ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

» miféricorde à la porte. S'il a la présomption de rentrer au » mépris de cette défense, qu'il ne foit plus jamais reçu. »

« Si un Abbé, étant appelé par l'Abbé d'Arrouaife pour chofes » qui concernent l'Ordre, refuse de venir, qu'il foit puni par la privation de vin pendant quarante jours; qu'il jeûne au pain >> & à l'eau & foit privé de son stalle pendant le même tems. » « La même peine a été statuée touchant les Abbés de notre » Ordre qui n'arriveront pas pour le Chapitre général à l'heure » compétente, c'eft-à-dire avant le Chapitre, le jour de Saint » Mathieu &c. (dd)

[ocr errors]

« Il a été statué que tout Abbé qui ne payera point au jour défigné la part des frais fupportés pour les affaires de l'Ordre, » à laquelle il aura été taxé par l'Abbé d'Arrouaife & quatre » autres arbitres, fera fufpendu des divins offices jufqu'à ce » qu'il ait fatisfait à leur ordonnance. »

« Et Et parce que dans plufieurs élections on s'eft comporté » irrégulierement, n'y ayant pas appelé ou attendu le Pere » Abbé, il a été statué que l'on regardera comme nulle l'élection » & promotion de quiconque aura été ainfi élu fans que le » Pere Abbé, fi la chose étoit poffible, ait été présent, ou du » moins les deux Abbés de notre Ordre les plus voifins, cette » conduite étant contraire aux priviléges accordés par la Cour » de Rome. »

« Tout Prélat ou Religieux qui fera convaincu d'avoir appelé » à un Tribunal quelconque hors de l'Ordre, pour quelque » caufe que ce foit, ou aura obtenu des lettres, foit un Prélat » contre fon inférieur, foit un inférieur contre fon Prélat, ou

[ocr errors]

qui au mépris de l'Ordre aura invoqué une perfonne étrangere

(dd) Elle est un peu différente de celle reprise au chap. 192. De annuo Abbatum capitulo, dont j'ai rendu compte ailleurs.

» pour juger des affaires de l'Ordre lefquelles auroient pû être ter» minées par l'Ordre lui-même, fera à l'inftant privé de toute » administration & condamné à demeurer hors de fa maison » pendant un an : après lequel tems, s'il le mérite, il poura y >> retourner, mais il y tiendra la derniere place & on ne lui » confiera plus la moindre administration, excepté du consen>>tement du Chapitre général.

[ocr errors]

<< De même fi quelque Officier ne peut rendre un compte » exact de fon administration, qu'il foit envoyé par son Abbé » dans une autre Maison pour y demeurer au moins un an & qu'on ne lui permette de retourner que par le confentement » du Chapitre général : s'il l'obtient, une pareille dispense sera » nécessaire pour lui confier une nouvelle administration. »

[ocr errors]

On voit par ce tableau des Constitutions Arroasiennes qu'elles ressembloient beaucoup aux Us & Coutumes de Citeaux. C'est par cette raison qu'elles ont auffi quelque analogie avec les Règlements que M. De Rancé a rédigés pour l'Abbaye de la Trappe (ee). Auffi Caramuel Abbé de l'Ordre de Citeaux, ne pouvoit-il accorder que les Arroafiens fuffent de vrais Chanoines Réguliers. Un procès élevé au fujet de la préféance entre l'Abbé, de Saint Jean de Valenciennes, de la Congrégation

(ee) Plufieurs de ces Règlements pafferoient pour avoir été traduits des Constitutions Arroafiennes. Je n'en donnerai que ce court exemple en deux colonnes :

Ex lib. conft. Arroaf. Cap. 7. Qualiter fe habeant fratres tempore

Lectionis.

Qui in clauftro federint, religiofe fe habeant. . . . Si quis habuerit caputium in capite dum legerit, taliter habeat ut poffit perpendi fi dormiat &c.

Règlements de la Trappe.
Les Cloîtres.
S XI.

« Lorfque l'on fait fa lecture dans "le Cloître ou dans le Chapitre après » Matines, on doit être couvert de telle » forte, qu'on puiffe s'appercevoir fi un » Religieux fe laiffe aller au fommeil. »

d'Arrouaife, & celui de St. Sauve de l'Ordre de St. Bénoit, & jugé en faveur du premier par Arrêt du Confeil Souverain de Malines le 10 Septembre 1632, avoit engagé le favant Espagnol à défendre la caufe des Bénédictins. Il prétendoit que depuis la réforme de Gervais, les Religieux de l'Ordre ou Congrégation d'Arrouaife qu'il appelle Gervafiens, n'étoient ni Moines ni Chanoines, mais quelque chofe entre les deux Canonico-Cifterciens, pour me fervir de fes termes; idée fauffe & ridicule, qui fut combattue avec avantage par un Religieux de l'Abbaye d'Eckout, de Bruges. (ff) Il est certain (& on l'a vu à chaque page jufqu'ici) qu'avant & après la réforme de Gervais on n'a jamais ceffé, dans les Bulles des Souverains Pontifes, les Décrets des Évêques, & les Actes quelconques concernant les Religieux de l'Abbaye & de l'Ordre d'Arrouaife, de leur donner le titre de Chanoines. Et pourquoi l'auroit - on fait? La réforme que St. Gilbert opéra en Angleterre, changeat-elle quelque chofe dans l'état des Chanoines Réguliers dits Gilbertins, du nom de leur Réformateur? L'opinion de Caramuel est d'autant moins foutenable, que dans l'écrit même dont il s'agit, contre l'ancienneté des Chanoines Réguliers de St. Augustin & furtout des Arroafiens, il établit que la Congrégation

