dans le chapitre 184, de préparer & garder tout ce qui eft néceffaire pour les faignées, tant les bandes que les baffins. L'usage de fe faire faigner quatre à cinq fois l'année, étoit commun à tous les Religieux. « Nous nous fervons rarement » de médicaments, dit le premier rédacteur de la regle des » Chartreux (s), excepté des cauteres & de la faignée. Nous » fommes faignés cinq fois l'an, favoir après l'octave de Pâques, » après la St. Pierre, la feconde semaine de Septembre, la » semaine qui précede l'Avent & celle qui précede la Quinquagéfime; & toutes les fois que nous fommes faignés, nous » faifons deux repas trois jours de fuite, & le premier jour >> nous nous affemblons pour conférer ensemble. »

[ocr errors]
[ocr errors]

On a confervé dans presque toutes les Communautés d'hommes & de femmes les repas & les récréations, que l'on appelle encore faignées, mais la plupart ne favent pas pourquoi; ce qui prouve qu'il y a déjà long-tems que cet ufage fingulier eft aboli. On ne fera fans doute point fâché de lire ici les quatre chapitres qui en traitent dans les Conftitutions Arroafiennes. Chap. 185. Combien de fois dans l'année on fe fait faigner. Communément les Freres peuvent fe faire faigner cinq fois feulement dans le cours de l'année. Dans la lunaifon de Février avant la Septuagéfime ou même à la Septuagéfime fi la briéveté du tems l'exige, après les octaves de Pâques & de Pentecôte, après la moisson en Septembre, & en Novembre avant l'Avent du Seigneur. A ces époques toutes chofes néceffaires pour faigner étant préparées, & le Couvent averti par l'Abbé ou le Prieur, que celui qui veut fe faire faigner, s'y difpofe. Mais il faut favoir qu'on ne doit pas en demander la permiffion (finon pour

(s) G..gues, chap. 39.

cause raisonnable) dans le cas où le lendemain ou le furlendemain feroit un jour de jeûne principal, ou une fête à neuf leçons.

Chap. 186. A quelle heure les Freres doivent être faignés.

En été, c'est-à-dire depuis Pâques jufqu'à l'Exaltation de Ste. Croix, après l'évangile de la meffe majeure, tant aux jours de lecture qu'aux jours de travail. De même en hyver aux jours de lecture; mais aux jours de travail, ils feront faignés immédiatement après le Chapitre. Que le Prieur prévoie tout ce qui eft néceffaire. En été, lorfqu'ils doivent être faignés, ils vont au travail qui a lieu avant la meffe; ils n'y vont pas en hyver.

Chap. 187. Quand & comment ils doivent manger.

En été, aux jours de lecture, après qu'ils auront été faignés, qu'ils prennent quelque chofe pour se foutenir & pouvoir dîner avec ceux qui fervent à table. Si c'est un jour de travail, que le Prieur ait foin de les faire faigner affez de bonne heure pour qu'ils puiffent achever de dîner avant la Communauté.

Chap. 188. Où ils doivent dire les heures.

En hyver & en été, qu'ils difent les heures de la nuit & du jour dans le Chapitre, & qu'ils s'y tiennent affis, excepté au moment où des Freres viendroient s'y confeffer ou recevoir des pénitences: dans ces cas il leur est permis de s'affeoir dans le Cloître, tandis que les Freres font dehors au travail. Après la collation, lorsque le Couvent se rend à l'Églife, ils resteront au Chapitre & diront complies; après quoi, l'oraison étant finie, & ayant reçu l'eau-bénite, ils fe retireront au dortoir. Qu'il foit pourvu à ce que quelqu'un life pour eux les leçons à matines. Pendant la Meffe majeure, qu'ils foient à l'Églife dans l'arrière - Choeur; qu'ils fe tiennent dans le Choeur à la Meffe mineure qui fe dit pour les morts. Auffi long-tems qu'ils

font hors du Choeur, ils ne doivent ni se profterner ni s'incliner au Gloria, ni fe tenir debout finon à Magnificat, à Te Deum, à Benedictus, à Nunc dimittis & à l'Evangile; & s'ils doivent chanter ou lire à l'Églife ou hors de l'Eglife, ou remplir quelque autre fonction, qu'ils faffent figne à d'autres de s'en acquitter pour eux. Dans le chapitre, à Pretiofa, lorsqu'ils se présentent pour dire leurs coulpes, qu'on ne leur donne pas la permiffion de le faire, mais qu'ils s'inclinent fur les genoux. Il faut observer que lorsqu'une partie des Religieux ont été faignés, personne ne doit demander à fe faire faigner avant que faire faigner avant que les premiers foient retournés dans le Choeur, à moins que la brièveté du tems ne l'ordonne, (ce qui arrive quelquefois en Février quand le Carême vient de bonne heure) ou pour quelqu'autre raison valable; & en ce cas les autres peuvent fe faire faigner le troifieme jour. Ils rentrent au Choeur le quatrieme jour, en été comme en hyver. Qu'ils fe difpofent ce jour-là même à travailler le Prieur peut cependant leur ménager un travail plus doux; & fi par hazard c'étoit un jour de jeûne auquel il feroit permis de prendre le mixte (1), qu'ils le prennent après le chapitre, & qu'ils mangent avec le Couvent après nones. Il faut favoir auffi que pendant qu'on les faigne, ils peuvent parler, autant qu'il eft nécessaire, au Chirurgien, mais brièvement. »

En voilà affez pour faire voir que l'on traitoit la faignée périodique comme une affaire de conféquence. Cette pratique étoit également en ufage parmi les Religieufes. Je me rappelle d'avoir lu dans l'efprit des Journaux (u) que « les Règlement » de St. Louis fixoient les fix faignées des Religieufes de Pon» toise à Noël, au Mercredi des Cendres, à Pâques, à la St.

(1) Un morceau de pain avec un coup de vin & d'eau. (u) Année 1778, Mars, P. 360.

« 이전계속 »