[ocr errors]

(ff) Cornelius Bartholomai. Il fit pour réfuter Caramuel un gros livre plein d'érudition. Cet ouvrage peu connu eft intitulé Pondus Sanctuarii, Brugis 1651, petit in-4°. Caramuel & fon Adverfaire qui parlent à chaque page de l'origine de l'Abbaye d'Arrouaife & citent à tout propos la préface de Gautier, n'en avoient que des copies infidelles. Ils font mourir comme les Bollandiftes, le Cardinal Conon en 1117, placent l'élection de Gervais qu'en 1123, après une prétendue vacance de deux ans. Héliot, dans fon hiftoire des Ordres Religieux, Tom. 2. P. 106, la recule jufqu'en

1124.

& ne

Caramuel aveuglé par l'efprit de parti, alla jufqu'à avancer qu'il y avoit autant de différence entre les Arroafiens & les Religieux de Latran comme Chanoines, qu'il en exifte entre les Bénédictins & les Francifcains comme Moines.

de Citeaux n'eft pás un nouvel Ordre, mais une Réforme de celui de St. Bénoit.

Il y avoit déjà vingt-cinq ans que Gervais gouvernoit l'Ordre d'Arrouaise; il se laffa enfin de porter un auffi pesant fardeau & fongea à paffer le refte de fes jours dans la retraite. Aluife Abbé d'Anchin, avoit remplacé Robert fur le Siége d'Arras. Ce fut entre fes mains que malgré la réclamation de tout l'Ordre, Gervais fit la démiffion de fon Abbaye & du Généralat, fur la fin de l'année 1147. Il vécut encore long-tems dans l'exercice de toutes les vertus. On lui conferva le titre d'Abbé, & il fut obligé d'avoir toujours une grande part dans l'administration, jusqu'à sa mort, qui arriva le 18 Septembre 1171. Il est étonnant qu'il ait pû établir une réforme auffi austere, furtout parmi des Chanoines Réguliers, obligés de fe charger du gouvernement des ames. (gg) Il eft vrai qu'il mettoit plufieurs Religieux dans chaque Cure ou Prieuré, & dans les habitations un peu confidérables, avec l'obligation d'y vivre comme dans la Maison merc: mais ces Religieux établis hors du Cloître, pouvoient-ils en conferver long-tems l'efprit? Et lorfqu'ils étoient rappelés, étoit-il aisé de le leur faire reprendre? Une confolation du moins qui dut flatter le premier Général des Arroafiens, ce fut de voir fa réforme approuvée & embraffée par St. Malachie d'Armach & par St. Laurent de Dublin. Il ne fut pas moins glorieux pour cette réforme d'avoir produit des hommes tels que Bauduin Évêque de Noyon & Milon fecond du nom, Évêque de Térouanne. Je pourrois ajouter un troisieme Évêque nommé Bénoit, (hh) repris dans le nécrologe d'Arrouaise

(gg) Il avoit obtenu encore une Cure en 1146, celle de Quivieres dans le Diocese de Noyon.

(hh) III. Id. Decemb. O. Dominus Benedictus Epifcopus, Canonicus nofter.

Quoi

le 11 Décembre, & un grand nombre d'Abbés, qui, fortis également de la Communauté d'Arrouaife, porterent les premiers fon Inftitut dans différentes Maifons foit en France foit dans les Pays étrangers. L'amitié qui lia Gervais avec St. Bernard, & les bontés dont l'honorerent Mathilde Reine d'Angleterre & plufieurs autres grands perfonnages de fon fiecle, ne prouvent pas moins qu'il mérita véritablement les éloges que lui donne Gautier dans la préface de fon cartulaire.

1148. QUOIQUE

CHAPITRE VI.

Gérard de Meffines. Fulbert.

UOIQUE depuis l'établiffement de la Congrégation il dût être plus facile aux Religieux d'Arrouaise de donner un Succeffeur à Gervais, attendu le grand nombre de fujets dont elle étoit compofée, cinq mois cependant s'étoient déjà écoulés fans qu'ils euffent pû y parvenir. Le mérite de Bauduin, alors Abbé de Chatillon, l'avoit d'abord fait élire. On vouloit le rappeler dans fa premiere Maison; mais il étoit trop cher (a) à St. Bernard qui avoit d'autres vues, & qui s'oppofa de toute fa force à cette élection. Le St. Abbé de Clairvaux voyoit fans doute le moment où fon ami alloit être décoré de l'épiscopat,

qu'on ait omis la date de l'année, la place que cet Évêque occupe parmi les premiers morts dans le nécrologe, m'autorife à croire qu'il fut contemporain de Gervais. On a auffi négligé de nous apprendre le nom de fon Siége.

(a) La Lettre 339.c de St. Bernard adreffée à Bauduin devenu Évêque de Noyon, prouve bien leur intimité: Mitto vobis puerum iftum prefentium latorem, comedere panem veftrum, ut probem de avaritia veftrâ utrum cum triftitiá id feceritis. Nolite lugere, nolite flere; parvum ventrem habet, paucis contentus erit. Gratiam tamen vobis habemus, fi doctior à vobis, quam pinguior recefferit &c.

ce

« ÀÌÀü°è¼Ó »